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Article : Le goût de la crise sans fin

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Financial Times : Partager les pertes, Martin Wolf

Francis Lambert

  17/12/2009

The UK is poorer than it thought it was. This is the most important fact about the crisis. The struggle over the distribution of the losses is going to be brutal. It will be made more so by the second most important fact about the crisis: it has had a huge effect on the public finances. The deficits are unmatched in peacetime. (...)

the UK has also been a “monocrop” economy, with finance itself acting as the “crop”. (...)

In booms, export revenues and government revenues are buoyant, the real exchange rate appreciates and marginal producers of tradeable goods and services are squeezed out – a fate sometimes known as the “Dutch disease” after the impact of discoveries of natural gas on the economy of the Netherlands. Often, both government and the private sector borrow heavily in these good times. Then comes the crash: exports and government revenues collapse, fiscal deficits explode, the exchange rate falls and, quite often, inflation surges and the government defaults. (...)

three painful implications:
- first, properly measured fiscal policy was far looser than was thought during much of Gordon Brown’s period as chancellor;
- second, it is likely that the UK will suffer not only from a permanent loss of output, but also a permanent decline in the trend rate of economic growth; and,
- third, a huge fiscal tightening cannot be avoided.

Britain’s dismal choice: sharing the losses
http://www.ft.com/cms/s/0/f693b6a4-e9af-11de-9f1f-00144feab49a,s01=1.html?nclick_check=1

NB
- Trois conséquennces pénibles : cela confirme l’article de GEAB répété dans le nr 40

- un moment j’ai cru qu’ils allaient enfin reconnaitre le rôle majeur du cadeau pétrolier de la mer du Nord ( “Dutch disease” ) dans la soi-disant “résurrection libérale Thatchérienne” ...mais non :  la “phynance ubuesque” est toujours présentée comme la première source de revenus !

Gordon Brown a liquidé l’or du trésor à un prix grotesque, l’or noir a été dilapidé en 30 ans (comparez avec la Norvège!), la City rackete l’arrogante Nation et vampirise ce qui reste avant le noeud coulant fiscal à la gorge des serfs anglais ! Mais il est toujours interdit d’évoquer le rôle prioritaire du pétrole dans le sursaut de 30 ans de l’économie britannique (auparavant cette glorieuse Nation était la seule de l’OCDE à emprunter au FMI ! *1*) : l’aventure impériale en Irak transparaitrait trop dans le marais des mensonges de la lobycratie anglosaxonne.

- “The UK is poorer than it thought it was.” et un mensonge de plus ! C’est exactement eux qui l’ont clamée riche ... la curée continue.

Voyons comment la vertu ultime de la Nation réglera çà ... (c’est du désespoir, pas de la moquerie).

*1* BRITAIN TO ASK I.M.F. FOR $3.9 BILLION LOAN, ITS BORROWING LIMIT; ANNOUNCEMENT BUOYS POUND Countries Backing Standby Credit
http://select.nytimes.com/gst/abstract.html?res=F20B17F73E5B167493C2AA1782D85F428785F9

"nous ne voulons pas le savoir, car alors il sera trop tard", secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria

Francis Lambert

  20/12/2009

NB : comme cet article important disparaitra bientôt je le copie in extenso.
Article important car il souligne une nature des Nations ... à ce point de répétition ! C’est donc devenu mon point de vue. Mais je n’arrête pas de regretter ma vision d’enfance, aussi.

AFP le 20/12/2009 à 10:42 Le Japon croûle sous une dette monstrueuse :
une des dettes les plus élevées du monde, emprunte plus qu’il ne gagne et refuse d’envisager de nouvelles sources de revenus: ce qui, pour un particulier, mènerait à la saisie et l’interdiction bancaire n’attire à l’Etat japonais que des sermons vite oubliés.

Alors que la situation budgétaire de la Grèce, du Mexique ou de Dubaï agitent ces dernières semaines les marchés mondiaux, le Japon, malgré des finances publiques dans un état tout aussi désastreux sur le papier, ne semble inquiéter ni les investisseurs, ni les agences de notation.

“Si nous étions le Botswana, on verrait immédiatement que nous prenons l’eau. Mais le Japon est comme le Titanic: notre économie est tellement grosse que personne ne s’aperçoit que nous coulons”, déplore Noriko Hama, économiste à la Doshisha Business School de Kyoto.

Pour la première fois depuis 1946, le Japon va émettre plus de dette qu’il ne percevra d’impôts lors de l’année budgétaire 2009-2010, qui s’achève fin mars. Selon l’OCDE, qui admoneste régulièrement Tokyo à ce sujet, son déficit budgétaire dépassera les 10% du produit intérieur brut l’an prochain. Sa dette publique flambera à 204% du PIB: en la matière, seul le Zimbabwe fait pire.

A l’origine du problème: les plans de relance mis en oeuvre à répétition depuis les années 1990, ainsi qu’un système fiscal peu lucratif pour l’Etat, avec notamment une taxe sur la consommation exceptionnellement basse pour un pays développé (5%). De plus, le nouveau gouvernement de centre-gauche de Yukio Hatoyama s’est engagé à n’augmenter aucun impôt avant 2013.

N’importe où ailleurs, pareille situation budgétaire “mènerait droit à une annulation forcée de la dette ou même à l’instauration d’un Etat fasciste”, poursuit-elle. Mais pas au Japon, dont la dette continue de jouir du troisième ou quatrième meilleur score possible chez les agences de notation.

“Le montant de la dette, en soi, ne dit pas tout concernant les qualités du Japon en tant que débiteur”, justifie James McCormack, analyste chez Fitch.
“Des taux d’intérêt très bas permettent à l’Etat de contracter une dette exceptionnellement lourde, tout en déboursant des intérêts identiques à ceux que doivent payer d’autres pays dont l’endettement est moindre”, explique-t-il.
M. McCormack met également en avant “l’énorme stock d’épargne” des Japonais, dans lequel le gouvernement a encore bien de la marge pour puiser.
Autre facteur positif: la dette nippone est, à plus de 93%, détenue par des investisseurs japonais. Dans un pays en proie à une déflation record et où la Bourse a chuté de près de 75% en 20 ans, des bons du Trésor au rendement de l’ordre de 1,3% continuent d’offrir un taux d’intérêt réel intéressant.
Cette quasi-absence de dette en devises rend improbable un scénario de crise du type Mexique ou Argentine. “Il est toujours possible de monétiser une dette en monnaie locale”, rappelle Hervé Lievore, stratège chez AXA.
La monétisation consiste à faire tourner la planche à billets pour acheter les nouveaux bons du Trésor. Une pratique dangereuse, génératrice d’hyperinflation et que la Banque du Japon a exclue, mais qui, en dernier recours, reste toujours préférable à la faillite de l’Etat.
“Le seul rayon de soleil, dans cet affreux problème de la dette, est qu’elle est entièrement détenue à l’intérieur du pays et donc beaucoup plus gérable”, notait le secrétaire général de l’OCDE Angel Gurria, de passage fin novembre au Japon.

“La question est: quand cela va-t-il commencer à inquiéter les marchés? Eh bien, nous ne voulons pas le savoir, car alors il sera trop tard”.

http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=5f2e0cc283e0d1a14bc8d7171c4aaf31