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Article : L’apocalypse un peu en avance sur sa feuille de route

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Le coeur de la crise

Dominique Larchey-Wendling

  10/07/2007

Vous touchez la coeur de la crise du système Occidental. Le “Peak Oil”, nom communément admis pour cette crise n’est pas réellement un problème énergétique. Au “Peak Oil”, la production de pétrole sera maximale !

Le problème du “Peak Oil” est qu’il va mettre en lumière l’imposture intellectuelle sur laquelle toute notre civilisation est fondée : le mythe de la croissance éternelle adossée à l’idéologie de progrès. Idée qu’Anatol Lieven touche du doigt dans l’article que vous avez relevé ici :

http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=3521

Je voudrais citer ici Michael Ruppert, éditeur de “From the Wilderness” avant d’être chasser puis de tomber malade. Derrière la crise provoquée par “Peak Oil” se cache les secrets du 11/9 et des guerres en Irak et en Afghanistan. Une dernière tentative de l’Américanisme de reprendre la main avant son effondrement par épuisement énergétique.

“Crossing the Rubicon: the decline of the American Empire at the end of the age of oil”

réponse à Dominique Larchey-Wendling

Pierre M. Boriliens

  26/10/2007

Certes, au moment du peak oil, la production pétrolière sera maximale, sur la courbe dont on n’aura la seconde partie que dans le futur. Néanmoins, qui dit maximum dit décroissance ultérieure. Or ce qui compte beaucoup plus que la production elle-même, c’est le rapport offre/demande. Et la demande ne cesse de croître… Il est donc indéniable qu’après le peak oil (qui a peut-être déjà eu lieu), la demande ne pourra plus être satisfaite, ce qui a pour conséquence, assurément, un problème énergétique.
Pour le reste, je partage votre opinion, ainsi que celle, sur cette question, de dedefensa.

J’ajouterais néanmoins un phénomène que je crois peu analysé, pour la simple raison que c’est le premier du genre dans l’Histoire (à ma connaissance) : l’épuisement urbi et orbi d’une ressource vitale pour notre civilisation, sans aucune possibilité de lui en substituer une autre dans l’état actuel de nos connaissances. Pour remplacer la consommation française d’essence par des bio-carburants, par exemple, il faut utiliser environ 500000 ha sur les 550000 que représentent le territoire. Ces chiffres ne sont que des ordres de grandeurs, bien entendu, mais même si ce n’est que la moitié, ils montrent le caractère totalement irréaliste et illusoire d’un quelconque optimisme fondé sur ces techniques (il n’est d’ailleurs qu’à songer que le pétrole lui-même s’est formé naturellement d’une manière analogue… en quelques millions d’années). Le même genre de calcul vaut, d’une manière ou d’une autre et à des degrés divers, dont aucun n’est satisfaisant, pour toutes les techniques actuellement connues (les lois de Faraday, par exemple, conditionnent directement la capacité par unité de masse de quelque batterie que ce soit).

Une conséquence immédiate est que les “lois du marché” habituelles ne peuvent plus s’appliquer, car la rareté d’un bien sur laquelle elles sont fondées, n’a jamais été synonyme de disparation imminente et totale de ce bien, qui plus est, vital. Je vous laisse méditer sur les effets inéluctables de ce constat.

Dernière petite note : la première guerre du Golfe devrait probablement faire partie de votre liste…

Cordialement