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Article : La narrative concerne désormais le divin

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À propos de l'interview de Yves Dupont

jc

  19/08/2025

PhG : "C’est ensuite que la métaphysique de l’Histoire nous interrogera pour nous enjoindre l’ordre de participer à une construction entièrement nouvelle qu’illustre toute une littérature à son image encore imprécise, dont « L’empreinte de Dieu dans le monde quantique », du Docteur en physique théorique Yves Dupont, est le plus récent exemple."

Position de Yves Dupont pour moi dans le droit fil de celle défendue jadis par René Thom, et précisée dans l'extrait de la page 216 de Esquisse d'une sémiophysique (1988) maintes fois cité par moi sur ce forum :

"L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi (απλως). Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal  α (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur. Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer."

"Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée : "Premier selon l'être, dernier selon la génération"."

| On remarque que Thom reste en 1988 dans la ligne de "Stabilité Structurelle et Morphogénèse" (1968)  : "il m'est difficile de voir pourquoi un être pleinement différencié ne pourrait être immortel." ]

Pour moi c'est lors de sa conférence à Figueras (1985) que Thom s'exprime le mieux -au lapsus près- sur le sujet (conférence prononcée en français alors que les langues officielles étaient l'anglais et l'espagnol et que le thème général était "Processus au hasard" et le titre de Thom était "Déterminisme et innovations") :

https://www.youtube.com/watch?v=BXxKQVQFnRo

Thom termine "Esquisse d'une Sémiophysique" par :

"Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde."

La métaphysique (qualifiée par Thom de minimale) est pour moi un excellent candidat pour être le tronc commun "universel" (καθολικός...)  qui relie toute religion digne de ce nom.
 

L' interview en question

jc

  20/08/2025

https://www.youtube.com/watch?v=oyqeAbVrS_I