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Article : Le printemps des peuples : les Européens vont-ils suivre?

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la révolution impossible, la voie des lemmings.

jean-jacques hector

  12/02/2011

La révolution a un sens dans un système politique non démocratique, car la démocratie est alors toujours l’objectif.

Lorsque celle-ci est en place, même formelle, il n’y a plus d’au-delà à espérer, le système ayant pris soin de verrouiller la simple possibilité de penser des alternatives: social-démocratie, auto-gestion, utopies diverses, existantes ou à inventer.
D’où le fameux acronyme T.I.N.A., There Is No Alternative.

Dans un tel état de déréliction, dans l’impasse, la rage ne peut plus se tourner vers un ailleurs qui n’existe pas ou qui ne peut-être que la répétition du même.

L’individu, puisqu’il n’y a plus que lui qui existe, par la volonté du système, retourne cette rage contre lui-même.
D’où les suicides de plus en plus nombreux, et tus.

TINA

Jean-Paul Baquiast

  13/02/2011

Il semble, J.J. Hector, que vous ayiez raison. Hélas…
Cependant, en y réfléchissant, l’évolution biologique ou sociologique ne s’arrête jamais, sauf mégacatastrophe externe. Il se produit toujours (il émerge, comme on dit) un évènement qui surprend tout le monde. Le verra-t-on de notre temps?

Urne quantique

Jean-Philippe Immarigeon

  13/02/2011

Bonjour,

La démocratie, c’est l’incertitude, relisons Claude Lefort, ce n’est pas un principe figé mais un principe d’action, c’est le tohu-bohu dont sort l’univers, c’est la soupe quantique dont émerge le corpuscule. Une urne est une boîte de Schrodinger, tant qu’on ne l’a pas ouverte on ne sait pas plus ce qui va en sortir, qu’on ne sait si le pauvre chat est vivant ou mort.

Ce n’est pas la fin de l’histoire à l’Américaine ou à la Fukuyama. C’est là l’erreur, la faute commise par l’Occident en 1989. Et l’histoire n’est pas en train de s’accélérer, elle a simplement continué tandis que nous décidions de nous arrêter parce qu’elle était elle-même sommée de s’arrêter. D’où la panique même pas dissimulée de nos élites supposées, qui ont compris ce que j’écrivais dès 2006 dans la Revue Défense Nationale : non seulement elles ne voient pas arriver le renversement du monde, mais maintenant qu’il n’est plus niable, elles n’ont pas le logiciel pour l’accompagner.

Quant à nous, qui ne volons pas à l’oeil dans les jets de Ben Ali ou de Moubarak, il est clair, depuis mai 2005 et le référendum français court-circuité par les oligarques du libéralisme avancé, qu’on nous a confisqué en Europe ce que Rousseau nommait la volonté générale. Donc, toutes choses étant égales par ailleurs, nous sommes dans la même situation de part et d’autre de la Méditerrannée.

Alors relisons Tocqueville, encore une fois : que décrit-il ? Les dérives d’une démocratie telle que nous la pensions à la fin des Lumières, comme veulent nous faire croire les adeptes de Condorcet, ou sa forme dévoyée et verouillée telle qu’il l’a voit déjà à l’oeuvre en Amérique, et telle qu’elle s’est imposée depuis sous le nom de “gouvernance” ? Si comme je le pense et ne cesse de l’écrire, nous sommes, comme Tocqueville l’avait deviné, sous un régime “déviant”, alors le printemps arabe va aussi devenir, est déjà le nôtre, et pour exactement les mêmes raisons.

Déluge II, le retour

jean-jacques hector

  13/02/2011

@ J.-P.Baquiast
Je n’ai aucun doute quant à la pérennité de la vie sur notre petite planète bleue.

Les lemmings règlent leur problème (de surpopulation, dans ce cas) en se “suicidant”, terme impropre pour des animaux qui n’ont pas de “sui”.

L’évènement, que nous ne verrons probablement pas, sera du type post-déluge.
Et nos dinosaures n’ayant pas été conviés dans l’arche, l’avenir s’annoncera radieux…