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Article : Du Sud au Nord, la crise bascule

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L'incapacité, l'imprévoyance, l'irresponsabilité sans cesse renouvelées renforcent les Nations

Francis Lambert

  25/08/2008

... “Il n’y avait qu’un seul endroit, en limite nord, où les villageois leur avaient dit : n’allez pas au-delà de cette limite parce que sinon on aura des problèmes”, a-t-il indiqué.

... A l’approche du col, les paras ont débarqués des VAB qui leur assuraient un minimim de protection.

Embuscade: “Un minimum d’incompétence de la part de la victime désignée…”
... Un défilé, cela se voit rien qu’en lisant la carte et avant de s’engager il suffit de regarder. Toutes les embuscades sont au départ imputables à une faute de la “victime”.

... Selon nos informations, le bataillon français (Batfra) n’a pas demandé de reconnaissance aérienne avant d’engager la colonne dans la vallée d’Uzbin, au nord du 35ème parallèle. Il s’agissait pourtant d’un secteur dans lequel les militaires français ne s’étaient pas encore aventurés, depuis leur arrivée à Surobi début août. Contrairement à la plaine de Shamali, au nord-ouest de Kaboul, que les Français parcourent depuis des années, cette région est considérée comme dangereuse. ...

... Des moyens aériens, drones ou hélicoptères, auraient pu précéder la colonne et reconnaitre les lieux. La France n’a pas de drones en Afghanistan, et elle ne possède que deux très précieux hélicoptères Caracal, qui ont utilisés plus tard pour l’évacuation sanitaire

... si neuf morts et dix-huit blessés dans une embuscade (hors accident du VAB) justifient que le dirigeant d’un Etat membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies se précipite, toute affaire cessante, en Afghanistan pour remonter le moral des troupes, quelles leçons vont en tirer nos ennemis sur le terrain ? S’ils sont rationnels, les talibans ont compris depuis hier que les Français représentaient une cible de choix, eu égard à la résonnance politique et médiatique que leur mort suscite. Nous n’avons pas souvenir que le Premier ministre britannique - un pays qui sait ce que le mot résilience veut dire - se soit rendu tout exprès en Afghanistan, alors que 116 soldats y ont déjà trouvé la mort.

(extraits de http://secretdefense.blogs.liberation.fr/ rassurons nous, comme les budgets de la Nation depuis longtemps : les leçons ont été tirées ...)

Incommunication

Ni ANDO

  25/08/2008

Au terme d’un processus de maturation des esprits qui a vu la mentalité collective russe passer par plusieurs étapes: passivité et abattement suite à l’effondrement de 1991, extrême ouverture politique à l’ouest voire même une forme de confiance un peu naïve dans les vertus de l’“occident”, méfiance puis désillusion, hostilité latente et désormais affirmation sans complexe des intérêts légitimes du monde russe, on voit émerger une forme de détermination qui, dans le cas russe, est quelque chose à ne surtout pas sous-estimer. A un journaliste qui lui demandait si la Fédération de Russie pouvait ébranler la “domination anglo-saxonne”, Natalia Narochnitskaya, vice-présidente de la Commission des Affaires étrangère de la Douma, déclarait en juin 2006 “Pour reprendre la célèbre formule du Prince Alexandre Gortchakov, « La Russie se recueille ». Nous modernisons notre société. Nous relevons notre économie. Nous nous préparons”.

Cette détermination déborde largement le cercle politique de la direction du pays. A tort ou à raison, la Russie se considère désormais menacée dans sa sécurité. Outre les sites balistiques prévus en Pologne il est question depuis début 2008 de bases étasuniennes en Géorgie et de stations radars en Ukraine. Dans l’attachement des Russes à la Russie il y a une forme de mysticisme assez difficile à appréhender par un Etasunien. C’est cet attachement qui, malgré le communisme, a soudé le peuple russe entre 1941 et 1945 dans sa guerre et sa victoire contre le nazisme. La Russie a beaucoup de faiblesses et de problèmes, en particulier dans le domaine militaire, et en théorie, en cas de confrontation conventionnelle avec les Etats-Unis elle aurait probablement le dessous (il faut cependant rappeler qu’à la suite de l’attaque de la Yougoslavie par l’OTAN en 1999 la Russie a révisé sa doctrine d’emploi de l’arme nucléaire: l’armée russe est désormais autorisée à l’utiliser à des fins tactiques sur un champ de bataille conventionnel). Ce facteur détermination qui peut aller jusqu’au sacrifice (là aussi une notion qui a une réalité dans la psyché russe) peut complètement renverser le rapport de force. 

Il existe un vrai risque de rupture de communication entre Russes et Etasuniens puisqu’à une intransigeance jamais déclarée mais bien mise en œuvre de la part de Washington depuis 1991 lorsqu’il s’agit de mépriser les intérêts russes, les Russes opposent de plus en plus ouvertement leur propre et toute nouvelle posture d’intransigeance. Ils ne font plus aucun crédit aux déclarations de partenariat et de bonne volonté émanant de Washington.

Une responsable du groupe Russie unie Tatiana Iakovleva déclare ce jour 25 août: “Dans une situation où (le président géorgien) Saakachvili a pour but de faire de la Géorgie un 51e Etat américain, les Républiques qui ne souhaitent pas devenir des colonies américaines (...) ont besoin d’aide de notre part”, a-t-elle informé.

Silence assourdissant autour de l'ONU

Frédéric GUILLIEN

  25/08/2008

N’y-a-t-il donc personne pour relever tout ce que l’absence de l’ONU dans la Presse et dans les discours des politiques a d’inquiétant ?

Point de vue russe sur les méfaits du virtualisme

Ni ANDO

  25/08/2008

MOSCOU, 25 août - RIA Novosti. Le ton et le contenu de la déclaration finale du sommet extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN et la création du Conseil spécial Géorgie-OTAN montrent que l’Alliance s’inspire toujours de la réalité virtuelle qui s’était formée dans la tête des hommes politiques occidentaux au cours des années 90, lit-on lundi dans l’hebdomadaire Expert.

L’Occident s’y retrouve très mal dans les motifs de la politique étrangère russe: toutes sortes de phobies prédominent sur l’analyse lucide. D’abord, l’Occident attribue des intentions sinistres à la Russie. Ensuite, il lutte contre elles. Puisque les résultats de cette lutte ont des conséquences tout à fait différentes des attentes, cela devient un prétexte pour soupçonner la Russie d’avoir des intentions encore plus sinistres.

Ainsi, un motif tout à fait irrationnel est attribué à la Russie: une haine pathologique et inexplicable de la liberté. En même temps, l’Occident traite par le mépris tous les arguments rationnels de la Russie, car il est gênant de s’y opposer, surtout publiquement. Est-ce que George W. Bush peut dire: ces dernières années, nous avons intensivement militarisé la Géorgie, par conséquent, une fois renforcée, elle a attaqué l’Ossétie du Sud où elle a procédé à un nettoyage ethnique? Pour l’auditoire occidental, il est bien plus habituel d’entendre ceci: la Russie autoritaire de Poutine détruit la démocratie abhorrée en Géorgie, petit pays voisin, à bas les ennemis de la liberté!

Puisque les médias occidentaux présentent la Russie en utilisant des explications irrationnelles, les actions russes sont, pour l’opinion publique occidentale, inattendues et incompréhensibles. Ces deux dernières années, Moscou avait successivement prévenu l’OTAN et les Etats-Unis qu’ils ne pourraient pas ignorer les intérêts de la Russie dans le domaine de la sécurité et qu’ils devraient payer le véritable prix de leur progression dans cette voie. Discours de Munich de Vladimir Poutine, moratoire sur l’application du Traité FCE, reprise des patrouilles de l’aviation stratégique: tout cela indiquait que l’Occident s’était dangereusement rapproché de la “ligne rouge”. Ces mesures ont suscité la réaction suivante: ou bien le Kremlin brandit les armes, ou bien tout cela est destiné à l’usage interne à l’approche des élections. La discussion sur l’avenir du FCE adapté a été, de fait, refusée par les partenaires occidentaux. Le résultat n’a pas tardé: l’emploi “inattendu” et “disproportionné” de la force contre la Géorgie. Mais est-ce que l’opinion publique occidentale ne s’est-elle pas aveuglée elle-même par des raisonnements superficiels sur la politique russe?

L’Occident n’est pas prêt à étendre les garanties de sécurité des alliés à la Russie. Par conséquent, il devra se résigner au fait que les intérêts de la Russie dans ce domaine peuvent différer substantiellement de ceux des Etats-Unis et de l’OTAN, et tenir compte de ces intérêts.

http://fr.rian.ru/world/20080825/116261882.html

BHL dans Liberation

Dedef

  26/08/2008

“Cette fois, il semble que l’article standard de Bernard-Henri Levy et l’alignement aux consignes coutumier de la presse officielle ne suffiront pas.”

Ci dessous les 2 chef d’oeuvres de BHL et du fils Glucksmann

SOS Géorgie ? SOS Europe !  André Glucksmann, hilosophe, et Bernard-Henri Lévy, philosophe, directeur de la Règle du jeu, membre du conseil de surveillance de Libération.
QUOTIDIEN : jeudi 14 août 2008

http://www.liberation.fr/rebonds/345021.FR.php

Leçons géorgiennes   Raphaël Glucksmann documentariste. 
QUOTIDIEN : lundi 25 août 2008  

http://www.liberation.fr/rebonds/347320.FR.php

Le premier esr vraiment à lire ;  et les commentaires des lecteurs sont incendiaires.
sauf vers la fin: ils ont du les rédiger eux mêmes!

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N’allez pas croire à une affaire simplement locale : il s’agit probablement du tournant le plus décisif de l’histoire européenne depuis la chute du mur de Berlin. Ecoutez Moscou donner de la voix : «génocide !» accuse Poutine, qui n’a pas daigné prononcer le mot lors du 50e anniversaire d’Auschwitz ; «Munich !» évoque le tendre Medvedev, insinuant que la Géorgie, avec ses 4,5 millions d’habitants, est la réincarnation du IIIe Reich. Nous nous garderons de sous-estimer les capacités mentales de ces dirigeants. Aussi devinons-nous qu’en feignant l’indignation, ils manifestent leur volonté de frapper un grand coup. Visiblement, les spin doctors du Kremlin ont révisé les classiques de la propagande totalitaire : plus mon mensonge est gros, mieux je cogne.
  Qui a tiré, cette semaine, le premier ? La question est obsolète. Les Géorgiens se sont retirés d’Ossétie du Sud, territoire que la loi internationale place, rappelons-le tout de même, sous leur juridiction. Ils se sont retirés des villes avoisinantes. Convient-il qu’ils se retirent aussi de leur capitale ? La vérité est que l’intervention de l’armée russe hors de ses frontières, contre un pays indépendant membre de l’ONU, est une première depuis l’invasion de l’Afghanistan. En 1989, Gorbatchev avait refusé d’envoyer les tanks soviétiques contre la Pologne de Solidarnosc. Eltsine s’est bien gardé, cinq ans plus tard, de permettre aux divisions russes d’entrer en Yougoslavie pour soutenir Milosevic. Poutine lui-même n’a pas pris le risque de faire donner ses troupes contre la «révolution des Roses» (Géorgie, 2002) puis la «révolution orange» (Ukraine 2004). Aujourd’hui, tout bascule. Et c’est un monde nouveau, avec de nouvelles règles, qui risque d’apparaître sous nos yeux.

Qu’attendent l’Union européenne et les Etats-Unis pour bloquer l’invasion de la Géorgie, leur amie ? Verra-t-on Mikhaïl Saakachvili, leader pro-occidental, démocratiquement élu, viré, exilé, remplacé par un fantoche, ou pendre au bout d’une corde ? L’ordre va-t-il régner à Tbilissi comme il a régné à Budapest en 1956 et à Prague en 1968 ? A ces questions simple, une réponse, une seule, s’impose. Il faut sauver, ici, une démocratie menacée de mort. Car il n’en va pas seulement de la Géorgie. Il en va aussi de l’Ukraine, de l’Azerbaïdjan, de l’Asie centrale, de l’Europe de l’Est, donc de l’Europe. Si nous laissons les tanks et les bombardiers casser la Géorgie, nous signifions à tous les voisins proches et moins proches de la Grande Russie que nous ne les défendrons jamais, que nos promesses sont des chiffons de papier, nos bons sentiments du vent et qu’ils n’ont rien à attendre de nous.

Il reste peu de temps. Commençons donc par énoncer qui est l’agresseur : la Russie de Poutine et de Medvedev, ce «libéral» fameux et inconnu censé pondérer le nationalisme du premier. Rompons, ensuite, avec le régime de la tergiversation et des vessies prises pour lanternes : les 200 000 tués de Tchétchénie, des «terroristes» ; le sort du Caucase Nord, une «affaire intérieure» ; Anna Politkovskaïa, une suicidaire ; Litvinenko, un ovni… Et admettons enfin que l’autocratie poutinienne, née par la grâce des attentats obscurs qui ensanglantèrent Moscou en 1999, n’est pas un partenaire fiable, encore moins une puissance amie. De quel droit cette Russie là, agressive et de mauvaise foi, est-elle encore membre du G8 ? Pourquoi siège-t-elle au Conseil de l’Europe, institution vouée à défendre les valeurs de notre continent ? A quoi bon maintenir les lourds investissements, notamment allemands, du gazoduc sous la Baltique pour le seul avantage - russe - de court-circuiter les tuyaux qui passent par l’Ukraine et la Pologne ? Si le Kremlin persiste dans son agression caucasienne, ne convient-il pas que l’UE reconsidère l’ensemble de ses relations avec son grand voisin ? Il a autant besoin de vendre son pétrole que nous de l’acheter. Il n’est pas toujours impossible de faire chanter un maître chanteur. L’Europe, si elle trouve l’audace et la lucidité de relever le défi, est forte. Sinon, elle est morte.

Les deux signataires de cet article adjuraient publiquement, dans une lettre datée du 29 mars, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy de ne pas bloquer le rapprochement de la Géorgie et de l’Ukraine avec l’Otan. Une décision positive, écrivions-nous, «sanctuariserait les deux territoires géorgien et ukrainien. Le gaz continuerait d’arriver. Et la logique de guerre, qui effraie tant nos Norpois, s’enrayerait aussitôt. A l’inverse, nous sommes convaincus que c’est notre refus qui enverrait un signal désastreux aux nouveaux tsars de la Russie nationale capitaliste. Il leur montrerait que nous sommes faibles et veules, que la Géorgie et l’Ukraine sont des terres à conquérir et que nous les immolons de bon cœur sur l’autel de leurs ambitions impériales revenues. Ne pas intégrer ou, plus exactement, ne pas envisager d’intégrer ces pays à l’espace de civilisation européen déstabiliserait la région. Bref, c’est en cédant à Vladimir Poutine, c’est en lui sacrifiant nos principes, c’est en déclarant forfait avant d’avoir rien essayé, que nous renforcerions, à Moscou, le nationalisme le plus agressif». C’était envisager le pire, sans vouloir trop y croire. Mais le pire est advenu. Pour ne pas froisser Moscou, la France et l’Allemagne ont mis leur veto à cette perspective d’intégration. Poutine a si bien reçu le message qu’il a déclenché son offensive en guise de remerciement.

Il est temps de changer de méthode. Les Européens ont assisté, impuissants parce que divisés, au siège de Sarajevo. Ils ont vu s’opérer, impuissants parce qu’aveugles, la mise en pièces de Grozny. La lâcheté va-t-elle nous obliger, cette fois, à contempler, passifs et poussifs, la capitulation de la démocratie à Tbilissi ? L’état-major du Kremlin n’a jamais cru en l’existence d’une «Union européenne». Il professe que, sous les belles paroles de Bruxelles, grouillent les rivalités séculaires entre souverainetés nationales, manipulables à merci et se paralysant l’une l’autre. Le test géorgien vaut preuve d’existence ou de non existence ; l’Europe telle qu’elle s’est construite contre le rideau de fer, contre les fascismes d’antan et d’aujourd’hui, contre ses propres guerres coloniales, l’Europe qui a fêté la chute du Mur et salué les révolutions de velours, se retrouve au bord du coma. 1945-2008… Verra-t-on la fin de notre brève histoire commune se sceller dans les olympiades de l’horreur au Caucase ?

174 réactions

et par exemple:  Tiens?
Tiens, les deux imbéciles débitent leurs âneries. Quelle surprise! Vendredi 15 Août 2008 - 17:44

Ralph Peters: A CZAR IS BORN

Dedef

  26/08/2008

Il semble que vous ayez raté la dernière de Ralph Peters.

A CZAR IS BORN: BAD VLAD WINS WAR, DUPES WEST & PROVES HE’S GENIUS

By RALPH PETERS   August 14, 2008—  NEW YORK POST
http://www.nypost.com/php/pfriendly/print.php?url=http://www.nypost.com/seven/08142008/postopinion/opedcolumnists/a_czar_is_born__bad_vlad_wins_war__dupes_124386.htm

THE Russians are alcohol-sodden bar barians, but now and then they vomit up a genius.

Prime Minister - and now generalissimo - Vladimir Putin is Mother Russia’s latest world-class wonder.

Let’s be honest: Putin’s the most effective leader in the world today.

That doesn’t mean he’s good news for anybody - not even for the Russians, in the long run. His ruthless ambition and gambler’s audacity may end terribly.

But, for now, give the devil his due: After a long string of successes, from his personal mastery of Russia’s government and media to his coldblooded energy brinkmanship, Putin has capped his performance with a stunning success in Georgia.

Not a single free-world leader currently in office can measure up to Czar Vladimir the Great.

Following his turnaround of Russia from bankrupt kleptocracy to flush-with-cash autocracy, he’s now openly determined to restore Moscow’s old empire.

And he’s getting away with it.

As a former intelligence officer, I’m awestruck by the genius with which Putin assessed the strategic environment on the eve of his carefully scripted invasion of Georgia.

With his old KGB skills showing (he must’ve been a formidable operative), Putin not only sized up President Bush humiliatingly well, but precisely anticipated Europe’s nonreaction - while taking a perfect-fit measure of Georgia’s mercurial president.

Putin not only knew what he was doing - he knew exactly what others would do.

This is intelligence work at the hall-of-fame level. (For our part, we had all the intelligence pieces in our hands and failed to assemble the puzzle.)

On the military side, the months of meticulous planning and extensive preparations for this invasion were covered by military exercises, disingenuous explanations - and maskirovka, the art of deception the Red Army had mastered. The Russians convinced us to see what we wanted to see.

Equally as remarkable was the Kremlin’s ability to lead the global media by the nose. (Oblivious to the irony, a BBC broadcast yesterday portrayed tiny, poorhouse Georgia as a propaganda powerhouse and Russia as an information victim - an illustration of the Russian propaganda machine’s effectiveness.) From the start, every Russian ministry was reading from the same script (try to orchestrate that in Washington). Breaking off his phony play date with Bush in Beijing, Putin rushed back to the theater of war.

Upon arrival, he publicly consoled “refugees” who had been bused out of South Ossetia days in advance. Launching the war’s Big Lie, Putin deployed dupe-the-rubes code words, such as “genocide” and “response.”

Wearing his secret-policeman’s stone-face, Putin blamed Georgia for exactly what his storm troopers were doing to the Georgians. And lazy journalists around the world served as the Kremlin’s ad agency.

Strategy and conflict hinge on character. Putin’s character is ugly, but he’s certainly got one: On the world stage, he comes across as a man among munchkins. When French President Nicolas Sarkozy flew in to Moscow to demand a cease-fire, Putin - busy with his war - couldn’t be bothered.

He fobbed Sarko off on Russia’s play-pretend president.

Sarko thought he was grandstanding as a statesman, but Putin saw him as a “useful idiot” (in Leninist parlance).

Carla Bruni’s husband got the cease-fire the twittering European Union demanded, all right. He returned to Paris holding in his hands a piece of paper that “guarantees peace in our time.” Putin’s thugs kept on killing. And they’re still killing as I write.

Putin makes promises blithely to make flies go away. But the promises are worthless.

Russia’s troops will find excuses to stay right where they are - or they’ll fake a withdrawal, leaving behind “South Ossetian volunteers” from Russian airborne units.

Want a straightforward indication of what the Russians intend? Putin’s code-name for this operation is Chistoye Polye. Literally translated, that means “clean field.” In military parlance, it means “scorched earth.”

The empire of the czars hasn’t produced such a frightening genius since Stalin.

Otanisation mondiale

Francis Lambert

  26/08/2008

Nous ne cessons de vivre les effets ravageurs d’une otanisation précipitée et peu contrôlée de toutes les zones conflictuelles qui affectent notre système international contemporain. Le traité de l’Atlantique Nord, qui avait pour vocation de contenir la menace soviétique, évolue depuis 1990 vers une identité nouvelle quelque peu ambiguë et incertaine dans ses conséquences. Peu à peu, on a vu surgir ce “global NATO” qui déborde très largement du cadre atlantique jusqu’à prétendre concerner la planète tout entière. On parle ainsi à terme de l’adhésion du Japon ou de l’Australie dans cet ensemble atlantique !

Cette globalité des fonctions déborde aussi des objectifs initiaux, assurer la sécurité de l’Europe occidentale ; elle inclut différentes fonctions de nature politique, économique, sociale… Elle se présente comme un multilatéralisme sélectif destiné même à se substituer aux Nations unies en cela qu’elle est jugée plus maniable et plus ordonnée.

Mais il reste que ses interventions dans le monde viennent apporter, même si l’objectif n’est pas recherché, une connotation nouvelle à tous les conflits auxquels elle s’intéresse : ceux-ci se trouvent recomposés, reconstruits, parfois réinventés autour d’un clivage Est-Ouest qui se trouve comme ressuscité pour la circonstance. Ce qui est grave alors, c’est que le conflit change de sens : l’intervention ne peut plus se faire au nom de la communauté internationale, mais se réalise désormais à l’initiative d’une partie de celle-ci, soigneusement rangée sous la bannière et le leadership des Etats-Unis.

C’est exactement ce que recherchent les mouvements de guérilla, qui se transforment du même coup en acteurs de résistance à la domination occidentale. D’interne, le conflit devient international ; les rivalités de clans se convertissent en actions de résistance contre l’étranger, de surcroît occidental, chrétien, et donc si facile à dénoncer. L’otanisation des conflits a réussi à faire naître un peu partout, et notamment aujourd’hui en Afghanistan, des formes de conflictualité qui renouent avec les guerres coloniales, celles-là même que le faible a intérêt à voir renaître pour donner un artifice de légitimité à des causes souvent dérisoires ou répréhensibles.

C’est exactement ce qu’il ne fallait pas faire.

Extrait de :
Bertrand Badie, prof à Science Po, la guerre en Géorgie annonce d’autres crises dans l’ex-URSS
http://www.lemonde.fr/web/chat/0,46-0@2-3214,55-1085123@51-1036786,0.html

Faits d'Actualité

René M

  26/08/2008

Extraits de votre article du 25 /08 : Sébastopol et le gout salé des ” mers chaudes “

“L’enjeu naval est important dans le cas géorgien également, avec le port de Poti aussi bien que la présence navale russe durant la crise. Il commence également à y avoir une activité navale occidentale, notamment avec l’un ou l’autre navire de l’U.S. Navy en mission humanitaire vers la Géorgie. La dimension navale dans la région donne une puissante signification stratégique à la crise.”

Un peu plus plus bas :

“C’est en effet Dick Cheney en personne qui est dépêché d’urgence à partir du 2 septembre, notamment en Ukraine et en Géorgie, pour ouvrir la porte à des solutions audacieuses à cette crise malheureuss («The White House announced today that Cheney will head abroad on Sept. 2 for stops in three former Soviet Republics - Azerbaijan, Georgia and Ukraine “

Enfuite,  Extrait d’une Brève de Solidarité et Progrès du 25 Août 2008 :

25 août 2008 (RIA Novosti) — Plus de cent missiles Tomahawk et Harpoon se trouveraient à bord des navires de guerre de l’OTAN qui viennent d’entrer dans les eaux de la mer Noire, a déclaré à RIA Novosti une source au sein des services de renseignement militaire russes.

A l’heure actuelle, un groupement de navires de l’OTAN comprenant la frégate polonaise General Kazimierz Pulaski, le destroyer américain USS McFaul, la frégate allemande Lübeck, la frégate espagnole Almirante Juan de Borbon et l’escorteur côtier américain USCGC Dallas, se trouve en mer Noire.

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Pas si humanitaire qu’on nous le dit, l semble
La dessus.
J’ai voulu rafraîchir mes connaissances géographiques en allant sur Google Maps et là surprise,  je suis tombé sur un étrange — No man’s land — une bande située au sud de la Russie, constituée de la Géorgie , l’Arménie et,  l’Azerbaïdjan. allant du Nord-ouest au sud-est Aucune ville !  Aucune route !  Un désert !
Ceci avec le curseur de zoom placé au milieu, alors que la Turquie plus bas ou la Russie plus haut sont bien bien détaillées elles.
Il m’a fallu réduire, réduire, et réduire encore le Zoom pour enfin voir un peu de routes et des villes en Géorgie ( mais si peu… plutôt un grand axe seulement).
http://maps.google.fr/maps?client=firefox-a&rls=org.mozilla:fr:official&hl=fr&tab=wl

Noter quand même que en version image satellite pas de problème mais il n’y a pas les villes et les routes indiquées sur l’image satellite !

Pas de chance quand même ! Je me suis donc rabattu sur les cartes du site de L’ONU.

Question ? Y-a-t-il un rapport entre ces faits, peut-on les rapprocher : concentration de forces navales ,voyage de Dick Cheney et google Maps muet sur les cartes du coin ? juste une coïncidence, sûrement, mais pour laquelle je n’ai pas d’explication.

A century of war

Stephane Eybert

  26/08/2008

Vous citez facilement cela:

Yet history shows that “going to war” is never an intention.

Il vous faut alors relire “A century of war” de William Engdahl. Car j’imagine qu’il est deja dans votre bibliotheque.