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Article : La crise a tué le diktat

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En complément

Dominique Larchey-Wendling

  20/09/2008

La fureur des élites françaises qui ont été “contraintes” à croire au modèle anglo-saxon :

http://iht.com/bin/printfriendly.php?id=16315578

Extrait :

Elie Cohen, director of research at the Center for Political Research at the Paris Institute of Political Studies and a member of the government’s Council of Economic Advisers, was more blunt.

“There’s certainly an idea that the American financial system has gone crazy,” he said in an interview. “This has dealt a mortal blow to the timid admiration we had of the American system. But not even the most conservative French person is capable of defending it anymore.”

Fin d'une époque

Ilker

  20/09/2008

Lecteur de forums internet sur l’économie, je vois que les gens ne prennent pas la mesure du tournant de cette semaine sur le plan économique.

En effet,  le libéralisme est basé sur le principe d’un fonctionnement sans régulation extérieure, donc étatique. Selon les principes libéraux l’économie s’autorégulerait tout seul, par des équilibrages internes.

Or, l’action de la FED et du trésor américains qui n’est autre qu’un sauvetage en règle du système financier agonisant, signifie que le principe de l’autorégulation qui éviterait les banqueroutes est fausse, ça ne s’autorégule pas.

Donc, les conséquences seront tirées, on ne peut pas continuer à faire semblant de jouer au libéralisme alors que ce système a montré qu’il n’était pas valide.

Quelles conséquences ? renforcement des régulations étatiques, contrôles de plus en plus nombreux etc, bref le système libéral sera vidé de sa substance, qu’est-ce que c’est sinon la fin d’une époque ?

Paradigme actuel : Bush, Kerviel & la StarAc

Francis Lambert

  20/09/2008

Comme ils ont bien vu le passé et prévu ce présent ils projettent notre futur :

les fondamentaux, l’analyse technique et surtout ... Christine Lagarde : “le gros risque systémique ... est derrière nous” à Sotchi, AFP le 20/09/2008

Qu’en pensent aussi Mélechon et Tapie pour le fond ?

La face cachée du dogme

Sybille

  20/09/2008

Cet article souligne parfaitement l’ironie de la situation.

Les français, et c’est tout à leur honneur auront mis du temps à accepter le dogme libéral. La dernière illustration retentissante en fut le désormais célèbre “NON” au TCE.
Depuis, la pensée unique s’est imposée, sans cesse relayée par les médias, les partis politiques, au rang desquels figure le très médiocre PS Français.

Ce retournement, il y aurait de quoi s’en réjouir, si nous, citoyen, ne devions pas en payer le prix fort.

On pourrait se tordre de rire en repensant à la dernière oeuvre d’un Delanoe, avouant haut et fort son côté libéral socialiste. Ce n’est qu’un exemple, je pourrais aussi évoquer tous ces pseudo-experts qui nous bassinent les oreilles, à longueur d’antenne, avec la vacuité de leur propos vide de sens et de bon sens.
On pourrait, sauf que tout ceci est beaucoup trop grave pour être drôle.

Je m’étonne que cet extrême inconséquence des puissants (en tout cas du peu qui sont élus), ne soit pas davantage mise en lumière et que leurs responsabilités dans les drames humains et environnementaux, actuels et à venir, puissent apparaître comme quantité négligeable.

Question:
Sommes-nous vraiment sorti de l’ère dogmatique?
Je suis loin d’en être sûre.
Je crois plutôt que nous observons à présent une autre face du dogme, qui n’est rien d’autre que le dogme lui même, se nourrissant de peur et de charogne.
Attention Danger!

Pas encore tout à fait!

Franck du Faubourg

  21/09/2008

Extrait reçu d’un blueberry (certainement surchauffé) d’un ami versé ds l’architecture réseau pour les banques et ex-trader chevronné, actuellement à Honkong :
“Merci Franck pour ces informations
Je ne crois pas que Rotschild & Co n’ai jamais eu de quelconques prejuges pour developper le biz, le tout est d’etre du bon cote de l’Ocean
A mon avis nous sommes proche de la fin du federalisme Nord americain et de ce fait, la fin, partout ou implemente dans le monde, du modele politique / social grec fonde sur l’Etat et ses administrateurs “elus” du peuple ...
....avec parallellement et de facto le retour aux monaies a types liberatoires divers “
..
Sans insister sur l’amalgame fait entre le “modèle politique grec” et l’antinomique credo anglo saxon,, (dans ces moments de rush, pardonnons certains raccourcis osés) , force est de constater qu’un quidam “le nez dans le guidon” s’interroge sur des éléments autrement plus fondamentaux que celle de la pathétique affirmation d’une Christine Lagarde, qui doit pourtant bénéficier d’une solide équipe pour prendre la mesure des événements actuels, et les mettre en forme!
L’inertie sans doute?
La Parole du Dogme est encore là...
Comme les choses vont actuellement très vite, il faut comprendre que les dernières (et scandaleuses) mesures prises par l’administration US ne régleront rien. ils ont gagnés tout au plus quelques jours. Au mieux quelques semaines..
La dislocation de ce système(financier) est inéluctable, car elle correspond à l’effondrement d’une structure construite sur des dérivées de dettes , souvent à plusieurs coefficients multiplicateurs .. (on a récemment dépassé le million de milliard de dollars tout de mème: la hauteur de l ‘édifice est à prendre en respect)
C’est CA qui commence à exploser!
Dans le “biz” tout le monde en est conscient!
C’est vraiment le moment de parler du modèle Rhénan versus le Colbertisme, de décortiquer les affirmations d’un Ron Paul, de s’interroger sur un “Nouveau Bretton Woods” à la FDR, ..et de renouer avec les fondamentaux de ce qui a été le socle de nos civilisations occidentales..

..on en est là!

PS: merci à dedefensa pour cet article sur FDR, c’est piquant et nous avons tous besoin de ça!

Le diktat cherche à exploiter la crise!!

Franck du Faubourg

  21/09/2008

"Financer la croissance". Mais quelle "croissance" ?

Ni ANDO

  21/09/2008

Henri Paulson appelle à transférer la charge du financement des créances douteuses des banques privées étasuniennes à la masse des contribuables, c’est-à-dire à une classe moyenne en voie de paupérisation accélérée. Motif: préserver le système bancaire étasunien afin qu’il puisse continuer à assumer son rôle, à savoir “financer la croissance”.

Mais ladite “croissance” dont on parle est d’abord et avant tout virtuelle puisqu’elle est constituée de l’“extraction de valeur” que permet l’empilement de bulles spéculatives les une sur les autres. C’est un système qui autovalide en permanence la création d’une richesse purement virtuelle, fondée sur rien d’autre que sur la pure croyance en l’existence de la matérialité de cette richesse. Les banques privées étasuniennes ont créé et inventé les produits subprime dans un processus de fuite en avant, afin de créer une “richesse” virtuelle alors que l’économie était devenue incapable de produire une richesse réelle. Plus prosaïquement, il s’agit bien sûr de l’accumulation pharaonique de signes monétaires, du fonctionnement de la planche à billets, les imprimeries du Trésor fonctionnant à plein régime vingt quatre heures sur vingt quatre (le statut très particulier du dollar permettant cette forme d’escroquerie à l’échelon planétaire). Accumulation ayant perdu depuis longtemps tout lien logique ou de cause à effet avec la création d’une supposée richesse dans le monde réel.

Croire que faire payer aux citoyens étasuniens la politique des crédits subprime, très volontairement et très sciemment mise en place par les banque privées étasuniennes, va résorber la crise actuelle est aussi une illusion: cette crise n’est jamais que la manifestation du facteur explosif d’une couche supplémentaire (les subprimes) empilée sur des couches plus profondes et qui sont elles-mêmes des facteurs de crise (endettement insupportable de l’Etat et des ménages, politique industrielle en déréliction, effondrement de la base industrielle de ce pays, dépendance aux capitaux extérieurs, effondrement du niveau éducatif et moral, bulle du dollar, etc..).

Même si cette crise est d’abord et avant tout celle du système étasunien, la profondeur, la durée et l’ampleur de cet effondrement seront très inégales selon les zones mais tous seront touchés. La crise actuelle ne fait que détruire une immense richesse virtuelle et phantasmatique créée depuis au moins le milieu des années 90 (si ce n’est depuis la fin des accord de Bretton Woods). Concrètement, cela signifie une baisse spectaculaire de la valeur des actifs et un appauvrissement général. Destruction de “richesse” et écoulement de l’eau ont un point commun: il est très difficile de les contenir. Par de multiples canaux cette destruction des actifs est en cours. Elle est silencieuse et n’apparaît au grand jour et au vu de tous qu’à l’occasion, justement, de crises dont celle de la semaine passée. La crise actuelle n’est plus résorbable et rien désormais ne pourra plus prévenir son issue normale: le retour au réel.   

Le désordre Washigtonien se réveille

Les Raisins De la folie

  22/09/2008

Après l’atonie de la semaine dernière, chacun à Washington commence à trouver fort de café qu’on ne leur demande pas leur avis sur ces factures un peu trop salé des différents plan de secours de la finance mondiale . Le désordre est prêt à revenir:

http://www.ft.com/cms/s/0/9c89aa3e-8807-11dd-b114-0000779fd18c.html

Tensions mount over bail-out

By Krishna Guha, Harvey Morris, Andrew Ward and Daniel Dombey in Washington and George Parker in Manchester

Published: September 21 2008 19:13 | Last updated: September 22 2008 03:47

A high stakes game of political poker was under way in Washington on Sunday as Congress prepared to vote this week on a plan to create a $700bn fund to buy toxic assets from banks and thereby ease the credit squeeze.

Democratic legislators pressed for a housing component to be added to the bill and demanded assurances that President George W. Bush would not veto a subsequent second stimulus bill.

The Bush administration was trying to hold out for a “clean” bill that dealt only with the financial rescue, while Republicans in Congress said they would fight a hasty compromise that included many add-ons.

At 5pm Nancy Pelosi, the speaker of the House of Representatives, issued a statement that said: “Congress will respond to the financial markets crisis by taking action this week in a bipartisan manner.” But it added “we will not simply hand over a $700bn blank cheque to Wall Street.” Democrats would insist on “independent oversight, protections for homeowners and constraints on excessive executive compensation.”

Some Republicans also favour restrictions on executive pay for banks taking part in the scheme. The Treasury fears this could undermine banks’ willingness to take part.

The political negotiations came as Hank Paulson, US Treasury secretary, called on other nations to follow the US lead in tackling the problems in the global financial system. During a tour of US television networks, Mr Paulson said: “I will be pressing my colleagues around the world to design similar programmes for their banks.” The US is not asking other governments to join its proposed fund.

The Treasury secretary said the US scheme should be open to all banks with “significant operations” in the US – including foreign-owned banks, even though this is likely to be politically controversial. “The American people don’t care who owns the financial institution. If the financial institution in this country has problems it has the same impact whether it is US or foreign-owned,” he added.

A senior US official told the Financial Times the banks could be paid partly in cash and partly with a capital note giving them some exposure to future losses and possibly gains on the assets.

Some industry groups are lobbying for a clause that would allow banks selling assets to the fund to account for any losses realised over a number of years.

The passage of the legislation is seen as essential to avoid a renewed tailspin in world financial markets.

“I don’t like the fact that we have to do this. I hate the fact that we have to do this,” Mr Paulson said on Sunday. “But it is better than the alternative.”

Top legislators and administration officials stressed their shared determination to get the legislation passed. But behind the bipartisan statements there was anger in both camps at what each saw as efforts by the other to use financial danger to bounce them into policy decisions.

The White House warned the Democrats against overplaying their hand. “This is not the time to be testing what are very unsettled and fragile markets,” said Tony Fratto, White House spokesman.

“It’s important that everyone understands the seriousness of the situation we’re in and that we send a very strong signal to the market that this plan will go forward and go forward quickly.”

Meanwhile, the global crackdown on short-selling continued, with the Securities and Exchange Commission requiring large asset managers to disclose short sales starting on Monday, while Australian regulators extended their ban on naked short-selling to cover all short-selling.

In what amounted to a vote of confidence for the US treasury secretary, Barack Obama, the Democratic presidential nominee, said he would ask Mr Paulson to play a role in any transition towards a Democratic administration.

“I would certainly want to make sure that Paulson was involved in the transition,” Mr Obama told CNBC television, in comments that highlighted his own efforts to project an image of continuity and stability in dealing with the financial turmoil. “That doesn’t necessarily mean that he’d end up being the Secretary of the Treasury, but I think it’s important for us to make sure that those who are currently in charge when it comes to the financial crisis and defence and intelligence… are deeply involved in the transition process.”

John McCain, the Republican nominee, sounded a similar bipartisan note, suggesting that he would appoint Andrew Cuomo - a Democrat- as head of the Securities and Exchange Commission. Last week, Mr McCain said he would dismiss the SEC’s current Chairman, Christopher Cox, a former Republican Congressman.

”I’ve admired Andrew Cuomo,” Mr McCain told CBS televison’s ”Sixty Minutes” programme. ”I think he is somebody who could restore some credibility, lend some bipartisanship to this effort.”

Mr Obama told the programme he considered the US to be in recession and that Mr Paulson and Ben Bernanke, the Chairman of the Federal Reserve, had no alternative but to put together the bailout.

”There’s no doubt that we’re going to see, when the numbers come out, that we are officially in recession,” he said. ”I think by the time Secretary Paulson and Federal Reserve Chairman Bernanke were looking at these problems, they had no good options left.”

Copyright The Financial Times Limited 2008