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Article : L’étrange “optimisme sans espoir”

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eric bievelot

  24/05/2009

foi et foi dans la foi

geo

  24/05/2009

Comment sortir du dollar sans douleur ?
Immanuel Wallerstein - Economiste | Samedi 23 Mai
http://www.marianne2.fr/Comment-sortir-du-dollar-sans-douleur_a179920.html

La Chine, le Japon et d’autres nations propriétaires de bons du Trésor voient leurs avoirs décliner et souhaitent sortir en douceur du système qui a fait du dollar la monnaie de réserve mondiale. Une transition délicate, selon Immanuel Wallerstein, du Centre Fernand Braudel à l’Université de Birmigham.

Quand le Premier ministre chinois Wen Jiabao déclarait en mars 2009 qu’il était « un peu inquiet » de l’état du dollar américain, il ne faisait que répercuter le sentiment des Etats, des entreprises et des individus dans le monde. Il invitait les Etats-Unis à « tenir leurs promesses, honorer leurs engagements et garantir la sécurité des avoirs chinois ». Il y a encore cinq ans, de tels propos seraient passés pour une demande très présomptueuse. A présent, cette invite apparaît « compréhensible » aux yeux même de Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale de San Francisco, qui considère cependant que les propositions chinoises d’une monnaie de réserve internationale sont « loin d’être une alternative réalisable».

Qu’est-ce qu’une monnaire de réserve ?
Il n’existe que deux façons de stocker de la richesse : soit dans des structures physiques réelles soit sous différentes formes d’argent (devises, obligations, or). Chacune de ces deux voies comporte des risques pour le détenteur de richesses. Les structures physiques se détériorent à moins d’être utilisées et les utiliser comporte des coûts. Obtenir des revenus et par conséquent tirer des profits de leur utilisation dépend du « marché », c’est-à-dire de l’existence d’acheteurs disposés à acheter ce que les structures physiques peuvent produire.
Au moins, les structures physiques sont tangibles. L’argent (qui s’exprime en chiffres nominaux) n’est rien de plus qu’un droit potentiel à faire valoir sur des structures physiques. La valeur de ce droit dépend de sa relation d’échange avec les structures physiques. Et cette relation peut varier, ce qui lui arrive constamment. Si elle varie faiblement, personne ou presque ne le remarque. En revanche, si elle varie considérablement et fréquemment, ses détenteurs gagnent ou perdent beaucoup d’argent, souvent assez rapidement.
En termes économiques, une monnaie de réserve n’est vraiment rien d’autre que la forme d’argent la plus fiable, celle qui varie le moins. C’est par conséquent le lieu le plus sûr pour conserver toutes les richesses qui ne se présentent pas sous la forme de structures physiques. Depuis au moins 1945, la monnaie de réserve mondiale a été le dollar américain. C’est toujours le cas.
Le pays qui émet la monnaie de réserve possède un avantage singulier sur tous les autres pays. Il est le seul à pouvoir légalement créer de cette monnaie chaque fois qu’il le juge dans son intérêt.
Les monnaies ont toutes des taux de change les unes par rapport aux autres. Comme les Etats-Unis ont mis fin à leur taux de change fixe avec l’or en 1973, le dollar a depuis fluctué par rapport aux autres devises, à la hausse ou à la baisse. Quand le dollar s’est déprécié vis-à-vis d’une autre devise, les exportations américaines ont trouvé plus facilement preneur parce que l’acheteur avait moins à dépenser dans sa propre monnaie. Par contre, les importations s’en trouvaient du même coup renchéries puisque plus de dollars étaient nécessaires pour payer les biens importés.
A court-terme, une devise affaiblie peut augmenter le nombre d’emplois dans le pays. Mais c’est au mieux un avantage de court-terme. Dans le moyen-terme, les avantages à disposer d’une « monnaie forte » sont plus importants. Cela signifie que le détenteur de cette devise dispose d’une plus grande maîtrise de la richesse mondiale telle que mesurée par les structures et les produits physiques.
Sur le moyen-terme, les monnaies de réserve sont des monnaies fortes et comptent le demeurer. La force d’une monnaie de réserve découle non seulement de sa maîtrise de la richesse mondiale mais aussi du pouvoir politique qu’elle procure dans le système-monde. C’est pourquoi la monnaie de réserve internationale a tendance à être la devise de la puissance hégémonique mondiale, même sur le déclin. C’est pourquoi le dollar américain est la monnaie de réserve internationale.

Le dilemme des propriétaires de bons du Trésor américain
Pourquoi le Premier ministre Wen se dit-il alors « un peu inquiet » ? Parce que, clairement, au cours des dernières décennies, le taux de change du dollar américain a beaucoup fluctué mais en suivant, globalement, une pente lentement déclinante. Un des principaux facteurs responsables est celui de l’explosion de la dette globale du gouvernement américain. Les Etats-Unis ont été capables d’équilibrer leurs bilans de deux grandes manières : en faisant marcher la planche à billets et en vendant des bons du Trésor, en premier lieu à d’autres gouvernements (les « fonds souverains »).
Ce n’est un secret pour personne que dans les années récentes, la Chine a été le plus gros acquéreur de bons du Trésor américain. Elle n’est pas la seule. Le Japon et la Corée du Sud, l’Arabie saoudite et Abou Dhabi, l’Inde et la Norvège ont tous acheté de ces obligations américaines. Mais la Chine en est aujourd’hui le plus gros client et, vue l’actuelle contraction du crédit, elle fait partie des rares acheteurs probables dans un avenir immédiat.
Le dilemme pour la Chine, comme pour d’autres qui ont investi dans ces bons du Trésor, c’est que si le dollar continue sa baisse ou si une inflation importante résulte de la création de monnaie par les Etats-Unis, leurs investissements en obligations du Trésor américain pourraient leur faire perdre de l’argent. D’un autre côté, ont-ils d’autres solutions ?
La conclusion que la Chine (et les autres acheteurs) en tire en termes de politique à suivre est celle d’un désengagement discret. Ils ne veulent pas aller trop vite pour ne pas provoquer de « panique bancaire » mais pas trop lentement non plus pour ne pas être le dernier à fermer la porte « avant le sauve-qui-peut », pour rependre le titre que W. Joseph Stroupe a donné à son article dans l’Asia Times.
La Chine réduit les quantités de bons du Trésor américain qu’elle achète et préfère maintenant acquérir des obligations à court-terme plutôt qu’à long-terme. La Chine s’engage dans des « swaps de devises » avec d’autres pays, comme l’Argentine, de sorte que personne n’ait à utiliser le dollar dans les transactions. De plus, la Chine appelle à la création d’une autre monnaie de réserve qui serait basée sur les Droits de tirage spéciaux (DTS) créés par le Fonds monétaire international et reposant sur un panier de devises. La Russie a soutenu cet appel.

Un aterrissage en douceur ?
Les Etats-Unis ne sont pas sûrs de savoir comment répondre. Lorsque le secrétaire au Trésor Timothy Geithner a déclaré que le gouvernement américain était « assez ouvert » à la proposition chinoise d’augmenter le recours aux DTS, le dollar a immédiatement chuté sur le marchés des devises. Geithner a alors dû « clarifier » ses propos : le dollar reste la « monnaie de réserve dominante » dans le monde et ceci a « des chances de continuer pendant encore un long moment ». Et de poursuivre en affirmant que «nous allons faire le nécessaire pour être sûr de maintenir la confiance dans nos marchés financiers, dans la capacité productive de ce pays et dans les fondamentaux à long-terme de notre économie ».
Geithner essaie-t-il juste de se donner du courage ? Plus important, qui peut tenir de telles affirmations pour vraisemblables ? L’élément clé qui fait la force d’une monnaie, ce ne sont pas ses « fondamentaux » mais la « foi » dans la réalité de ces fondamentaux.
Tous les principaux acteurs espèrent qu’un atterrissage en douceur est possible, c’est-à-dire une transition ordonnée de sortie du dollar américain. Personne ne veut précipiter une chute libre car personne n’est sûr d’en sortir gagnant si cela se produit. En revanche, si le stimulus américain se révèle être la dernière des bulles en date, le dollar pourrait très soudainement se dégonfler sur un mode des plus chaotiques. Au sens premier, « sauve-qui-peut » signifie « que se sauve celui qui le peut ».

Article transmis par l’association Mémoires des luttes.

Visite au Congrès US : "Vous ne comprenez pas"

Francis Lambert

  25/05/2009

“Vous ne comprenez pas”, a déclaré un fonctionnaire du Sénat que nous avons rencontré plus tard, “ces gens vivent dans une bulle. Ils sont protégés du monde réel par leurs équipes et par le système lui-même. On imagine qu’ils savent ce qui se passe.
Mais pas du tout. Ils en savent moins que nous. Et ils seront les derniers à le découvrir. Ils sont si occupés à rencontrer des administrés… dialoguer avec leurs donataires… élaborer des accords avec leurs partis et leurs alliés… et d’une manière plus générale rouler des mécaniques… qu’ils n’ont pas vraiment le temps d’étudier les dossiers. Ils comptent donc sur leurs équipes et sur les comités du parti pour leur dire quoi dire, comment voter… et que penser”.

http://www.la-chronique-agora.com/articles/20090525-1832.html

Les dettes US en un coup d'oeil ... mises à jour au dollar près !

Francis Lambert

  27/05/2009

L'économie qu'Obama ne connait pas (et nous non plus sans doute)

Francis Lambert

  27/05/2009

Résumé partiel et traduit rapidemment d’un article de Richard J. Maybury :
http://fofoa.blogspot.com/2009/05/what-obama-does-not-know.html

Le Chaostan est notre monde.
Je vais essayer d’expliquer trois choses que le gouvernement et la presse d’opinion semblent ne pas comprendre.
Mais d’abord comment le président des USA peut-il ignorer quelque chose d’important ?
Un politicien gagnant est un expert pour gagner des élections.
C’est ainsi qu’il a le job. Il doit être meilleur acteur que les autres. Parfois je rêve de changer la constitution. Tous les six mois si un Président n’est pas bon on demande à Hollywood d’en envoyer un autre.
Expert d’élection le Président élu ne sait pas ce qu’il faut rechercher quand il constitue son cabinet. Rien que trois semaines après son élection il a engagé une deuxième équipe d’économistes. Pendant la campagne Obama lui même a dit qu’il était très faible en économie.
Quand je vous aurai expliqué les trois choses suivantes vous en saurez plus qu’Obama et la presse.

La première c’est que l’économie n’est pas une machine.
A écouter les politiques et la presse on apprend que l’économie ralentit, qu’il faut redémarrer, faire un réglage etc.
Mais l’économie n’est pas une machine. C’est un éco système fait d’êtres vivants - les gens.
L’économie n’est pas un cours de math réduit à des graphiques et des equations mais c’est l’étude de la vie, de la pensée et des émotions humaines. Et spécialement des émotions. Ce qui est développé plus loin.
L’économie n’est pas une branche du génie mécanique, c’est une branche de la biologie - car nous sommes des organismes biologiques.
L’économie est une écologie, l’écologie humaine, et c’est de loin l’écologie la plus complexe sur terre.
Pensez-y. Non seulement nos corps et nos cerveaux sont infiniment complexes mais aussi nos pensées et sentiments, nos interactions,  décisions, connaissances, expériences etc. Le tout est si complexe que personne ne le comprendra jamais.

Pourtant, depuis longtemps, politiciens et buraucrates manipulent l’écologie humaine, ils jouent à Dieu.
Une grande pression politique veut augmenter la régulation financière.
Il y a déjà des dizaines de milliers de lois que personne ne comprend, et tout cela a crashé. Ainsi toujours plus de lois serait la solution ? Si quelqu’un vous élit Dieu et vous donne le pouvoir de réguler la forêt tropicale, ou un récif corallien, que feriez-vous d’abord ? Comment règleriez vous ce récif coralien de manière à le calmer ? Si l’on donne aux économistes fédéraux le controle de la forêt amazonienne ... ils ne penseront jamais à la laisser simplement être elle-même. La première chose qu’ils feraient c’est une Réserve Fédérale Amazonienne, puis ils débattraient des formules pour augmenter ou diminuer le débit d’eau. Un siècle après l’amazone serait un désert de sable.

La chose la plus complexe jamais découverte est le cerveau humain, et l’économie - cette écologie humaine - est constituée de 6,8 milliards de ces cerveaux.
Alors, est-ce qu’Obama comprend que l’économie est une écologie ?
Ecoutons juste sa terminologie. L’économie a des “problèmes structurels”. Elle est bloquée. Déséquilibrée. Poussive. Gelée. Bouchée.
Ce type se prend pour un plombier.

La deuxième chose qu’ils ne semblent pas comprendre c’est les modèles économiques.
Tous les ingénieurs utilisent la physique Newtonienne. Voitures, trains, avions, gratte-ciels (http://fr.wikipedia.org/wiki/Gratte-ciel#cite_note-0) ... la physique Newtonienne s’est prouvée exacte des millions de fois. Aucun ingénieur ni architecte ne penserait une seconde utiliser autre chose.
Les étudiants en économie sont aussi conduit à penser qu’il n’y a qu’un modèle économique. Mais il y a cinq modèles principaux : Keyneysien, monétariste, socialiste, fasciste et Autrichien. Et il n’y a pas de consensus sur celui qui est correct. En attendant, chaque analyse financière, chaque recommendation d’investissement, commence avec ce choix d’un modèle économique. J’aimerais que toute l’industrie de la finance, y compris chaque article ou livre, dévoile à coté du nom de l’auteur, le modèle économique qu’il utilise.
Quand j’étais au collège, nous n’avons jamais su quel modèle nous était appris. Dans un cours un professeur était monétariste, un autre socialiste, un autre Keyneysian, et jamais ils ne le révélaient. Ainsi la plupart de nous ignorait même qu’il y eut plusieurs modèles. Ainsi nous sortons du collège en pleine confusion.

J’utilise le modèle autrichien, celui qui est le plus proche des pères fondateurs de l’Amérique. C’est le seul qui regarde l’économie comme une écologie et pas une machine.
Quant à Obama il ne connait pas ou est à peine conscient des différents modèles, et il ne sait pas en quoi ils diffèrent.
Le résultat pour la Maison Blanche c’est la confusion.

La troisième chose qu’ils ne semblent pas comprendre c’est la vélocité et la demande monétaire.
Jim powell a signalé que les millions de gens qui travaillent encore ont reçus une énorme hausse de revenus parce que les prix des maisons, voitures, réfrigérateurs et autres marchandises ont énormément baissés. Leur pouvoir d’achat a augmenté d’autant. Et c’est la meilleure augmentation de revenus car il n’y a pas à travailler plus et ce n’est même pas taxé. Quel énorme cadeau. Pourquoi les gens ne dansent-ils pas dans les rues ?
Parce qu’ils ont peur de l’avenir et donc peur de dépenser. Et cela nous amène à ce que les économistes appellent la vélocité monétaire. Je pense que cette vélocité est devenue le moteur principal de la crise mondiale, voici donc une explication rapide.

La monnaie répond à la loi de l’offre et de la demande comme tout le reste.
Si les gens ne veulent plus de la Livre Sterling - sa valeur chute. Il faudra plus de Livres Sterling pour les marchandises et services, les prix monteront même s’il n’y a pas de changement dans la quantité de Livres.

La vélocité par ailleurs c’est la vitesse à laquelle l’argent change de main. Quand la demande d’argent monte, l’échange de monnaie ralentit, c’est à dire la vélocité baisse. Quand la demande d’argent baisse, la vélocité monte.
Le point important c’est que la vélocité et l’augmentation de la masse monétaire ont le même effet. Une augmentation de vélocité de 10% a le même résultat qu’une augmentation de 10% de la quantité d’argent (la masse monétaire).

Le point problématique c’est que la vélocité comme la demande d’argent peuvent se retourner en un instant. Si les gens ont confiance dans la monnaie et qu’ils percoivent une menace soudaine pour leur avenir ... la demande d’argent s’envole.
C’est exactement ce qui est arrivé l’année passée. La quantité de dollars n’a certainement pas baissé, mais quand le prix des maisons s’est effondré, les gens ont eu si peur qu’ils ont conservé leurs dollars. En quelques jours la demande d’argent a explosé, les gens ne dépensaient plus et gardaient leurs dollars, ce qui a eu l’effet immédiat d’une déflation, une baisse de la masse monétaire.
Si vous ne dépensez pas votre argent c’est comme si vous le retiriez de l’économie. C’est l’équivalent d’une déflation brutale de 10%, voire 20% ou plus.
C’est aussi ce qui est arrivé lors de la Grande Dépression. La FED était inflatoire. En 1932 la quantité d’argent était de $20 billions, en 1940 de $38 billions. Mais la peur était si grande que la vélocité chutait plus vite que l’accroissement de la masse monétaire. Et c’est pourquoi Franklin Roosevelt a déclaré à son discours inaugural “La seule chose que nous avons à craindre c’est la peur elle-même”. Les gens avaient peur de dépenser leur argent, comme aujourd’hui la vélocité baissait ce qui a le même effet qu’une déflation car si vous ne dépensez pas votre argent c’est comme s’il n’avait pas cours.

Le point principal est que tout cela est provoqué par les émotions. La peur.
Vous comprenez maintenant pourquoi il est si important de ne pas comprendre l’économie comme une machine mais une écologie. Les machines n’ont pas de sentiment de peur, de joie ni d’optimisme.
Et alors comment les politiciens et les buraucrates qui jouent à Dieu vont ils un jour “régler” nos émotions ?

Ok. Résumons donc ces trois choses que les politiciens comme la presse comprennent peu ou prou :
1. l’économie n’est pas une machine, c’est une écologie faite d’organismes biologiques incroyablement complexes, c’est à dire des gens.
2. Modèle économique. Il n’y a pas qu’un seul modèle économique alors qu’il n’y a qu’une seule physique Newtonienne. Obama ne réalise probablement pas que ses conseillers lui donnent des avis contradictoires car basés sur différents modèles économiques.
3. Vélocité : la vitesse à laquelle l’argent s’échange dépend des émotions.

Il vous reste à lire vous même sur le site ce que l’auteur vous recommande pour vos millions.

U.S. Dollar, the Worst Investment of All Time?

Francis Lambert

  29/05/2009

http://www.marketoracle.co.uk/Article10956.html

All told the dollar has lost 94% of its purchasing power since we abandoned the gold standard.

After Nixon ended Bretton Woods (legislation that pegged the dollar to gold indirectly), the pace of purchasing power destruction accelerated with the dollar losing an average of 4.4% in purchasing power annually.

This means their debts were easier to pay off.