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Article : Le cas du Tu-95

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Tu-95 "Bear"

Antoine

  23/08/2007

Le Tupolev 95 (NATO namecode “bear”) est un avion certes un peu “démodé”, mais avec sa vitesse maxi de 925 km/h, ses 9 tonnes d’emport de charges offensives, ce n’est pas un vecteur à négliger.

Ce sont surtout ses hélices qui paraissent “outdated”, mais elles sont doubles, contrarotatives et animées par des turbo-propulseurs. Ce système allie puissance et économie de carburant.

Différentes versions ont vu le jour, notamment dans la lutte contre les sous-marins, avion espion, ...

Equipé d’une avionique moderne, il fait le poids pour lancer des vecteurs nucléaires là où il y a un trou dans l’inutile réseau de radars anti-missiles que les USA veulent implanter en Europe.

Retour à la dissuasion mutuelle, qui nous a épargné la guerre depuis 1945…

Combattre avec les armes de l'ennemi

Stéphane

  23/08/2007

Outre le rôle de « porte drapeau », les patrouilles de Tu-95 signifient aussi des moyens de détection et d’interception chez les US… Avec les coûts que cela entraîne.

Quitte à faire dans l’hypothétique, on pourrait y voir une exploitation –consciente– par les russes, de ce talon d’Achille typiquement américain, mieux qu’une « démarche de rupture », une démarche d’érosion économique.

Imaginez les flots de commentaires d’autosatisfaction que produirait une photo d’un Tu-95 escorté par une paire de F-22 aux frontières de l’Alaska !
Des vieux coucous à la rusticité toute soviétique qui mobiliseraient les millions de dollar nécessaires a l’achat et l’entretient des joujoux en or massif de l’USAF… Et tout cela avec le sourire, des deux cotés de la frontière…

Un peu de math

Bruno Hanzen

  24/08/2007

Si on continue dans la logique du raisonnement de Stéphane:

1) Combien coûte un “vieux coucou”?
2) Combien cela coûte-t-il en
  -moyen humains
  -infrastructure radar
  -avions de patrouille
  -missiles anti-aériens
pour être sûr de les garder à distance?

Dans les années ‘80, les USA ont anéanti l’URSS par les conséquences économiques de la course aux armements.

Voici la réponse du berger à la bergère. Les généraux russes ont appris à penser. Comme quoi il n’y a rien de tel que la nécessité pour développer l’intelligence.

De Gaulle disait: “Il est vrai que, parfois, les militaires, s’exagérant l’impuissance relative de l’intelligence, négligent de s’en servir.” Il est vrai qu’il avait les généraux français de l’entre-deux guerre comme modèles.

Pourrait-on dire que les généraux US ont beaucoup appris des généraux français de l’entre-deux guerres, tandis que les russes ont beaucoup appris de Guderian (et de de Gaulle, pardi)?

Rusticité vs technologie

Radisson

  28/08/2007

Dans la veine de la rusticité versus la technologie, il faut lire cet article.

http://www.defenseindustrydaily.com/a-highertech-hog-the-a10c-pe-program-03187/#more

Deux extraits de l’article en question, qui font tout son charme.

1 - “A/OA-10 aircraft continue to outperform technology-packed rivals on the battlefield”.

2 - “The aircraft that we have are awesome, but they are too awesome, they are too fast, too high speed. The older technology, the A-10, is far better than the new technology, [US Army Sgt. First Class Frank] Antenori said. “The A-10s never missed, and with the F/A-18s we had to do two or three bomb runs to get them on the target,” he said, recalling his recent experiences in combat.”

Les “battlefields” en question étant, bien entendu, l’Irak et l’Afghanistan.

Donc les Américains, de même que les Britanniques qui, les premiers, ont allumé la mèche de cette affaire, commencent à réaliser que cette bonne vieille plateforme de tir mobile que constitue le A-10 Warthog, développé dans les années 70 et dont personne ne voulait pour cause de rusticité et de laideur, fonctionne.  Et bien.

De fait, sur le “battlefield” irakien, il fonctionne mieux que le F-22.

Et qu’est-ce que cela annonce pour le F-35 ?

Serait-ce le début d’une révolution ?