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Article : L’Europe qui bouillonne et tourbillonne

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mes yeux vivent là-haut, dans la masse palpitante de la lumière

perceval78

  31/08/2015

On remarquera le très bon texte de Dmitri Orlov sur le trou noir financier retranscrit sur le site les-crises.fr lien

Les contradictions s’accumulent, Paul Valery le disait déjà lors de son admission à l’académie en 1927 lien

Je crois bien, Messieurs, que l’âge d’une civilisation se doit mesurer par le nombre des contradictions qu’elle accumule, par le nombre des coutumes et des croyances incompatibles qui s’y rencontrent et s’y tempèrent l’une l’autre ; par la pluralité des philosophies et des esthétiques qui coexistent et cohabitent si souvent la même tête. N’est-ce point notre état ? Nos esprits ne sont-ils pleins de tendances et de pensées qui s’ignorent entre elles ? Ne trouve-t-on pas à chaque instant dans une même famille plusieurs religions pratiquées, plusieurs races conjointes, plusieurs opinions politiques, et dans le même individu, tout un trésor de discordes latentes ? Un homme moderne, et c’est en quoi il est moderne, vit familièrement avec une quantité de contraires établis dans la pénombre de sa pensée.

J’observerai ici que la tolérance, la liberté des opinions et des croyances est toujours chose fort tardive ; elle ne peut se concevoir, et pénétrer les lois et les mœurs, que dans une époque avancée, quand les esprits se sont progressivement enrichis et affaiblis de leurs différences échangées.

Chacun interprétera comme il l’entend Le Dialogue de l’Arbre daté de 1943 lien

TITYRE
... cet arbre devint le foyer de la plus puissante poussée et la forme de la force la plus tendue que la vie eût jamais produite, force énorme, mais insensible à chaque instant, qui peut soulever peu à peu un rocher gros comme une colline ou renverser un mur de citadelle, On dit qu’au bout de mille siècles, il couvrait de son ombre toute l’immense Asie…

LUCRÈCE
Quel empire mortel dut exercer cette ombre !...

...

TITYRE
Mais tu deviens toi-même un arbre de paroles…

LUCRÈCE
Oui… La méditation rayonnante m’enivre… Et je sens tous les mots dans mon âme frémir.

TITYRE
Je te laisse dans cet état admirable. Il me faut à présent rassembler mon troupeau. Prends garde à la fraîcheur du soir qui vient si vite.

Crispation de l'égrégore ?

Michel Donceel

  31/08/2015

Je remarque, sur Fesse-de-Bouc par exemple, une remarquable crise d’affectivisme allant jusqu’à l’agressivité violente dès lors qu’on tente d’aborder la GCM en des termes non-Système, c’est à dire hors des champs “ouverture au monde”, “multiculturalisme” et tutti quanti, dès lors donc qu’on aborde la question de la déstructuration qu’entraînerait pour ce qui reste de nos cultures et nos modes de vie traditionnelles un immigration non encadrée, selon les non-règles du Marché et du libéralisme culturel.

Au point qu’on peut soupçonner une crispation de l’égrégore-Système tout entier, s’exprimant comme toujours selon deux extrêmes en apparence contradictoires. Ce qui fait penser à la formule de Reich:

http://www.arc-ethic.com/wordpress/wp-content/uploads/2014/10/Wilhelm-REICH-figure.jpg

Sur la position de Pablo Iglesias

Alexis Toulet

  31/08/2015

Un autre entretien de Pablo Iglesias, avec un journaliste de Libération, publié dans la revue Politique Internationale, permet de mieux comprendre son regard sur l’euro et la position particulière de la France. Le lien est http://www.politiqueinternationale.com/revue/article.php?id_revue=148&id=1400&content=synopsis

Voici l’extrait significatif :

“P.I. - (...) En France, cet espace occupé par l’extrême droite aurait pu être accaparé par la gauche, mais celle-ci n’a pas disposé des leaders audacieux capables de modifier son discours et ses priorités. En mettant de côté les socialistes les plus souverainistes, François Hollande a récemment confirmé cette tendance qui consiste à abandonner les classes populaires. Je crois que, au sein du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon aurait été capable de récupérer cet électorat ; mais il lui a manqué du pouvoir au sein de son mouvement. C’est désormais le populisme de droite de Marine Le Pen qui l’emporte. C’est ce qui arrive lorsque, à certains moments historiques, la gauche s’emmure dans une forme de conservatisme.

F. M. - En poursuivant la comparaison avec le Front national, pourquoi Podemos ne milite-t-il pas en faveur d’une sortie de l’euro ? Ne serait-ce pas cohérent avec vos prises de position en matière de souveraineté financière ?

P. I. - Eh bien, je crois que pour défendre une telle position il faut être français. Un leader français aurait le poids nécessaire, au nom de la tradition de grandeur de la France, pour envisager une telle rupture. Et cela, même si la domination de l’Allemagne est chaque jour plus manifeste. Bien évidemment, une sortie française signifierait l’implosion communautaire. Ici, en Espagne, et dans tout autre pays du Sud, ce n’est pas imaginable. Malgré toutes les difficultés et les contradictions du projet européen, on associe l’appartenance à l’UE et à la monnaie unique à la prospérité. Il y a un consensus espagnol pour dire que quitter l’UE reviendrait, pour notre pays, à être relégué à un rôle insignifiant dans le monde. Personnellement, je n’aime pas la façon dont l’euro a été implanté, mais je trouverais aberrant le retour à la peseta. Je me sens européiste et je veux défendre, dans le cadre de cette Union, une Europe des droits sociaux, une Europe plus démocratique. Mais, pour revenir à votre question, ni le Portugal, ni la Grèce, ni même l’Italie ou l’Espagne ne pourraient se permettre de quitter la zone euro.”

La position est claire :
- d’une part Pablo Iglesias est européiste (ce n’est certes pas original)
- d’autre part, et là est l’intéressant, son jugement est que pour défendre la sortie de l’euro “IL FAUT ETRE FRANÇAIS”. Que même l’Italie ou l’Espagne n’auraient pas le poids suffisant ni ne pourraient “se permettre” de sortir de l’euro

On pourrait interpréter cette position comme une simple justification de la position européiste adoptée par Podemos, c’est-à-dire d’une part “Nous ne pouvons pas” (l’inverse du sens de Podemos, soit dit en passant), jointe à un avertissement “Le pays qui pourrait, s’il s’y résolvait, ne le ferait que pour une cause fasciste”, la sortie de l’euro étant donc d’autant plus effrayante qu’elle ne pourrait qu’être associée avec fascisme voire guerre mondiale.

On n’est pas certes obligé de s’en tenir à cette interprétation… Finalement, Pablo Iglesias souhaite-t-il l’accession au pouvoir de Marine Le Pen ? Et si lui ne la souhaite pas, qu’en pensent les autres responsables ou militants de son parti ?

Précision supplémentaire

Alexis Toulet

  31/08/2015

La vidéo de l’intervention de Pablo Iglesias en date du 1er août se trouve ici http://www.tercerainformacion.es/spip.php?article89999

Je ne parle pas espagnol et dois me reporter aux sous-titres anglais de la vidéo. Si cependant ceux-ci sont fidèles, alors les mots précis de Iglesias sont très intéressants - pour ne pas dire ahurissants.

“Sinon, la personne qui pourrait faire quelque chose est une femme qui vient du fascisme et de l’extrême-droite, qui s’appelle Marine Le Pen, non parce qu’elle pense différemment de nous, mais parce qu’elle vit dans un pays qui a des armes nucléaires, qui s’appelle la France, et s’ils faisaient un référendum pour quitter ou rester dans l’Union Européenne, et que le résultat était Non, et s’ils établissaient des alliances diplomatiques avec la Russie, peut-être serions-nous au bord d’une troisième guerre mondiale, mais il est certain que beaucoup de choses changeraient”

Nous avons ici le dirigeant du parti de gauche Podemos, issu du mouvement des indignés, qui déclare tout naturellement que sur le sujet de l’Euro et de l’UE Marine Le Pen “NE PENSE PAS DIFFEREMMENT DE NOUS”.

Il est heureux que je n’aie pas été en train de boire un café, sinon j’en aurais mis plein ma chemise !

Ce qui est le plus hallucinant n’est pas encore que cette remarque soit véridique, c’est le fait que Iglesias dise tout ouvertement une telle chose !

Et le ton de son intervention est très clair : il est une chose “horrible, abjecte” c’est que Podemos ne puisse proposer que très peu de variations par rapport à la politique du parti au pouvoir en Espagne. Quant à Marine Le Pen à l’Elysée, la France qui sort de l’UE et s’allie avec la Russie, eh bien nous aurions peut-être une troisième guerre mondiale “mais il est certain que beaucoup de choses changeraient” !

L’original en espagnol est :
“La que sí que puede hacer cosas es una señora que procede del fascismo y de la extrema derecha y se llama Marine Le Pen, y no porque piense diferente a nosotros, si no porque vive en un país que tiene armas nucleares, y se llama Francia. Y como Francia decida hacer un referéndum sobre si seguir en la UE y salga que no, y establezca alianzas diplomáticas con Rusia, entonces estaremos en vísperas de la tercera guerra mundial y seguro que cambiarán muchas cosas”

Pour Alexis

Olivier

  31/08/2015

Bonjour Alexis.

La signification du passage est autre que celle que vous avez. Basiquement il dit que à part eux ( en Europe) la seule à pouvoir faire quelque chose serait le Pen, non pas parce-que elle pense différemment que podemos ( sous entendu que si podemos ne peux rien faire ce n est pas parce que le Pen a une autre stratégie,  réflexion positionnement qu elle pourrait faire bouger les choses) mais parce que elle serait présidente d un pays important ( arme nucléaire, etc…)
Si tu veux, il reconnaît que l Espagne ne pourra pas peser dans la balance mais que la France si et que cela pourrait être dangereux si le Pen arrive au pouvoir.

Au sujet de “mas poder administrativo” il veut dire: être présent dans tout type de pouvoir exécutif, mairie, région… Car cela permettrai tordre le bras des exécutifs des autres partis ( donc limiter la corruption)

Olivier