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Article : Le sens de la crise se précise avant le point de non-retour de la crise

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la lettre envoyée

auguste

  10/05/2006

“C’est une sorte de parfaite montée aux extrêmes où l’issue avant le terme (l’explosion) est de plus en plus enfermée dans la capitulation de l’un ou de l’autre, de plus en plus impensable pour l’un ou l’autre.”
Oui, et on se prend à regretter que la lettre de l’Iranien à Bush n’ait pas contenu un peu d’anthrax. Une ordalie de cette nature entre les deux champions serait préférable et résoudrait le problème. Mais au fait qui dit qu’elle n’en contenait pas ?

Crise Iranienne

Torres Francois

  11/05/2006

Je comprends votre propos et vos craintes d’une montée aux extrêmes. Je pense cependant que votre vision assez crispée d’une crise de notre civilisation (peut-être voulez-vous plutôt dire la désunion du monde occidental) qui n’est peut-être que la fin du règne sans partage des Etats-Unis, venant lui-même après la fin de la suprématie européenne vers le milieu des années 30, participe des tensions qui pourraient jeter les peuples les uns contre les autres. Les uns, animés d’un désir de revanche ou pousés par leur frustrations, à moins que ce ne soit pour les Islamistes la crainte que leurs valeurs rétrogrades ne soient noyées dans la globalisation commerciale et le règne des grands groupes économiques transnationaux… Les autres, angoissés par la perte de leur supématie ou en tous cas de leur influence. Méfions nous également du jeu des alliances qui, de fil en aiguille, la France étant solidaire de la Russie et de la Serbie ; l’Allemagne de l’Autriche en plein déclin, avaient conduit aux boucheries de la seconde guerre mondiale, premier acte du suicide de l’Europe.

Si on examine la situation froidement que voit-on : 1.- l’agressivité de l’Iran vis à vis de l’extérieur marquée par des déclarations inacceptables pour un chef d’état en exercice (notamment contre Israël et les Juifs) –. Le discours est en partie à usage interne et traduit nettement la volonté de Téhéran d’apparaître à nouveau comme une pièce maîtresse de la situation au Moyen Orient, face aux régimes contestés par les peuples plus ou moins manipulés par les fractions islamisées (Arabie Saoudite, Egypte, Pakistan, Jordanie).

2.- L’ambiguité de Téhéran sur son programme nucléaire, qui recèle d’importants indices de dérive militaire et dont les experts pensent qu’il pourrait arriver à maturité entre 2008 et 2010. (cf Bruno Tertrais FRS)

3.- le durcissement de la position européene, suite à l’échec des efforts de conciliation « l’UE – 3 » (France, GB et Allemagne), qui, en février 2005, se sont sentis floués par le brutal virage de l’Iran désavouant ses promesses faites quelques mois plus tôt (novembre 2004) par lesquelles Téhéran s’engageait à suspendre ses activités d’enrichissement et à travailler en transparence avec l’AEIA.

4.- une série de provocations iraniennes (désaveu des promesses de février 2005, annonce de la reprise des activités de transformation d’uranium – 8 août 2005 -, levée des scéllés de plusieurs centres de recherches, dont celui de l’usine de Natanz – 4 février 2006 -), entraînant une montée des tensions et le transfert du dossier au Conseil de sécurité, tandis que Téhéran faisait justement valoir que le TNP, dont il est membre, l’autorisait à développer la filière complète du nucléaire civil. 

5.- le raidissement de Washington, marqué d’une part par le récent refus de la Maison Blanche de considérer une longue lettre adressée à Bush par son homologue inranien et d’autre part une rhétorique voisine de celle de la montée des tensions autour de la question irakienne (évocation insistante de l’art 7 de la Charte des NU, pente naturelle vers les sanctions économiques, et l’options militaire). Le tout au milieu de bruits, d’abord confirmés puis démentis, indiquant que les Etats-Unis engagereaient des pourpalers avec Téhéran sur la situation en Irak.

6.- des menaces graves sur la pérénnité du système de non prolifération et du TNP qui ne survivrait pas à une nucléarisation de l’Iran, d’autant que le traité apparaît de plus en plus pour ce qu’il est : d’une part très inégalitaire du fait de la nucléarisation d’Israël, qui bénéficie de l’accord tacite des grandes puissances et d’autre part fragilisé par la signature d’accords commerciaux de coopération nucléaire civile entre les Etats-Unis – non encore ratifiés par le Congrès - et l’Inde, lui-même état transgresseur. 

7.- de profondes méfiances réciproques, en partie héritées du passé (interventionnisme US contre l’Iran avec le renversement de Mossadegh et le soutien du régime mégalomane du Shah, soutien à Saddam Hussein – auquel la France a participé – séquestration de diplomates américains dans l’Ambassade US à Téhéran, soutien du terrorisme en Moyen Orient et dans le monde par Téhéran). Méfiances encore aggravées par les blessures d’amour propre nationaliste du peuple iranien, habilement entretenues par l’actuel pouvoir.

Il me semble que l’UE s’est trop vite allignée sur la position américaine, tandis que les seules marges de négociation qui subsistent sont défendues par la Chine et la Russie.

Ces dernières sont justement convaincues que l’appel à l’article 7 ferait en effet entrer dans un cycle néfaste de tensions – sanctions – réactions qui, avec l’appui du nationalisme iranien, conduiraient probablement à un raidissement général, avec d’importants risques de conflits, une fracture avec le monde islamiste et, presque certainement, à la nucléarisation militaire de l’Iran.

Car Téhéran n’est pas Bagdad…

Le pays ne s’est pas rendu coupable d’une agression hors de ses frontières ; il a au contraire lui-même été agressé par un Etat jadis soutenu par l’Occident ; il dit vouloir seulement développer la filière nucléaire civile, à laquelle il a droit ; il constate que l’armement nucléaire d’Israël est tacitement accepté et que Washington n’hésite pas à coopérer avec l’Inde, état transgresseur.

Utilisant toutes ces « injustices », le pouvoir à Téhéran s’applique habilement à rallier l’opinion arabe, faisant oublier ses années de sponsor du terrorisme, présentées comme des réactions aux humilitations qui lui ont été infligées.

On peut bien sûr être animé par le souvenir de nos pertes au Liban et souhaiter leur juste vengeance. Il n’en ressortira rien que des tensions nouvelles et probablement le raidissement de l’Iran, assorti d’une accélération du programme militaire.

Les options militaires de « premptive strikes » resurgiront, y compris l’option nucléaire. Nous en avons nous-mêmes évoqué la possibilité (récemment rejetée par le premier ministre), lors du discours de l’Ile Longue, tandis qu’aux Etats-Unis l’affaire est débatue sérieusement, même si elle est là aussi officiellement régulièrement démentie.. Tony Blair vient de se désolidariser de cette option.

L’Europe ne peut pas se laisser entraîner dans cette voie, qui n’est pas que pure spéculation.
Au lieu d’emboîter le pas aux Etats-Unis, la France et l’Europe feraient bien mieux de peser pour plus de compréhension et plus de dialogue, en gardant en mémoire que les crispations actuelles n’ont pas toutes une origine univoque (voir plus haut).

Le rejet assez méprisant de la lettre iranienne par Washington marque à mon sens un tournant dangereux, même si le texte de la missive, qui affirme présenter la version iranienne de la situation, est souvent agressif et sous-tendu par de lourds préjugés religieux (mais peut-on attendre autre chose d’un Etat qui se reconnaît lui-même comme théocratique).

Dans un contexte, où il est irréaliste de croire qu’on pourra interdire à l’Iran d’accéder à la filière nucleaire civile à laquelle il a droit, le but à atteindre devrait être que Téhéran puisse être autorisé à développer la filière nucléaire de manière limitée et sous contrôle de l’AEIA.

Pour cela il faut, bien sûr, que l’Iran accepte de geler toutes les activités d’enrichissement, stoppe la production et le test de centrifugeuses à placer sous le contrôle de l’AEIA, autorise les inspections, confirme la ratification du « protocole additionnel » (définissant les modalités des contrôles par l’AEIA), ferme des réacteurs à eau lourde et mette fin à ses activités de séparation du plutonium.

Tout indique qu’on n’y arrivera pas par la menace

Bien à vous. FT

La lettre en question:

Proto

  14/05/2006

A M. George Bush,

Président des Etats-Unis d’Amérique

Depuis quelque temps, je me demande comment quiconque pourrait-il justifier les contradictions flagrantes qui existent dans l’arène internationale - et qui font l’objet de débats constants, en particulier dans les forums politiques et entre étudiants de nos universités ?

Beaucoup de questions demeurent sans réponse.

C’est ce qui m’amène à discuter certaines de ces contradictions et de ces questions, dans l’espoir que cela puisse apporter une opportunité d’y trouver une solution.

Comment un adepte de Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui), le grand Messager de Dieu, peut-il se sentir obligé de respecter les droits de l’ homme, de présenter le libéralisme comme s’il s’agissait d’un modèle de civilisation, annoncer son opposition à la prolifération des armes nucléaires et des armes de destruction massive, de faire de la « guerre contre le terrorisme » son slogan et finalement d’œvrer à l’instauration d’ une communauté internationale unifiée - une communauté que le Christ et les vertueux sur la Terre dirigeront un jour - tout en faisant que des pays sont agressés, les vies, les réputations et les biens des gens détruits, et cela, alors qu’il n’y avait qu’une chance minime d’attendre les. les « criminels », dans un village, dans une ville, ou dans un convoi. Avec malheureusement - les exemples existent - un village, une ville, ou un convoi (sur une route) entièrement transformés en brasiers. ?

Ou bien, à cause de la possibilité qu’il y ait des armes de destruction massive dans un pays, ce pays est occupé, près de 100 000 personnes tuées, ses sources d’eau, son agriculture et son industrie détruites, près de 180 000 soldats étrangers déployés sur son territoire, le sanctuaire des domiciles privés de ses citoyens violé, et ce pays ramené au bas mot cinquante ans en arrière ?

A quel prix ? Des centaines de milliards de dollars dépensés, ponctionnés dans le trésor d’un pays et de certains autres, et des dizaines de milliers de jeunes hommes et de jeunes femmes - constituant les troupes d’ occupation - exposés au danger, tenus éloignés de leur famille et de leurs êtres chers, leurs mains tachées du sang d’autrui, soumis à une telle pression psychologique que, tous les jours, certains d’entre eux se suicident et que ceux qui retournent chez eux souffrent de dépression, sont maladifs et aux prises de toutes sortes d’affections ; tandis que d’autres se font tuer et qu’on remet leur dépouille à leurs proches.

Au prétexte de l’existence alléguée d’armes de destruction massive, cette immense tragédie en est venue à englober les deux peuples : celui du pays occupé, et celui du pays occupant.

Puis il fut révélé qu’aucune arme de destruction massive ne s’y trouvait, pour commencer. Bien sûr, Saddam était un dictateur criminel. Mais la guerre n’a pas été menée, qui aurait pu le renverser. Le but déclaré de la guerre, c’était de trouver et de détruire des armes de destruction massive introuvables ! Saddam a été renversé au passage, sur la voie d’une autre objectif de guerre. Mais qu’importe : les habitants de la région s’en réjouissent. Je fais observer que tout au long des nombreuses années de sa guerre contre l’Iran, Saddam a été continûment soutenu par l’Occident.

Monsieur le Président, vous le savez sans doute : je suis enseignant. Mes étudiants me demandent comment de tels actes pourraient-ils être mis en cohérence avec les valeurs soulignées au début de cette lettre et se conformer à la tradition de Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui), ce Messager de paix et de pardon.

Il y a des prisonniers, à Guantanamo Bay, qui n’ont toujours pas été jugés, qui n’ont pas d’avocat, que leurs familles ne peuvent pas voir et qui sont à l’évidence maintenus en détention dans une terre étrangère, loin de leur propre pays.

Aucune mission de surveillance de leurs conditions (de détention) et de leur sort n’est en place. Personne ne sait quel est leur statut : prisonniers (de droit commun), prisonniers de guerre, prévenus ou condamnés ?

Des enquêteurs européens ont confirmé l’existence de prisons secrètes en Europe, aussi. J’ai eu beau chercher : je n’ai trouvé aucun texte, dans un quelconque système juridique, qui autoriserait l’enlèvement d’une personne, ni que cette personne - homme ou femme - soit retenue dans quelque prison secrète.

A ce sujet, je ne parviens pas à comprendre comment ce genre d’agissement pourrait correspondre aux valeurs soulignées au début de cette lettre, à savoir : les enseignements de Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui), les droits de l’Homme et les valeurs humaines.

Les jeunes gens, les étudiants et beaucoup de gens ordinaires se posent beaucoup de questions à propos du phénomène que représente Israël.

Je suis certain que vous êtes familiarisé avec certaines d’entre elles.

Tout au long de l’Histoire, beaucoup de pays ont été occupés, mais je pense que la création d’un nouveau pays, dans lequel on a amené un autre peuple, est un phénomène sans aucun précédent historique.

Mes étudiants me disent que voici soixante ans seulement, ce pays n’existait pas. Ils me montrent de vieux documents et d’anciens globes terrestres et ils me disent qu’ils ont eu beau chercher, ils n’ont pas trouvé de pays appelé « Israël ».

Je leur conseille d’étudier l’histoire des Première et Seconde Guerres mondiales.

Un de mes étudiants m’a dit qu’au cours de la Seconde Guerre mondiale, qui a causé la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes, les informations relatives au conflit étaient rapidement diffusées par les protagonistes.

Chaque pays en conflit vantait ses victoires et célébrait les dernières défaites de ses ennemis sur la ligne de front.

Après la guerre, ces pays prétendirent que six millions de Juifs avaient été tués.

Ces six millions de personnes devaient avoir un lien de parenté avec au minimum deux millions de familles.

Là encore, supposons que ces événements soient authentiques.

Doivent-ils se traduire logiquement par la création de l’Etat d’Israël en plein Moyen-Orient, ou par un soutien à un Etat de ce genre ? Comment ce phénomène peut-il être rationalisé, ou expliqué ? Monsieur le Président, je suis convaincu que vous savez de quelle manière - et à quel prix - Israël a été créé : plusieurs milliers de personnes ont perdu la vie, au cours de ce processus ; Des millions d’indigènes ont été transformés en réfugiés ; Des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles, d’oliveraies, des villes et des villages ont été détruits ;

Cette tragédie ne se limite pas exclusivement à l’époque de la création d’ Israël ; malheureusement, elle s’est poursuivie, et elle entre actuellement dans sa soixantième année.

Un régime a été instauré, qui ne démontre pas la moindre pitié, même envers des enfants, qui détruit des maisons alors que leurs habitants sont encore à l’intérieur, qui annonce par avance sa liste de personnalités palestiniennes à abattre, ainsi que ses plans à cette fin, et qui détient des milliers de Palestiniens prisonniers dans ses geôles.

Un phénomène tel celui-ci est unique - ou en tous les cas extrêmement rare - dans l’histoire récente.

Une autre grande question que posent les gens, c’est celle de savoir pourquoi ce régime bénéficie-t-il d’un quelconque soutien ? Soutenir un tel régime, est-ce conforme avec les enseignements de Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui), ou de Moïse (Que la Paix soit sur Lui), ou encore les valeurs humanistes ? Ou bien devons-nous comprendre que le fait de permettre aux habitants originels de ces terres - à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine (dans la diaspora) - qu’ils soient chrétiens, musulmans ou juifs, de déterminer leur sort irait à l’encontre de la démocratie, des droits de l ’homme et des enseignements des prophètes ? Sinon, pourquoi cette opposition acharnée à tout référendum ? Le gouvernement palestinien, nouvellement élu, vient de prendre ses fonctions.

Tous les observateurs indépendants ont confirmé que ce gouvernement est représentatif de l’électorat.

Mais voilà : d’une manière totalement incroyable, on a placé ce gouvernement élu sous pression, et on lui a fortement « conseillé » de reconnaître le régime israélien, d’abandonner la lutte et de suivre le programme du gouvernement précédent.

Si le gouvernement palestinien actuel s’était présenté sur la plate-forme électorale en question, le peuple palestinien aurait-il voté pour lui ? Encore une fois, une position telle celle-là, prise en opposition au gouvernement palestinien, peut-elle être considérée en adéquation avec les valeurs que j’ai souligné plus haut ? Les gens disent aussi : « Pourquoi toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu condamnant Israël ont-elles fait l’objet d’un veto ? » Monsieur le Président, comme vous le savez certainement, je vis parmi les gens de mon peuple, et je suis constamment en contact avec eux - beaucoup de gens, dans l’ensemble du Moyen-Orient, tiennent à me contacter, également.

Eux non plus, ils ne croient pas à ces politiques douteuses.

Il est de plus en plus évident que les peuples de notre région du monde sont de plus en plus en colère contre ces politiques.

Il n’est pas dans mon intention de multiplier les questions, mais je tiens à faire référence, également, à d’autres points.

Pourquoi toute réalisation technique et scientifique aboutie, au Moyen-Orient, est-elle immédiatement transformée et dépeinte en menace pour l’entité sioniste ? La recherche et développement, en matière scientifique, n’est-elle pas un droit fondamental pour tout pays ?

Vous connaissez bien l’Histoire.

Mis à part le Moyen Âge, à quelle autre époque, dans l’Histoire, le progrès scientifique et technique a-t-il été considéré comme un crime ? La possibilité que des réalisations scientifiques soient utilisées à des fins militaires est-elle une raison suffisante pour s’opposer carrément à la science et à la technologie ? Si une telle assertion est vérifiée, alors toutes les disciplines scientifiques, y compris la physique, la chimie, les mathématiques, la médecine, l’ingénierie, etc. doivent être contrées.

Au sujet de l’Irak, on a raconté des mensonges

Quel en a été le résultat ? Je suis persuadé que dire des mensonges est répréhensible dans n’importe quelle culture, et que vous n’aimeriez pas que l’on vous mente.

Monsieur le Président, les Latino-Américains n’ont-ils pas le droit de se poser la question de savoir pourquoi leurs gouvernements démocratiquement élus sont contrés et les leaders golpistes soutenus ? Ou bien alors, doivent-ils constamment être menacés et vivre dans la peur ? Les peuples d’Afrique sont des gens créatifs et talentueux, qui travaillent très dur.

Ils peuvent un rôle important et précieux dans la satisfaction des besoins de l’humanité, et contribuer à son progrès tant matériel que spirituel.

Mais la pauvreté et les dictatures violentes, dans la majorité des pays africains, empêchent qu’il en soit bien ainsi.

Les Africains ne sont-ils pas fondés à demander pourquoi leurs énormes ressources - notamment minières - sont en train d’être pillées, en dépit du fait qu’ils en ont besoin plus que tout autre peuple ? Là encore, ces agissements correspondent-ils en quoi que ce soit aux enseignements du Christ et aux préceptes des droits de l’homme ? Le peuple courageux et croyant d’Iran se pose lui aussi beaucoup de questions, et il a beaucoup de griefs, dont le coup d’Etat de 1953, qui a entraîné le renversement du gouvernement légal de l’époque, l’opposition à la révolution islamique, la transformation d’une ambassade en un quartier général pour soutenir les activités des contre-révolutionnaires opposés à la Révolution islamique, le soutien apporté à Saddam Hussein durant la guerre qu’il a déclenchée contre l’Iran, un avion civil iranien abattu, tuant tous ses passagers, le gel des avoirs de l’Iran, des menaces croissantes et l’ opposition aux progrès scientifiques et nucléaires de la nation iranienne, et beaucoup d’autres griefs que je n’énoncerai pas ici de manière exhaustive.

Monsieur le Président,

Les événements du 11 Septembre furent une catastrophe horrifiante

L’assassinat d’innocents et déplorable, et horrible, où que ce soit dans le monde.

Notre gouvernement a immédiatement fait connaître son dégoût pour les assassins, et il a offert ses condoléances aux familles endeuillées et exprimé sa commisération et sa sympathie pour les victimes.

Tous les gouvernements ont pour devoir de protéger la vie, les biens et le bien-être de leurs citoyens.

On dit un peu partout que votre gouvernement recourt à des systèmes extensifs de sécurité, de protection et d’espionnage - et même qu’il pourchasse ses opposants à l’étranger.

Le 11 septembre n’a pas été une opération (militaire) comme n’importe quelle autre.

Aurait-il pu être planifié et exécuté sans une coordination avec des services de renseignement et de sécurité - ou sans leur infiltration extensive ? Bien entendu, ce n’est là que timide hypothèse, en tout bien tout honneur.

Pourquoi les différents aspects de cette attaque ont-ils été gardés secrets ? Pourquoi ne nous dit-on pas quels sont les responsables qui ont négligé leurs responsabilités ? Et pourquoi les responsables et les coupables ne sont-ils pas identifiés, ni présentés devant un tribunal ? Tous les gouvernement ont le devoir d’assurer à leurs citoyens sécurité et tranquillité d’esprit.

Or, depuis plusieurs années, le peuple de votre pays et les peuples riverains des points troublés de la planète n’ont plus de tranquillité d’ esprit.

Après le 11 septembre, au lieu de cicatriser et de soigner les blessures émotionnelles des survivants et du peuple états-unien, immensément traumatisé par les attentats - certains médias occidentaux n’ont fait au contraire qu’ intensifier le climat de peur et d’insécurité - certains parlant constamment de la possibilité de nouvelles attaques terroristes, afin de maintenir le peuple dans une peur incessante.

Est-ce rendre là un service au peuple états-unien ? Est-il possible d’estimer les dommages ainsi causés par la peur et la panique ? Les citoyens états-uniens vivent dans la peur constante de nouveaux attentats qui pourraient se produire à tout instant, n’importe où.

Ils se sentent profondément en insécurité dans les rues, sur leur lieu de travail, et même chez eux.

Qui pourrait vivre heureux, dans une telle situation ? Pourquoi les médias, au lieu de donner un sentiment de réconfort et de sécurité, et d’assurer au maximum la tranquillité d’esprit, ont au contraire renforcé le sentiment d’ insécurité ? D’aucun pensent que cette paranoïa a pavé la voie - et a été la justification - en vue de l’attaque contre l’Afghanistan.

Encore une fois, le rôle des médias

Dans les chartes déontologiques des professions médiatiques, une diffusion correcte de l’information et une relation honnête des événements sont des préceptes fondamentaux.

J’exprime mon profond regret au sujet du mépris manifesté par certains médias occidentaux pour ces principes.

Le principal prétexte pour attaquer l’Irak fut l’existence, dans ce pays, d’armes de destruction massive.

Cela a été rabâché sans relâche - afin que le public finisse, de guerre lasse, par le croire - et voilà : le terrain était préparé en vue de l’ attaque contre l’Irak.

La vérité ne finira-t-elle pas par être complètement perdue de vue, dans un climat controuvé et entièrement trompeur ? Encore une fois, si on permet que la vérité soit perdue de vue, comment cela peut-il être concilié avec les valeurs rappelées plus haut ? La vérité est-elle perdue dans les sables, y compris pour le Tout-Puissant ? Monsieur le Président, dans la plupart des pays, dans le monde entier, les citoyens pourvoient aux dépenses des gouvernements afin que leurs gouvernements, en retour, soient en mesure de les servir.

La question, ici, est la suivante : « qu’est-ce que les centaines de milliards de dollars, dépensés chaque année afin de financer la campagne guerrière en Irak, a produit pour les citoyens états-uniens ? » Comme le sait parfaitement votre Excellence, dans certains Etats de votre pays, il y a des États-uniens qui vivent dans l’indigence.

Ces milliers de sans-abri et de sans-emploi représentent un énorme problème

Bien entendu, ce genre de problème existe - à plus ou moins grande échelle - dans bien d’autres pays, également.

En ayant ces conditions déplorables à l’esprit, les dépenses gargantuesques de la campagne militaire - imputées sur le budget public - peuvent-elles être justifiées et tenues pour conformes aux principes rappelés en début de cette lettre ? Que dit-on, quels sont les griefs des gens, dans le monde entier, dans notre région, et dans votre pays ?

Mais mon principal souci - dont j’espère que vous le partagerez, au moins pour partie - est le suivant : Les gens au pouvoir ont un temps défini à passer aux affaires, ils ne sont pas appelés à gouverner indéfiniment, mais leur nom sera enregistré dans l’histoire et ils sera constamment jugé dans le futur immédiat, et aussi dans un futur plus éloigné.

Les gens vont passer notre présidence au peigne fin.

Aurons-nous réussi à apporter la paix, la sécurité et la prospérité aux gens, ou au contraire l’insécurité et le chômage ? Aurons-nous cherché à instaurer la justice, ou nous sommes-nous contenté de soutenir des groupes d ’intérêts particuliers, poussant beaucoup de gens dans une vie de pauvreté et de difficulté, rendu une poignée de personnes riches et puissantes - tout en acquérant leur soutien au prix de l’approbation du peuple et du Tout-Puissant ? Aurons-nous défendu les droits des gens défavorisés, ou les aurons-nous ignorés ? Aurons-nous défendu les droits de tous les hommes, partout sur la planète, ou leur aurons-nous imposé des guerres, aurons-nous interféré illégalement dans leurs affaires intérieures, aurons-nous créé des prisons infernales et emprisonnés certains d’entre eux ? Aurons-nous dit la vérité à notre peuple et aux autres, dans le monde entier, ou leur en aurons-nous présenté une version controuvée ? Aurons-nous été aux côtés de notre peuple, ou du côté des occupants et des oppresseurs ? Notre administration aura-t-elle agi afin de promouvoir un comportement rationnel, logique, l’éthique, la paix, en satisfaisant aux obligations morales, à la justice, au service du peuple, de la prospérité, du progrès et du respect de la dignité humaine, ou bien n’aura-t-elle servi que la force des canons ?

L’intimidation, l’insécurité, le mépris du peuple, le renvoi aux calendes grecques du progrès et de l’excellence d’autres pays, et le piétinement des droits du peuple ? Enfin, nous serons jugés sur la question de savoir si nous sommes restés fidèles au serment propre à notre fonction, de servir le peuple - ce qui est notre tâche primordiale - et fidèles aussi aux traditions des prophètes - ou non ? Monsieur le Président, combien de temps le monde continuera-t-il à tolérer cette situation ? Vers quoi cette pente fatale conduit-elle le monde ?

Jusqu’à quand les peuples du monde entier devront-ils payer pour les décisions incorrectes d’une poignée de dirigeants ? Combien de temps encore le spectre de l’insécurité - qui émane des énormes stocks d’armes de destruction massive - va-t-il hanter les peuples du monde entier ? Combien de temps encore le sang des hommes, des femmes et des enfants innocents va-t-il continuer à être répandu dans les rues, et les maisons des braves gens à être démolies sur leurs têtes ?

La situation qui règne actuellement dans le monde vous satisfait-elle ? Pensez-vous que la politique actuelle peut-être poursuivie ? Si les milliards de dollars dépensés pour la sécurité, les campagnes militaires et les mouvements de troupes étaient consacrés aux investissements et à l’aide aux pays pauvres, à la promotion de la santé, à la lutte contre diverses maladies, à l’éducation et à l’amélioration de la santé mentale et physique des gens, à l’aide aux victimes de catastrophes naturelles, à la création d’ emplois et à la production, à des projets de développement et de lutte contre la pauvreté, à l’instauration de la paix, à la médiation entre états en conflit et à l’extinction des flammes de conflits ethniques, raciaux et autres, où en serait aujourd’hui le monde ? Votre gouvernement et votre peuple ne seraient-ils pas particulièrement fiers, et à juste titre ?

La situation politique et économique de votre économie ne serait-elle pas meilleure ? Et, je suis désolé de vous le dire, aurait-on assisté à cette haine mondiale, de plus en plus forte, envers les gouvernements américains quels qu’ils soient ? Monsieur le Président, il n’est nullement dans mes intentions de mettre qui que ce soit dans l’embarras.

Si les prophètes Abraham, Isaac, Jacob, Ishmael, Joseph ou Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Eux) étaient aujourd’hui parmi nous, comment jugeraient-ils un tel comportement ? Aurions-nous un rôle à jouer dans le monde de la Promesse, un monde dans lequel la justice sera universelle et Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui) sera présent. Et même : nous accepterons-t-ils ? Ma question, fondamentale, est celle-ci : n’y a-t-il pas une meilleure façon d’interagir avec le reste du monde ? Aujourd’hui, il y a des centaines de millions de chrétiens, des centaines de millions de musulmans, et de millions de personnes qui suivent les enseignements de Moïse (Que la Paix soit sur Lui).

Toutes les religions célestes ont en partage un concept, qu’elles respectent : le monothéïsme, ou la croyance en un seul Dieu, exclusivement.

Le saint Coran met l’accent sur ce mot commun, et il exhorte les croyants des religions divines en ces termes : « Dis ! Ô vous qui respectez le Livre ! Convenez avec nous d’une proposition équitable entre nous et vous, aux termes de laquelle nous ne servirons personne sauf Allah, auquel nous ne donnerons aucun associé.

Avec Lui, et quelques croyants de notre communauté ne prendrons personne comme Seigneur, si ce n’est Allah, mais s’ils reviennent, alors ils diront : « Soyez témoins du fait que nous sommes Musulmans.

Monsieur le Président,

D’après les versets divins, nous avons tous été appelés à adorer un seul Dieu et à suivre les enseignements des divins prophètes

« A adorer un Dieu qui est supérieur à tous les pouvoirs de ce bas-monde, et qui peut se rendre là où bon Lui semble ;

« Le Seigneur, qui sait ce qui est caché et ce qui est visible, le passé et l’avenir, sait ce qui se passe dans le cour de Ses serviteurs, et enregistre leurs faits et gestes.

« Le Seigneur, à qui appartiennent les cieux et la terre et tous l’univers est Son tribunal », « la planification de l’univers est faite par Ses mains, et il donne à ses Serviteurs les bienfaits béatifiques de la miséricorde et de la rémission des péchés. »

« Il est le compagnon de l’opprimé et l’ennemi des oppresseurs » ;

« Il est plein de compassion et de miséricorde

« Il est le recours des croyants et ils les guide vers la lumière, en les tirant de l’obscurité » ;

« Il est le témoin des actions de Ses serviteurs », « Il exhorte ses serviteurs à être fidèles et à faire de bonnes actions, et il leur demande de demeurer sur le sentier étroit de la rectitude et de demeurer confiants. »

« Il exhorte ses serviteurs à respecter Ses prophètes et Il est un témoin de leurs agissements.

« Une triste fin attend seulement ceux qui ont choisi la vie d’ici-bas et de Lui désobéir et d’opprimer ceux qui Le servent. »

Et « Un délicieux et éternel paradis appartient à ces croyants qui redoutent Sa majesté et ne se laissent pas entraîner par leur propre lascivité.

« Nous croyons que le retour aux enseignements des divins prophètes est la seule voie salvifique.

Je me suis laissé dire que votre Excellence suit les enseignements de Jésus, et qu’elle croît en les divines promesses de son règne des justes sur la Terre.

Nous pensons également que Jésus-Christ fut un des grands prophètes du Tout-Puissant.

Il est à plusieurs reprises louangé, dans le Coran.

Jésus est cité, également, dans le Coran [19,36] « Et, certainement, Allah est mon Seigneur et ton Seigneur, par conséquent, sers-Le ; c’est là le bon chemin, Myriam. »

Le service du Tout-Puissant et l’obéissance envers Lui, tel est le credo de tous les messagers divins.

Le Dieu de tous les peuples d’Europe, d’Asie, d’Afrique, d’Amérique, du Pacifique et de tout le reste du monde est un seul et même Dieu.

« Il est le Tout-Puissant qui veut guider et donner leur dignité à tous Ses serviteurs. Il a donné la grandeur à tous les Humains. Nous lisons, toujours dans le Saint Coran : « Dieu, Tout-Puissant, a envoyé Ses prophètes qui ont fait des miracles et donné des signes évidents afin de guider le peuple et de leur montrer des preuves divines et de les purifier des péchés et des souillures. Et Il a envoyé le Livre et la balance afin que le peuple puisse faire preuve de justice et évite les irrespectueux. »

Tous les versets cités ci-dessus sont apparents, sous une forme ou sous une autre, dans la Bible, également.

Les prophètes divins l’ont promis : le jour viendra où tous les hommes se rassembleront devant le tribunal du Tout-Puissant, afin que leurs actes soient examinés. Le bienfaisant sera dirigé vers le Ciel, et les méchants trouveront leur châtiment divin. Je pense que nous croyons tous deux en un tel jour, mais il ne sera pas facile d’estimer l’action des dirigeants, parce que nous devons être redevables à nos nations et à tous les autres, tous ceux dont la vie a été directement ou indirectement affectée par nos actions. Tous les prophètes parlent de paix et de tranquillité pour l’homme - fondées sur le monothéisme, la justice et le respect de la dignité humaine.

Ne pensez-vous pas que si nous nous mettions tous d’accord pour croire et respecter ces principes - à savoir : le monothéisme, l’adoration de Dieu, la justice, le respect pour la dignité de l’homme, la croyance dans le Jugement Dernier - nous pourrions surmonter les problèmes actuels du monde, qui résultent de la désobéissance au Tout-Puissant et aux enseignements des prophètes, et améliorer nos performances ? Ne pensez-vous pas que les principes mentionnés, écrits ou non-écrits, sont universellement respectés ? N’accepterez-vous pas cette invitation ? C’est-à-dire l’invitation à faire un retour sincère vers les enseignements des prophètes, le monothéisme et la justice, afin de préserver la dignité humaine et l’obéissance envers le Tout-Puissant et ses prophètes ? Monsieur le Président, l’Histoire nous enseigne que les gouvernements répressifs et cruels ne sauraient survivre très longtemps.

Dieu a chargé les hommes de leur propre sort

Le Tout-Puissant n’a pas abandonné l’univers et l’humanité à leurs propres inerties. Beaucoup de choses se sont produites, qui allaient à l’encontre des souhaits et des projets des gouvernements. Cela nous dit qu’il y a une puissance supérieure, qui agit, et que tous les événements sont déterminés par Lui.

Y a-t-il quelqu’un qui puisse nier les signes de changement, dans le monde, aujourd’hui ? La situation régnant aujourd’hui dans le monde est-elle comparable en quoi que ce soit à celle qui existait voici seulement dix ans ? Les changements se produisent rapidement, et s’enchaînent sur un rythme impétueux. Les peuples du monde ne sont pas satisfaits du statu quo, et ils ne prêtent que très peu d’attention aux promesses et aux commentaires d’un petit nombre de dirigeants influents au niveau mondial Beaucoup de personnes, dans le monde, se sentent en insécurité et s’opposent à l’extension de l’insécurité et de la guerre : elles n’approuvent pas ni n’ acceptent certaines politiques douteuses.

Les gens protestent contre le gouffre qui va sans cesse s’élargissant entre les possédants et les indigents, entre les pays riches et les pays pauvres. Les gens sont dégoûtés par la corruption qui ne fait qu’empirer. Les habitants de plusieurs pays sont en colère en raison des agressions contre leurs fondements culturels et de la désintégration des familles. Ils sont également désappointés par le recul de l’attention et de la compassion.

Les peuples du monde ne croient plus aux organisations internationales, parce que leurs droits ne sont plus défendus par ces organisations. Le libéralisme et la démocratie de style occidental n’ont pas été capables de contribuer à la réalisation des idéaux de l’humanité. Aujourd’hui, l’échec de ces deux concepts est patent. Les personnes clairvoyantes peuvent d’ores et déjà entendre les craquements avertissant de l’écroulement de l’idéologie et de la pensée des systèmes démocratiques libéraux. Nous voyons de plus en plus de personnes, dans le monde entier, en train de se mettre en route vers un point focal fondamental - à savoir : Dieu Tout-Puissant.

Nul doute qu’à travers la foi en Dieu et les enseignements des prophètes, les hommes pourront surmonter leurs problèmes.

La question qu’il me brûle de vous poser est celle-ci : « Ne voulez-vous pas vous joindre à eux ? »

Monsieur le Président, que le vouliez ou non, le monde est en train de graviter en direction de la foi en le Tout-Puissant et la justice, et la volonté de Dieu prévaudra sur toute chose.

Wa-s-salâm ’alâ man ittaba’-l-hudâ [Que la paix soit sur celui qui suivra la voie droite]

Mahmûd Ahmadi-Najad

Président de la République islamique d’Iran

Mercredi 10 Mai 2006

La lettre en question:

Proto

  14/05/2006

A M. George Bush,

Président des Etats-Unis d’Amérique

Depuis quelque temps, je me demande comment quiconque pourrait-il justifier les contradictions flagrantes qui existent dans l’arène internationale - et qui font l’objet de débats constants, en particulier dans les forums politiques et entre étudiants de nos universités ?

Beaucoup de questions demeurent sans réponse.

C’est ce qui m’amène à discuter certaines de ces contradictions et de ces questions, dans l’espoir que cela puisse apporter une opportunité d’y trouver une solution.

Comment un adepte de Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui), le grand Messager de Dieu, peut-il se sentir obligé de respecter les droits de l’ homme, de présenter le libéralisme comme s’il s’agissait d’un modèle de civilisation, annoncer son opposition à la prolifération des armes nucléaires et des armes de destruction massive, de faire de la « guerre contre le terrorisme » son slogan et finalement d’œvrer à l’instauration d’ une communauté internationale unifiée - une communauté que le Christ et les vertueux sur la Terre dirigeront un jour - tout en faisant que des pays sont agressés, les vies, les réputations et les biens des gens détruits, et cela, alors qu’il n’y avait qu’une chance minime d’attendre les. les « criminels », dans un village, dans une ville, ou dans un convoi. Avec malheureusement - les exemples existent - un village, une ville, ou un convoi (sur une route) entièrement transformés en brasiers. ?

Ou bien, à cause de la possibilité qu’il y ait des armes de destruction massive dans un pays, ce pays est occupé, près de 100 000 personnes tuées, ses sources d’eau, son agriculture et son industrie détruites, près de 180 000 soldats étrangers déployés sur son territoire, le sanctuaire des domiciles privés de ses citoyens violé, et ce pays ramené au bas mot cinquante ans en arrière ?

A quel prix ? Des centaines de milliards de dollars dépensés, ponctionnés dans le trésor d’un pays et de certains autres, et des dizaines de milliers de jeunes hommes et de jeunes femmes - constituant les troupes d’ occupation - exposés au danger, tenus éloignés de leur famille et de leurs êtres chers, leurs mains tachées du sang d’autrui, soumis à une telle pression psychologique que, tous les jours, certains d’entre eux se suicident et que ceux qui retournent chez eux souffrent de dépression, sont maladifs et aux prises de toutes sortes d’affections ; tandis que d’autres se font tuer et qu’on remet leur dépouille à leurs proches.

Au prétexte de l’existence alléguée d’armes de destruction massive, cette immense tragédie en est venue à englober les deux peuples : celui du pays occupé, et celui du pays occupant.

Puis il fut révélé qu’aucune arme de destruction massive ne s’y trouvait, pour commencer. Bien sûr, Saddam était un dictateur criminel. Mais la guerre n’a pas été menée, qui aurait pu le renverser. Le but déclaré de la guerre, c’était de trouver et de détruire des armes de destruction massive introuvables ! Saddam a été renversé au passage, sur la voie d’une autre objectif de guerre. Mais qu’importe : les habitants de la région s’en réjouissent. Je fais observer que tout au long des nombreuses années de sa guerre contre l’Iran, Saddam a été continûment soutenu par l’Occident.

Monsieur le Président, vous le savez sans doute : je suis enseignant. Mes étudiants me demandent comment de tels actes pourraient-ils être mis en cohérence avec les valeurs soulignées au début de cette lettre et se conformer à la tradition de Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui), ce Messager de paix et de pardon.

Il y a des prisonniers, à Guantanamo Bay, qui n’ont toujours pas été jugés, qui n’ont pas d’avocat, que leurs familles ne peuvent pas voir et qui sont à l’évidence maintenus en détention dans une terre étrangère, loin de leur propre pays.

Aucune mission de surveillance de leurs conditions (de détention) et de leur sort n’est en place. Personne ne sait quel est leur statut : prisonniers (de droit commun), prisonniers de guerre, prévenus ou condamnés ?

Des enquêteurs européens ont confirmé l’existence de prisons secrètes en Europe, aussi. J’ai eu beau chercher : je n’ai trouvé aucun texte, dans un quelconque système juridique, qui autoriserait l’enlèvement d’une personne, ni que cette personne - homme ou femme - soit retenue dans quelque prison secrète.

A ce sujet, je ne parviens pas à comprendre comment ce genre d’agissement pourrait correspondre aux valeurs soulignées au début de cette lettre, à savoir : les enseignements de Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui), les droits de l’Homme et les valeurs humaines.

Les jeunes gens, les étudiants et beaucoup de gens ordinaires se posent beaucoup de questions à propos du phénomène que représente Israël.

Je suis certain que vous êtes familiarisé avec certaines d’entre elles.

Tout au long de l’Histoire, beaucoup de pays ont été occupés, mais je pense que la création d’un nouveau pays, dans lequel on a amené un autre peuple, est un phénomène sans aucun précédent historique.

Mes étudiants me disent que voici soixante ans seulement, ce pays n’existait pas. Ils me montrent de vieux documents et d’anciens globes terrestres et ils me disent qu’ils ont eu beau chercher, ils n’ont pas trouvé de pays appelé « Israël ».

Je leur conseille d’étudier l’histoire des Première et Seconde Guerres mondiales.

Un de mes étudiants m’a dit qu’au cours de la Seconde Guerre mondiale, qui a causé la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes, les informations relatives au conflit étaient rapidement diffusées par les protagonistes.

Chaque pays en conflit vantait ses victoires et célébrait les dernières défaites de ses ennemis sur la ligne de front.

Après la guerre, ces pays prétendirent que six millions de Juifs avaient été tués.

Ces six millions de personnes devaient avoir un lien de parenté avec au minimum deux millions de familles.

Là encore, supposons que ces événements soient authentiques.

Doivent-ils se traduire logiquement par la création de l’Etat d’Israël en plein Moyen-Orient, ou par un soutien à un Etat de ce genre ? Comment ce phénomène peut-il être rationalisé, ou expliqué ? Monsieur le Président, je suis convaincu que vous savez de quelle manière - et à quel prix - Israël a été créé : plusieurs milliers de personnes ont perdu la vie, au cours de ce processus ; Des millions d’indigènes ont été transformés en réfugiés ; Des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles, d’oliveraies, des villes et des villages ont été détruits ;

Cette tragédie ne se limite pas exclusivement à l’époque de la création d’ Israël ; malheureusement, elle s’est poursuivie, et elle entre actuellement dans sa soixantième année.

Un régime a été instauré, qui ne démontre pas la moindre pitié, même envers des enfants, qui détruit des maisons alors que leurs habitants sont encore à l’intérieur, qui annonce par avance sa liste de personnalités palestiniennes à abattre, ainsi que ses plans à cette fin, et qui détient des milliers de Palestiniens prisonniers dans ses geôles.

Un phénomène tel celui-ci est unique - ou en tous les cas extrêmement rare - dans l’histoire récente.

Une autre grande question que posent les gens, c’est celle de savoir pourquoi ce régime bénéficie-t-il d’un quelconque soutien ? Soutenir un tel régime, est-ce conforme avec les enseignements de Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui), ou de Moïse (Que la Paix soit sur Lui), ou encore les valeurs humanistes ? Ou bien devons-nous comprendre que le fait de permettre aux habitants originels de ces terres - à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine (dans la diaspora) - qu’ils soient chrétiens, musulmans ou juifs, de déterminer leur sort irait à l’encontre de la démocratie, des droits de l ’homme et des enseignements des prophètes ? Sinon, pourquoi cette opposition acharnée à tout référendum ? Le gouvernement palestinien, nouvellement élu, vient de prendre ses fonctions.

Tous les observateurs indépendants ont confirmé que ce gouvernement est représentatif de l’électorat.

Mais voilà : d’une manière totalement incroyable, on a placé ce gouvernement élu sous pression, et on lui a fortement « conseillé » de reconnaître le régime israélien, d’abandonner la lutte et de suivre le programme du gouvernement précédent.

Si le gouvernement palestinien actuel s’était présenté sur la plate-forme électorale en question, le peuple palestinien aurait-il voté pour lui ? Encore une fois, une position telle celle-là, prise en opposition au gouvernement palestinien, peut-elle être considérée en adéquation avec les valeurs que j’ai souligné plus haut ? Les gens disent aussi : « Pourquoi toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu condamnant Israël ont-elles fait l’objet d’un veto ? » Monsieur le Président, comme vous le savez certainement, je vis parmi les gens de mon peuple, et je suis constamment en contact avec eux - beaucoup de gens, dans l’ensemble du Moyen-Orient, tiennent à me contacter, également.

Eux non plus, ils ne croient pas à ces politiques douteuses.

Il est de plus en plus évident que les peuples de notre région du monde sont de plus en plus en colère contre ces politiques.

Il n’est pas dans mon intention de multiplier les questions, mais je tiens à faire référence, également, à d’autres points.

Pourquoi toute réalisation technique et scientifique aboutie, au Moyen-Orient, est-elle immédiatement transformée et dépeinte en menace pour l’entité sioniste ? La recherche et développement, en matière scientifique, n’est-elle pas un droit fondamental pour tout pays ?

Vous connaissez bien l’Histoire.

Mis à part le Moyen Âge, à quelle autre époque, dans l’Histoire, le progrès scientifique et technique a-t-il été considéré comme un crime ? La possibilité que des réalisations scientifiques soient utilisées à des fins militaires est-elle une raison suffisante pour s’opposer carrément à la science et à la technologie ? Si une telle assertion est vérifiée, alors toutes les disciplines scientifiques, y compris la physique, la chimie, les mathématiques, la médecine, l’ingénierie, etc. doivent être contrées.

Au sujet de l’Irak, on a raconté des mensonges

Quel en a été le résultat ? Je suis persuadé que dire des mensonges est répréhensible dans n’importe quelle culture, et que vous n’aimeriez pas que l’on vous mente.

Monsieur le Président, les Latino-Américains n’ont-ils pas le droit de se poser la question de savoir pourquoi leurs gouvernements démocratiquement élus sont contrés et les leaders golpistes soutenus ? Ou bien alors, doivent-ils constamment être menacés et vivre dans la peur ? Les peuples d’Afrique sont des gens créatifs et talentueux, qui travaillent très dur.

Ils peuvent un rôle important et précieux dans la satisfaction des besoins de l’humanité, et contribuer à son progrès tant matériel que spirituel.

Mais la pauvreté et les dictatures violentes, dans la majorité des pays africains, empêchent qu’il en soit bien ainsi.

Les Africains ne sont-ils pas fondés à demander pourquoi leurs énormes ressources - notamment minières - sont en train d’être pillées, en dépit du fait qu’ils en ont besoin plus que tout autre peuple ? Là encore, ces agissements correspondent-ils en quoi que ce soit aux enseignements du Christ et aux préceptes des droits de l’homme ? Le peuple courageux et croyant d’Iran se pose lui aussi beaucoup de questions, et il a beaucoup de griefs, dont le coup d’Etat de 1953, qui a entraîné le renversement du gouvernement légal de l’époque, l’opposition à la révolution islamique, la transformation d’une ambassade en un quartier général pour soutenir les activités des contre-révolutionnaires opposés à la Révolution islamique, le soutien apporté à Saddam Hussein durant la guerre qu’il a déclenchée contre l’Iran, un avion civil iranien abattu, tuant tous ses passagers, le gel des avoirs de l’Iran, des menaces croissantes et l’ opposition aux progrès scientifiques et nucléaires de la nation iranienne, et beaucoup d’autres griefs que je n’énoncerai pas ici de manière exhaustive.

Monsieur le Président,

Les événements du 11 Septembre furent une catastrophe horrifiante

L’assassinat d’innocents et déplorable, et horrible, où que ce soit dans le monde.

Notre gouvernement a immédiatement fait connaître son dégoût pour les assassins, et il a offert ses condoléances aux familles endeuillées et exprimé sa commisération et sa sympathie pour les victimes.

Tous les gouvernements ont pour devoir de protéger la vie, les biens et le bien-être de leurs citoyens.

On dit un peu partout que votre gouvernement recourt à des systèmes extensifs de sécurité, de protection et d’espionnage - et même qu’il pourchasse ses opposants à l’étranger.

Le 11 septembre n’a pas été une opération (militaire) comme n’importe quelle autre.

Aurait-il pu être planifié et exécuté sans une coordination avec des services de renseignement et de sécurité - ou sans leur infiltration extensive ? Bien entendu, ce n’est là que timide hypothèse, en tout bien tout honneur.

Pourquoi les différents aspects de cette attaque ont-ils été gardés secrets ? Pourquoi ne nous dit-on pas quels sont les responsables qui ont négligé leurs responsabilités ? Et pourquoi les responsables et les coupables ne sont-ils pas identifiés, ni présentés devant un tribunal ? Tous les gouvernement ont le devoir d’assurer à leurs citoyens sécurité et tranquillité d’esprit.

Or, depuis plusieurs années, le peuple de votre pays et les peuples riverains des points troublés de la planète n’ont plus de tranquillité d’ esprit.

Après le 11 septembre, au lieu de cicatriser et de soigner les blessures émotionnelles des survivants et du peuple états-unien, immensément traumatisé par les attentats - certains médias occidentaux n’ont fait au contraire qu’ intensifier le climat de peur et d’insécurité - certains parlant constamment de la possibilité de nouvelles attaques terroristes, afin de maintenir le peuple dans une peur incessante.

Est-ce rendre là un service au peuple états-unien ? Est-il possible d’estimer les dommages ainsi causés par la peur et la panique ? Les citoyens états-uniens vivent dans la peur constante de nouveaux attentats qui pourraient se produire à tout instant, n’importe où.

Ils se sentent profondément en insécurité dans les rues, sur leur lieu de travail, et même chez eux.

Qui pourrait vivre heureux, dans une telle situation ? Pourquoi les médias, au lieu de donner un sentiment de réconfort et de sécurité, et d’assurer au maximum la tranquillité d’esprit, ont au contraire renforcé le sentiment d’ insécurité ? D’aucun pensent que cette paranoïa a pavé la voie - et a été la justification - en vue de l’attaque contre l’Afghanistan.

Encore une fois, le rôle des médias

Dans les chartes déontologiques des professions médiatiques, une diffusion correcte de l’information et une relation honnête des événements sont des préceptes fondamentaux.

J’exprime mon profond regret au sujet du mépris manifesté par certains médias occidentaux pour ces principes.

Le principal prétexte pour attaquer l’Irak fut l’existence, dans ce pays, d’armes de destruction massive.

Cela a été rabâché sans relâche - afin que le public finisse, de guerre lasse, par le croire - et voilà : le terrain était préparé en vue de l’ attaque contre l’Irak.

La vérité ne finira-t-elle pas par être complètement perdue de vue, dans un climat controuvé et entièrement trompeur ? Encore une fois, si on permet que la vérité soit perdue de vue, comment cela peut-il être concilié avec les valeurs rappelées plus haut ? La vérité est-elle perdue dans les sables, y compris pour le Tout-Puissant ? Monsieur le Président, dans la plupart des pays, dans le monde entier, les citoyens pourvoient aux dépenses des gouvernements afin que leurs gouvernements, en retour, soient en mesure de les servir.

La question, ici, est la suivante : « qu’est-ce que les centaines de milliards de dollars, dépensés chaque année afin de financer la campagne guerrière en Irak, a produit pour les citoyens états-uniens ? » Comme le sait parfaitement votre Excellence, dans certains Etats de votre pays, il y a des États-uniens qui vivent dans l’indigence.

Ces milliers de sans-abri et de sans-emploi représentent un énorme problème

Bien entendu, ce genre de problème existe - à plus ou moins grande échelle - dans bien d’autres pays, également.

En ayant ces conditions déplorables à l’esprit, les dépenses gargantuesques de la campagne militaire - imputées sur le budget public - peuvent-elles être justifiées et tenues pour conformes aux principes rappelés en début de cette lettre ? Que dit-on, quels sont les griefs des gens, dans le monde entier, dans notre région, et dans votre pays ?

Mais mon principal souci - dont j’espère que vous le partagerez, au moins pour partie - est le suivant : Les gens au pouvoir ont un temps défini à passer aux affaires, ils ne sont pas appelés à gouverner indéfiniment, mais leur nom sera enregistré dans l’histoire et ils sera constamment jugé dans le futur immédiat, et aussi dans un futur plus éloigné.

Les gens vont passer notre présidence au peigne fin.

Aurons-nous réussi à apporter la paix, la sécurité et la prospérité aux gens, ou au contraire l’insécurité et le chômage ? Aurons-nous cherché à instaurer la justice, ou nous sommes-nous contenté de soutenir des groupes d ’intérêts particuliers, poussant beaucoup de gens dans une vie de pauvreté et de difficulté, rendu une poignée de personnes riches et puissantes - tout en acquérant leur soutien au prix de l’approbation du peuple et du Tout-Puissant ? Aurons-nous défendu les droits des gens défavorisés, ou les aurons-nous ignorés ? Aurons-nous défendu les droits de tous les hommes, partout sur la planète, ou leur aurons-nous imposé des guerres, aurons-nous interféré illégalement dans leurs affaires intérieures, aurons-nous créé des prisons infernales et emprisonnés certains d’entre eux ? Aurons-nous dit la vérité à notre peuple et aux autres, dans le monde entier, ou leur en aurons-nous présenté une version controuvée ? Aurons-nous été aux côtés de notre peuple, ou du côté des occupants et des oppresseurs ? Notre administration aura-t-elle agi afin de promouvoir un comportement rationnel, logique, l’éthique, la paix, en satisfaisant aux obligations morales, à la justice, au service du peuple, de la prospérité, du progrès et du respect de la dignité humaine, ou bien n’aura-t-elle servi que la force des canons ?

L’intimidation, l’insécurité, le mépris du peuple, le renvoi aux calendes grecques du progrès et de l’excellence d’autres pays, et le piétinement des droits du peuple ? Enfin, nous serons jugés sur la question de savoir si nous sommes restés fidèles au serment propre à notre fonction, de servir le peuple - ce qui est notre tâche primordiale - et fidèles aussi aux traditions des prophètes - ou non ? Monsieur le Président, combien de temps le monde continuera-t-il à tolérer cette situation ? Vers quoi cette pente fatale conduit-elle le monde ?

Jusqu’à quand les peuples du monde entier devront-ils payer pour les décisions incorrectes d’une poignée de dirigeants ? Combien de temps encore le spectre de l’insécurité - qui émane des énormes stocks d’armes de destruction massive - va-t-il hanter les peuples du monde entier ? Combien de temps encore le sang des hommes, des femmes et des enfants innocents va-t-il continuer à être répandu dans les rues, et les maisons des braves gens à être démolies sur leurs têtes ?

La situation qui règne actuellement dans le monde vous satisfait-elle ? Pensez-vous que la politique actuelle peut-être poursuivie ? Si les milliards de dollars dépensés pour la sécurité, les campagnes militaires et les mouvements de troupes étaient consacrés aux investissements et à l’aide aux pays pauvres, à la promotion de la santé, à la lutte contre diverses maladies, à l’éducation et à l’amélioration de la santé mentale et physique des gens, à l’aide aux victimes de catastrophes naturelles, à la création d’ emplois et à la production, à des projets de développement et de lutte contre la pauvreté, à l’instauration de la paix, à la médiation entre états en conflit et à l’extinction des flammes de conflits ethniques, raciaux et autres, où en serait aujourd’hui le monde ? Votre gouvernement et votre peuple ne seraient-ils pas particulièrement fiers, et à juste titre ?

La situation politique et économique de votre économie ne serait-elle pas meilleure ? Et, je suis désolé de vous le dire, aurait-on assisté à cette haine mondiale, de plus en plus forte, envers les gouvernements américains quels qu’ils soient ? Monsieur le Président, il n’est nullement dans mes intentions de mettre qui que ce soit dans l’embarras.

Si les prophètes Abraham, Isaac, Jacob, Ishmael, Joseph ou Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Eux) étaient aujourd’hui parmi nous, comment jugeraient-ils un tel comportement ? Aurions-nous un rôle à jouer dans le monde de la Promesse, un monde dans lequel la justice sera universelle et Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui) sera présent. Et même : nous accepterons-t-ils ? Ma question, fondamentale, est celle-ci : n’y a-t-il pas une meilleure façon d’interagir avec le reste du monde ? Aujourd’hui, il y a des centaines de millions de chrétiens, des centaines de millions de musulmans, et de millions de personnes qui suivent les enseignements de Moïse (Que la Paix soit sur Lui).

Toutes les religions célestes ont en partage un concept, qu’elles respectent : le monothéïsme, ou la croyance en un seul Dieu, exclusivement.

Le saint Coran met l’accent sur ce mot commun, et il exhorte les croyants des religions divines en ces termes : « Dis ! Ô vous qui respectez le Livre ! Convenez avec nous d’une proposition équitable entre nous et vous, aux termes de laquelle nous ne servirons personne sauf Allah, auquel nous ne donnerons aucun associé.

Avec Lui, et quelques croyants de notre communauté ne prendrons personne comme Seigneur, si ce n’est Allah, mais s’ils reviennent, alors ils diront : « Soyez témoins du fait que nous sommes Musulmans.

Monsieur le Président,

D’après les versets divins, nous avons tous été appelés à adorer un seul Dieu et à suivre les enseignements des divins prophètes

« A adorer un Dieu qui est supérieur à tous les pouvoirs de ce bas-monde, et qui peut se rendre là où bon Lui semble ;

« Le Seigneur, qui sait ce qui est caché et ce qui est visible, le passé et l’avenir, sait ce qui se passe dans le cour de Ses serviteurs, et enregistre leurs faits et gestes.

« Le Seigneur, à qui appartiennent les cieux et la terre et tous l’univers est Son tribunal », « la planification de l’univers est faite par Ses mains, et il donne à ses Serviteurs les bienfaits béatifiques de la miséricorde et de la rémission des péchés. »

« Il est le compagnon de l’opprimé et l’ennemi des oppresseurs » ;

« Il est plein de compassion et de miséricorde

« Il est le recours des croyants et ils les guide vers la lumière, en les tirant de l’obscurité » ;

« Il est le témoin des actions de Ses serviteurs », « Il exhorte ses serviteurs à être fidèles et à faire de bonnes actions, et il leur demande de demeurer sur le sentier étroit de la rectitude et de demeurer confiants. »

« Il exhorte ses serviteurs à respecter Ses prophètes et Il est un témoin de leurs agissements.

« Une triste fin attend seulement ceux qui ont choisi la vie d’ici-bas et de Lui désobéir et d’opprimer ceux qui Le servent. »

Et « Un délicieux et éternel paradis appartient à ces croyants qui redoutent Sa majesté et ne se laissent pas entraîner par leur propre lascivité.

« Nous croyons que le retour aux enseignements des divins prophètes est la seule voie salvifique.

Je me suis laissé dire que votre Excellence suit les enseignements de Jésus, et qu’elle croît en les divines promesses de son règne des justes sur la Terre.

Nous pensons également que Jésus-Christ fut un des grands prophètes du Tout-Puissant.

Il est à plusieurs reprises louangé, dans le Coran.

Jésus est cité, également, dans le Coran [19,36] « Et, certainement, Allah est mon Seigneur et ton Seigneur, par conséquent, sers-Le ; c’est là le bon chemin, Myriam. »

Le service du Tout-Puissant et l’obéissance envers Lui, tel est le credo de tous les messagers divins.

Le Dieu de tous les peuples d’Europe, d’Asie, d’Afrique, d’Amérique, du Pacifique et de tout le reste du monde est un seul et même Dieu.

« Il est le Tout-Puissant qui veut guider et donner leur dignité à tous Ses serviteurs. Il a donné la grandeur à tous les Humains. Nous lisons, toujours dans le Saint Coran : « Dieu, Tout-Puissant, a envoyé Ses prophètes qui ont fait des miracles et donné des signes évidents afin de guider le peuple et de leur montrer des preuves divines et de les purifier des péchés et des souillures. Et Il a envoyé le Livre et la balance afin que le peuple puisse faire preuve de justice et évite les irrespectueux. »

Tous les versets cités ci-dessus sont apparents, sous une forme ou sous une autre, dans la Bible, également.

Les prophètes divins l’ont promis : le jour viendra où tous les hommes se rassembleront devant le tribunal du Tout-Puissant, afin que leurs actes soient examinés. Le bienfaisant sera dirigé vers le Ciel, et les méchants trouveront leur châtiment divin. Je pense que nous croyons tous deux en un tel jour, mais il ne sera pas facile d’estimer l’action des dirigeants, parce que nous devons être redevables à nos nations et à tous les autres, tous ceux dont la vie a été directement ou indirectement affectée par nos actions. Tous les prophètes parlent de paix et de tranquillité pour l’homme - fondées sur le monothéisme, la justice et le respect de la dignité humaine.

Ne pensez-vous pas que si nous nous mettions tous d’accord pour croire et respecter ces principes - à savoir : le monothéisme, l’adoration de Dieu, la justice, le respect pour la dignité de l’homme, la croyance dans le Jugement Dernier - nous pourrions surmonter les problèmes actuels du monde, qui résultent de la désobéissance au Tout-Puissant et aux enseignements des prophètes, et améliorer nos performances ? Ne pensez-vous pas que les principes mentionnés, écrits ou non-écrits, sont universellement respectés ? N’accepterez-vous pas cette invitation ? C’est-à-dire l’invitation à faire un retour sincère vers les enseignements des prophètes, le monothéisme et la justice, afin de préserver la dignité humaine et l’obéissance envers le Tout-Puissant et ses prophètes ? Monsieur le Président, l’Histoire nous enseigne que les gouvernements répressifs et cruels ne sauraient survivre très longtemps.

Dieu a chargé les hommes de leur propre sort

Le Tout-Puissant n’a pas abandonné l’univers et l’humanité à leurs propres inerties. Beaucoup de choses se sont produites, qui allaient à l’encontre des souhaits et des projets des gouvernements. Cela nous dit qu’il y a une puissance supérieure, qui agit, et que tous les événements sont déterminés par Lui.

Y a-t-il quelqu’un qui puisse nier les signes de changement, dans le monde, aujourd’hui ? La situation régnant aujourd’hui dans le monde est-elle comparable en quoi que ce soit à celle qui existait voici seulement dix ans ? Les changements se produisent rapidement, et s’enchaînent sur un rythme impétueux. Les peuples du monde ne sont pas satisfaits du statu quo, et ils ne prêtent que très peu d’attention aux promesses et aux commentaires d’un petit nombre de dirigeants influents au niveau mondial Beaucoup de personnes, dans le monde, se sentent en insécurité et s’opposent à l’extension de l’insécurité et de la guerre : elles n’approuvent pas ni n’ acceptent certaines politiques douteuses.

Les gens protestent contre le gouffre qui va sans cesse s’élargissant entre les possédants et les indigents, entre les pays riches et les pays pauvres. Les gens sont dégoûtés par la corruption qui ne fait qu’empirer. Les habitants de plusieurs pays sont en colère en raison des agressions contre leurs fondements culturels et de la désintégration des familles. Ils sont également désappointés par le recul de l’attention et de la compassion.

Les peuples du monde ne croient plus aux organisations internationales, parce que leurs droits ne sont plus défendus par ces organisations. Le libéralisme et la démocratie de style occidental n’ont pas été capables de contribuer à la réalisation des idéaux de l’humanité. Aujourd’hui, l’échec de ces deux concepts est patent. Les personnes clairvoyantes peuvent d’ores et déjà entendre les craquements avertissant de l’écroulement de l’idéologie et de la pensée des systèmes démocratiques libéraux. Nous voyons de plus en plus de personnes, dans le monde entier, en train de se mettre en route vers un point focal fondamental - à savoir : Dieu Tout-Puissant.

Nul doute qu’à travers la foi en Dieu et les enseignements des prophètes, les hommes pourront surmonter leurs problèmes.

La question qu’il me brûle de vous poser est celle-ci : « Ne voulez-vous pas vous joindre à eux ? »

Monsieur le Président, que le vouliez ou non, le monde est en train de graviter en direction de la foi en le Tout-Puissant et la justice, et la volonté de Dieu prévaudra sur toute chose.

Wa-s-salâm ’alâ man ittaba’-l-hudâ [Que la paix soit sur celui qui suivra la voie droite]

Mahmûd Ahmadi-Najad

Président de la République islamique d’Iran

Mercredi 10 Mai 2006