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Article : L’hyper-névrose racisée

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Coincidentia oppositorum

jc

  08/06/2021

L'antiracisme c'est le racisme, l'antifascisme c'est le fascisme, l'inconnaissance c'est la connaissance, etc.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Coincidentia_oppositorum :

"Parménide : « L'harmonie provient toujours des contraires ; elle est en effet l'unité d'un mélange de plusieurs et la pensée unique de pensants séparés. »

"Nicolas de Cues remet en question la théorie de la connaissance dominante, axée sur un principe développé par Aristote et qu'il considère comme très réducteur : le principe de non-contradiction. "

Parménide est sur ce point d'accord avec Héraclite, pour qui l'harmonie suprême est la coïncidence des contraires.

La coïncidence des opposés se réalise pour moi archétypiquement en mettant ma casquette de topologue (géomètre qui a abandonné son mètre) par les espaces projectifs, obtenus à partir des espaces usuels (1D, 2D, 3D, etc.) en en identifiant les deux orientations naturelles (https://fr.wikipedia.org/wiki/Surface_de_Boy).


https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Le_R%C3%A8gne_de_la_Quantit%C3%A9_et_les_Signes_des_Temps :

"comme l'explique Georges Vallin, dans la pensée de Hegel, le mystère intemporel de la non-dualité, de la « coïncidence des opposés », que l'on trouve chez Guénon, est remplacé par « une dialectique temporelle de la thèse et de l'antithèse ». Pour Vallin, cet enfermement dans le temps de la condition humaine en opposition à la « perspective métaphysique » de Guénon se poursuivit avec le Martin Heidegger d'Être et Temps."

"La raison, la faculté intellectuelle individuelle par excellence de l'être humain, est devenue un « dogme », s'accompagnant, depuis Emmanuel Kant, de la négation de tout ce qui est d'ordre supra-individuel, notamment de l'intuition intellectuelle pure."

"Guénon veut prouver que les néothomistes, qui ont alors une énorme influence au Vatican, se trompent et que leurs solutions pour résoudre la crise du monde moderne ne peuvent pas être les bonnes."

"D'un point de vue cosmologique, le règne de la quantité se traduit par une « solidification » du monde."

"Si le spirituel est le supra-humain et le supra-rationnel, la dernière étape du cycle de l'humanité verra l'invasion de l'irrationnel, de l'infra-humain, des forces psychiques infernales. C'est l'étape de la dissolution du monde après celle de sa solidification. La coquille de l'humanité est fermée par le haut mais commence à se fissurer par le bas laissant pénétrer les forces démoniaques de Gog et Magog."

"Simone de Beauvoir porta un jugement inverse de celui de Simone Weil : les idées « fumeuses  » de Guénon ne méritent pas qu'on s'y arrête."

Je pense au contraire qu'elles méritent qu'on s'y arrête, et je pense même qu'elles se réalisent actuellement (que le verbe se fait chair…), presque point par point. Certains les retrouveront peut-être jusque dans le "en même temps" de E. Macron, instant où la solidification, la rigidification, est telle qu'elle en devient cadavérique, marquant la fin d'un monde (eschata) et annonçant le début d'un nouveau (apocalypse) -cf. le chapitre "Le temps changé en espace"-.

Dans la tradition chinoise les deux pôles essentiel et substantiel sont représentés par le feu yang , masculin et l'eau yin, féminine. À cause de cette connotation "sexuelle" je ne suis pas d'accord avec la vision satanique qu'a Guénon du pôle substantiel. PhG a annoncé qu'il ferait de cette citation de Daniel-Rops l'un des pôles du tome III de "La Grâce…" : "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive [l'eau?] et la volonté créatrice [le feu?]." PhG a annoncé qu'il ferait de cette citation l'un des pôles du tome III de "La Grâce…".



 

Coincidentia opositorum.1

jc

  08/06/2021

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_R%C3%A8gne_de_la_Quantit%C3%A9_et_les_Signes_des_Temps :

1. "Guénon déclare, d'autre part, que le règne de l'Antéchrist aura un caractère mécanique comme toutes les productions du monde moderne et que les êtres humains se transformeront en êtres mi hommes mi machines : « le faux est forcément aussi l’« artificiel », et, à cet égard, la « contre-tradition » ne pourra pas manquer d’avoir encore, malgré tout, ce caractère « mécanique » qui est celui de toutes les productions du monde moderne dont elle sera la dernière ; plus exactement encore, il y aura en elle quelque chose de comparable à l’automatisme de ces « cadavres psychiques » dont nous avons parlé précédemment, et elle ne sera d’ailleurs, comme eux, faite que de « résidus » animés artificiellement et momentanément, ce qui explique encore qu’il ne puisse y avoir là rien de durable ; cet amas de « résidus » galvanisés, si l’on peut dire, par une volonté « infernale », est bien, assurément, ce qui donne l’idée la plus nette de quelque chose qui est arrivé aux confins mêmes de la dissolution."

Nous y sommes en plein avec le "grand reset technologique" (le transhumaniste), doublé du "grand reset culturel" (la cancel culture).

2. "Guénon déclare que la materia secunda de notre monde corporel est materia signata quantitate. En d'autres termes, la seule propriété de ce qui sert de substance ou de « brique élémentaire » à toutes les formes corporelles n'a qu'une seule propriété qualitative : celle de la quantité. Point capital qui explique l'importance du nombre, et plus généralement des mathématiques, dans la description de ce que les physiciens appellent la matière, même si, comme l'explique Guénon, le terme moderne spécifique de matière, qu'il juge contradictoire, ne s'identifie pas totalement à la materia secunda. La puissance des mathématiques dans la description de notre monde matériel est liée à cette propriété de la substance du monde corporel."

Ma position est plus nuancée (je radote) que celle de l'auteur de l'article (que je trouve remarquable par ailleurs), car Guénon distingue la quantité discrète, qu'il assimile au nombre et la quantité continue (cf. le chapitre II) :

"la quantité se présente à nous sous des modes divers, et, notamment, il y a la quantité discontinue, qui est proprement le
nombre, et la quantité continue, qui est représentée principalement par les grandeurs d’ordre spatial et temporel ; "

Guénon distingue les nombres sacrés (précisément ceux que considèrent les pythagoriciens pour qui "tout est Nombre") des nombres profanes (disons ceux des banquiers), ainsi que les figures géométriques sacrées, symboliques (cercle, sphère, carré cube, etc.), des figures profanes. Je pense qu'il s'oppose seulement aux mathématiques qui se sont profanées à partir de Newton pour devenir un simple jeu de l'esprit soumis à des strictes règles logiques (formuler, démontrer).  

L'intuition haute n'a plus droit de cité dans "notre" société moderne : les hypothèses mathématiques doivent être démontrées (et les hypothèses physiques doivent être testées expérimentalement). Exit la position de Nicolas de Cues qui s'oppose au principe aristotélicien de non contradiction, principe auquel les matheux sont très attachés car son abandon a pour corollaire le principe dit d'explosion : sans principe de non contradiction tout est démontrable.

Le seul matheux que je connaisse à passer outre, en persistant à dire qu'il reste dans le domaine mathématique, est René Thom :

"Dans sa confiance en l'existence d'un univers idéal, le mathématicien ne s'inquiétera pas outre mesure des limites des procédés formels, il pourra oublier le problème de la non-contradiction. Car le monde des Idées excède infiniment nos possibilités opératoires, et c'est dans l'intuition que réside l'ultima ratio de notre foi en la vérité d'un théorème -un théorème étant avant tout, selon une étymologie aujourd'hui bien oubliée, l'objet d'une vision."

Pour Thom, ce qui domine toute la pensée, ce n'est pas l'opposition aristotélicienne (?) substance/essence, c'est l'opposition continu/discret et dans cette opposition c'est le continu qui est l'être premier, le discret apparaissant comme singularité du continu (point pli, point fronce, etc.). Dans les correspondances substance/continu et essence/discret c'est cette fois la chair qui se fait verbe, et le parcours du paradis terrestre à la Jérusalem céleste est une conquête de la chair par le verbe, comme le parcours du mathématicien est, selon Thom, une conquête de la géométrie/topologie par l'arithmétique/algèbre. Cette position thomienne me semble compatible avec le principe franciscain "La réalité est supérieure à l'idée" compris en "La réalité précède ontologiquement l'idée". Ce point de vue n'est compatible avec celui de l'auteur de l'article (et de Guénon?) que s'il y a possibilité de gauchissement "diabolique" de l'objectif initial de la civilisation -objectif qui est un idéal perfection aboutissant à la Jérusalem céleste-, les tables de la loi divine (accessibles en fin de cycle selon le point de vue développé ici) se déformant en lois humaines, trop humaines, par exemple dans le cas de gauchissement de l'idéal de perfection en un idéal de puissance (au sens commun du terme) comme c'est très probablement le cas des USA actuellement.

(Parmi les penseurs qui rejettent le principe de non-contradiction il y a, outre Thom, évidemment Schrödinger dont le chat est en même temps mort et vivant. Je connais aussi Stéphane Lupasco, promoteur du la logique du tiers inclus, et les philosophes belges Dominique Lambert et  Bertrand Hespel à travers leur article au titre suggestif "De la topologie de la conciliation à la logique de la contradiction" (qui font en fait, selon moi, le trajet inverse de la logique de la contradiction à la topologie de la conciliation).)

Olivier Rey sur la cancel culture

jc

  09/06/2021

(Extrait de "Le vivant, fardeau de la science moderne" n°5 Écologies (Été 2021) de la revue Front Populaire de Michel Onfray)

"Pour tirer parti des ressources que nous offre la pensée antique, il est nécessaire de la connaître. Connaissance de moins en moins répandue, et même en passe de disparaître complètement puisque, à ce que soutiennent aux États-Unis (et donc d’ici peu en Europe) des spécialistes des études classiques, celles-ci devraient être abandonnées, matrices qu’elles sont de l’héréropatriarcat, de l’esclavagisme, du racisme, du suprémacisme blanc et de l’envahissement du Capitole10. Depuis la fin de l’Empire romain d’Occident, l’Europe a périodiquement été le foyer de « renaissances », où la fréquentation des Anciens était un recours pour se sortir des impasses et servait d’aliment à de nouveaux départs. La malédiction qui nous frappe ne tient pas au tarissement de cette ressource, mais au fait que pour la première fois dans l’histoire de l’Europe, nous en avons perdu l’accès ou refusons d’en faire usage. Les intellectuels chinois n’en reviennent pas : eux qui se sont mis à l’école des Occidentaux, pour apprendre d’eux les moyens de sortir de l’état de sujétion qui, un siècle durant, des années 1840 aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, a été imposé à la Chine, sont stupéfiés de voir l’Occident liquider, de sa propre initiative, l’héritage qui jusque-là avait nourri sa permanente fécondité. Peut-être est-ce parce qu’il a mal pensé la vie que l’Occident en vient aujourd’hui à se donner la mort ; tandis que c’est, inspiré par les Anciens, en pensant correctement la vie qu’il parviendrait, éventuellement, à renaître encore une fois."

NB : J'ai commenté comme suit l'ensemble de son article :

"Pour moi le matérialisme mécaniste du XIXème siècle est mort et la gauche -sans doute une partie de la droite aussi- ne s'en est pas encore aperçue (JL Mélenchon est mort politiquement mais il ne le sait pas). Ce dont je suis profondément convaincu c'est que c'est un matérialisme vitaliste qui va lui succéder, et ce dès le XXIème siècle, si on prend sérieusement la peine de se préoccuper de la chose. Il est communément admis que les Principia de Newton sont à la base de cette révolution mécaniste. En 1972 "Stabilité structurelle et morphogenèse" est paru et son auteur, le mathématicien-philosophe René Thom, a alors été salué -pour moi tout-à-fait justement- comme un nouveau Newton, le sous-titre ayant pu être "Principes mathématiques de la philosophie naturelle". Je suis profondément convaincu que l'œuvre de Thom est à la base d'une nouvelle révolution qui donnera naissance à un matérialisme vitaliste. C'est pour moi typiquement à des philosophes-mathématiciens comme Olivier Rey de porter son œuvre à la connaissance du plus large public possible. Je suis déçu que son nom n'ait pas été cité ici. Deux citations thomiennes: 1. "La physique moderne a sacrifié la stabilité structurelle à la calculabilité; je veux croire qu'elle n'aura pas à se repentir de ce choix" ; "La synthèse ainsi (1) entrevue des pensées "vitaliste" et "mécaniste" en Biologie n'ira pas sans un profond remaniement de nos conceptions du monde inanimé." (1) : Modèles mathématiques de la morphogenèse, 1974, p.270
 

La tache - Philip Roth

Nicolas

  12/06/2021

Je viens seulement de repenser à ce livre de Philip Roth, la tache, de 2002, histoire d'un vieux prof d'université poussé à la démission pour des propos prétendument racistes,
https://www.babelio.com/livres/Roth-La-tache/7909

Je l'ai lu il y a quelque temps et l'avait oublié, il est complètement d'actualité avec 20 ans d'avance, j'en recommande la lecture à tous ceux qui observent avec effarement ce phénomène de wokenisme.

Nicolas