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Article : Leur temps creux

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l'histoire

nico

  04/05/2007

Hello,

Non, pour moi ce n’est pas une victoire de l’histoire. Cela ne veut rien dire. La conception maistrienne repose sur une illusion. Quelle est donc cette force mystérieuse qui mettrait en mouvement des révolutions? Elle n’existe pas, pas même dans un monde platonicien d’idées pures.
Le moteur de l’histoire c’est l’homme
L’histoire, c’est l’homme qui la fait.
l’histoire, c’est l’homme.
Elle n’est pas cette chose qui se déroule sans que nous puissions la maîtriser, elle n’a pas de vie propre.
L’histoire ne peut pas être victorieuse, pas même en ce qu’elle représengterait une résurgence ou une continuité de l’existant, un immobilisme.
A tout prendre, ce serait la défaite de l’histoire…
L’histoire se conjugue au présent, elle est ce qui se passe, ce qu’en font les hommes.

D’autre part, je trouve vos considérations sur la substance de la femme creuse et frôlant l’essentialisme générique méprisant et ignorant. Je ne rentre pas dans les détails mais vos références à la spécificité féminine et à la substance de la femme sont assez pauvres et ne font que colporter la vision dominante et patriarcale que la société porte sur la femme.

L’argument de Sarko sur le sang-froid est ridicule comme le reste de ce débat de toute façon. Mais si on considère - pour résumer - que l’histoire se fait toute seule, pas étonnant qu’on préfère la passivité - feinte - d’un Sarkozy à la réaction indignée - feinte également - d’une Royal.

Bien à vous.

nico

Critique acide...qui aime bien châtie bien

Cosmofish

  05/05/2007

Bonjour,

Pas d’accord du tout, cette fois, sur votre commentaire empreint d’un relativisme désenchanté, duquel ressortirait une “victoire de l’histoire” aussi surprenante que totalement impalpable et indéfinie ; par ailleurs, si vos commentaires sur la prestation de Sarkozy me paraissent tout à fait valables, vous perdez manifestement tout recul quand il s’agit de Ségolène Royal pour vous enliser dans des commentaires convenus genre Figaro ; excusez-moi de cette référence pas trop glorieuse, mais précisons le point de vue :

“elle prétend le tenir en définissant le temps historique par ses incantations à la fois Rive-Gauche et post-68. Nous sentons dans le temps historique quelques signes d’agacement.”

Ces termes, d’“incantations Rive Gauche” et “post-68”, je ne pensais vous voir les employer. J’appelle cela, manifestement, de l’emploi de termes sur un ton méprisant sans fondement ni argumentation. Sans argumentation, cela me désole d’autant que le seul à faire référence à Mai 68 pour indiquer qu’il veut détruire et éradiquer ce pan de l’histoire française dont par ailleurs, il est si fier quand il s’agit de mentionner les Croisades ou la Guerre d’Algérie, ces grands moments de tolérance, c’est Nicolas Sarkozy.

Bref, sur ce passage-là, vous faites votre une rhétorique sarkozienne, que vous imputez à l’adversaire, (tactique sarkozienne), sans aucune argumentation. C’est vraiment très très dommage.

Je n’insisterai pas sur le terme “incantation Rive-Gauche”. Tout le monde peut apprécier le caractère à la fois méprisant, la coloration manifestement donnée de l’impuissance et de l’idéologie que revêt les terme “incantation”, et aussi, la vacuité complète de l’expression dans son intégralité : Qu’est-ce donc qu’une “incantation rive Gauche ? ” et où donc Ségolène Royal en a-t-elle fait preuve ?

Pas d’éclairage.
On dirait que vous avez fait votre, de la rhétorique “anti-gauchiste” sans réflexion.

J’aurai plus apprécié que vous discutiez plus finement de son discours sur les dérèglements de la société actuelle. c’était un discours revendicatif et protestataire, certes. Mais il mérite tout sauf ce genre de mépris approximatif.

Autre commentaire :
“La question de la “brutalit锅 Ségo avait accepté une tactique étrange : faire montre de toute la brutalité possible, notamment, pour démontrer la brutalité supposée de Sarko. Elle a surtout confirmé que l’évolution de la place de la femme dans les affaires de la collectivité est une crise qui affecte la substance même de la femme. L’argument de Sarko sur le nécessaire sang-froid pour être président(e) est le bon”

Aucune des trois phrase de ce commentaire ne me paraît réellement digne de votre critique par ailleurs beaucoup plus fine.

Commençons avec le terme “brutalité”, que vous employez. Vous confondez brutalité et agressivité.
C’est très décevant de voir cela sur un site comme le vôtre où l’on a, par ailleurs, très bien décortiqué la dialectique de l’emploi du mot “terrorisme” à toutes les sauces pour justifier la lutte contre des mouvements de résistance à l’oppression, de tomber dans la déformation grossière, par l’emploi d’un mot inapproprié. Ségolène n’a manifestement utilisé d’aucune “brutalité” dans ses propos ; elle n’a pas employé des mots comme “liquider”. Ce faisant vous donnez plutôt raison au principal utilisateur de termes brutaux, sans qu’il n’en ait besoin plus que de raison, tant il s’en donne à coeur joie pour passer pour une victime. Nous pouvons discuter de la tactique agressive de Mme Royal sereinement, cela dit. Etait-ce la bonne ? Il aurait probablement fallu qu’elle se maîtrise un peu avant sur sa petite colère (certainement plus réelle que feinte, d’ailleurs, étant donné sa difficulté à se calmer), elle a donné mauvaise image, j’en conviens.

Ensuite, votre commentaire sur la subtsance même de la femme, excusez-moi d’être très critique, me semble totalement fumeux et donne l’impression que vous avez une idée aussi précise que déterministe de la “substance même de la femme”. Ce genre de propos n’est pas loin d’être aussi bête que ceux concernant le déterminisme génétique, étant donné que, hommes et femmes sont principalement différenciés…par les gênes. C’est aussi une sorte de négation de l’influence sociale sur les êtres. On pourrait discuter de psychologie féminine dans un débat politique où il n’existe aucun précédent, mais il faut le faire avec beaucoup plus de finesse. je pense d’ailleurs que ce débat marquera l’irruption d’une “féminisation” de la pensée politique, il est précurseur en ce sens ; pour l’instant, il a plutôt désavantagé de fait la femme en question sur l’image qu’elle a pu donner ; mais je crois, qu’à la réflexion, il constituera une inflexion de départ vers un changement de mode de pensée.

Enfin, l’argument de Sarko sur le nécessaire sang-froid du Président est un argument “tarte à la crème” de tout permier choix. Que veux-je dire par là ? Qu’il ne sert, exclusivement, que lors des débats politiques de ce type et n’a strictement, aucune autre conséquence nulle part. Vous savez bien qu’il n’existera pratiquement aucune autre situation politique à laquelle peut être confronté un président, au cours de laquelle il est en position de devoir faire des joutes verbales avec un adversaire direct et concurrent pour le même poste devant un plateau télé et en direct. 

La plupart du temps, un Président n’a rien à prouver et n’est confronté à nulle situation au cours de laquelle il pourrait perdre ses nerfs : ce sont des situations totalement “virtuelles”, inexistantes. Par ailleurs, si l’on se souvient des quelques fois où un dirigeant politique de premier ordre a pu perdre ses nerfs ou, disons plus vraisemblablement “faire un coup de sang”, comme par exemple l’ami Khroutchev avec sa chaussure à l’Assemblée Générale de l’ONU, mis à part l’anecdote croustillante, ou même Chirac “take my plane” en Israël, ou même la Dame Thatcher avec son “I want my money back” il me semble bien que ces gestes et déclarations n’aient strictement eu AUCUNE espèce d’influence sur la politique de leurs pays respectifs ni sur la perception de cette politique par le reste du monde, par la suite.

Donc, l’argument Sarko est une très très grosse tarte à la crème (je l’appelle ainsi car c’est comme le gag qui s’en rapporte : toujours gros, rabâché, et qui fait mal à personne).

Encore un de vos commentaires qui appelle un peu plus de réflexion :

“Le résultat est la perte de la spécificité féminine, — qualités et défauts, avantages et inconvénients, —, une affirmation dialectique d’autorité souvent impressionnante, parfois excessive, parfois caricaturale. (Le nombre de “je”, de “je veux”, de “je dis” est impressionnant chez Ségo ; on retrouve le même phénomène chez la ministre de la défense Michèle Alliot-Marie.)”

Encore faut-il assimiler la prestation de Ségolène comme représentante typique de la “féminité” pour parler de perte de spécificité féminine. C’est vite dit. Néanmoins, il est vrai qu’elle a dû adopter, comme toutes les femmes avec des responsabilités politiques, un attitude dialectique d’autorité que l’on associe généralement - et peut-être un peu abusivement - au concept de masculinité. Je vous rappelle, pour vous remettre en contexte, que sa “compétence” même, pour des raisons objectivement inexistantes et subjectivement tendant vers le machisme”, était remise en cause. cela n’a jamais été le cas pour aucun candidat précédent à la Présidentielle au 2e tour, masculin, donc, qui donne un peu de poids à ma suspicion de “machisme”, d’autant que ce qui lui est reproché en terme d’approximation, n’excède pas les approximations de NS. pourquoi ce traitement “de faveur”, donc ?
Elle a choisi - et toutes les femmes ne feront pas ainsi -  de se présenter en femme battante et de compétente pour contrer ces accusations; C’est une tactique - payante ou pas - mais qui n’a peut-être pas grand-chose à voir avec la “spécificité féminine”.
Enfin, dernier commentaire :
“Le refus ferme et clair de Sarko de toucher aux institutions de la Vème République constitue un point important dans le débat institutionnel français. Il s’oppose aux projets réformistes de Ségo, restés assez vagues et qualifiés (ou caricaturés) par Sarko de «retout à la IVème république». Des deux dynamiques, il est évident que c’est celle de la continuité qui domine, qui devrait également et finalement attacher Ségo si elle était élue.”

Point de vue très partisan, et, à mon humble avis, dépassé. La réforme des institutions est une nécessité. La France ne la décidera peut-être pas avant longtemps, ce qui la fera végéter longtemps ; je n’ai évidemment pas le pouvoir de faire en sorte que la france se décide mais je suis convaincu, pour mille raisons, de la sclérose en plaque des institutions politiques qui affecte économie et société. Il faudrait en discuter dans un autre post. Mais je suis certain de la décadence qui résultera du non-choix de cette réforme, tant qu’on en restera là.
Mais encore, ce point de vue peut se discuter. Par contre, que vous tombiez dans la caricature ridicule des projets de réforme institutionnelle portés par Ségolène Royal est extrêmement décevant. Soit vous ne savez rien de son programme à ce sujet, soit vous faites preuve de mauvaise foi manifeste. On peut évidemment ne pas les approuver mais ils sont strictement TOUT SAUF FLOUS. Ils impliquent un très grand changement politique, au contraire.
Ma déception s’accroît quand vous reprenez l’argumentaire-calomnie de Nicolas Sarkozy sur le “retour à la quatrième république”. Est-il un de vos maîtres à penser ? Outre le fait que nous n’avons probablement pas besoin ici, d’arguments-choc mal justifiés de ce genre, et émanant d’une formule politicienne, pour débattre de la réforme institutionnelle proposée par Mme Royal qui n’est CERTAINEMENT PAS un “retour” à quoi que ce soit, la “critique-calomnie” sur la Quatrième République (qui n’a rien à voir avec les réformes de Mme Royal susdites, mais, selon le procédé bien connu, on calomnie indirectement ce que l’on associe à une autre calomnie), est non argumentée, et donc indigne. La quatrième république est un système qui a très bien fonctionné et auquel les français sont redevables de nombreuses avancées sociales et pendant laquelle la coopération politique entre camps pour faire face aux défis de l’avenir était plus qu’une simple “incantation”, comme de nos jours. Mais ce régime est tombé du fait du blocage poltique complet dans lequel s’est installée l’élite politique française à propos d’un seul évènement - la Guerre d’Algérie - qu’elle n’a pas su affronter avec lucidité. Je vous rappelle que c’était une guerre de décolonisation doublée d’une guerre civile, avec toutes les problématiques que cela implique, situation qui n’existe plus pour la France du XXIe siècle. 

Voilà mon petit coup de gueule, sur un site que par ailleurs j’apprécie beaucoup, ainsi que le ton qui va avec. Mais là, deontologiquement et philosophiquement, vous avez tendu un gros bâton pour vous faire battre.

Sans rancune et avec toute mon attention pour plus de débats et d’argumentation.

Fishlord

modération de mon propos précédent..

cosmofish

  05/05/2007

J’ai sûrement été un peu fort en vous imputant un maître à penser dans ma question, plus narquoise qu’accusative….Je suis bien convaincu qu’il n’est certainement pas celui que j’ai mentionné. Même si vous avez un peu repris volontairement ou involontairement sa rhétorique.

Reste que mes critiques sur votre appréciation de la féminité en politique, sur le “flou” supposé et non expliqué des réformes de Mme Royal pour les institutions (certes, et c’est une catastrophe, elle n’a absolument pas eu l’occasion d’en parler durant le débat, et elle n’est parvenue à l’idée de la nécéssité de ces réformes et à leur synthèse que vers la fin de sa campagne), sur vos propos très légers reprennant des expressions “anti-gauchistes” et “anti-IVe République”, me paraissent justifiées et appellent, j’en suis certain, une réponse argumentée de votre part que je lirai avec la plus grande attention.

Cosmofish

l'Histoire ∫

Flupke

  06/05/2007

Je convie les lecteurs à se tourner vers Marianne , Dr spécial téléchargeable , Témoignage Chrétien et le dossier du Temps .

Chassez le naturel il revient au galop , Sarkozy manque de
dimension et est porté par un réseau médiatique important et assez subtil , voir deux émissions sur deux chaînes françaises en une période inopportune .
L’électeur n’est pas bête , contrairement à ce que peuvent
écrire certains journalistes , pas ici , Mr Sarkozy a ratissé
large , lire la peur dans l’une des 69 raisons de ne pas voter
pour ce personnage dans le Témoignage Chrétien .
Nous sommes dans une lame de fond d’ancien régime
assez grave ou l’argent et l’économie prennent une très grande place une immense place et opportunément et
curieusement un petit hoberau issu de l’aristocratie austro-hongroise va arriver au pouvoir , peut-être que les français
ont toujours dans leur inconscient la nostalgie des rois et
empereurs , faute de mieux ...
Pour certains lecteurs je pourrai les convier à lire tous les billets de Jean Claude Guillebaud dans “La Vie” .
Il n’y a pas l’Histoire mais cela pourrait déboucher sur une
mauvaise histoire et des commentateurs sérieux de journaux étrangers le pressentent .
Et cette farce de moderniser la France , oui la laminer mieux pour la rendre conforme à cette illusion de démocratie des Usa où les inégalités ne font que s’accroître .
Oui l’Histoire ?  Ou seulement de petites histoires d’Harpagons .