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Article : L’Empire, final patetico & disperato

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Quo non ascendam

Jean-Claude Cousin

  19/10/2023

L'Empire est monté, monté, monté, en tirant les lacets de ses brodequins de guerre…. et soudain il s'aperçoit qu'il est dans la situation classique du Coyote, au-dessus du vide qu'il a lui-même creusé de ses petites mains "expertes".
J'ai pris l'habitude de désigner ce Grand Corps Malade sous le nom générique de l'Anglosaxonnerie. Cela englobe les hirsutes envahisseurs normando-saxons au pays des Angles, les hordes qui ont envahi les West Indies en éradiquant avec application "les Natives" et leurs cent civilisations, les "convicts" chargés par la Couronne de défricher ce riant continent australien (voir "Mad Max" pour en avoir une idée) là encore en s'efforçant d'effacer l'idée saugrenue qu'avant, y vivaient des Aborigènes avec une culture différente. Cela a failli marcher en Afrique du Sud, mais non. Il est vrai que cette région du monde avait été déjà soumise par un mélange de Néerlandais, et des descendants des Protestants français chassés par Louis XIV. On n'est pas Grand Roi tous les jours.  A ce propos, eurent de l'influence (pas assez) deux grandes dames nées tout près d'ici. L'une, devenue épouse morganatique du Roi, et contrairement à ce qu'on dit souvent, tenta de le modérer, sans doute en souvenir de sa toute petite enfance huguenote : elle était la petite-fille du grand Agrippa d'Aubigné, auteur du monumental poème en vers "Les Tragiques", ami fort proche de Henri IV. Seule différence : quand Henri sortit comme une boutade "Paris vaut bien une messe", le sombre Agrippa n'en voulut point démordre. Pour illustrer cette séquence, je propose une vidéo tournée par mon fils, de sa demeure.
https://www.youtube.com/watch?v=xjlxLI-Rxw8
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L'autre dame, née à quelque 20 kilomètres de la première quelque cinq ans plus tard, était elle aussi une fille de la petite noblesse : très cultivée, elle suivit à La Haye la duchesse de la Trémoille, et finit par épouser le Duc de Brunswick. De son château, elle avait une correspondance suivie avec Madame de Maintenon, et avec le Roi qui l'appelait "ma cousine", signe de grand respect. Dans sa ville de Celle, elle s'efforça de créer une sorte de Cour de Culture, un peu à l'image de celle qu'avait organisé à Poitiers Aliénor d'Aquitaine quelque cinq siècles plus tôt. Il faut dire qu'alors les têtes couronnées subalternes de ce qu'on pourrait appeler "les régions allemandes de l'Est" étaient un peu frustes à nouveau. Elle fit aussi bâtir à Celle un temple calviniste, dans cette région qui n'avait connu que le prêche luthérien, et qui depuis avait accueilli de nombreux huguenots français.
Mais avec tout cela, l'Anglosaxonnerie grandit tout en pourrissant, ce qui est souvent le cas. Et le fruit trop mûr, aux aromes de plus en plus bizarres, choit en espérant créer de nouveaux arbres….