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Article : De l’ontologie de l’antiSystème

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Ontogenèse: du rejet au projet

jc

  24/04/2020

Dans toute ontogenèse il y a, je crois, d'abord une phase négative, phase de rejet de l'ancien être, ici le Système, qui commence par l'abandon par certains de l'ancien paradigme -phase Ron Paul pour PhG- et qui se termine par une ontogenèse négative de réunion des déçus du Système sur un but, une cause finale, ontogenèse fonctionnelle, "en puissance": "Delenda Est Systema"; phase "Donald Trump" que Thom désigne sous le nom de phase de catastrophe silencieuse pendant laquelle l'antiSystème gagne en compétence. Phase eschatologique, "obscure", prophétique, essentielle, logocratique?

Puis, initiée par un choc catalyseur -ici l'épidémie de coronavirus qui met brusquement en pleine lumière les tares et les tarés du Système-, débute la phase positive de l'ontogenèse, phase de projet, phase structurelle, "en acte", pendant laquelle le nouvel être antiSystème gagne en performance. C'est la phase dans laquelle nous entrons actuellement, il me semble, conformément aux idées lamarckiennes de Thom: "Dans les sociétés c'est la fonction qui crée l'organe¹, ça ne fait aucun doute". Phase apocalyptique, "éclairée", substantielle, topocratique?


¹: https://www.psynem.org/Art_psychanalyse/Preuves/Rene_Thom_Jean-Luc_Godard    (à 39'45)


 

Ontogenèse: du rejet au projet.1

jc

  25/04/2020

Après réflexion nocturne je me demande si la phase de rejet, eschatologique et "obscure", n'est pas plutôt une phase substantielle et topocratique, la phase de projet, apocalyptique et "éclairée", devenant alors la phase essentielle et logocratique, avec l'apparition d'une  lumière qui brille dans la nuit qui donne vie, souffle, au projet.

Thom:

- "(...) il y a une certaine opposition entre géométrie et algèbre. Le matériau fondamental de la géométrie, de la topologie, c'est le continu géométrique; étendue pure, instructurée, c'est une notion « mystique » par excellence. L'algèbre, au contraire, témoigne d'une attitude opératoire fondamentalement « diaïrétique ». Les topologues sont les enfants de la nuit ; les algébristes, eux, manient le couteau de la rigueur dans une parfaite clarté."

- "Pour moi, la mathématique, c'est la conquête du continu par le discret."

- "Cette opposition entre une singularité créée comme un défaut d'une structure propagative ambiante, ou une singularité qui est source de l'effet propagatif lui-même pose un problème central qu'on retrouve pratiquement à l'intérieur de presque toutes les disciplines scientifiques. La Physique contemporaine admet plutôt le premier aspect [le second?]: la particule est source d'un champ qu'elle génère; Einstein, en Relativité Générale, verra plutôt dans la particule la singularité d'une métrique de l'espace-temps. On retrouve ici cette aporie fondamentale du continu et du discret qui est au cœur de la mathématique. On retrouvera cette même aporie jusqu'en psychologie: est-ce que nous parlons parce que nous pensons, ou au contraire est-ce que nous pensons parce que nous parlons? (1986, Philosophie de la singularité)

Grasset: "« Il suffit d’un mot, d’une phrase, d’une citation à placer en tête, la chose inspiratrice qui ouvre la voie et là-dessus se déroule le texte, à son rythme, entièrement structuré, avec sa signification déjà en forme et en place. Je n’ai rien vu venir et j’ignore où je vais, mais j’ai toujours écrit d’une main ferme et sans hésiter… et toujours, à l’arrivée, il y avait un sens, une forte signification, le texte était devenu être en soi…» ("La Grâce de l'Histoire", tome III-1, p.53)

Compte tenu de ces citations, je pense que l'ontogenèse de ce .1 est plus (embryo)logique que celle du .0: la phase "obscure" est une phase topocratique de tension qui crée la singularité, singularité qui est le logos (le mot, la phrase…) que le logocrate (PhG!) déploie dans la phase "éclairée", phase prophétique et apocalyptique.