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Article : DIALOGUES-4 : De l'individu dans l'Histoire

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S'il vous plait pas d'aléatoire

laurent basnier

  06/05/2010

Je suis très admiratif de votre pensée. Les concepts que vous créez aident vraiment à réfléchir.

Et j’apprécie quand vous dites :  ” Pour les matérialistes comme moi, il faut réfléchir au fondement biologiques des valeurs morales et à la façon dont, à certains moments, elles s’expriment sur le mode aléatoire, en déviant le cours des forces plus brutales. ” .

Mais la notion d’aléatoire que vous évoquez me reste floue - elle ne m’aide pas à réfléchir - il faut que j’attende que l’aléatoire se produise ou pas et ce n’est pas satisfaisant -  un grand sac à mélange - un mystère - c’est aléatoire ! c’est une divinité qui provoque et qui génère. Sacré moteur cet aléatoire. Heureusement qu’il existe.

Dans notre monde de tous les jours, il semblerait qu’il soit particulièrement difficile de générer de l’aléatoire. Ce qui est créé étant assez reproductible donc pas vraiment du hasard.

Ces notions sont importantes car nous vivons de grands moments de déconstruction, de destruction et peut être de chaos. Nous vivrons des moments de création, et de construction, et je ne pense pas que les notions de hasard et d’aléatoire nous aiderons.

J’ai apprécié la pensée de Josef Reichholf qui donne comme moteur de l’évolution, non pas tant l’aléatoire que le manque et de surplus.

Il me manque quelque chose je vais vers, je change pour me procurer, j’évolue et les plus adaptés survivent - j’ai un surplus de - alors, j’évacue, je me modifie pour évacuer, et celui qui y arrive survit ou meurt dans ses déchets. Le cerf de la préhistoire avec des bois gigantesques ou le tigre aux dents de sabre, ne faisaient qu’évacuer des sels minéraux ingérés de manière trop importante à cet époque (permafrost empêchant l’évacuation des sels minéraux). Pas aléatoire.

Pour ce qui est de nos sociétés - le manque et le surplus -accompagnent nos comportements. Y compris, le manque de justice, le manque d’idéaux. Le surplus de déchets, l’hyperconsommation, le manque de pétrole, etc.
L’homme providentiel vit le même manque et le même surplus - mais il arrive à le dire - à le théoriser - et le comprenant - il peut proposer des solutions ? Il sait le sens du vent.

Mais pas l’aléatoire.

Pour ma part, je peux prier et être pour autant matérialiste. Je n’attends pas qu’une divinité vienne m’aider. Les plans sont trop différents.
l’ici et maintenant est un peu court pour la divinité. 
Mon plan quotidien est fait d’analyse, de courage et de craindre l’orgueil comme la peste.

DIALOGUES-4 : De l'individu dans l'Histoire

Bogiidar

  10/05/2010

La référence n’est pas forcément « darwinienne ».
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Darwin lui-même n’était pas un darwinien intransigeant : il acceptait la thèse de Lamarck qui assurait que les créatures peuvent évoluer parce qu’elles le veulent. Mais il refusait d’y voir le principal mécanisme de l’évolution. Plus récemment, Sir Julian Huxley (New bottles for new wine, 1957) – qui était certainement darwinien – a émis l’hypothèse que l’homme, dans son état actuel, est devenu « le maître d’œuvre de son évolution », c’est-à-dire qu’il a désormais une intelligence suffisante pour évoluer par lui-même.
Colin Wilson 1996 – From Atlantis to the Sphinx
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De plus, puisque l’évolution de l’Homo sapiens a d’abord été une évolution mentale (comme l’indique le mot sapiens), peut-être devrions-nous chercher son évolution dans le domaine de la motivation et de l’intention, plutôt que dans le domaine de la sélection naturelle et du hasard. Peut-être devrions-nous nous demander : quelle intention peut avoir transformé l’Homo sapiens en Homo sapiens sapiens ?
Colin Wilson 1996 - From Atlantis to the Sphinx
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Selon moi, le système se sert du darwinisme pour exister, pour définir & expliquer sa logique existentielle.  Ce même système nous le sert le matin (son système éducatif basé sur la compétition), l’après-midi (dans notre vie professionnelle) et le soir (dans notre vie sociale).
Aussi, le darwinisme (en parlant de l’évolution humaine) est un point de vue. Le système capitaliste anglo-saxon le comprend parfaitement mais le système socialiste sud américain, asiatique ou d’Europe de l’Est le comprend-il ?
La compétition entre humains, pays, continents est-elle nécessaire à l’évolution humaine ou ne nous amène-t-elle pas invariablement vers des guerres.
Aujourd’hui, nous n’évoluons (dans le sens progrès technique) qu’à travers les guerres, le chaos, engendrés/enfantés par notre système.
Ce système de compétition n’est manifestement pas adapté à l’humain et ce dernier se défend comme il peut.
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Il n’empêche que l’homme n’aime rien autant que le changement. Il travaille d’arrache-pied afin de quitter son studio pour une maison mitoyenne, d’échanger son vélo contre une voiture, sa radio contre une télévision. Tout ce dont il a besoin, c’est qu’on lui montre la voie. Il ne reste statique qu’aussi longtemps qu’il n’entrevoit pas de possibilité de changement.
Colin Wilson 1996 - From Atlantis to the Sphinx