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Article : La parabole d’Achab

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source biblique

Hédi Dhoukar

  09/07/2013

La lutte du capitaine Achab avec la baleine, —grâce au détail important de l’infirmité subie par Achab—, fait penser à un épisode biblique très intéressant et pouvant paraître obscur ; celui du combat de Jacob avec l’Ange. Étudier le rapport entre les deux paraboles pourrait s’avérer particulièrement instructif.
Merci pour ce texte qui nous place dans la métahistoire au sens plein du terme.

Chris Hedges

Jean-Paul Baquiast

  09/07/2013

J’ignorais cet homme. On ne peux pas comme vous tout connaitre.
Je vais lire The World as it is. Merci à vous, une fois de plus, de votre travail de veilleur.

Une bonne définition du Système

Jean-Paul Baquiast

  09/07/2013

Je suis comme vous savez à la recherche de définitions de ce que nous appelons tous de plus en plus le Système.
Cette description de l’Amérique, que vous citez, qui ne s’applique pas qu’à la seule Amérique, est intéressante:

»We, like Ahab and his crew, rationalize madness. All calls for prudence, for halting the march toward environmental catastrophe, for sane limits on carbon emissions, are ignored or ridiculed. Even with the flashing red lights before us, the increased droughts, rapid melting of glaciers and Arctic ice, monster tornadoes, vast hurricanes, crop failures, floods, raging wildfires and soaring temperatures, we bow slavishly before hedonism and greed and the enticing illusion of limitless power, intelligence and prowess. We believe in the eternal wellspring of material progress. We are our own idols. Nothing will halt our voyage; it seems to us to have been decreed by natural law. “The path to my fixed purpose is laid with iron rails, whereon my soul is grooved to run,” Ahab declares. We have surrendered our lives to corporate forces that ultimately serve systems of death. Microbes will inherit the earth.

»In our decline, hatred becomes our primary lust, our highest form of patriotism and a form of eroticism. We are made supine by hatred and fear. We deploy vast resources to hunt down jihadists and terrorists, real and phantom. We destroy our civil society in the name of a war on terror. We persecute those, from Julian Assange to Bradley Manning to Edward Snowden, who expose the dark machinations of power. We believe, because we have externalized evil, that we can purify the earth. We are blind to the evil within us. Melville’s description of Ahab is a description of the bankers, corporate boards, politicians, television personalities and generals who through the power of propaganda fill our heads with seductive images of glory and lust for wealth and power. We are consumed with self-induced obsessions that spur us toward self-annihilation. [...]

http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs.be

catherine lieutenant

  11/07/2013

Au risque de radoter (mes excuses, c’est l’âge), on peut dire que Hedges fait (enfin !) la même analyse que Robespierre, lequel n’avait – of course - pas lu Melville, mais sérieusement potassé le texte fondateur s’il en fut qu’est la Constitution US de 1787.

C’est pour empêcher les Girondins de l’infliger à la République nouveau-née, qu’il a pondu ses « droits et devoirs » d’avril 1793, devenus ensuite, après bien des tripotages montagnards, le texte fondateur de la Première République. Pas le Pérou, certes, mais moindre mal, et même pas mal du tout.

Si l’Incorruptible a pu prédire (il l’a fait) ce que deviendraient forcément les USA affublés d’une Constitution qui éblouissait alors toutes les nations (au moins d’Europe), on ne peut que ruminer mélancoliquement sur les dévoiements de l’histoire, les occasions perdues, deux siècles d’énergie gaspillée, l’aveuglement élevé au rang des beaux–arts, etc.

Ce n’est pas moins désolant de voir que la très grande supériorité de notre texte fondateur à nous ne nous empêche nullement de nous retrouver comme tout le mondi, à bord du Pequod (et aux soutes ou aux cuisines, pas à la barre!).
Un “Decline of the West” organiquement inévitable ? Spengler avait-il raison ? ou serait-ce que nous sommes encore bien trop infantiles pour réussir à sortir des ornières de la répétition sempiternelle ?

Cela dit, le texte de Hedges, indépendamment de son désespoir, est superbe et inspiré. Il mériterait d’être (bien) traduit in extenso.