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Article : L’Irak rechigne

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le(s) moment(s) de vérité(s) approche(nt)

FB

  09/06/2008

La proposition de traité Irak/US est évidemment inacceptable de la part de quiconque en Irak (et le serait aussi accessoirement ailleurs ds le monde). A ce tarif, mieux vaut ne rien signer; ça ne pourra pas ètre pire!
Curieusement, vous ne faites pas de liaison avec ce qui se passe en Europe, à propos des TCE refusés mais adoptés avec viol(ence) sous la forme du “Traité de Lisbonne”
Les initiateurs semblent faire partie de la mème “culture américaniste” et rencontrent une opposition de plus en plus farouche, y compris chez les lecteurs du Figaro!
Leur outil n°1, la finance, est en train de s’effriter sérieusement..

Au stade ou nous en sommes, permettez moi de rappeler que des “machins” comme l’OTAN, ou le jeu de plus en plus choquant des banques centrales, voire les discours moralo-culpabilisateurs des ténors officiels de l’EU/ONU, etc tombent de plus en plus à plat, et paraissent venir des mèmes réseaux d’influence:d’un coté on vous culpabilise d’utiliser des combustibles fossiles obligatoires, alors que toutes les alternatives sont systématiquement neutralisées, à coup de meutres si besoin est,sans remettre en question la base mème de ce sytème énergétique et financier qui devient de plus en plus caduque.
Exemple; les OGM: personne n’en veut, mais la “commission EU” l’impose en quelque sorte, avec des relais bien asservis, notamment coté français-quitte à se griller vis à vis des électeurs-...

Etc..

Le film est en train de sauter de plus en plus, et il devient clair qu’il va falloir changer la bobine!

Bonne chance à tous!

Projet de traité US-Iraq

Hans Vogel

  10/06/2008

Ce que les Etats-Unis cherchent, ce qu’ils ont cherché toujours, est de baser leurs relations avec le monde extérieur sur quelques modèles qu’ils connaissent à fond. L’un c’est le modèle Portoricain, ce qui équivaut a une relation tout-à-fait coloniale, l’autre est le modèle cubain, le protectorat. De 1902 à 1933, Cuba était un protectorat étatsunien qui avait cédé aux forces armées de Washington les mêmes droits qu’à l’heure actuelle on cherche obtenir des Iraquiens.

En général, pas de meilleure fa¢on de comprendre la politique étatsunienne au Proche Orient que de se pencher sur l’histoire des relations de Washington avec l’Amérique Latine. On y trouve tout. En fait, il leur manque tellement de l’originalité aux inventeurs de la Coca Cola que l’on pourrait dire que vraiment, là-bas, l’histoire se répète, et cela encore d’une manière étonnamment exacte !

Chantages us.

Ilker

  10/06/2008

Saddam Hussein n’est plus là mais les sanctions onusiennes contre l’Irak sont encore actifs, on aurait pensé que ces sanctions auraient disparu avec la disparation du système qui les motivait, mais non.

En vertu de ces sanctions les réserves financières de l’Irak sont détenues aux Etats-Unis, et ces derniers utilisent la menace de leurs dépréciations, afin de contraindre les autorités irakiennes à signer les accords “d’alliance” permettant aux forces us de faire ce que bon leur semble en Irak. On a apparemment vite oublier les beaux discours de la “démocratisation” de l’Irak.

En tout cas les démocrates us ou européens ne sont pas du tout à la hauteur de ce qui se passe en ce moment en Irak, ce qui montre également que la “conscience démocratique occidentale” n’existe pas plus que le pseudo-programme de démocratisation de l’Irak.
 
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  Par Patrick Cockburn
  The Independent, vendredi 6 juin 2008
  article original : “US issues threat to Iraq’s $50bn foreign reserves in military deal”

  Les Etats-Unis gardent en otage quelques 50 Mds de dollars [32 Mds €] de l’argent irakien dans la Banque de la Réserve Fédérale de New York, pour forcer le gouvernement irakien à signer un accord considéré par beaucoup d’Irakiens comme le prolongement infini de l’occupation étasunienne. C’est l’information qui été divulguée à The Independent.

  Les négociateurs américains se servent de l’existence de 20 Mds de dollars dans des jugements en souffrance aux Etats-Unis, pour forcer leurs homologues irakiens à accepter les termes d’un accord militaire, dont les détails ont été rapportés pour la première fois hier dans ce journal.

  Les réserves en devises de l’Irak sont actuellement protégées par un décret présidentiel leur conférant l’immunité d’une retenue judiciaire, mais, dans ces pourparlers, le camp étasunien a suggéré que si le mandat des Nations-Unis, en vertu duquel cet argent est retenu, expire et n’est pas remplacé par ce nouvel accord, alors les fonds irakiens perdront leur immunité. Le coût de cet incident pour l’Irak serait la perte immédiate de 20 Mds de dollars. Les Etats-Unis ont la capacité de menacer l’Irak de perdre de 40% de ses réserves en devise étrangère, parce que l’indépendance de l’Irak est toujours limitée par la légalité des sanctions et des restrictions onusiennes qui lui ont été imposées depuis que Saddam Hussein a envahi le Koweït dans les années 90. Cela signifie que l’Irak est toujours considéré comme une menace à la sécurité et à la stabilité internationales en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations-Unies[1]. Les négociateurs américains disent que le prix à payer pour l’Irak pour échapper au Chapitre VII est de signer une nouvelle “alliance stratégique” avec les Etats-Unis.

  Cette menace de la part du camp américain souligne l’engagement personnel du Président George Bush à faire passer ce nouveau pacte d’ici au 31 juillet. Bien qu’il s’agisse en réalité d’un traité entre l’Irak et les Etats-Unis, M. Bush le décrit comme une alliance et cet accord n’a donc pas besoin d’être soumis à l’approbation du Sénat des Etats-Unis. Les Irakiens qui critiquent cet accord disent que cela signifie que l’Irak sera un Etat client dans le lequel les Etats-Unis garderont plus de 50 bases militaires. Les forces américaines auront la capacité de conduire des arrestations de citoyens irakiens et de mener des campagnes militaires sans consultation avec le gouvernement irakien. Les soldats et les contractants américains bénéficieront d’une immunité légale.

  Les Etats-Unis ont précédemment nié vouloir des bases permanentes en Irak, mais les négociateurs américains soutiennent que tant qu’il y aura une clôture grillagée autour d’une installation étasunienne, même si elle est gardée par un seul soldat irakien, alors l’Irak en a la responsabilité, pas les Etats-Unis.

  Les Etats-Unis ont des accords de sécurité avec de nombreux pays, mais aucun n’est occupé par 151.000 soldats américains comme l’Irak. Les Etats-Unis ne veulent même pas dire au gouvernement de Bagdad quelles forces américaines entrent ou quittent l’Irak, apparemment par peur que le gouvernement en informe les Iraniens, a dit une source irakienne.

  Le fait que les réserves financières de l’Irak, qui augmentent rapidement à cause du prix élevé du pétrole, continuent d’être détenues dans la Banque de la Réserve Fédérale de New York est un autre héritage des sanctions internationales contre Saddam Hussein. En vertu du mandat des Nations-Unies, les revenus pétroliers doivent être placés dans le Fonds pour le Développement de l’Irak qui se trouve dans cette banque.

  Bien que le Trésor américain exerce une forte influence sur la forme dans laquelle ces réserves sont détenues, ces fonds sont sous le contrôle du gouvernement irakien.

  Les officiels irakiens disent que l’année dernière ils voulaient diversifier leurs avoirs hors du dollar, étant donné sa dépréciation, dans d’autres actifs, tels que l’euro, plus probablement pour maintenir leur valeur. Le Trésor américain y a mis son veto parce que les officiels américains craignaient que cela montre un manque de confiance dans le dollar.

  Les officiels irakiens disent que la conséquence de l’action américaine a été la perte de l’équivalent de 5 Mds de dollars. Etant donnée l’intense pression américaine exercée sur un gouvernement irakien faible très dépendant du soutien des Etats-Unis, il est toujours probable que cet accord sera passé avec seulement des changements superficiels. Le Grand Ayatollah Ali al-Sistani, l’ecclésiastique chiite immensément influent, pourrait empêcher ce pacte en émettant une fatwa contre lui mais, jusqu’à présent, il ne l’a pas fait.

  En début de semaine, le Grand Ayatollah a rencontré Abdul Aziz al-Hakim, le dirigeant du Conseil Suprême Islamique d’Irak (CSII), qui est le principal soutien du gouvernement irakien, et il n’a pas condamné cet accord ou appelé à un référendum. Il a dit, selon M. Hakim, que celui-ci doit garantir la souveraineté nationale de l’Irak, être transparent, disposer d’un consensus national et être approuvé par le parlement irakien. Les détracteurs de cet accord craignent que le gouvernement signe cet accord et que le parlement l’approuvera en échange de concessions marginales.

http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/Patrick_Cockburn/Irak_accord_militaire_chantage_060608.htm