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Article : Onfray Lost in Covid

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Onfray-BHL-Cendrars

Sebastien Antoine

  13/12/2020


Le récit d'Onfray est horrible de la première à la dernière ligne.

« Le lendemain matin, tôt, nous partons pour le front; Première halte dans un bureau d’Erevan afin d’obtenir des visas pour le Karabakh. (…) Le gel hydro-alcoolique a disparu ».

« Dans les tranchées où nous sommes, ils nous montrent les photos des soldats qu’ils ont tués. Bien sûr, personne ne porte de masque… ».

Passons sur ces scènes qui font autant penser à l'enfer de Verdun qu'aux derniers achats de Noel à la FNAC de Caen. N'est pas BHL qui veut. Ce dernier aurait, par exemple, certainement eu l'heureuse idée de se rendre aux WC pour  trouver du savon (plutôt que de déplorer l'absence de gel).

« Pour l’heure, je n’ai pas envie de mourir en martyr de l’hydroxychloroquine! » :

Passons également sur ce clin d’œil au Pr Raoult, compagnon de route du philosphe en route vers le front populaire.

« Je me suis mis à mon bureau cette nuit. J’ai rédigé ce texte sans interruption en quatre heures et demie. Le jour s’est levé. »

C'est ça le pire. Blaise Cendrars décrit de la même manière durant la Grande Guerre, cette fausse poésie des tranchées. 








 

Onfray m'effraie

Jean-claude Bidault

  14/12/2020

un peu étonné que Ph.G si cultivé range Onfray dans la catégorie des philosophes (état d'ailleurs souvent auto-proclamé ce qui esr déjà un contre-sens), personnellement je ne trouve pas cette pénible dissertation comme une description exemplaire et admirable d'une infection mais plutôt comme la longue plainte d'un égo surdimensionnée. Autant l'Onfray de l' université populaire me paraissait vulgarisateur respectable de certains concepts philosophiques autant le M. Onfray actuel me semble démagogue vantard et même impudique (ses litanies répétitives sur son milieu d'origine entre autres), depuis qqs temps là où le projecteur est allumé il se "pointe", le contraire justement d'un philosophe…Je suis peiné de le voir se comporter ainsi…

Le Front populaire de Michel Onfray

jc

  14/12/2020

Je suis le site du Front Populaire (FP) créé par Michel Onfray (MO) parce que je suis favorable à une jonction des nationalistes, patriotes et matriotes de droite de gauche et d'ailleurs. Chateaubriand disait que la France était sa patrie et que la Bretagne était sa matrie. Je suis pour la mère patrie, c'est-à-dire pour une union "amoureuse" -c'est-à-dire harmonieuse- des patriotes et des matriotes, me sentant plus matriote que patriote, plus petit Liré que Mont Palatin, plus girondin que jacobin. MO s'affiche clairement girondin (il a écrit là-dessus) mais le forum de FP s'avère être un forum d'empoigne entre les zemmouriens jacobins et les attardés (je réserve le terme de nostalgique à des usages plus élevés) de notre grande révolution également (sinon plus encore) jacobins. Bref, la jonction n'a pas l'air pour demain et l'émergence d'un parti girondin encore moins.

Je découvre MO à petites doses, à travers ses interventions sur FP, et aussi en parcourant quelques uns de ses livres. Il a la plume très facile mais ce n'est pour moi clairement pas un logocrate selon le standard qu'on connaît ici. Pour ne pas tourner autour du pot, je trouve qu'il a la plume trop facile et a tendance à verser dans la logorrhée. À l'appui de mes dires, on pourra parcourir la charte de FP (1) qui est une version de la DDHC de 1789 revisitée par lui (dans laquelle on pourra lire entre les lignes qu'il n'est peut-être pas si athée qu'il le dit devant média), charte avec laquelle je suis en net désaccord car je suis tout-à-fait d'accord avec ce que dit Simone Weil dans "L'enracinement" (livre que j'aurais bien vu inspirer la charte de FP) :

"Un gouvernement qui emploie des paroles, des pensées trop élevées pour lui, loin d'en recevoir un éclat quelconque, les discrédite et se ridiculise. C'est ce qui s'est produit pour les principes de 1789 et la formule « Liberté, Égalité, Fraternité » au cours de la IIIème République. C'est ce qui s'est produit pour les mots, souvent par eux-mêmes d'un niveau très élevé, mis en avant par la prétendue Révolution Nationale."

MO est pour moi clairement un amoureux de la philosophie. Mais j'attends de voir si c'est un véritable philosophe selon mes critères, c'est-à-dire de voir jusqu'à quel point il pense par lui-même ou s'il s'abrite seulement derrière les pensées d'illustres philosophes (Épicure, Nietzsche, etc.). MO se dit laïque. Étymologiquement le laïque s'oppose au clerc. Or, selon moi, un véritable philosophe est nécessairement un clerc qui a une religion, c'est-à-dire une vision cohérente du monde qu'il tente de faire partager. Pour moi Thom est un véritable philosophe (et c'est pour cette raison que je fais ici du prosélytisme pour lui). Il y a pour moi toujours un parfum de profanation qui flotte autour de la laïcité : profanation de l'art (AC), profanation de la science (scientisme), profanation de la raison (rationalité "moderne"), profanation de l'architecture, profanation de la terre (industrie agro-alimentaire), profanation de l'être humain (éducation, IA, médias, santé), etc.

MO est-il un véritable philosophe ? Je le sens trop éclectique pour avoir une vision globale cohérente (2). Et j'ai l'impression que sa rationalité est issue de celle des Lumières (3). J'attends donc pour voir.

 
(1) https://frontpopulaire.fr/o/Content/co169206/front-populaire-et-compagnie-qui-sommes-nous
(2) En consultant Wikipédia je découvre qu'Épicure est atomiste. Pour moi départ catastrophique pour espérer une vision cohérente du monde. (Je rejoins donc le commentaire de PhG sur ce point).
(3) Cf "Les mathématiques modernes : une erreur pédagogique et philosophique", AL.
 

Etrange vision

David Cayla

  14/12/2020

Je suis d'accord avec le commentaire de Sébastien Antoine, drôle d'époque où des gens vont se rendre sur un champ de bataille pour pouvoir nous rapporter ensuite leur témoignage, où des gens se sont battus durement, dans des conditions climatiques difficiles,  dans un territoite montagneux, ont affronté la mort (et les combats ont été extrêmement violents !), et s'inquiètent finalement davantage de masques ou de gel hydroalcoolique que des combats !

Franchement, il ne lui vient pas à l'esprit, à notre philisophe, que son organisme a pu subir le contrecoup du froid glacial qu'il a affronté au Haut-Karabakh ? Que les symptômes qu'il décrit, sa toux pénible dont il dit lui-même qu'elle revient chaque année à la même époque, ressemblent beaucoup à ceux d'une forte grippe ? "Pas envie de mourir de l'hydroxychloroquine ?"  Il nous dit cela alors qu'il revient de ce conflit relativement bref, mais meurtrier ?

Ce n'est pas sérieux, cela donne le sentiment qu'il a voulu s'énivrer du parfum des combats, qu'il a attrapé froid, et qu'au fond, il est surtout attaché à son petit quotidien douillet… où le covid s'en est venu essayer de l'égorger jusqure dans son lit ?

Le mélange des genres fait franchement affreux, ce contraste entre un conflit meurtier, avec son lot de morts et de blessés qui en conserveront les séquelles toute leur vie, les civils qui ont vécu des semaines dans la terreur des bombardements, et cet ersatz minable de conflit dans lequel notre civilisation si brillante et si moderne s’est impitoyablement embourbée à force de vouloir n’affronter ce virus qu’à grands coups de traitements « high-tech » en refusant systématiquement les approches traditionnelles, pragmatiques, fiables, éprouvées.

Laïcité sacrée ?

jc

  15/12/2020

Je pense que MO n'est pas un laîque profane (ce n'est pas un bouffeur de curé) car il y a clairement pour moi chez lui un respect du sacré (Épicure?). Si le nihilisme de Nietzsche est ce qu'on en dit alors il n'y a quelque chose qui ne colle pas. (Je n'ai pas lu une ligne de Nietzsche. Pour moi, instinctivement, je le mets dans le même sac que Cantor, Gödel et Boltzmann (illustres crètins qui ont finis fous).

Les adhérents de FP ont la possibilité de proposer des articles pour publication dans la revue. J'ai proposé celui-ci il y a quelques mois (je ne l'écrirais pas comme ça aujourd'hui). Je rappelle que MO a toujours énergiquement refusé de se présenter à la présidence de la République, lui préférant sans hésiter son "petit Liré" de girondin.

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jcm (abonné), retraité, commentateur sur FP.
Coordonnées (pour le bureau de FP seulement) : ???????
Présentation: Quarante ans d'enseignement/recherche en mathématiques. Passionné (et fasciné) par l'œuvre philosophique de René Thom.
                   
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Titre:  VIème république: une monarchie populaire ?

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En parcourant, il y a plus de dix ans, " L'homme sans gravité " du lacanien Charles Melman, j'ai été frappé et marqué par la phrase suivante: " La barbarie consiste en une relation sociale organisée par un pouvoir non plus symbolique mais réel ". Il ne fait guère de doute pour moi que le pouvoir laïc qui a cours en France depuis la révolution française a laissé au fil du temps une place de moins en moins importante au pouvoir symbolique, pouvoir réduit, selon moi, à sa plus simple expression sous les législatures des pragmatiques Sarkozy et Macron (au fond, la seule période de la Vème république où j'ai senti la présence d'un pouvoir symbolique a été celle de Charles de Gaulle - qui a eu le temps de méditer sur le sujet entre le 18 juin 1940 et le 8 janvier 1959 -).

L'intérêt d'un pouvoir symbolique est qu'il permet d'éviter d'avoir recours à un pouvoir réel, pouvoir réel qui, selon moi, ne peut jamais être autre que le pouvoir de la force et de la contrainte (physique et/ou économique et/ou financière) exercé par une élite, pouvoir barbare qui, in fine, se tapit presque toujours - sinon toujours - derrière la soumission/servitude volontaire à la loi. Un avantage (le seul ?) des pouvoirs traditionnels tirant leur légitimité d'une autorité transcendante - le pouvoir royal en France par exemple - est peut-être là : aider à maintenir l'ordre social par un pouvoir symbolique qui prédit dans l'au-delà le ciel à ceux qui respectent la loi divine et l'enfer à ceux qui ne la respectent pas (la présence des églises permet d'économiser celle des postes de police, des gendarmeries et des casernes…).

Restaurer un pouvoir symbolique nécessite de restaurer le sacré et la foi en ce sacré. Est-ce possible sans faire appel à une autorité transcendante, autrement dit est-ce possible dans un cadre immanent - laïcité oblige - où le peuple va puiser au fond de lui-même sa propre autorité symbolique ? C'est avec cette question à l'esprit que je propose que la VIème république soit une monarchie populaire.

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Versailles, galerie des glaces, le 14 Juillet 20??, coucher du soleil. Chaque commune a déjà élu son baron et sa baronne, chaque canton son vicomte et sa vicomtesse, chaque département son comte et sa comtesse, chaque région son duc et sa duchesse. Il reste à élire le couple royal. Un jeune enfant plonge la main dans une corbeille contenant les noms des quatorze couples ducaux (les cinq régions ultramarines étant, pour l'occasion, réunies en une seule), en ressort un papier qu'il déplie et lit : un nouveau couple royal est élu pour un an. Les conditions d'éligibilité étaient : être de nationalité française, être élève de CP (1) dans une école de la république et être inscrit au tableau d'honneur de sa classe.

Suit alors immédiatement la cérémonie d'allégeance. Le président de la VIème république (2) met un genou au sol devant le couple royal qui pose la question: Michel, est-ce que nous pouvons avoir confiance en toi ? Si ta réponse est oui alors dis-le, relève-toi, étends tes mains au dessus de nos têtes et dis: Je le jure".

Le nouveau couple royal ouvre alors le bal du 14 juillet.

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À moindre frais (un drapeau tricolore orné en son centre d'une fleur de lis naturelle, une modification de la devise - je propose Unité-Harmonie-Diversité -) on rétablirait ainsi solennellement en France une cause finale sacrée  - celle de la France travaillant pour ses enfants et ayant foi en eux - et le peuple français pourrait alors commencer à se détourner de l'idéal de puissance par la technique sacralisée (3) qui a actuellement cours dans le monde pour se tourner vers un idéal d'harmonie (4), le jeune couple royal rappelant en permanence aux françaises et aux français qu'ils ont non seulement une raison (cartésienne) mais aussi et surtout un cœur (pascalien) (5).


(1) De sexe masculin pour le roi et de sexe féminin pour la reine…

(2) Je vois le président, premier personnage de l'État, comme un président du conseil constitutionnel aux compétences élargies, porte-voix et porte-plume du peuple, en constant dialogue avec lui, seul habilité à déclencher des référendums - certains imposés par la constitution - , dominant les trois présidents des pouvoirs (indépendants) législatif, judiciaire et exécutif (et présidant périodiquement le conseil des présidents).

(3) Toutes les civilisations ont, d'une manière ou d'une autre, sacralisé la nature. Toutes sauf notre civilisation judéo-chrétienne finissante qui a choisi de sacraliser ce qui la désacralise, à savoir la technique. (Jacques Ellul, cité de mémoire)

(4) En commençant par les harmonies homme/femme et masculin/féminin…

(5) Antonio Damasio (L'erreur de Descartes, Spinoza avait raison) - et d'autres - m'ont convaincu que ce qui nous meut, ce n'est pas la raison, ce sont les émotions (c'est une évidence étymologique), la raison n'étant pour moi, au fond, qu'une déontologie dans l'usage des émotions.


                                                                ??????????????????????

Épilogue ???

"Le Couesnon dans sa folie mit le Mont [Saint Michel…] en Normandie." ???  (Hervé Billy)