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Article : Le “Discours du Malaise”

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pas de Coen

jacques hadith

  08/08/2017

pas de Coen Brothers dans le fargo version TV, ils s'en battent les steaks et prennent juste leur pourcentage de droits en tant "qu'EXECUTIVE producers"

​http://www.cinemablend.com/television/What-Coen-Brothers-Think-Fargo-TV-Show-120847.html

Le

Christian Feugnet

  09/08/2017

C'est comme çà que je le comprends . C'est le truc posé , réfléchi , politique . Parce que le Malaise lui méme  , il est bien antérieur . Là ce sont poésie et littérature  qui l'indiquent .
La Beat Generation qui témoigne manifestement d'un gros malaise c'est nettement plus tot , on fait défiler les images à toute vitesse . Et la suivante , la comtemporaine , elle a plus de malaise , elle tourne le dos carrément à la "civilisation" , et le regard  . çà lui est devenu indifférent , parce que y a plus rien à en tirer , çà va au gouffre et y a méme pas besoin de l'y pousser , çà fait tout ce que çà peux pour y aller tout seul .
Donc faut se réfugier dans la montagne . Alors la montagne , justement , les fréres Coen , oui , mais avant y avait eu Stanley Kubrick déjà avec son écrivain fou là dans Shining .
Déjà on observe un décalage entre poésie et cinéma mais alors avec le "Discours" ....
 

Tout ça, c’est un seul grand guetto Marty

Joël Im

  11/08/2017

Dans la même veine, la série True Detective offre des moments d'anthologie (dès la 14e mn du tout début). Les 2 enquêteurs traversent un no-man's land en Lousiane :
—     les gens d’ici, on dirait qu’ils savent même pas, que le monde extérieur existe… ça serait pareil pour eux de vivre sur la lune
—    y a toutes sortes de guettos dans le monde
—    tout ça, c’est un seul grand guetto Marty… un gigantesque caniveau perdu dans l’espace
​...
—    la conscience humaine est sans doute, l’une des erreurs les plus tragiques de l’évolution… nous sommes devenus trop conscients de nous-même… la nature a créé un aspect d’elle-même qui ne lui appartient plus nous sommes des créatures qui ne devraient pas exister… selon les lois naturelles
—    ben nom de dieu, c’est affreux ce que tu me racontes
—    nous sommes des choses, obsédées par l’illusion d’avoir un moi… cette accumulation de sentation et, d’expériences sensorielles… des choses programmées avec l’assurance que chacun d’entre nous est une personne… alors que la vérité, est que nous sommes personne
—    j’débiterais pas ces conneriées à la ronde, si j’étais toi… tu vois, les gens du coin, y pensent pas comme ça… d’ailleurs, moi non plus
—    je pense que la seule solution convenable ce serait de refuser ce pourquoi on est programmé… ne plus se reproduire… marcher main dans la main vers notre extinction… notre dernière nuit… frères et sœurs, votant ensemble la rupture d’un contrat abusif
—    alors… à quoi bon sortir de ton pieu le matin ?
—    je me dis que je sers de témoin… mais la vraie raison c’est que… c’est ce pourquoi je suis programmé… et aussi que je suis trop lâche pour me suicider
—    fallait que je choisisse pile aujourd’hui, pour essayer de te connaître un peu mieux… tu dis pas un seul truc sur toi pendant 3 mois
—    c’est toi qui…
—    je sais, et maintenant je t’implore de bien vouloir fermer ta gueule

—    j’ai comme un sale goût dans la bouche ici… de l’aluminium… de la cendre… comme si… je sentais la psychosphère
—    j’ai une idée, à compter d’aujourd’hui, faisons de cette bagnole un espace consacré à l’introspection et au silence… Ok ?

—    cet endroit ressemble… au souvenir d’une ville… un souvenir qui s’évanouit… comme si ici il n’y avait jamais eu que la jungle
—    arrêtes de balancer ce genre de conneries… t’es pas professionnel
—    ah tu veut m’apprende mon boulot aussi ?
—    je veux juste que tu t’abstienne de dire des trucs tordus, que tu peux sentir la psychosphère ou que t’es dans le souvenir d’une ville qui s’évanouit, d’un bled qui disparait, tout ça j’en ai marre
—    il m’a fallu un certain temps pour me réconcilier avec ma nature et j’ai du mal à me voir y renoncer pour toi, Marty


Ce dialogue me provoque maintenant une hilarité fondamentale – au sens corporel, qui soigne –. Le reste d'allant hollywoodien en prend un coup.

Errare humanum est ?

Chérif Ould

  14/08/2017

Cher Philippe
Je vous lis aussi souvent que je peux bien que pas autant que je le voudrais car je trouve que parvenez à dire des choses très intelligentes et très profondes sur un univers - notre 'humanité' - qui ne le mérite guère, surtout que vous et moi, vu notre age, nous allons dans quelque temps le laisser à sa vacuité !
 
Pour vous distraire un peu permettez-moi de vous rapporter ce bref échange qui s'est produit il y a environ un an entre ma fille et moi lors d'une conversation par mail : à bout d'arguments elle me lança : "Papa, l'erreur est humaine". Je lui répondis : "Pour ma part ma chère fille, j'ose penser que ce n'est pas l'erreur qui est humaine mais plutot l'homme qui est une erreur ".  Quelques jours plus tard elle revint sur le sujet en disant : " Papa à t'entendre, il suffit de se flinguer - c'est le mot dont elle usa - et le problème est reglé ". J'ai du me mordre les lèvres pour ne pas repliquer : " Mais 'se flinguer' c'est précisément  ce à quoi l'humanité s'emploie depuis qu'elle est apparue sur cette planète et après quelques millions d'années de vaines tentatives elle semble  aujourd'hui sur le point de 'regler le problème'.