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Article : L’avion de combat, verrou de la puissance

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Vive le Québec libre ... et le Canada libre aussi !

perceval78

  28/10/2015

Nous n'avons aucune concession, ni même aucune amabilité, à faire à M. Trudeau, qui est l'adversaire de la chose française au Canada. De Gaulle. 10 avril 1968.

On comprend qu'il y a deux groupes aéronautiques en France, un qui produit le Rafale et un autre dont les liens incestueux avec les forces OTANNIENNES ne laisse pas d'inquiéter

Thomas Enders PDG Airbus Group : il y a des choses plus importantes que le business cf 13min15s

Airbus Group fier sponsor de NatoSource, blog de l'Atlantic Council, outil de propagande US lien

Russia is also building an undersea unmanned drone capable of carrying a small, tactical nuclear weapon to use against harbors or coastal areas, American military and intelligence analysts said.

Plus la France s'enfonce plus on apprécie la grandeur du général
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ce qui n'est pas une raison, loin s'en faut, pour continuer la guerre des amabilités lien

Trudeau has promised to pull out of the F-35 program and to move quickly on replacing Canada's aging CF-18s with another plane through a competition.
...
Dassault aviation chairman Eric Trappier said Oct. 22 he wrote a letter of congratulations to Trudeau that included a pitch for Rafale.
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Sept résiliences françaises

Alexis Toulet

  28/10/2015

Le texte de David Majumbar est effectivement révélateur, et si l'état présent de la France et de sa politique, reflétant la politique suivie depuis plusieurs décennies maintenant, est bien aussi remarquablement désolant que l'on sait, il n'en reste pas moins que le pays par quelques survivances y compris chez les plus hallucinées de ses élites, quelques héritages et aussi peut-être quelques réflexes secrets, conserve plus d'un môle de résilience qui lui est bien propre, dans le sens de résilience qui le met à part de pays pourtant voisins et dont on pourrait s'attendre à ce qu'ils soient comparables, tels Allemagne ou Grande-Bretagne.

Et sans doute il est permis de parler de résilience principielle, en ce sens du moins où ce qui résiste de manière et à un degré spécifique différent de l'étranger doit bien être propre à un certain pays, ressortir de son principe.

Charles de Gaulle a pu dire en 1943 "Lorsqu’en juin l’historien, loin des tumultes où nous sommes plongés, considérera les tragiques évènements qui faillirent faire rouler la France dans l’abîme d’où l’on ne survit pas, il constatera que la Résistance, c’est-à-dire l’espérance nationale, s’est accrochée sur la pente à deux môles qui ne cédèrent point. L’un était le tronçon de l’épée, l’autre la pensée française…".

Suivant cet exemple, s'il fallait donner trois môles de résilience qui semble-t-il ne sont pas prêts de céder, je citerais l'épée c'est-à-dire bien sûr à notre époque l'aptitude technologico-militaire haute, la natalité et donc bien la promesse d'un avenir et le temps long que l'on met de son côté, et enfin la Constitution notamment l'existence du "monarque républicain".

Et s'il était demandé de détailler un tant soit peu tout cela, ma foi la liste s'allongerait à sept résiliences françaises.

1. La première est rappelée précisément par David Majumbar, être l'un des trois - demain l'un des quatre - en mesure d'accéder à la puissance aéronautique haute sans compromettre sa liberté d'action par une coopération créant une situation de dépendance. Or c'est la clé de l'empire des airs.

2. La seconde est de disposer d'une dissuasion nucléaire indépendante de classe mondiale, c'est-à-dire en mesure de dissuader y compris les plus grands et y compris dans les pires situations envisageables de désordre mondial. Il est assez intéressant de constater que c'est le cas de quatre pays… les mêmes, étant donné que la Grande-Bretagne est totalement dans les mains des Etats-Unis sur le sujet et que les autres puissances nucléaires ne bénéficient pas de la combinaison de survivabilité et de longue portée de leurs forces propre à une dissuasion véritablement mondiale.
Or c'est la clé de la plus haute sécurité.

3. Il faut y rajouter cet objet technique le plus complexe jamais fabriqué par l'homme, c'est-à-dire le sous-marin nucléaire, que seuls trois pays savent construire indépendamment au meilleur niveau - avec toujours le même piège dans lequel Londres est tombé de s'être rendu dépendant du Grand Frère outre-Atlantique dans le domaine, et la même réserve concernant l'avenir puisque si la Chine est encore assez loin de rentrer dans ce club, il ne fait guère de doute qu'elle y parviendra vu la volonté et les ressources que Pékin y consacre.
Or c'est la clé de l'empire des mers - le sous-marin nucléaire est considéré généralement comme le nouveau "capital ship" celui qui fonde la véritable puissance d'une Marine.

4. Restons dans la "quincaillerie", qui recouvre certes les simples moyens physiques de l'existence d'une communauté, en l'occurrence d'une nation, mais qui n'en est pas moins cruciale en ce qu'elle permet la survivabilité de son organisation matérielle donc sa résilience y compris sociale en cas de trauma crisique profond, et notons que la France a un réseau électrique très majoritairement nucléaire donc hautement résilient.
On pense ici aux troubles logistiques et industriels qui résulteraient d'une crise financière, guerrière ou d'indisponibilité des ressources fossiles pour une raison ou une autre. Sans doute l'impact en France serait profond, que l'on songe aux transports routiers et au rationnement des maigres stocks de carburants liquides mais du moins les lumières ne s'éteindraient pas sur la France.  Avec un stock d'uranium maintenu par EDF de plusieurs 
années de consommation et guère de difficulté pour en importer davantage même sous contrainte logistique sévère - c'est que l'uranium est très léger comparé à l'énergie qu'il représente - l'essentiel des systèmes dépendants de l'électricité, électricité, communication, processus industriels mais encore voirie et autres devraient rester a minima fonctionnels même lors de la phase d'impact la plus grave de la crise d'effondrement. La France est d'ailleurs le seul pays dans cette situation en dehors des exportateurs d'énergie fossile ayant déjà sur leur territoire de quoi continuer à faire tourner leurs centrales - et alors certes, au diable les autres…
Or c'est la capacité à survivre à cette phase certes abîmé mais encore debout qui conditionne la possibilité de rebondir ensuite.

5. La "quincaillerie" des moyens d'existence recouvre encore… la nourriture ! Sans doute un effondrement du système de commerce international laisserait-il le pays privé de nombre des intrants nécessaires à l'agriculture productiviste telle qu'elle se pratique, il reste que la surcapacité agricole française est telle que même diminuée par un retour forcé à des méthodes plus traditionnelles et nécessitant d'ailleurs un travail plus intensif, l'alimentation des 66 millions de Français ne peut guère être menacée même en phase crisique exacerbée.
Or la survie physique de l'ensemble de la population dans un bon état d'alimentation est de toute évidence cruciale à un rebond ultérieur.

6. La décision collective même largement inconsciente des Français de continuer à faire des enfants, l'absence de cette fascination secrète de la mort qui est l'explication la plus probable d'une situation où 30% de la population d'un pays, l'Allemagne pour le nommer, n'a pas d'enfant quand la proportion de gens qui font un choix de vie sans enfant est d'ordinaire de l'ordre de 10% dans la plupart des populations, est une autre résilience spécifique de la France.
Il faut sans doute y ajouter cette conception particulièrement exigeante de l'unité nationale - citoyens égaux et libres d'une République "indivisible, laïque, démocratique et sociale" - qui à la fois fait plus douloureusement ressentir les lenteurs de l'assimilation de certains des immigrés les plus récents, et d'autre part même si c'est par des chemins plus ardus débouche sur une nation demeurant unie sur ses principes.
Le tout arrivant à une natalité légèrement supérieure à 800 000 enfants annuellement, la seconde d'Europe derrière la russe, cohérente avec une stabilisation de long terme de la population du pays aux alentours des 70 millions, sans exponentielle décroissante, papy-boom et tous les tracas, fragilités voire drames éventuels associés.
Et être résistant pour l'avenir, c'est certes élever ceux qui habiteront cet avenir.

7. Citons pour terminer cette singularité française - du moins en Europe - d'une Constitution disposant qu'un seul citoyen, élu au suffrage universel direct donc placé dans le rapport le plus immédiat avec le peuple qu'il peut d'ailleurs mettre en jeu par voie de référendum, est en même temps doté des instruments de pouvoir institutionnel les plus hauts, jusqu'à et y compris même les pleins pouvoirs en cas de crise gravissime - le "monarque républicain" comme il n'est pas si injustement surnommé.
Sans doute, les récents titulaires de l'office ne l'ont guère illustré qu'en creux, sans parvenir toutefois à le rabaisser - c'est eux-mêmes qu'ils abaissaient et le mépris s'adressait à eux en temps que personne non au costume trop grand pour eux. Sans doute, un de Gaulle ne se trouve-t-il pas sous le pas d'un cheval, et d'ailleurs l'Histoire ne se répète pas.
Mais il y a dans la survie et la pérennisation de cette institution si spécifiquement française la préservation d'une possibilité. Celle pour un homme ou une femme d'une part de surmonter toutes les féodalités s'il a pour lui la confiance du peuple - donnant une chance aux réformes même les plus audacieuses, quoique sans doute pas celles qui feraient plaisir aux puissants, mais bien plutôt celles qui correspondraient aux attentes les plus profondes d'un peuple, donc sans doute aux plus proches de ce qu'il est dans son principe. D'autre part un "mécanisme de sûreté" en cas de crise gravissime, rendant plus aisé à l'Etat de rester debout en prenant les décisions précipitées qui s'imposeraient, en dépit de tous les doutes, résistances et autres facteurs potentiels de paralysie.
S'il se trouve à l'avenir - hypothèse qu'il est permis d'entretenir - quelque noeud gordien bloquant le chemin du pays voire le menaçant dans son être, le titulaire de la charge sera en mesure de tirer l'épée et de trancher. Et s'il s'en trouvait incapable… ma foi on en choisirait un autre.
 

Nostalgie

Auguste Vannier

  28/10/2015

En suivant le lien vers De Gaulle, proposé par Prceval78, j'ai enchaîné sur une série d'interventions du Grand Homme (y compris l'émouvante allocution de Montréal!). Je me suis fait du mal!
On mesure alors combien Sarkozy et, sans doute encore pire, Hollande, ont massacré la grandeur de la fonction.
Dans les candidats en lice pour 2017, je ne vois qu'un tribun porteur d'une haute idée de la France et de la fonction, capable d'atténuer ma nostalgie, JL Melenchon. Hélas! les media de la bourgeoisie défaitiste l'ont déjà massacré, http://www.dailymotion.com/video/xxcu1a_de-gaulle-et-les-medias_news