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Une vision du monde dépassée, décrédibilisée, morte

Article lié : Le Net contre le JSF

Christian Steiner

  06/03/2009

Une citation extraite et deux remarques sur votre texte, qui m’a fait carburer (merci).

1. « (...) Il n’y ni “complot”, ni “agenda”, il n’y a pas de coordination, il n’y a pas d’orchestre avec un chef »...

... ce qui est presque l’exact contraire – à ce que j’ai cru comprendre mais vous me corrigerez   de la manière dont la révolution conseratrice américaine a procédé, avec son Manifeste Powell comme « blueprint » ou « Road Map », puis l’activation d’un réseau ad hoc de think tanks, d’intellectuels, de journalistes, de lobbyistes, de pressions etc. pour atteindre le but fixé. Le livre de Susan George (La Pensée enchaînée. Comment les droites laïque et religieuse se sont emparées de l’Amérique, 2007) offre une autre vue du même épisode, décrivant comment la « Wedge tactic », explicitement voulue et construite pour atteindre cette contre-révolution, a été mise en œuvre à travers tout un ensemble d’institutions, de groupements, d’associatons etc., reliés pour l’occasion.

Comme quoi, on voit dans l’adversaire l’image de ce qu’on est soi-même. (On cherche à discerner chez l’adversaire, probablement par angoisse, le même genre de comportement, de tactique qu’on a eu soi-même).

2. « (...) Il n’y ni “complot”, ni “agenda”, il n’y a pas de coordination, il n’y a pas d’orchestre avec un chef » (bis) :

Toujours cette même difficulté à envisager un événement comme pouvant être le résultat de quelque chose de spontané, de non dirigé, de non planifié, d’anarchique, de chaotique. Chacun possède peu ou prou cette tendance implicite, j’imagine, à chercher un ordre, une logique, une explication dans les choses qui nous entourent (après tout, organiser la perception du monde avec un minimum de régularité, de récurrences permet de vivre plus facilement). Mais voire systématiquement derrière chaque événement, chaque mouvement, chaque bruissement de feuille, une finalité, une volonté à l’œuvre, une direction, un but, un plan (un complot) semble être la caractéristique d’un certain type de pensée, dont l’américanisme est un grand représentant.

Le dernier livre de Jean-Philippe Immarigeon centre son sujet sur cette manière de voire le monde qu’est l’américanisme, mélange de croyance en la predestination calviniste, en un déterminisme positivo-scientitiste et dans la recherche utilitariste du bonheur (sonnant et trébuchant) primant sur la liberté. Ce qui revient à une espèce de croyance au Savoir absolu, donc à la « méthode totale ou universelle » permettant de résoudre tous les problèmes qui pourrait se présenter, quelque soit le contexte, l’époque, le sujet. Etrange pragmatisme qui ne croit qu’à ce qu’il voit tout en croyant à la vérité absolue, confondant l’objet et la représentation de l’objet. Rien de neuf sous le soleil : c’est la croyance au managment (à la rationalisation) de toute chose : usines, commerce, finance et économie par le crédit (Aron et Dandieu, « Le cancer américain ») mais aussi hommes, justice, politique, révolution, guerre et stratégie (Immarigeon, « Le monde selon RAND »), gènes (Marie-Monique Robin, « Le monde selon Monsanto »), agriculture, nourriture, évolution, climat, bref, croyance au managment de la Terre entière et de tous les vivants qui y habitent. Tout cela abondamment analysé par la critique européenne des années 30, par vous-mêmes et par d’autres critiques contemporains dans une multitude de domaines divers (et malheureusement trop séparé).

Cette vision du monde, ce « Monde selon Monsanto », ce « Monde selon RAND »  on pourrait en rajouter à n’en plus finir : le « Monde selon Citygroup », le « Monde selon le JSF » etc. etc.  , c’est la vision américaine du monde, rationalisante, réductrice, mécaniste à l’extrême.

C’est aussi cette vision du monde qui est en train de s’écrouler devant nous. Cette vision du monde qui est devenue incapable de répondre aux nouvelles nécessité de ce monde qu’elle a pourtant contribué à changer, une vision du monde dépassée par les événements et les nouvelles réalités, une vision du monde qui bute devant ses propres limites, devenue incapable de donner des réponses pertinentes, crédible, légitime, adéquate.

Et à l’heure d’Internet et de la globalisation finissante, chacun d’entre nous le constate   même les spécialistes militaires usuellement pro-US…

C’est ainsi que finissent… j’allais dire les civilisations, mais ça paraît pompeux et grandiloquent en l’occasion ; mettons la phase hégémonique, impériale, irrésistible des « grandes cultures » : par perte de crédibilité, par abandon de leurs dieux dans lesquels on ne peut soudain plus croire faute d’efficacité, par inadéquation de la vision du monde devenue soudainement inopérante, ubuesque, ridicule… (Voir à ce sujet le dernier numéro des Cahiers de Science et Vie n°109, févier-mars 2009, qui vaut mieux que ce que sa couverture laisse paraître)

Arrivé à ce point, ne pourrait-on faire le rapprochement avec votre thèse sur la mécanisation du monde, ouverte en 14-18, triomphante depuis lors de manière non questionnée, puis resurgissant aujourd’hui sur le devant de la scène des consciences ? Cette vision américaine du monde qui s’écroule, n’est-ce pas l’avatar (l’ultime avatar) de la modernité, mécanique, réductrice, qui se dissout dans l’incrédulité et le dégoût général ?

Pour paraphraser quelqu’un qui n’est plus à citer textuellement (qui ne le fut jamais) : L’American dream est mort ! Et c’est nous qui l’avons tué, insensé que nous sommes ! Voilà que nous allons devoir faire sans, voilà que mous allons devoir traverser des étendues dévastées vers des horizons si lointains…

(Haut les cœurs !)

Ralph Peters et Dmitry Orlov

Article lié : Fin de l’American Dream, l’imagination un peu courte

Dedef

  06/03/2009

Je suis étonné que P. Grasset n’ai pas fait à cette occasion une allusion au decoupage du moyen-orient de notre cher Ralph Peters, qui a fait l’objet d’au moins un article sur dedefensa.

au passage relire:  Les cinq stades de l’effondrement   Dmitry Orlov 11 novembre 2008 http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov/les_cinq_stades_de_l_effondrement.html

Mexique et propagande

Article lié : Les armées du Sud

Laurent Demaret

  06/03/2009

Puisqu’il est question de Slim (dont j’avoue avoir ignoré l’existence jusque là) le hasard a voulu qu’en sortant de la lecture du précédent commentaire j’entende son nom cité sur CNBC: il vient d’investir 250 millions de US$ dans le New-York Times d’après une confidence du patron du NT à un journaliste de CNBC live from la “Financial Capital of the World” comme ils s’auto-proclament si fort chaque jour.
Par contre pas un mot sur ses motivations ...

EUFOR Tchad : une opération vraiment originale

Article lié : Hillary serait-elle sacrilège?

Francis Lambert

  06/03/2009

“Je tente d’y démontrer que cette force est bien plus importante qu’elle en a l’air :

- parce que les Européens sont arrivés à projeter au milieu de nulle part une force conséquente, et qu’ils ont découvert que ce n’était pas réservé aux seuls Américains et otaniens.

- parce qu’ils valident expérimentalement le concept de “date finale d’opération” qui remplace dans les faits la notion d’effets majeur (je renvoie au grand débat sur les Centres de gravité que nous avions eu l’été dernier)

- que du coup, ils mettent en place le concept d’opérations relais

- avec une véritable approche civilo-militaire.

Bref, ça aura plus de conséquences que ça n’en a l’air, alors pourtant que cette opération n’a été la priorité de pas grand monde (je reste poli, on va encore me reprocher les mots que j’emploie : comprenne qui pourra)”

Olivier Kempf, http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?

Propagande ?

Article lié : Le Net contre le JSF

Père Iclès

  06/03/2009

Est-ce que ça n’annonce pas une dérive philosophico-journalistiques du type de celles qui ont été observées dans le passé (notamment en France) et qui prendrait par exemple la forme d’un amalgame du style : critiquer le JSF, c’est faire le jeu du terrorisme (ou de tout autre épouvantail commode), critiquer le JSF, c’est anti-capitaliste, et c’est, c’est (ici, feindre de s’étrangler de fureur) antisémite….

Elites aux abois

Article lié : L'horreur technologique

Crapaud Froid

  06/03/2009

Que l’emploi massif de hautes technologies soit un échec du modernisme et de l’américanisme pour ses piteux résultats sur le terrain, voilà une conclusion facile à admettre.
Mais qu’en pense le Pentagone ? Poussé par l’opinion qui ne veut pas de morts américains, et par les scientifiques qui lui promettent qu’aucun problème ne résiste à l’analyse, il ne lui paraît pas ridicule de mettre 6 $milliards sur la table pour détecter à distance d’avion un véhicule suspect. Pour lui, l’échec de la technologie n’est pas consommé, pas plus qu’il ne le fut au terme de la Grande Guerre.

Ainsi persiste ce qui caractérise à mon sens cette « rupture de civilisation » : l’aveuglement. Dans les cultures traditionnelles, la capacité à voir venir le danger, y compris dans un rêve, était l’apanage des sages. Aujourd’hui, ce rôle est dévolu aux intellectuels et scientifiques, mais rien n’est prévu pour prendre en compte leurs oracles angoissés. Comme dans une névrose, ceux-ci sont refoulés de force et par tous les moyens, ce qui incite à considérer le virage anti-démocratique du 9/11 comme le signe d’une élite aux abois. La conclusion selon laquelle : « La “croisade” en Irak n’est pas celle de l’Occident contre les musulmans mais celle de notre idée de la technologie maîtresse du monde contre notre angoisse inconsciente que cette idée soit fausse. » implique le refoulement des voix dissidentes qui montent d’en bas : le « laboratoire in vitro de notre grande crise » se double d’un théâtre in vivo destiné aux masses occidentales, pour les maintenir dans l’illusion, inspirée du christianisme, qu’il n’y a pas d’autre voie possible.

Un point de vue mexicain (augmenté)

Article lié : Les armées du Sud

Roman Dominguez

  06/03/2009

Bien qu’on ne puisse pas entrer dans tous les détails, nuances et problèmes qui pose la situation mexicaine, j’aimerais bien préciser quelques points sommairement :

1. Par rapport à la question d’illégitimité de Calderón : pour une grande partie des mexicains, c’est le grand capital (Slim, un des hommes les plus riches du monde, les deux grandes corporations de télévision, Televisa et TV Azteca, parmi d’autres) qui, en complicité avec le gouvernement de droite –PAN-, l’appareil de cooptation du vote (hérité des années du Parti dit officiel –PRI-), et même les magistrats de la cour suprême, a opère un véritable coup d’état « technique », c’est-à-dire ils ont construit en 2006 une élection truquée avec un vainqueur « inattendu ». Cela afin d’empêcher que le candidat de gauche, López Obrador arrive au pouvoir.
2. Cela aurait comme fond principal non pas seulement la poursuite du modèle américaniste et l’« intégration » économique et militaire de l’Amérique du Nord, mais aussi, en cohérence avec ce modèle, l’affaiblissement et la postérieure privatisation de l’entreprise d’État la plus importante du point de vue économique et stratégique : PEMEX (la compagnie pétrolière), les acquéreurs étant, de manière prévisible, des compagnies américaines et même REPSOL (Espagne). López Obrador étant, à son tour contre ladite privatisation et en faveur d’un encouragement de PEMEX comme catalyseur d’une politique économique nationaliste, quoique modérée (López Obrador n’est pas Chavez, comme le voulait la droite, qui a payé de la publicité dans ce sens afin d’« effrayer » à certains électeurs).
3. La décision d’entreprendre une « guerre contre le crime organisé », n’était pas si naïve, du moins pour une partie de l’élite gouvernante (gouvernement + grand capital), car le projet de ce qu’on appelle « initiative Mérida » contemplait un appareil conjoint de « sécurité » militaire dans les deux États (USA et Mexique). Du point de vue de cette élite, ladite guerre aurait parmi d’autres effets, de détourner l’« opinion publique » des thèmes comme le contrôle du pétrole et l’« illégitimité » de Calderón, un peu à la façon de la « guerre contre la terreur » de Bush Jr, en rassemblant aussi la population en faveur d’une cause « juste ». Or, le signe de nos temps, c’est qu’aucune guerre ne saurait en finir, d’autant plus une guerre de 4G. Ma hypothèse est la suivante : le dessein inavouable de cette élite (parfois caché même aux yeux des américains), c’est justement, en accélérant la militarisation du pays, de provoquer une invasion de l’armée étasunienne, afin de sécuriser les points stratégiques, par exemple les puits de pétrole, qui courraient dès lors les risque d’être attaquées par des terroristes (à ce point-là, la proteste sociale vue déjà comme une partie dudit « terrorisme » dont l’autre pôle seraient les cartels de la drogue).
4. Comme corollaire de ma hypothèse, je dirais qu’il y aurait un dessein plus inavouable encore de la part des certains dirigeants : l’annexion de facto, temporelle ou définitive d’une partie du Mexique aux USA, ou pour rester en concordance avec DeDefensa, de ce qui resterait des USA. Ce qui montrerait d’ailleurs le « pro-américanisme primitif » (en contrepartie d’un anti-américanisme aussi « primitif ») des certains élites en Amérique Latine, formées en partie aux USA ou en l’adoration sans bornes des USA : le délire de s’allier aux USA, dans le pire de ses moments de son histoire contemporaine.
5. Une petite remarque : ce n’était pas Zapata le « bandit » cherché par les troupes de Pershing, c’était le « Centaure du Nord », Villa. Et c’est connu que les troupes de Villa on été les seuls (à part des anglais, qui disputaient au XIXème siècle le contrôle de ceux qui sont aujourd’hui les États du nord-ouest américain) en envahir les USA (la ville de Columbus, dans l’Arizona) ce qui a provoqué d’ailleurs l’« expédition punitive » de Pershing. De ce fait, Villa serait jusqu’au nos jours le seul parmi les latins, pour reprendre à nos frais la question de Ferrero et le « Genie latin », (même s’il n’a pas participé personnellement au saccage de Columbus) en oser souiller la « Terre promise ». Il faudra ajouter que cette « Terre » était jusqu’au milieu du XIXème siècle, toute comme l’ensemble su sud-ouest américain, « Terre mexicaine ».
6. Il ne faudrait pas oublier non plus que selon des sources différentes, il y aurait autour des 20 millions de gens d’origine mexicaine, avec ou sans papiers, citoyens américains ou pas, aux USA, notamment dans les États frontaliers du Sud. Lorsqu’une invasion « punitive » se déclenche, qui envahirait qui ?

Sarkozy au Mexique: pourquoi faire?

Article lié : Les armées du Sud

Jean-Paul Baquiast

  05/03/2009

On doit noter le mépris que NS manifeste à l’égard de l’opinion publique française et européenne. Il va au Mexique, dans le bourbier bien décrit par Dedefensa, sans que personne soit informé de ce qu’il va y faire. On ne parle que de faire libérer la française condamnée à la prison. Que va-t-il vendre, que va-t-il acheter? Nous ne sommes pas jugés dignes de le savoir. Je suppose qu’il n’en sait rien lui-même. Ce génie diplomatique improvisera une fois de plus.

Fraternité

Article lié : Fin de l’American Dream, l’imagination un peu courte

thierry .

  05/03/2009

Bonjour,

l’article de Mr Panarine est intéressant en effet.

Mais on ne peut s’empêcher d’y voir aussi une jubilatoire “réponse du berger à la bergère”.

Rappelez-vous :  il n’y a pas si longtemps, on avait parlé de certains projets, caressés dans les milieux néo-cons américains, de fragmentation de l’ensemble russe en plusieurs tronçons pour en dégager la Sibérie et les zones pétrolières ; s’il n’était pas apparu de pouvoir fort sous la présidence de Mr Poutine, capable de mettre un coup d’arrêt à ces projets, il est possible que l’encerclement et la déstabilisation de la Russie aurait pu continuer.

Certain milieux russes un peu clairvoyants ne l’ont assurément pas oublié, et se font un plaisir de renvoyer la balle à l’expéditeur…

L’actualité africaine et dans les balkans illustre très bien les manières des stratèges américanistes, et nous nous sommes laissé dire que dans le cas du Darfour lui-même…

Cordialement Thierry

l'arrivée des barbares

Article lié : Les armées du Sud

thierry .

  05/03/2009

Bonjour,

intéressant…

Mais où situez-vous la limite entre “bandits”, “chefs de guerre”, et “seigneurs féodaux” ?

Quand les tribus germaniques ont déboulé en Gaule et sur le monde latin, les Romains les ont alors peut-être qualifié de troupes de bandits ; mais la suite a prouvé que ces “bandits” étaient capable de reprendre en charge, sur des bases différentes, un monde qui s’écroulait de lui-même.

Mais la grande particularité de cette métamorphose europénne du 4e et 5e siècle après JC, dont ne s’avise en général pas la pensée moderne, par définition laîque et portée à sous-estimer “l’effet religion”, c’est qu’il y existait à l’époque une tradition jeune et en plein développement, et que c’est elle qui a réalisé l’unité culturelle de ce monde qui devait se définir par la suite comme chrétien.

En l’absence aujourd’hui d’un tel élément capable de réunir les principautés et les pouvoirs dans une certaine unité culturelle à l’échelle mondiale, ce genre de processus pourrait plutôt déboucher à long terme sur une situation analogue à celle qui existait, par exemple, en Afrique noire ou en amazonie au 16e - 18e siècle :  une poussière, éclatée à l’extrême, de tribus et de cultures différentes, non pas jeunes et primitives comme le croient nos ethnologues “modernes” et de parti pris évolutionniste, mais restes figés et sclérosés d’anciens royaumes ou empires disparus : la complexité et la rigidité des tabous et structures coutumières semblerait l’indiquer. 

Il paraît aujourd’hui saugrenu de penser que celà soit sérieusement possible chez nous, mais si l’actuelle déstructuration de nos sociétés montait vraiment en puissance sans être enrayée par des facteurs et paradigmes extérieurs et surtout radicalement nouveaux, c’est ce qui pourrait nous pendre au nez à long terme, à l’échelle de plus d’une génération, évidemment.

Mais après tout, les modernes partisans d’un “nouvel ordre mondial” ont peut-être d’ores et déjà dans leurs cartons une nouvelle religion à nous proposer…

Cordialement   Thierry

Délirant ? Vraiment ?

Article lié : Les armées du Sud

Père Iclès

  05/03/2009

On ne peut pas attaquer les US au sol sans passer par le Mexique ou par le Canada (on pourrait imaginer envahir l’Alaska à partir de la Russie mais on n’atteindrait pas de cette manière le coeur des US).

Depuis les années 2000 circule dans les milieux conspirationnistes une interprétation du projet d’un Nouvel Ordre Mondial dans lequel l’ordre mondial serait en voie d’être représenté par un gouvernement mondial fasciste autoproclamé.

Un certain nombre de faits et notamment le déroulement de certaines crises, de la propagande qui les accompagne (et parfois les annonce) et la nature des étranges propositions (voyez celles de Attali) qui sont faites pour les résoudre montrent une fois de plus qu’il n’y a pas de fumée sans feu.

Cet ordre en cours d’édification rencontre un problème sérieux : l’hostilité des citoyens US à l’adhésion à un état mondial… Les citoyens Us ne sont pas les seuls à être hostiles à l’idée mais le pays a les moyens (militaires et plus particulièrement nucléaires) de ce refus.

Les “élites” qui gouvernent ce pays sont sans doute acquises à l’idée d’un état mondial d’autant plus qu’elles s’imaginent à sa tête mais la population, elle, tient à sa liberté, à la spécificité de son système, à son “américanité”. Il suffit de parcourir les forums US pour se rendre compte de l’aversion des citoyens US à toute association avec le reste du monde.

Pour les promoteurs du projet, il est impensable d’attaquer le système US de façon frontale en violant délibérément la société US, et ce qui est présenté depuis deux siècles comme la volonté des pères fondateurs par exemple en imposant l’ordre mondial par l’intermédiaire de troupes de l’ONU car la population US dispose d’armes en grand nombre et que l’armée US basculerait sans doute dans le camp de la population avec armes (dont nucléaires) et bagages. La guerre civile que l’on a patiemment préparée à l’intention de la population US et dont l’objectif est la dislocation du pays, devra rentrer par une des deux portes qui s’offrent : la Canada ou le Mexique.

C’est le Mexique qui a été choisi mais il n’est pas certain que la porte canadienne soit longtemps négligée…

Dans cette théorie, le côté irrationnel de la guerre au terrorisme et de la gabegie en matière de budgét militaire s’expliquent parfaitement : il ne s’agit pas de gagner une guerre mais simplement d’épuiser l’armée US et de la faire détester par la population US ( d’où les tortures hyper-documentées de Abou Ghraib) afin que cette dernière commence à douter du bien fondé de sa Constitution et soit préparée à s’en remettre à une autorité supérieure, en commençant par rêver d’un retour à des “états désunis”...

Intoxication du KGB

Article lié : Fin de l’American Dream, l’imagination un peu courte

jean pierre SIMON

  05/03/2009

A ce sujet relire les preditions de Vanga (sans doute piloté par l’ex KGB) sur l’avenir des USA .

http://www.neotrouve.com/?p=211

Forces centrifuges !

Article lié : Fin de l’American Dream, l’imagination un peu courte

Philippe Philippe Citti

  05/03/2009

On ressent à travers le monde, la tentation de l’éclatement des grands ensembles constitués.

C’est vrai aux USA et correspond à des tendances latentes d’opposition Nord/Sud, Ouest/Est. Il y a les tendances indépendantistes, certes folkloriques, de la Californie ou des Keys en Floride. “L’indifférence” de Bush lors de la destruction partielle de la Nouvelle Orléans par un cyclone. La méfiance maladive des américains envers l’Etat Fédéral est aussi bien connue. Nombreux sont ceux qui ont d’ailleurs remarqué le soin qu’à pris le nouveau Président à présenter des aspects essentiels de son plan de relance, à travers le pays, en dehors de la capitale fédérale. Il n’est pas inimaginable que des problèmes politiques importants relatifs à l’Union se fassent jour et qu’à force de ne pas vouloir toucher à la Constitution on en soit obligé de passer par la fondation d’une “IIième République” sous la pression du peuple. S’il y avait un éclatement je pense qu’il ne serait que transitoire. A moins de penser que l’Amérique plonge dans le sous-développement et rejoigne le chaos Africain. Nous n’en sommes pas encore là, mais Obama devra jouer sa partition subtilement….

Si la crise continue nous verrons le même effet sur l’UE. Comment celle-ci peut elle régler à la fois les problèmes dramatiques des Etats les plus à l’est et de la Grèce tout en empêchant la GB, la France et l’Allemagne de sombrer dans la récession. Après les baisses de taux, la BCE est sur le point de lancer la planche à billets. Mais sans action politique concertée ! On peut juste espérer qu’elle arrive à réformer ses institutions et qu’une nouvelle gouvernance soit mise en place. Ou ça sera son abdication et le retour au chacun pour soi dans les pays européens.

La chine elle même est soumise à de fortes tensions centrifuges et des régions entières se voient mise sous surveillance plus que rapprochée par Pékin. Les tensions économiques mettent des millions de gens à la rue et vont déclencher des émeutes. Un vrai risque, que Pékin a déjà pris en compte et cherche à endiguer par la montée d’un nationalisme tout “Communiste”.  Pour preuve son agressivité diplomatique inquiétante qui dépasse les bornes depuis des mois.

Combat d'experts appointés

Article lié : Fin de l’American Dream, l’imagination un peu courte

Ni ANDO

  05/03/2009

Les nations de vieille culture résistent infiniment mieux aux catastrophes que les pays qui en sont dépourvus. L’histoire européenne regorge de guerres, de crimes politiques, de troubles sociaux, de massacres, de famines (la “peste noire” qui emporta 40% de la population européenne à l’ouest) sans même évoquer les inombrables crises financières (en France John Law puis les assignats sous la Monarchie) et retournements économiques. Tout ceci constitue un terreau de plus de 2000 ans d’histoire et qui, paradoxalement, permet d’envisager l’avenir avec confiance. Il n’y a guère que les civilisations matérialistes qui ont peur de l’avenir. Pour le reste, il s’agit d’un conflit entre experts appointés, l’un par le Kremlin (et c’est de bonne guerre), l’autre par les réseaux d’influence étasuniens. S’agissant de la Russie, à ma connaissance, le seul cas où ce pays a essuyé une défaite globale en 1200 ou 1300 ans d’histoire (et non défaite locale comme la guerre de Crimée ou la guerre ratée contre le Japon en 1905) ce fut lors des invasions mongoles du 11 ième siècle.

Boucle rétro-active

Article lié : Un complot pour nier qu’il y a un complot?

Crapaud Froid

  04/03/2009

Pour bien comprendre la problématique du complot, il fallait effectivement choisir ce point de vue surplombant, celui de l’arbitre dans un tournoi de tennis. Il y a cependant une ambiguïté dans votre conclusion : que 40% et plus d’Américains doutent de la version officielle ne me semble pas constituer en soi la « terrible nouvelle ». En effet, s’agissant d’un événement catastrophique et fondateur, il ne faut pas s’étonner que les opinions se partagent entre « pour et contre » le complot, en « croyants et non croyants ». L’exemple des préjugés antisémites, qui n’en finissent pas de renaître dans des conditions historiques les plus diverses, suggèrent simplement que l’on a assisté à l’émergence d’un nouveau sujet d’opinion. Il a un bel avenir, mais restera accessoire dans la marche des évènements.

La « terrible nouvelle » tient plutôt à l’influence des blogueurs sur l’opinion publique, une influence telle que toute version officielle peut se faire immédiatement et amplement contester : une boucle rétro-active commence à s’installer. De ce fait, nous entrons vraiment dans une « société de l’information », qui nous promet une structure complètement différente de celle d’aujourd’hui, faite d’entités hiérarchisées, (syndicats, partis, églises,…) auxquelles on reconnaît le pouvoir de s’opposer et de négocier avec l’Etat. Une structure particulièrement inefficace pour faire remonter « l’information vraie », du terrain où l’on met les pieds aux bureaux où les grosses têtes cogitent notre avenir.

A long terme, cette boucle de rétro-action par le Net va bouleverser notre approche de la réalité : combinée aux crises qui s’annoncent, pétrole et réchauffement climatique, elle va nous obliger à être beaucoup plus réalistes et moins idéologiques. Beaucoup plus d’informations pouvant être traitées par l’ensemble des acteurs, personne ne pourra tolérer longtemps qu’elles ne soient pas prises en compte par les instances politiques.