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Article : Douguine, Deir ez-Zor et la Troisième Guerre Mondiale

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Und die Vollkommenheit ist ohne Klage

perceceval78

  20/09/2016

Curieux parcours que celui de ce Robert Musil, éditeur dans un magazine de propagande autrichien the Tiroler Soldaten-Zeitung en 1917 qui se retrouve au ministère de la propagande en 1918 pour remonter le moral des troupes et qui dans presque le même mouvement participe à l'hebdomadaire  nationaliste "der Heimat" et à une revue pacifiste "Der Friede". Quelle est l'espace disponible dans un monde devenu fou ?


Ces légendes (qui s'éloignent de notre terre)
De l'Esprit qui fut et qui s'en revient,
Elles se tournent vers les hommes, et le temps
Si vite consummé nous apprend mainte chose.

Die Sagen, die der Erde sich entfernen,
Vom Geiste, der gewesen ist und wiederkehret,
Sie kehren zu der Menschheit sich, und vieles lernen
Wir aus der Zeit, die eilends sich verzehret.



Très belle biographie de Frédéric Joly sur Robert Musil qui m'a fait penser à cette oeuvre d'art vivante vue l'autre jour à Kiev,
des hommes en cage un bandeau sur les yeux montant et démontant des Kalachnikovs (Barroso et BHL sont ils passés devant ?)

Musil sait bien que les racines du mal sont à chercher ailleurs que dans la politique politicienne. En vérité, l'impasse est métaphysique. L'homme de 1913, l'homme éduqué, responsable, laborieux, l'homme spécialisé, bien incapable de senti-mentalité, cet homme-là est il, après tout si différent du "roi" et du bourreau" du zoo de la villa borghèse, et du fou de la via Lungara ? Ne sont ils pas tous enfermés dans une cage ?

(En août 1914) l'intelligence décide d'abdiquer, en toute conscience - et en se réclamant, qui plus est, du scepticisme ...
l'écrivain succombe à l'atmosphère du temps, à ce "tourbillon" de stupidité rogue, à ce délire identitaire.

(Lettre de Ludwig Wittgenstein) à Bertrand Russell : "L'identité est le diable en personne, et d'une incroyable importance, bien plus importante que je ne le croyais." Il faut s'y résigner: les meilleurs esprits peuvent devant ce diable, baisser les bras plus ou moins provisoirement.




Die Bilder der Vergangenheit sind nicht verlassen
Von der Natur, als wie die Tag' verblassen
Im hohen Sommer, kehrt der Herbst zur Erde nieder,
Der Geist der Schauer findet sich am Himmel wieder.




La nature garde en mémoire les images
Du passé mort, et quand pâlissent les journées
D'arrière-été, l'automne alors descend sur terre
Et l'Esprit des frissons hante à nouveau le ciel.


Les derniers poèmes de Hölderlin. Bernard Böschenstein

remarque : Holderlin et Musil sont traduits en Français par Philippe Jaccottet
traduction du titre : Et la perfection est sans action