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Article : La crise climatique en avant toute

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Les Métamorphoses.

Lambrechts Francis

  30/06/2007

Les nuages, brûlés, se muent en fumée. Les points les plus élevés de la terre sont la proie des flammes ;

elle se fend, se crevasse et se dessèche, privée de sève. Les pâturages blanchissent, l’arbre avec ses feuilles est en feu et la moisson séchée s’offre comme matière à sa propre perte. Il y a pire. De grandes cités avec leurs remparts périssent, des incendies transforment en cendres des territoires entiers et leurs populations. Des forêts avec les montagnes se consument :

ainsi l’Athos et le Taurus de Cilicie, et le Tmolus, et l’Oeta, l’Ida, doté auparavant d’innombrables sources, maintenant aride l’Hélicon des Vierges, et l’Hémus que ne possédait pas encore Oeagre.

L’Etna voit redoubler ses feux ; un brasier immense atteint le Parnasse aux deux sommets, et l’Éryx et le Cynthe et l’Othrys, puis enfin le Rhodope bientôt privé de ses neiges, (...) le Caucase est embrasé et aussi l’Ossa, comme le Pinde, et l’Olympe plus haut qu’eux et les Alpes aériennes et l’Apennin couvert de nuées.

Alors Phaéton voit que l’univers en toutes ses parties est en feu et il ne résiste pas à des chaleurs si excessives ; il respire l’air brûlant comme s’il sortait d’une fournaise profonde, et sent que son char est en train de chauffer à blanc ;

il ne peut supporter les cendres et le tourbillon de poussière, enveloppé de toutes parts par une fumée brûlante. Ne sachant ni où il va ni où il est, couvert d’une obscurité de poix, il se laisse emporter, au gré de ses chevaux ailés.

C’est alors, croit-on, que les peuples d’Éthiopie sont devenus noirs, quand leur sang fut attiré à la surface de leurs corps ; alors la Libye devint aride, une fois l’humidité absorbée par la chaleur ; alors les nymphes dénouèrent leurs cheveux et pleurèrent leurs sources et leurs lacs :

(...) . Les fleuves, dotés par le sort de rives espacées, ne sont pas plus sûrs ; au milieu de leurs flots, on voit fumer le Tanaïs, (...).

S’embrasèrent aussi l’Euphrate de Babylone, et l’Oronte, et le vif Thermodon, et le Gange, et le Phase, et l’Hister.

L’Alphée est bouillonnant, les rives du Sperchios sont en feu ; et l’or que charrie le lit du Tage coule, liquéfié par le feu. Les oiseaux qui célébraient dans leurs chants les rives de Méonie, les oiseaux du Caÿstre, ont brûlé au milieu de ce fleuve. Le Nil, épouvanté, a fui à l’extrémité du monde, et a caché sa source, restée inconnue jusqu’à nos jours ; restent vides sept bouches ensablées, et sept vallées sans eau.

Le même sort met à sec, au pays de l’Ismarus, l’Hèbre et le Strymon, et, du côté de l’Hespérie, le Rhin, et le Rhône, et le Pô, et celui à qui fut promis l’empire du monde, le Tibre.

Le sol tout entier s’entrouvre, et la lumière pénètre dans le Tartare par les crevasses, effrayant le roi des enfers et son épouse ; la mer se retire et une plaine de sable aride remplace ce qui naguère était l’océan ; des monts jadis recouverts par la haute mer se dressent et augmentent le nombre des Cyclades éparses.

Les poissons cherchent les fonds et les dauphins ondoyants n’osent plus se soulever sur les flots dans les airs pour eux familiers. Des cadavres de phoques, ventre en l’air, flottent sans vie à la surface des eaux. On raconte aussi que Nérée même et Doris et ses filles se sont cachés dans leurs grottes déjà tièdes.

Par trois fois Neptune menaçant avait osé sortir de l’eau ses bras et son visage ; trois fois il ne put supporter l’air embrasé.
La terre demande grâce

Toutefois la Terre nourricière était entourée par l’océan, se trouvant entre les eaux de la mer et les sources partout taries, qui s’étaient enfouies dans les obscures entrailles maternelles ; desséchée, elle souleva jusqu’au cou son visage oppressé, posa la main sur son front et, dans un grand tremblement ébranlant tout, elle s’affaissa légèrement, et se retrouva plus bas qu’à l’ordinaire, puis, de sa voix sainte, se mit à parler ainsi :

« Si c’est ta volonté, si je l’ai mérité, pourquoi laisser ta foudre au repos, ô dieu des dieux ? Puisque je vais périr par les forces du feu, laisse-moi périr par ta foudre et, causant toi-même ma perte, allège-la. C’est à peine si je peux dénouer ma gorge pour parler ; »

(la fumée lui avait fermé la bouche ) ,

« vois mes cheveux calcinés, et ces cendres brûlantes sur mes yeux et sur mon visage ! Est-ce cela ma récompense, est-ce là l’honneur que tu me rends pour ma fertilité et mes services, moi qui subis les blessures du soc crochu et des herses, qui suis à l’épreuve toute l’année, moi qui assure aux troupeaux feuillages et suave nourriture et aux humains récoltes, moi qui vous procure aussi de l’encens ?

Admettons que j’aie mérité ma ruine ; mais qu’ont mérité les ondes, et qu’a mérité ton frère ? Pourquoi les mers, que lui confia le sort, se réduisent-elles et s’éloignent-elles davantage de l’éther ? Et si tu n’as cure de nous faire une faveur, à ton frère et à moi, prends du moins ton ciel en pitié ; regarde de l’un et l’autre côté : les pôles fument tous les deux ; si le feu les atteint, vos palais s’écrouleront. Vois Atlas qui souffre lui aussi et soutient à peine sur ses épaules l’axe incandescent du monde.

Si les mers, si les terres viennent à périr, si le palais céleste disparaît, nous nous retrouvons mêlés dans l’antique chaos. Arrache au feu ce qui reste encore debout, et pense à l’ensemble de l’univers ! »

La Terre avait fini son discours : elle ne put en effet supporter plus longtemps la fumée ni parler davantage ; rentrant sa face en elle, elle se retira dans des antres tout proches du domaine des Mânes.

Source : Les Métamorphoses.
Ovide nous conte le mythe de Phaéton, dont l’inexpérience à maitriser la course du soleil dans les cieux provoque une abominable catastrophe climatique.
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=467

Joëlle Penochet

  08/09/2007

Pour complément d’information sur les solutions proposées pour remédie au changement climatique :

LA PLANETE TERRE BIENTOT CLIMATISEE ?
http://www.univers-nature.com/dossiers/solutions-rechauffement-climatique/rechauffement-climatique.html
ou, en pdf :
http://www.notre-planete.info/geographie/articles/1184399177.pdf

OU UN RESUME : “LA GEOINGENIERIE COMME REMEDE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ?
http://www.infosdelaplanete.org/2378/la-geoingenierie-comme-remede-au-rechauffement-climatique.html

Et cette video (particulièrement la conclusion qui va dans le sens des articles) :

http://video.google.fr/videoplay?docid=286000425078890061&q=5+ways+to+change+the+world&total=311&start=0&num=10&so=0&type=search&plindex=0