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Article : Le Caire: comment sauver la “révolution”?

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la trajectoire Egyptienne

geo

  03/04/2011

la trajectoire Egyptienne vue par guy millière pro-israelien assez raide.

http://www.menapress.org/

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Ce qui s’est passé peut se résumer à un coup d’Etat mené par l’armée, sous la conduite du maréchal Tantawi. Ce qui prend place depuis le coup d’Etat est une série d’inflexions, conduisant l’Egypte vers une soumission plus grande à l’islam radical et vers des changements d’alliances.

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Conséquence de ces mutations : si l’Egypte ne deviendra pas pour autant une base arrière du terrorisme islamique, en revanche, les autorités égyptiennes fermeront probablement les yeux sur les activités de groupes prêts à fomenter des actes terroristes hors des frontières du pays.

Quant au traité de paix avec Israël, il ne se trouvera pas obligatoirement remis en cause, car l’armée égyptienne, et tous ceux qui pourraient accéder au pouvoir sous son contrôle, ne désirent pas perdre l’aide financière américaine, corollaire indissociable du maintien de cet accord.

Il semble cependant établi que ce traité va se trouver remis en cause de manière feutrée, et que la frontière sud d’Israël va redevenir très peu sûre. Il semble établi que la frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza se fera encore plus poreuse qu’aujourd’hui, même si elle ressemble déjà à un morceau d’Emmental. De plus, il semble évident que le camp des pays susceptibles de contribuer à l’endiguement de l’Iran se trouve d’ores et déjà considérablement affaibli.

La prochaine étape consistera donc en les élections législatives de septembre, et il ne fait guère de doute que celles-ci donneront une écrasante majorité aux islamistes et aux nationalistes radicaux néo-nassériens.

Le Parti National Démocratique, qui a exercé le pouvoir jusqu’au départ de Moubarak, devrait emporter un cinquième des voix tout au plus. Ce qui laisserait dix à quinze pourcent d’espace aux partisans d’une démocratie libérale. C’est ce qu’ils pèsent effectivement dans le pays, et c’est, en réalité, la portion que représentent les manifestants de la place Tahrir, adulés par les idiots utiles des media occidentaux.

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Longue durée et Révolution Arabe, une analyse d'Immanuel Wallerstein

michel BESCOND

  03/04/2011

Je vous propose cette analyse d’Immanuel Wallerstein, président de l’institut Fernand Braudel, qui donne, sur la “Longue durée”, tout son sens à la Révolution Arabe en cours, et éclaire d’un nouveau jour la diversion occidentale en Libye

http://www.iwallerstein.com/great-libyan-distraction/

Srbrenitza bis en Cote d'ivoire

serge laurent

  05/04/2011

Comme lors du massacre de Srbrenitza en Bosnie, des forces de l’ONU étaient présentes lors de la tuerie de Duékoué en Cote d’ivoire et n’ont rien fait pour protéger les civils. En fait, les principaux massacres ont eu lieu à coté du camp ou 1000 casques bleus sont stationnés, dans le quartier Carrefour.
Le capitaine Léon Alla, porte-parole militaire de M. Ouattara, a déclaré que la ville était tombée lundi 28 mars au matin. Selon un communiqué de l’ONUCI, un hélicoptère de la mission onusienne a “essuyé des tirs” lundi après-midi alors qu’il effectuait “un vol de reconnaissance” au-dessus de Duekoué. “Des éléments des Forces républicaines sont les auteurs de ces tirs qui n’ont pas atteint l’hélicoptère”, précisait le communiqué.
Le chef d’état-major des Forces républicaines, nouvelle appellation des forces de Ouattara, le général Soumaïla Bakayoko a démenti que ses forces soient responsables de ces tirs le 29 mars. Dans la nuit du 29 au 30 mars les troupes du président Ouattara ont investi le quartier carrefour peuplé par les autochtones wé. Il semble que des centaines de personnes, essentiellement des hommes désarmés, ont été massacrées à ce moment là.
Le 1 avril, lors du point de presse hebdomadaire, Hamadoun Touré Porte-parole de l’ONUCI, n’a mentionné aucun crime commis par les forces de Ouattara ni évoqué la ville de Duékoué. Il a au contraire fustigé les crimes « des hordes de miliciens et de mercenaires libériens à la solde du Président Gbagbo ». Le jour même, Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a rompu le silence sur les événements tout en restant neutre sur les responsabilités en annonçant qu’“au moins 800 personnes” ont été tuées mardi 29 mars lors de violences intercommunautaires à Duékoué.
Le lendemain, l’ONG catholique Caritas précisait que ses envoyés sur place « ont vu dans un quartier de la ville de très nombreux cadavres de victimes tuées par balles et mutilés à coups de machettes, et évaluent à “plus de 1.000” le nombre de morts. Les annonces de ces deux ONG semblent avoir surpris les responsables de la communication de l’ONU. Alors qu’il était encore possible d’imputer la totalité des massacres aux forces de Laurent Gbagbo et de prétexter une hypothétique enquête à venir, les portes paroles de l’ONU ont cru habile de partager la responsabilité entre les forces de Gbagbo et celles de Ouattara, en affirmant que le 2 avril que les enquêteurs de l’ONU « ont décompté 330 corps en putréfaction à l’air libre à Duékoué, des civils pour la plupart, exécutés sommairement, ou tués à la machette. Selon les témoignages recueillis, les deux tiers ont été tués par les forces pro-Ouattara qui ont pris cette localité dans la semaine, comme l’explique Guillaume Ngefa, chef adjoint de la section droits de l’homme de l’ONU en Côte d’Ivoire :« La plupart ont été tués par les Dozos, les chasseurs traditionnels, une unité qui combat aux côtés des forces républicaines de Côte d’Ivoire. Lorsque les troupes pro-Ouattara sont arrivées, ils ont arrêté des populations. Ils ont séparé les hommes des femmes et des enfants, et c’est là où certains ont été exécutés sommairement ». » Or par cette déclaration, l’ONU reconnaît la responsabilité des forces de Ouattara, ce qui est totalement contradictoire avec la belle histoire des rebelles respectueux des droits de l’homme.
Depuis le 2 avril, les responsables de l’ONU et l’AFP luttent vaillamment pour minimiser la mise en cause des forces de Ouattara tandis que les ONG multiplient les déclarations demandant l’arrêt des massacres. La reddition de Gbagbo, annoncée plusieurs fois avec quantité de faux détails, est attendue avec impatience car elle sortirai la Cote d’ivoire des feux de l’actualité. L’affaire pourrait alors être réglée avec la discrétion qui était de mise avant le coup d’éclat de la Croix-rouge.