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Enquête et innoccence

Article lié : Biden en capo de Cosa Nostra

Pascal B.

  25/11/2019

Les temps ne sont plus ceux où un innocent ostensiblement se réjouissait d'une enquête dont il savait qu'elle allait le disculper aux yeux de tous. Aujourd'hui les innocents se rebiffent pour prendre des accents de parrain ! Comprenne qui pourra.

Individu et société

Article lié : Remarques : individualisme & globalisation

jc

  25/11/2019

PhG: "Le point essentiel, qui est omis à ma grande confusion et qui est d’une importance centrale, séparant sans doute plus encore ces pseudo néo-“marxistes” postmodernes des anciens marxistes et permettant aux premiers d’être si fusionnels avec l’hypercapitalisme, c’est l’individualisme."

Selon moi le néo-marxisme et le néo-libéralisme ont au moins en commun le progressisme, le matérialisme et la volonté d'affaiblir l'état; et c'est la fusion de l'individualisme et du collectivisme qui pose problème. Pour Margaret Thatcher cette fusion est impossible et toute alternative au néo-libéralisme est interdite par son célèbre "There is no such thing as society"; au contraire de Thom pour qui "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés".

Pour Thom la fusion individualisme/collectivisme -qui connaît l'Homme connaîtra la société- est dans le domaine des sciences humaines l'analogue de la fusion microcosme/macrocosme -qui connaît l'Homme connaîtra l'univers- dans le domaine des sciences naturelles, comme le suggère l'avant dernier paragraphe -prophétiquement optimiste?- de l'épilogue de SSM:

"Dans le domaine des sciences humaines, il m'est difficile de me rendre compte si ma tentative présente quelque intérêt; mais en écrivant ces pages, j'ai acquis une conviction; au coeur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces naturelles extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur:
 qui connaît l'Homme connaîtra l'univers. Dans cet essai d'une Théorie générale des modèles [sous-titre de SSM], qu'ai-je fait d'autre, sinon de dégager et d'offrir à la conscience les prémisses d'une méthode que la vie semble avoir pratiquée dès son origine?"

Thom reproche au marxisme de vouloir expliquer la structure et l'évolution des sociétés à l'aide des seuls facteurs économiques (et il me semble que le reproche vaut aussi pour le néo-libéralisme): pour lui le marxisme "est l'homologue de la théorie métabolique de Child en Embryologie et il souffre sans doute des mêmes simplifications¹.".

Mais déjà le problème économique, le problème de l'échange, c'est-à-dire du don et du contre-don, est loin d'être compris -par Thom lui-même!- dans le cadre de sa théorie des catastrophes (car la catastrophe qui, selon lui, modélise l'échange est la catastrophe de double fronce -double cusp en anglais-, est beaucoup plus compliquée que la catastrophe papillon qui modélise le don simple -sans contre-don-).

Pour moi l'ago-antagonisme individualisme/collectivisme renvoie à la citation d'un certain Elie Bernard-Weil, citation que j'ai aussitôt adoptée:

«Il faut apprendre ou réapprendre à penser toujours d'une manière bipolaire et de ne pas céder à l'attrait d'une pensée unipolaire, branchée sur un pôle dominant -ce qu'on appelle aussi « pensée unique » de nos jours -une tentation qui fait immanquablement plonger dans l'erreur et l'impuissance."

Il y a un nombre considérable de conflits à deux actants qui se régulent naturellement (en quatre temps). Pourquoi pas, en politique, tenter de réguler le conflit individualisme/collectivisme? À condition de quitter l'ornière de la pensée-unique-Système, ce dont le "marais libéro-globaliste" actuel me semble incapable. Les "traditionnalistes" de la gauche progressiste et de la droite conservatrice sont-ils capables de mieux?


¹: Thom: "La formulation métabolique de Child procédait évidemment du désir louable de rattacher le gradient épigénétique à une grandeur mesurable [l'intensité globale du métabolisme]. (...) Mais il s'agit en elle-même d'une grandeur tellement fruste, si peu chargée d'information, qu'il est évidemment dérisoire de vouloir lui confier la charge de l'épigenèse entière. (Ne pas oublier que toute morphogenèse locale exige trois gradients, et non un seul…)."
 
²: https://www.dedefensa.org/article/reagan-et-leffondrement-de-lurss

 

Synchronicité: le retour du réel/rationnel après le rêve communiste !

Article lié : Remarques : individualisme & globalisation

Georges Dubuis

  24/11/2019

De passage sur Dedefensa après avoir visité mon nouveau chez moi en Bulgarie et avoir lu votre article  Remarques:individualisme et globalisation, je tombe sur cette conférence en Moldavie qui illustre parfaitemeent votre propos
  https://www.youtube.com/watch?time_continue=899&v=Ildcqn9Hctc&feature=emb_logo

Comme le disait le grand Bernanos :

Article lié : Jusqu’à l’effondrement cognitif

patrice sanchez

  19/11/2019

tant que l’on n’aura pas compris que le mal du monde moderne est avant tout un attentat génocidaire visant à éradiquer toute spiritualité toute intériorité, vous pourrez avoir des gilets couleurs arc en ciel et vous armer jusqu’aux sans dents et jusqu’aux ratiches, cela ne fera pas avancer le schmilblik et le schimilimili  pour reprendre le papy Mougeot de Coluche ; bien au contraire, cela s’avérera contreproductif attendu que les maîtres de l’immonde et leurs pantins aux manettes des états contrôlent et anticipent tout avec plusieurs coups d’avance dans leurs besaces satanique !
Les hommes de bonne volonté et les intellectuels non encore zombifiés n’auront d’autre alternative que de se spiritualiser, se réapproprier leurs univers intimes, en revenir à une vie austère, une ascèse de la liberté tout comme Nietzsche et Grothendieck nous en ont laissé la voie et les témoignages merveilleux … la solitude, cette condition sine qua non afin que ces messages venus du ciel de la profondeur de nos pensées surgissent et les synchronicités nous donnant ces inspirations lumineuses afin d’éclairer l’Humanité et de lui  indiquer le cap retrouvé de ce que j’ai appelé : la reliance et la guidance quantiques qui permettrait de transcender toutes religions ou athéisme… un monde des particules élémentaires qui n’obéit qu’à l’amour tout comme Nietzsche nous en a laissé le témoignage édifiant dans “ Le Zarathoustra “ et tout comme le manuscrit témoignage d’amour et de fraternité chrétienne de Grothendieck “ La clef des songes “ nous en apporte une preuve éloquente “.
Je me permets de vous joindre un texte que je viens d’écrire sur Nietzsche et son âme soeur où je révèle les nombreux passages du Zarathoustra durant lesquels le philosophe au marteau nous parle de son âme soeur éternelle et ô combien inspiratrice … de toute évidence, la communauté nietzschéenne aura refusé de voir l'évidence et la preuve irréfragable qui lui aurait permis et permettrait pourtant de révolutionner la science !
Extrait du Zarathoustra.
« Si vous avez jamais dit « oui » à un plaisir, ô mes amis, alors vous avez en même temps dit « oui » à toute douleur. Toutes choses sont enchaînées, enchevêtrées, liées par l’amour – Si vous avez jamais voulu qu’une fois fût deux fois, si vous avez jamais dit : « Tu me plais, bonheur ! moment ! instant ! », alors vous avez voulu que tout revienne ! – tout de nouveau, tout éternellement, tout enchaîné, tout enchevêtré, tout lié par l’amour ».
Fraternellement,
Patrice Sanchez
NIETZSCHE ET SON AME SOEUR
https://drive.google.com/open?id=1IDhSPbdzBw677a4_-UA7aPCRAfr0TjU-
 

L'autre pays du Père Noël

Article lié : Jusqu’à l’effondrement cognitif

Alex Kara

  19/11/2019

Dans l'Education Nationale, il y avait une époque où l'on chantait les louanges du "modèle finlandais" ; grâce à cela on a introduit en France le travail en "îlots" (en groupe) avec les conséquences catastrophiques que connaissent les parents. Or il s'avérait que le système finlandais n'était pas du tout celui qu'on nous avait vendu. La Finlande (la Laponie pour être exact) étant le pays du Père Noël, il est tentant d'y voir qu'on nous a fait y croire…

Eh bien cette Russie tant vantée par Orlov et consors, il se trouve qu'elle non plus n'est pas du tout comme on nous la présente. Leur population est toute aussi boufée par les smartphones que n'importe quelle autre, et pour ce qui est de l'Asie, j'ai des photos personnelles de bonzes qui surfent sur leur appareil, font des selfies etc.

Donc je me permets de me méfier de cette version russophile du "Snake Oil" , non, il n'y a pas à faire comme les Russes, parce que ceux-là n'existent pas.

PS : Vladimir Poutine a 67 ans maintenant, celui qui le remplacera sera sans doute aussi occidentalisé que Medvedev le fut…

Subversion, perversion, inversion

Article lié : Institutionnalisation de l'inversion

jc

  17/11/2019

Dans le moteur de recherche de Dedefensa c'est "subversion" qui apparaît en 2007, avec une 34ème et dernière apparition en Avril 2019, puis c'est au tour de la "perversion" qui apparaît en Mai 2009 avec une 9ème et dernière apparition en Février 2014, enfin c'est "inversion" qui apparaît en Décembre 2009 avec une 46ème apparition à ce jour.

Je me demande si le terme de "perversion" ne décrit pas mieux, en général, les transformations dont il est question dans l'article (et "pervers" les acteurs de ces transformations¹). (Dans le cas particulier de la transition surpuissance -> autodestruction ("Sa marche en avant si impétueuse, que nous nommons “surpuissance”, engendre une production tout aussi ébouriffante d’“autodestruction” ") je verrais bien l'autodestruction comme une subversion (entropisante) de la surpuissance (opposition des préfixes sub et sur).)

Pour moi le terme "inversion" sous-tend une situation bien définie par rapport à une situation normale (par ex. -selon moi archétypique- inversion d'un sens de parcours) et il ne peut alors y avoir, à proprement parler, d'inversion de la tragédie en bouffe car l'inverse de l'inverse doit, en principe, conduire au retour à la situation normale, alors que la transition tragédie -> bouffe contient pour moi une composante entropisante, donc irréversible. Guénon utilise selon moi le terme à bon escient lorsqu'il applique son "principe d'inversion analogique".


¹: Quoique ... : "Inversion  (Désuet) Attirance sexuelle pour les personnes du même sexe, homosexualité." (Wikitionnaire)

Il est venu le temps non pas des cathédrales ...

Article lié : Le mur de Berlin et la grande fissure

patrice sanchez

  17/11/2019

mais de la construction de monuments spirituels dédiés à la libre pensée avec des principes zoroastriens , ces seuls proncipes où bien et mal sont intimement mélés et intriqués qui permettraient aux hommes de bonne volonté de redécouvrir leurs âmes soeur  éternelle comme Nietzsche, grâce à son ascèce de la liberté, nous en apporte le lumineux témoignage dans son Zarathoustra que les commentateurs philosophiques ont été infoutus de décrypter obnubilés et aveuglés qu'ils sont par ce système matérialidste mortifère ! 
« N'es-tu cette lumière que réclame mon feu ?
N'es-tu pour mon discernement cette âme qui est une soeur ?
Ensemble nous avons tout appris ; ensemble nous apprîmes, plus haut que nous mêmes, à nous élever jusqu'à nous-mêmes, et à sourire sereinement.– à sourire sereinement là-haut, sourire des yeux clairs et des immenses lointains lorsqu'au dessous de nous exhalent leur pluvieuse vapeur contrainte et but et faute.
Et je cheminais seul ; de qui avait elle faim, mon âme, sur des sentiers de nuits et d'égarement ?
Et lorsque je gravis des montagnes, qui cherchais-je jamais si ce n'est toi, sur les montagnes ?
Et tout mon cheminement et toutes mes escalades, rien que nécessité et expédient d'inexpert ; – voler, c'est cela seul que veut mon entier vouloir, jusqu'au dedans de toi, voler !
Et qu'ai-je plus haï qu'errantes nuées et tout ce qui le souille ?
Et j'ai même haï ma propre haine parce qu'elle te souillait !
A ces errantes nuées j'en veux, à ces chattes ravisseuses qui se glissent ; elles nous privent tous deux de ce qui nous est commun : l'immense et sans limites dire Oui et dire Amen ! » Ainsi parlait Zarathoustra

 L'extrait de " Ecce Homo " où Nietzsche nous décrit lumineusement son expérimentation de l'inspiration venue d'un ailleurs !

POURQUOI J'ÉCRIS DE SI BONS LIVRES

Je raconterai maintenant l'histoire de Zarathoustra.
Quelqu'un a-t-il une idée nette, à la fin de ce XIX siècle, de ce que les écrivains des époques vigoureuses appelaient l'inspiration ? Si non je vais vous l'expliquer. Pour peu que nous soyons restés superstitieux, nous ne saurions nous défendre de l'impression que nous ne sommes que l'incarnation, le porte-voix, le médium de puissances supérieures.
L'idée de révélation, si l'on entend par là l'apparition soudaine d'une chose qui se fait voir et entendre à quelqu'un avec une netteté et une précision inexprimables, bouleversant tout chez un homme, le renversant jusqu'au tréfonds, cette idée de révélation correspond à un fait exact. On entend, on ne cherche pas ; on prend, on ne demande pas qui donne ; la pensée fulgure comme l'éclair, elle s'impose nécessairement, sous une forme définitive : je n'ai jamais eu à choisir. C'est un ravissement dont notre âme trop tendue se soulage parfois dans un torrent de larmes ; machinalement on se met à marcher, on accélère, on ralentit sans le savoir ; c'est une extase qui nous ravit à nous-mêmes, en nous laissant la perception de mille frissons délicats qui nous parcourent jusqu'aux orteils ; c'est un abîme de félicité où l'horreur et l'extrême souffrance n'apparaissent pas comme le contraire, mais comme le résultat, l'étincelle du bonheur, comme la couleur nécessaire au fond d'un tel océan de lumière ; c'est un instinct du rythme qui embrasse des mondes de formes - car l'ampleur du rythme dont on a besoin donne la mesure de
l'inspiration : plus elle écrase, plus il élargit… Tout cela se passe involontairement, comme dans une tempête de liberté, d'absolu, de force, de divinité...
C'est dans le cas de l'image, de la métaphore, que ce caractère involontaire de l'inspiration est le plus curieux : on ne sait plus du tout ce qui est symbole, parallèle ou comparaison : l'image se présente à vous comme l'expression la plus juste, la plus simple, la plus directe. Il semble vraiment, pour rappeler un mot de Zarathoustra, que les choses mêmes viennent s'offrir à vous comme termes de comparaison (« - Toutes les choses viennent alors pour flatter ton discours et pour te caresser : car elles veulent que tu les portes. Chaque symbole t'offre son aile pour t'enlever vers chaque vérité. Tous les trésors du verbe s'ouvrent d'eux-mêmes pour toi ; tout être veut devenir verbe et tout devenir veut apprendre de toi à parler. ») Telle est mon expérience de l'inspiration ; et je suis sûr qu'il faudrait remonter jusqu'à des milliers d'années dans le passé pour trouver quelqu'un qui eût le droit de dire : « Cette expérience est la mienne aussi » Friedrich Nietzsche, “ Ecce Homo “

 

lien du livre : comment voyager avec un saumon !

Article lié : T.C.-82 : Panique montant à bord

patrice sanchez

  17/11/2019

Panique à bord ... Courage, fuyons avec un saumon !

Article lié : T.C.-82 : Panique montant à bord

patrice sanchez

  17/11/2019

Je relisais la première chronique du livre d'Umberto Eco, " Comment voyager avec un saumon " et je me permets de vous joindre le lien car c'est d'une actualité ô combien brûlante et hilarante !
Elle à pour titre ; Galons et Galaxies et ne dépareillerais pas de l'ambiance de zombies systéme règnant  

Fissures dans le langage

Article lié : Le mur de Berlin et la grande fissure

jc

  16/11/2019

George Steiner (via PhG) :

- “[Maistre] fit valoir la congruence essentielle existant entre l’état du langage, d’un côté, la santé et les fortunes du corps politique de l’autre. En particulier, il découvrit une corrélation exacte entre la décomposition nationale ou individuelle et l’affaiblissement ou l’obscurcissement du langage : ‘En effet, toute dégradation individuelle ou nationale est sur-le-champ annoncée par une dégradation rigoureusement proportionnelle dans le langage’… ”

En parcourant l'item "Désinence" de Wikipédia, je suis tombé sur le paragraphe "Désinence et synthétisme vs. analytisme", par lequel on peut entrevoire l'état de décomposition¹ du langage des langues indo-européennes. Sans surprise pour moi ce sont les anglo-saxons qui sont à l'honneur²:

"En examinant les langues indo-européennes, par exemple, on voit que dans leur état actuel, la déclinaison s’est conservée à des degrés très différents. La plupart des langues slaves (russe, serbe, etc.), par exemple, ont une déclinaison relativement riche. Parmi les langues germaniques, en allemand la déclinaison est plus développée qu’en anglais, qui l’a presque complètement perdue par rapport au vieil anglais. "

Les exemples modernes de cette fissuration du langage sont nombreux; ainsi l'écriture cursive³ et attachée (continue) qui fait progressivement place à l'écriture script (discrétisée), ainsi la toute récente manie -pour moi grotesque- qui consiste à détacher l'article du nom en le prononçant (manie sans doute héritée de l'usage des prompteurs), bref tout ce qui fissure la subtile association signifiant/signifié (association qui m'apparaît fort dégradée dans la glose-simulacre des "communicants-Système").


¹: Analytique renvoie à analyse et donc à lyse qui "est un radical provenant du mot grec ancien luô signifiant « délier », « détacher ». Il se retrouve comme suffixe de mots tels qu'analyse, catalyse, dialyse, électrolyse, pyrolyse, autolyse…" (Wikipédia)

²: En rapport avec la philosophie analytique?: "La philosophie de type analytique est pratiquée majoritairement dans le monde anglophone et quelques autres pays ; elle est assez peu présente en France et en Europe en général. " (Wikipédia)

³: Thom: "Une lettre est un animal stylisé."

 

L'Apocalypse et le rien-tout

Article lié : Le mur de Berlin et la grande fissure

Alex Kara

  15/11/2019

Merci beaucoup pour cette synthèse très profonde.
La monnaie, à sa création , servait à parvenir à une parité dans le troc de marchandises. C'est fondamentalement une chose dont on va admettre qu'elle a une valeur car ça arrange tout le monde. Aujourd'hui, la monnaie se présente sous forme de papier, et tout le monde admet sa valeur, alors que ce n'est que de la fiction "nécessaire". Les élites qui se basent sur l'argent se basent littéralement sur rien.

C'est pourquoi il leur faut tout. D'un côté, disons le côté le plus intellectuel, il leur faut tout contrôler pour donner une valeur à leur rien-monnaie, qui dès lors est le seul passage obligé vers les biens et les services. De l'autre côté, le plus instinctif disons, il leur faut tout contrôler car ils n'ont aucune substance sous la main. Non seulement leur richesse est conditionnelle (elle dépend du bon vouloir de leurs domestiques / gardes du corps qui pour l'instant sont encore humains) mais elle est insuffisante. On ne peut obtenir du courage ou de la vitalité de cet argent, et c'est pourquoi sur le plan de l'expérience de la vie n'importe quel habitant de la favela est plus riche.

Ce qui est génial, c'est qu'avec les taux d'intérêts, le rien-monnaie se crée lui-même par parthénogenèse. Ce qui lui est insupportable, c'est la valeur d'usage des objets, qui elle se reproduit encore de manière affreusement réac, du style croître durant la belle saison avec de l'eau et la lumière du soleil. Ou bien aussi la confiance en la parole donnée, qui se construit au fil des années par l'expérience humaine, et non par la réclame.

Ce qui n'a de réelle valeur c'est ce dont on a besoin (de la nourriture, de la chaleur, du repos). Toute la valeur crée par l'art du marchand (jalousie, envie, cupidité) ne vaut rien, nous le savons bien en redécouvrant dans nos tiroirs les objets abandonnés que nous avions jadis ardemment convoités.

Ce qui est salutaire, c'est que dans cette course à la maîtrise de toute chose, ceux qui sont dépourvus, (c'est-à-dire tout le monde maintenant), apprend à se passer du rien-monnaie et reviennent à des choses fondamentalement humaines comme la parole donnée ou l'entraide. C'est la base des systèmes moraux qui renaissent (que l'on a toujours voulu contingenter dans des religions dirigées par une élite) tandis que les élites s'approchent de leur but : le rien qui s'empare de tout.

L'apocalypse, au sens de révélation, est, pour un côté la réalisation de la part infime de la matière dans une vie humaine (essentiellement, la nourriture) et de l'autre côté, le rien-tout (Lucifer) qui parle de tout pour y mettre une valeur (un interdit ou une convoitise), c'est le discours qui détruit son sujet aussitôt lorsqu'il est prononcé.

Car finalement, la marque de la Bête par lequel tout s'échange juste avant l'Apocalypse, ce n'est pas un nombre, c'est le discours-pipo qui prétend dicter la valeur de chaque chose et de chaque action. Greta Thunberg, en donnant une valeur morale aux ressources et aux comportements, met une étiquette de prix/ un code-barre dessus.

Le Malin c'est aujourd'hui la télévision & les médias des élites auxquels personne ne croit plus, et qui doit recourir à la coercition et à la menace du délit d'opinion pour maintenir son assise, se décrédibilisant ainsi encore davantage.

Une manière de faire passer le message ?

Article lié : DEBKAFile et la situation de la direction russe

David Cayla

  13/11/2019

Je suis plutôt d'accord avec vous, il me semble que le message le plus important dans cet article de Debkafiles, c'est le fait qu'il y aurait une réelle menace d'affrontement ouvert avec les forces russes. Et l'idée que cela traduirait l'existence d'un conflit larvé entre les directions politique et militaire russes n'est sans doute qu'une manière de faire passer ce message-là, d'autant qu'il pourrait très bien y avoir un conflit bien réel en cours au sein de la direction israélienne.

Cela me semblerait d'autant plus plausible que si la direction politique continue de jouer les boute-feux, la direction militaire est quant à elle directement exposée aux retours de flamme, ainsi d'ailleurs que vous l'avez souligné en précisant que

"Tout cela a lieu, on l’a déjà signalé, dans une situation d’extrême tension impliquant Israël et les principales forces de “la résistance”, les Russes indirectement, avec des menaces contre les forces US présentes dans la zone et certaines suggestions affirmant que ces forces sont dans un état de tension et d’inquiétude- extrêmes devant de possibles attaques tout en affirmant des ambitions hégémoniques extravagantes."

Ou un peu plus loin quand vous avez justement parlé de " résidus de forces militaires US en Syrie partant, puis revenant, puis laissant dire que les USA voudrait créer un état “syrien libre“ indépendant là où sont les Kurdes "

C'est bien là tout le problème, avec ces résidus de forces militaires américaines qui [seraient] sont dans un état de tension et d’inquiétude- extrêmes tandis que leur direction politique [quelle qu'elle soit ] affirme [ plus que jamais ] des ambitions hégémoniques extravagantes. D'ailleurs, une fois posé ce constat, pourquoi faudrait-il qu'il y ait un quelconque conflit au sein de la direction politique russe ? Et à cette aune-là, comment faudrait-il interpréter la réaction de Maria Zakharova à l'intervention d'Emmanuel Macron sur l'état de mort cérébrale de l'OTAN ? Comme la preuve que Vladimir Poutine serait totalement isolé au sein même de la direction politique russe, lâché non seulement par sa direction militaire, mais aussi par son ministère des affaires étrangères, par la voix de son porte-parole ?

On notera au passage que de l'aveu même de Debka Files, qui met certes celà sur le compte des moyens de guerre électronique russes pour faire passer la pilule, d'antiques missiles Tochka ont frappé Israël depuis la Syrie. C'est-à-dire que le gouvernement syrien n'hésite plus désormais à mener des frappes de rétorsion contre Israël avec des missiles ballistiques. Et qu'Israël se contente de serrer les dents tandis que sa "Fronde de David" s'avère incapable d'intercepter ces missiles "antédiluviens".  Ironiquement, Debkafiles voudrait ainsi nous faire passer le message que suite à ces interceptions ratées, un missile anti-aérien israélien serait tombé aux mains des Russes, et que cela leur aurait permis de rendre inopérantes les batteries de missiles de défense aérienne de la "Fronde de David"... dont il apparaît qu'elle était de toutes façons déjà inopérante.

Et d'ailleurs, elle s'est également montrée inopérante à empêcher les roquettes palestiniennes de s'abattre sur Tel-Aviv. C'est là le cadeau d'adieu de Benjamin Netanyahou qui a ordonné des raids aériens sur des responsables du jihad islamique quelques heures seulement avant de démissionner de son poste de ministre de la défense, avec cette conséquence qu'une bonne partie de la population israélienne, à commencer par celle de Tel-Aviv, a été invitée à se ruer dans les abris anti-aériens pour échapper aux tirs de représailles des Palestiniens.

Rendons à Zarathoustra/Nietzsche l'âme soeur qui lui appartient !

Article lié : Métahistoire d’un mot

patrice sanchez

  09/11/2019

Je me permets de vous faire découvrir le texte que je viens d'écrire, un message d'espoir et d'espérance en la psychologie Nietzchéenne revisitée !
NIETZSCHE ET SON AME  SOEUR
 https://drive.google.com/open?id=1IDhSPbdzBw677a4_-UA7aPCRAfr0TjU-

L'âme soeur chuchoteuse de Nietzsche !

Article lié : Métahistoire d’un mot

patrice sanchez

  09/11/2019

 Bonjour Mr Grasset et JC
Je prends connaissance de votre passionnant  échange, permettez-moi de vous  apporter le témoignage de l'âme soeur inspiratrice qui se manifeste en quantik express à l'insu du plein gré de l'heureux élu !
Ce qui est en jeu c'est un langage dont l'homme n'est pas propriétaire contre un langage purement conventionnel que l'homme peut manipuler à sa guise.
Thom: "Il y a une conclusion à tirer du darwinisme sur le plan de l'épistémologie. On s'est souvent posé la question de savoir si une biologie théorique est possible, qui ne soit pas, comme la physique, d'essence mathématique, mais, au contraire, purement conceptuelle. Le darwinisme offre ainsi l'exemple d'une théorie que chacun peut comprendre, raison évidente de son succès." (AL, p.605)

Je raconterai maintenant l'histoire de Zarathoustra. Quelqu'un a-t-il une idée nette, à la fin de ce XIX siècle, de ce que les écrivains des époques vigoureuses appelaient l'inspiration ? Si non je vais vous l'expliquer. Pour peu que nous soyons restés superstitieux, nous ne saurions nous défendre de l'impression que nous ne sommes que l'incarnation, le porte-voix, le médium de puissances supérieures. L'idée de révélation, si l'on entend par là l'apparition soudaine d'une chose qui se fait voir et entendre à quelqu'un avec une netteté et une précision inexprimables, bouleversant tout chez un homme, le renversant jusqu'au tréfonds, cette idée de révélation correspond à un fait exact. On entend, on ne cherche pas ; on prend, on ne demande pas qui donne ; la pensée fulgure comme l'éclair, elle s'impose nécessairement, sous une forme définitive : je n'ai jamais eu à choisir. C'est un ravissement dont notre âme trop tendue se soulage parfois dans un torrent de larmes ; machinalement on se met à marcher, on accélère, on ralentit sans le savoir ; c'est une extase qui nous ravit à nous-mêmes, en nous laissant la perception de mille frissons délicats qui nous parcourent jusqu'aux orteils ; c'est un abîme de félicité où l'horreur et l'extrême souffrance n'apparaissent pas comme le contraire, mais comme le résultat, l'étincelle du bonheur, comme la couleur nécessaire au fond d'un tel océan de lumière ; c'est un instinct du rythme qui embrasse des mondes de formes - car l'ampleur du rythme dont on a besoin donne la mesure de l'inspiration : plus elle écrase, plus il élargit… Tout cela se passe involontairement, comme dans une tempête de liberté, d'absolu, de force, de divinité... C'est dans le cas de l'image, de la métaphore, que ce caractère involontaire de l'inspiration est le plus curieux : on ne sait plus du tout ce qui est symbole, parallèle ou comparaison : l'image se présente à vous comme l'expression la plus juste, la plus simple, la plus directe. Il semble vraiment, pour rappeler un mot de Zarathoustra, que les choses mêmes viennent s'offrir à vous comme termes de comparaison (« - Toutes les choses viennent alors pour flatter ton discours et pour te caresser : car elles veulent que tu les portes. Chaque symbole t'offre son aile pour t'enlever vers chaque vérité. Tous les trésors du verbe s'ouvrent d'eux-mêmes pour toi ; tout être veut devenir verbe et tout devenir veut apprendre de toi à parler. ») Telle est mon expérience de l'inspiration ; et je suis sûr qu'il faudrait remonter jusqu'à des milliers d'années dans le passé pour trouver quelqu'un qui eût le droit de dire : « Cette expérience est la mienne aussi » Friedrich Nietzsche, “ Ecce Homo “

Une tragédie sans son héros?

Article lié : Macron, la tragédie sans bouffe ?

alain pucciarelli

  09/11/2019

Privé de tout pouvoir réel, hors celui d'imposer les GOPE de l'UE, M. Macron, dont peu de choses dépendent, a la liberté de prononcer tous les discours qu'il veut, eût-il pris conscience du réel. Son impuissance objective en tant que chef d'état dans le cadre de l'UE fait de ses discours "des paroles verbales". Peu importe ce que dit cet individu absolument hors de propos dans sa fonction, qui de toute évidence le dépasse largement, seules comptent ses "décisions" qui ne peuvent en être dès lors qu'il est agi par ses mandants. Il amuse la galerie. Ou peut-être nous invite-il en public à une psychothérapie sans objet. La tragédie de cet être n'est pas d'assumer l'héroïsme d'un conflit racinien, mais d'assumer son impuissance face à lui-même. Sommes-nous concernés? Hélas non. Malheur au royaume dont le roi est un enfant (gâté).