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Article : Notes sur un sommet à Canossa-sur-la-Moskova

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L' Allemagne : un grand peuple. Ch de Gaulle.

perceval78

  07/02/2015

Evidemment les historiens retiendront le timeline des évènements. Biden a rencontré Tusk, Fabius y fut, trop tard peut être. L’Allemagne,  grand peuple et sa chancelière, seule, face à son destin ... le destin de son peuple, de l’ Europe, peut être ...

06 02
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06 02
France Diplomacy ?@francediplo_EN 19h19 hours ago
@LaurentFabius will participate on February 8 in the 51st #MunichSecurityConference

07 02 11h30
Merkel says there is no military solution in Ukraine. Everyone applauses with exception of J. Kerry, Joe Biden, McCain & Estonia President

07 02 12h30
At #MSC2015 in Munich, closed-door talks b/w Poroshenko, Merkel & Biden begin, says @STsegolko. @JohnKerry present.

II s’agit de savoir si, à mesure de la transformation du siècle, l’homme deviendra, ou non, un esclave dans la collectivité, s’il sera réduit, ou non, à l’état de rouage engrené à tout instant par une immense termitière ou si, au contraire, il voudra et saura maîtriser et utiliser les progrès de l’ordre matériel pour devenir plus libre, plus digne et meilleur. Charles de Gaulle. Ludwigsburg - 9 septembre 1962.

Un Henry IV peut en cacher un autre

Alain Vité

  07/02/2015

L’Empereur Henry IV mentionné dans l’article est le monarque romain germanique des années 1000, et non le “bon roi Henry” IV de France et venu de Navarre.
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Plus, une observation annexe sur un renforcement décisif de la puissance colonisatrice de la langue anglaise.

Dans le commentaire précédent, Perceval78 utilise le mot “timeline” en lieu et place de “calendrier”. Il n’y a aucun reproche dans cette remarque, c’est seulement que ce constat confirme un phénomène qui s’aggrave depuis quelques mois :

Les anglicismes nous ont envahi depuis longtemps, mais une tendance lourde est apparue récemment, qui fait que les mots français usuels sont de plus en plus souvent abandonnés au profit de mots anglais. Et ce, même chez des personnes fortement cultivées, maîtrisant parfaitement le français auquel ils sont attachés, à la pensée indépendante, et fort peu susceptibles du snobisme bon marché (“cheap”) de ceux qui ne parlent pas anglais si bien que ça, mais voudraient tant.

Qu’on soit clair, il n’est question ni de juger, ni de vouloir froisser qui que ce soit par le présent commentaire.

Les occurrences se multiplient de manière impressionnante, jusque dans des articles de - un exemple parmi cent - Jacques Sapir, récemment sur un autre site. Il en est venu à ne plus trouver le mot français correspondant au jeu du “chicken” repris tel quel ou maladroitement traduit par “poulette”, parce que l’expression française typique de “poule mouillée” a disparu de l’esprit. C’est minuscule, mais mille fois répété, le cas minuscule est devenu la toile de fond d’une époque.

L’anglais a donc rendu le français secondaire jusque dans les esprits les plus solides et les plus nourris par leur langue, même dans les cas où cela n’apporte rien à la compréhension. Ca en dit long sur la fatigue des âmes.

Cette abdication devant l’anglais rappelle une de ces plantes importées qui élimine toute la flore locale par étouffement, pour la remplacer à elle toute seule et appauvrir l’écosystème d’origine complet : flore, faune, fertilité des sols, résistance structurelle à l’érosion hydraulique, etc.

Quand même ces personnes-là cèdent, alors les failles et les gouffres sont plus profonds et dramatiques pour le pays, qu’on ne le comprendra avant longtemps ; sans qu’on sache ni quoi ni comment reconstruire, parce qu’on ne sait pas du tout sur quoi cela poussera.

C’est en soi un symptôme de bouleversement, comme on en croise sous de multiples formes dans le monde entier, mais voir la France atteinte à ce point en profondeur est un choc de plus (Quelle époque épique ! que des chocs et pas tous chics)

Date historique

Jean-Paul Baquiast

  07/02/2015

Cher Philippe, les grands esprits se rencontrent, si j’ose dire en parlant du mien.
J’avais il y a 1h, avant de lire votre article, traité le même thème, mais beaucoup plus sommairement
http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1654&r_id=

Je vais lire votre article, très documenté comme d’habitude, avec d’autant plus d’intérêt

Décidément, avec aussi la Grèce, ces jours prochains seront intéressants.

Coup d'état de velour en Suède ??

AG

  07/02/2015

Joueurs de go plutôt

Ni Ando

  08/02/2015

La Fédération russe a les pieds dans la vision globale, le bloc occidental les a dans la glaise locale d’Ukraine, dans son soutien déshonorant à Pravii Sektor (plus romantique que nazi ou plus nazi que romantique ?). La seule guerre possible, selon les vœux de certains du coté de Washington DC, serait celle que la Russie déclencherait elle-même. Dans ce cas de figure, la Russie prendrait un risque réel et démesuré. Mais puisque ce n’est ni dans la tradition russe ni dans son intérêt bien compris le risque que la classe politique de Moscou décide de partir en guerre est quasiment égal à zéro (strictement rien de tel n’affleure dans les discours des politiques russes et dans les médias russes). Historiquement, la Russie a toujours gagné les guerres qu’ont lui a faites, moins souvent celles qu’elle a fait aux autres (statistique historique : ce pays gagne près de 80% des guerres qui la confrontent). Le risque est du côté occidental où le déclenchement de guerres d’agression est devenu une habitude pathologique (Yougoslavie, Afghanistan, Irak, Lybie, etc…), où l’on se soucie désormais comme du guigne de ce que l’on appelle le droit international, où l’on tend à mépriser le droit et la démocratie en pratique alors qu’on ne cesse d’affirmer leur suprématie. Le temps joue pour la Fédération russe qui peut se contenter ici de construire et d’attendre. C’est-à-dire le temps pour que les contradictions créées par le bloc occidental deviennent intenables. Ledit bloc ne perdra pas la face, il se trouvera bien des narratives nouvelles pour magnifier la déculottée à venir. Dans la crise ukrainienne en cours les politiques russes sont bien plus des joueurs de go que des joueurs d’échecs.

Sinon, lu sur le net :

« Les Américains sont comme les enfants d’un chef de la mafia qui ne savent pas ce que fait leur père pour gagner sa vie, et ne veulent pas le savoir, mais se demandent ensuite pourquoi quelqu’un a jeté une bombe incendiaire à travers la fenêtre du salon. Cette croyance fondamentale dans les bonnes intentions de l’Amérique est souvent liée à « l’exceptionnalisme américain ». Examinons combien la politique étrangère des États-Unis a été exceptionnelle. Depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, les États-Unis ont : tenté de renverser plus de 50 gouvernements étrangers, dont la plupart avaient été élus démocratiquement, largué des bombes sur les populations de plus de 30 pays, tenté d’assassiner plus de 50 dirigeants étrangers, tenté de supprimer un mouvement populiste ou nationaliste dans 20 pays, grossièrement interféré dans des élections démocratiques dans au moins 30 pays, mené le monde par la torture ; non seulement par la torture appliquée directement par des Américains sur des étrangers, mais aussi par la fourniture de matériel de torture, de manuels de torture, de listes de personnes à torturer, et de conseils personnalisés par des formateurs américains, en particulier en Amérique latine. C’est en effet exceptionnel. Aucun autre pays dans toute l’histoire ne peut prétendre à un tel bilan ». William BLUM (Le Grand Soir, 09/2014).

« Comment répondre lorsque je vois que dans certains pays islamiques il y a une haine viscérale de l’Amérique ? Je vais vous dire comment je réponds : je suis étonné. Je suis étonné de voir une telle incompréhension de ce qu’est notre pays que les gens nous haïssent. Je suis - comme la plupart des Américains, je n’arrive tout simplement pas à le croire parce que je sais combien nous sommes bons ». George W. Bush un mois après le 11/9.

A ceci l’on voit que, tout compte fait, l’anti-américanisme est une preuve de salubrité mentale.

Canossa

C.C.

  08/02/2015

Oui, Canossa, très bien dit: deux présidents (bon, un président et une chancelière) qui arrivent à Moscou, pas de président pour les accueillir, pas de Lavrov, car il est à Munich, donc pas de “têtes” à la passerelle, pas de tête à l’aéroport, pas de fleurs, on monte dans les voitures et on fonce au Kremlin. Canossa, oui, et la prochaine fois ce serait à pied dans la neige… Tout cela est très symptomatique, car à Moscou, le decorum et le protocole, ou leur absence sont sacrés. Image forte, car début février à Moscou l’Aquilon est plus terrible que le Mistral.
Poutine est las de tout ça et le montre, Lavrov a montré son caractère à Munich, las aussi des ricanements et des braiments dans la salle.
Ils maintiennent le cap uniquement pour voir, comme vous le dites mieux que moi, jusqu’où la cohésion (ou la bêtise) va aller. Car ils savent ce que vaut la parole de chacun des trois.