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Article : Notes sur le wokenisme-seul (II)

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D'un wokenisme à l'autre

Olivier le Verseau

  28/12/2020

"Cette position totalitaire de dialogue, ou ‘dialogue non-dialogue” sans échange ni réponse autorisée, réduit exclusivement à la capitulation de l’autre, en plus une capitulation à des termes stupide, grossiers, vides…"
Cela me fait penser irrésistiblement à la position de "l'américanisme" qui dit "La grande amérique a toujours raison, et les autres  (the rest of the world…) ont toujours tort  et même quand elle a tort , elle a encore raison".
D'un américanisme à l'autre, la grande a enfanté du wokenisme.
Une évidence Docteur Watson ! surtout pour les enigmes de la maniaco-dépression du monde…

Je bois du petit lait !

jc

  28/12/2020

Dans mon commentaire "Reconquista ?" de l'article "Wokez-vous de nous !", en parlant de temps long (5000 ans) et de reconquista par les femmes de la matrilinéarité, je pensais à la fin de l'âge de fer yang-yang masculin du manvantara finissant et à l'avènement de l'âge d'or d'un nouveau manvantara commençant par un paradis terrestre yin-yin, donc féminin, mais on comprendra que je n'aie pas osé en parler.

 Ce dont nous parle ici PhG c'est de son intuition que l'on touche actuellement à la fin des fins de l'âge de fer, à ses eschata, et de son intuition qu'une partie grandissante de la population -dont j'espère ne jamais faire partie- entre en phase maniaque et refuse -pour l'instant- d'en sortir, ce qui a pour effet d'amplifier les effets de cette phase (surpuissance).

Je bois du petit lait parce que la maniaco-dépression fait partie des conflits à deux actants correctement modélisés -selon Thom- par la catastrophe "fronce", celle-là même qui est associée au conflit archétype de la prédation "le prédateur affamé est sa propre proie" (que Thom considère comme étant à la base de l'embryologie animale). je me retrouve donc en terrain défriché sinon conquis, et je tiens un fil rouge qui me guide pour lire l'article.

Surpuissance suivie d'auto-destruction, ou bien suivie de la libératrice phase dépressive ? Pour moi c'est la deuxième solution qui va finalement s'imposer puisqu'on va rentrer dans un nouvel âge d'or (mais le finalement aura peut-être lieu après pas mal de péripéties, et éventuellement après complexification en catastrophe "ombilic hyperbolique" -déferlement d'une vague-). On pourra à ce sujet visionner https://www.youtube.com/watch?v=fUpT1nal744 où Thom présente (entre autres) sa théorie des catastrophes, en particulier à 23'35 (1), 33'40 et 35'40.

Je bois également du petit lait à la lecture de "le rôle de la maniaco-dépression comme modèle sinon structure promise à devenir péremptoire et exclusive de l’évolution métahistorique de la politique dans une époque d’hyper-accélération du Temps et de l’histoire", qui me ramène aux chapitres XXI "Caïn et Abel" et XXIII "Le temps changé en espace" de "Le règne de la quantité..." de Guénon, où Abel(le) prend sa revanche sur Caïn, en instaurant un nouvel âge d'or yin-yin, donc féminin (2).


(1) En rapport avec ma citation thomienne favorite : "Les situation dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés"

(2) Je suis encore gêné avec ça, le féminin étant pour moi intuitivement temporel (sédentaire) et le masculin spatial (nomade). Encore une inversion mal comprise par moi ?

Je bois du petit lait !.1

jc

  29/12/2020

Je bois du petit lait quand je lis :

"...Il est vrai que nous sommes placés devant un problème considérable. La sottise, l’ignorance, l’inculture, la médiocrité de la forme même de l’intelligence (quelle que soit son intensité, il s’agit d’une forme d’intelligence actant et tirant vers le bas, le encore-plus-bas, donc renforçant directement la bêtise en l’armant d’arguments, en la structurant littéralement),"

"Cette bêtise constituait la donnée centrale d’un passage de notre conclusion de notre premier article sur le sujet, pour nous conduire à enchaîner sur la conséquence qui est l’absence complète de la possibilité d’argumenter et de dialoguer avec ces propositions théoriques du domaine ‘pseudo-antiraciste’ : « Alors et enfin, on comprend que ce qui nous arrête c’est l’extraordinaire et catastrophique ingénuité de ces pensées, leur bêtise abyssale, qui décourageraient aisément la critique par leur aspect complètement déformé, vide, complètement dépourvu de la moindre ontologie ; au point, c’est vrai, où l’on serait tenté de dire “à quoi bon ?” (“A quoi bon répondre de façon argumentée à ces théories pour démontrer leur inanité par ailleurs évidente ?”) » ",

car cela illustre pour moi la défaite totale de la raison humaine occidentale : l'humain, comme tout être vivant peut-être, ne peut faire autre chose que de se considérer comme prédateur, et l'est effectivement virtuellement lorsqu'il est éveillé, et refuse donc de se considérer en proie (1).

Il s'agit pour Thom d'une situation générale qui déborde les considérations liées à la survie biologique. Ici c'est le pseudo-antiraciste blanc qui ne supporte pas d'être "en même temps" un raciste anti-blanc : il y a un hiatus qui semble logiquement infranchissable. Mais c'est un hiatus de même type que l'archétypique oxymorique "le prédateur affamé est sa propre proie", que Thom considère comme étant à la base de l'embryologie animale. La logique occidentale (disons celle de l'organon d'Aristote) ne peut rien, car les principes fondamentaux d'identité et de non-contradiction étant bafoués, on se trouve de facto en logique paraconsistante, mal aimée des matheux à cause du principe d'explosion qui lui est lié (dès lors que le principe de non-contradiction est violé, tout est théorème, rien n'est démontrable, la vérité échappe à la démontrabilité). Comment s'en sortir ? Thom a une réponse que l'on peut lire sur sa carte du sens (2): en haut de la carte, du côté de la signifiance maximale, la logo-logique est impuissante (car on est loin de la mer de l'insignifiance mais, au contraire, près du pic de l'absurde et de la crête de l'oxymore), là où c'est la topo-logique qui règne, le domaine de Thom (3), de Lambert et Hespel (4). Cette réponse est l'objet d'une partie de ES (1988) et de AL (1990) où l'on trouve dès l'envoi (p.33) :

"Malgré son caractère non quantitatif, qui a suscité la dérision des scientifiques professionnels, il [le modèle de Christopher Zeeman de l'agressivité du chien] a l'avantage inestimable de montrer ce qui fait la supériorité d'un modèle géométrique sur une construction conceptuelle. Expliquer linguistiquement son contenu oblige à des paraphrases compliquées dont la cohérence sémantique n'est pas évidente." .

On trouve ce modèle légendé de l'agressivité du chien aux pages 78 et 79 de "Paraboles et catastrophes" (5), et il ne fait guère de doute pour moi qu'un connaisseur de la chose "psy" (ce qui n'est pas du tout mon cas) pourra le transposer sans trop de difficulté au cas de la maniaco-dépression.

Note finale: Guénon (Le règne…, chap. XXI) : "« le temps dévorateur finit par se dévorer lui-même » (...) « le temps s’est changé en espace »". On remarquera que le passage de l'étalon spatial ancien (la coudée ou le mètre) à l'étalon temporel actuel (une longueur d'onde) pour étalonner l'espace suggère plutôt qu'actuellement -la fin de l'âge de fer-, c'est l'espace dévorateur qui finit par se dévorer lui-même et qui, in fine, se change en temps. Le défaut d'inversion signalé à la fin de mon .0 doit-il être m'être attribué, ou l'être à Guénon?


(1) Thom: "Il est naturel de voir dans le rêve une sorte de spatialisation virtuelle des formes génétiques qui donne naissance à un ego partiel, sans recul par rapport à soi-même, sans épaisseur ni liberté, véritable proie de ses proies (ou de ses prédateurs)" (SSM, 2ème ed. p.305)
(2) http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41
(3) "On ne cherchera pas à fonder le Géométrie dans la Logique, mais bien au contraire on regardera la logique comme une activité dérivée (et somme toute bien secondaire dans l'histoire de l'esprit humain), une rhétorique." (ES, p.16)
(4) Cf. leur article au titre suggestif: "De la topologie de la conciliation à la logique de la contradiction" https://www.qwant.com/?q=lambert%20hespel%20de%20la%20topologie%20de%20la%20conciliation%20%C3%A0%20la%20logique%20de%20la%20contradiction%20pdf&t=web
(5) Je ne l'ai pas trouvé sur le web.


 

Je bois du petit lait !.1.1

jc

  29/12/2020

J'ai trouvé ici le modèle de l'agressivité du chien:

https://jeanzin.fr/ecorevo/philo/pretapen/thom.htm

Je bois du petit lait !.2

jc

  29/12/2020

Retour sur mon éloge de Badiou suite à une citation de Scruton (1). (Je rappelle que Badiou fait culminer sa "somme philosophique" à son "L'être et l'évènement").  Quand et où y a-t-il évènement ? Aux endroits et aux instants où il y a changement qualitatif, c'est-à-dire exactement à ceux que Thom considère comme catastrophiques au sens de sa théorie (2). En résumé: évènement au sens de Badiou = catastrophe au sens de Thom.  Je rappelle ici que mon éloge porte essentiellement sur deux points :  1: son "Les mathématiques, c'est l'ontologie" (p.83 et suivantes), que je lis comme le "Dieu toujours, fait de la géométrie" de Platon, mais sans Dieu ni géométrie ; 2: son triptyque : "... la logique de l'être pur, de l'être en tant qu'être, est classique, la logique de l'apparaître est intuitionniste, et la logique de l'évènement et des vérités qui en dépendent, du point de vue du Sujet, est paraconsistante." (Éloge des mathématiques, pp. 71 et 72) .  On voit dans cet éloge que Badiou associe l'évènement -donc la catastrophe- à la logique paraconsistance, à partir de laquelle il est logiquement bloqué, ce qui l'amène à penser l'évènement comme quelque chose d'inexplicable, sinon de transcendant (il donne pour exemple le déclenchement de la Révolution de 1789). Et il est logiquement bloqué parce qu'il est un formaliste, un atomiste, un penseur du discret, et qu'il a pris le parti de Grothendieck et non celui de Thom. Je suis curieux de savoir ce qu'il pense du wokenisme (s'il en pense quelque chose).  Remarque finale.   PhG est lui aussi logiquement bloqué lorsqu'il fait fonctionner sa raison (humaine) face au phénomène du wokenisme. Pour s'en tirer il doit faire appel à son intuition haute. Et son intuition haute lui chuchote que ce qui arrive est l'œuvre du Mal, c'est-à-dire de Satan; autrement dit l'explication est, pour PhG, à chercher au niveau théologique.  Aristote, ai-je lu (dans Wiki…), divise la métaphysique en pratique, poïétique et théorétique, cette dernière se divisant en mathématique (connaissance des substances abstraites de la matière), physique (connaissance des substances immergées dans la matière) et théologie (connaissance des substances séparées de la matière). Concernant la mathématique, il s'agit de la position d'Aristote, la mathématique au sens de Platon étant une connaissance des substances séparées de la matière, c'est-à-dire une théologie au sens d'Aristote. L'explication du wokenisme à chercher en mathématique ? Pour moi, la réponse est positive, à condition de la chercher dans la mathématique au sens de Thom, et non celle au sens de Badiou.   (1)  Éloge de Badiou par un crètin, article lié : Trump est-il un logocrate ?  (2) Vidéo René Thom, Émile Noël, de 23'40 à 24'40.