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Article : La “Mort Noire”

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Aux temps des calamités

Olivier le verseau

  25/04/2020

Cette “ peur de glisser dans un Abîme sans espoir” n’est que la conséquence de la disparition de la foi en une puissance supérieure, en dieu si l’on préfère.

Et si la nature reprend ses droits, c’est que l’homme s’est laissé aller à son hybris et n’a pas respecté ses devoirs.

Aux temps des Cathédrales... oui on y revient toujours à ce Temps hors du temps.

Et la peste noire comme la grippe du Kansas (dite espagnole, mais bien originaire des États-Unis d'Amérique) sont comme des signes de notre destin.

La noire pour la fin de ce beau Moyen-âge, et la grippe de 1918 comme l’apothéose de la grande guerre dans l’esprit macabre. (“une “Danse Macabre” pour les désespérés, …")

Bon nous sommes encore loin des 50 à 100 millions de morts de la grippe de 18/19 puisqu’à ce jour J de 2020 nous sommes à 200 000 morts de par le monde (au doigt mouillé).

Mais en ce bon temps des fusées Musk et autres gadgets transhumanistes, ce nombre à l’époque des nombres et “du règne de la quantité”, peut paraître hors norme…

En évoquant notre belle époque, entre deux commentaires politico-économiques, ma fille âgée de 16 ans me demandait ce soir si elle allait vivre longtemps dans un tel monde et me disait qu’elle aimerait revenir à un monde plus sain et vrai (je résume). Comme on dit parfois, “allez on ferme”... avant de pleurer…

 Bon, on n’a pas pleuré et nous sommes allés dîner… (fin de la parenthèse familiale).

Et “si nous tombions tous”, la symbolique de la chute de l’ange, avec l’orgueil (ou hybris) en toile de fonds …

Oui, moi aussi, “je dois l’admettre : je ne sais pas ce qui se passe. Je sais que c'est un moment crucial de choix pour l’humanité... “

Les quatre cavaliers de l'eschatologie

jc

  26/04/2020

Selon moi toujours cette confusion entre eschatologie (fin d'un monde) et apocalypse (dévoilement d'un nouveau monde). À mes yeux néophytes -j'ai vaguement entendu parler de ça dans ma jeunesse, sans y prêter attention- il s'agit ici d'une allégorie de fin de monde -la paix par la mort-, de signes des temps au sens de Guénon, et non d'une allégorie de dévoilement d'un nouveau monde.

A. Crooke: "Depuis les Lumières, l'Occident s’est habitué à penser qu’il contrôle à la fois la nature et notre environnement."

L'Occident a fait fausse route avec sa prétendue rationalité (les principes logiques aristotéliciens et le scientisme post-galiléen). PhG a consacré un long article de son glossaire à cette question¹. La rationalité n'étant guère autre chose qu'une déontologie dans l'usage de l'imaginaire -selon la jolie expression de Thom- il nous appartient dorénavant de rejeter cette vérité "aristotélicienne" qui
n'est guère plus qu'une rhétorique et cette réalité "objective" post-galiléenne qui n'est guère mieux que du scientisme. Il nous faut revenir aux sources premières de l'intelligibilité, ce que tente de faire Thom avec sa théorie des catastrophes, théorie de l'analogie qui permet des audaces de pensée -pour reprendre la jolie expression de PhG¹- bien supérieures à celles de Eudoxe et Aristote.

A. Crooke: "Et maintenant, de manière inattendue, la complexité de la nature nous frappe en pleine face."

Thom: "Pourquoi, au début de la pensée philosophique, les Présocratiques, d'Héraclite à Platon, nous ont-ils laissé tant de vues d'une si grandiose profondeur? Il est tentant de penser qu'à cette époque l'esprit était encore en contact quasi-direct avec la réalité, les structures verbales et grammaticales ne s'étaient pas interposées comme un écran déformant entre la pensée et le monde. Avec l'arrivée des Sophistes, de la Géométrie euclidienne, de la Logique aristotélicienne, la pensée intuitive a fait place à la pensée instrumentale, la vision directe à la technique de la preuve." (MMM, Topologie et signification, note finale)

Bernard Giraudeau: "Il y a peu, une équipe de recherche plus hardie a voulu en savoir plus sur la pharmacopée amazonienne. Ils ont demandé aux shamans comment ils pouvaient reconnaître la bonne plante sans l'expérimenter sur les hommes et faire quelques dégâts. Les shamans ont répondu: on n'a pas besoin de tuer des animaux ou des gens pour savoir si une herbe ou une racine est efficace. Alors comment faites-vous? Nous nous asseyons devant la plante choisie, en silence, le temps nécessaire, et elle nous parle. Les chercheurs sont repartis marris." (Cher amour, p.40)


¹: https://www.dedefensa.org/forum/glossairedde-crisis-la-crise-de-la-raison-humaine-1




 

Les temps fous

Ivan-Ivan Chasseneuil

  26/04/2020

Vous vous étonnez que personne ne réagisse. C'est que réagir ne sert à rien, l'indignation ne sert à rien, c'est du spectacle. Ces élites ont dépassé la zone rouge de la bêtise depuis déjà un an ou deux… on ne peut qu'admirer leurs nouvelles innovations dans l'indécence. Pour avoir un quelconque effet, il faudrait construire une action - c'est tout autre chose, et autrement plus difficile.

En effet, on ne peut qu'être effaré devant la sortie… mais il faut bien JUSTIFIER le confinement, non ?

La grippe espagnole, c'est 3 vagues qui ont fauché le monde chacune en 4 mois, la seconde faisant à elle seule 90% des morts. Donc, un minimum de 19 millions de morts en 4 mois.  Pas pour rien qu'on l'appelle la plus grande et la plus rapide tueuse de l'histoire (même la peste n'a pas tué aussi vite, bien qu'elle ait tué plus).

Si c'était la peste noire, il n'y aurait pas besoin de décréter un confinement : la population se terrerait toute seule chez elle et il y aurait besoin de réquisitionner pour pouvoir faire fonctionner un minimum le pays. Les gens savent très bien que l'actuel épisode n'est pas très dangereux : peu de morts, et beaucoup de ceux qui partent partent plus vite, c'est tout. Pour les tenir, on tente de leur faire peur. Et puis, c'est glorieux, pour un gestionnaire, d'avoir affaire à la peste noire, non ? Ca fait joli sur un CV.

Parfois je crois vivre la fameuse année folle de Sebatian Haffner dans son Histoire d'un Allemand : on croirait lire le déroulé de ce que nous vivons aujourd'hui. L'effondrement de la rationalité, des limites et de la morale de cette année-là a débouché quelques années après sur la seconde guerre mondiale.