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Article : Crise, troisième phase

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Défi et démonstration d'impuissance.

Père Iclès

  02/09/2008

“Les USA ne peuvent plus, aujourd’hui, se sortir de leur vision autiste et arrogante du monde, vivant sur leurs illusions d’hégémonie absolue et refusant absolument d’intégrer la leçon de tous les revers subis ces dernières années, – ignorant d’ailleurs ce qu’est “une leçon” pour un corpus d’action et de pensée si parfait qu’est le comportement américaniste.”

L’autisme US ne peut être que feint, du moins si on s’intéresse à ce que peut penser la crème des stratèges US de la situation actuelle ( voir à ce sujet ce qu’en dit Madeleine Albright). C’est l’autisme de celui qui feint de ne rien comprendre pour demeurer ignoré, pour n’être pas forcé d’agir.

On a affaire à une autre sorte de refus de la réalité, motivé non pas par le désir de jouir du rêve d’une hégémonie globale mais plutôt par une terreur noire de tomber dans l’état de nation de second rang. Je parle de terreur parce que depuis 15 ans, derrière les fanfaronnades US il y a nombre d’analyses lucides et très inquiètes, et derrière l’affirmation de la toute puissance US, il y a le désir de “reconstruire les défenses de l’Amérique”... Parle-t-on de reconstruire ses défenses lorsqu’on se sent en sécurité ?

Dans cette optique, les actions US et Irak et en Afghanistan pourraient s’interpréter (du moins en partie) comme une fuite vers l’action à l’opposé de la direction dans laquelle il aurait fallu agir. 

Aujourd’hui les russes semblent s’adresser à cette Amérique qui fait semblant d’être forte en Irak et en Afghanistan en ayant l’air de lui dire : “Allez, montre nous ce que tu vas faire en Géorgie”.

Pour l’instant, les US font mine d’être occupé ailleurs et à la limite, on peut se demander si ce défi adressé aussi aux européens ne signifie pas : “vous voyez bien que l’Amérique est hors-jeu. Laissez-la tomber et venez discuter avec nous.”

Ceci nous ramènerait au projet russe de la maison commune européenne.

Simple question

Thibault Roch

  03/09/2008

Mon jeune âge ne me permet pas de comprendre véritablement la complexité de cette crise mais une question qui me titillait me pousse à m’inscrire : une Europe plus seule qu’on ne le croit; n’est-ce pas finalement une chance au milieu de l’affaiblissement qui semble se profiler? Une chance pour les états qui la composent de se regarder eux-mêmes (et avec la Russie)un instant et d’entrevoir un futur moins américaniste ?

L

Stephane Eybert

  03/09/2008

Tout a fait d’accord avec le Pere Icles. Les USA sont aux abois depuis les annees 1970, periode a laquelle ils ont abandonne l’industrialisation de leur pays pour la predation financiere domestique et internationale. Leurs guerres d’agressions depuis lors ont eu un seul but, celui de maintenir le regne de l’euro dollar puis du petro dollar. Pour cela ils ont toujours chercher a empecher le developpement d’une zone economique comme l’eurasie. Le projet europeen et l’euro leur est un cauchemar. Les guerres contre la Serbie, l’Irak et l’Afghanistan sont le moyen de s’assurer la mainmise sur le petrole non pas pour une consomation personnelle mais pour en interdire l’achat hors systeme petro dollar.

Les Balkans, cible des Britanniques a l’epoque d’avant la 1ere guerre mondiale pour couper la voie en construction par l’Allemagne vers la Mesopotamie, sont aujourd’hui la cible des USA pour les memes raisons. Les USA, puissance thallasocratique, comme l’on ete les Britanniques, ne peuvent tolerer la formation d’un bloc economique continental de l’Europe de l’Ouest au Moyent Orient.
Dans le meme esprit, un autre but des USA est d’empecher a tout prix le raprochement de l’Europe de l’Ouest et de la Russie. L’OTAN sert a ca.
Les guerres qui ont ete provoquees par les Britanniques, WW1, WW2, l’on ete parce que ceux ci etaient aux abois avec un empire endette allant vers une banqueroute. Les conflits, Irak, Serbie, Afghanistan, ont eux ete provoque pour construire ou maintenir un ordre imperial base sur le petro dollar.
L’histoire a montre que des puissances ont accepte leur declin, comme l’URSS, et d’autres ont provoque des conflits majeurs pour tenter sans succes d’eviter leur declin, comme l’empire Britannique.

Et a Thibault: Il faut lire “A century of war” de William Engdalh, et votre jeune age ne sera plus une marque de meconnaissance.