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Article : Chronique du 19 courant … Notre “Bataillon Immortel”

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Quelle ISSUE?

JOHNNY GONCALVES

  20/05/2015

Existe-t-il une issue à ce monde qui devient de plus en plus irrespirable pour celui qui désire vivre une EXISTENCE qui soit libre? Au delà de tous ces constats éclairés des situations crisiques d’un monde qui pourrit, d’un système de plus en plus féroce envers l’INDIVIDU? Quelqu’un peut-il nous apporter une “solution”, un remède, une ISSUE ? Ou bien sommes-nous condamner à continuer de supporter l’insupportable en y participant malgré nous?
Quelqu’un pourtant a parlé d’une PAROLE que nul autre n’a jamais prononcé. Il est venu et à marquer de son empreinte indélébile ce monde perdu. Il a fait une OEUVRE qui sans aucune preuve bouleverse toute pensée qui se tourne vers lui. Son ombre plane depuis très longtemps sur toute l’histoire humaine. Cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira…

http://jcjeveritas.canalblog.com/archives/2015/05/19/32081033.html

rien n'est plus existant et véridique que sa propre vulgarité

perceval78

  20/05/2015

En contrepoint du défilé des immortels, on aura remarqué, presque au même moment, cette beuverie de l’OTAN à Antalya
(cf Breedlove à droite à 1min) lien

Les morts se comptent par milliers depuis 1 an, un peu de tenue Messieurs Dames, vous nous faites honte ...

Le Sacré et le Pouvoir en Russie, ou une chanson révélatrice

Alexis Toulet

  21/05/2015

De la célèbre chanteuse Macha Raspoutina, voici “Quand nous sommes ensemble”, un chant à l’adresse de Vladimir Poutine.

Cela date d’avril, de la période où la télévision russe faisait jour après jour monter l’émotion en préparation de la fête du 9 mai, où le sujet de cette prochaine célébration remplissait les ondes toujours et encore dans un crescendo d’exaltation patriotique.

Une version scénique, avec choeur d’enfants et grand écran, peut être écoutée à cette adresse https://youtu.be/7oq8TCnA_rc

Les paroles en version originale sont ici http://www.kp.ru/daily/26371.4/3252102/

Et ma traduction en français :

En ce moment de l’histoire
D’angoisses, d’espoirs et de tentatives
Acceptez, notre ami le Président
La reconnaissance sincère du pays
Vous vivez d’année en année
Sous le signe de l’égalité et de la fraternité
Et le peuple vous fait confiance
Pour garder les fondements de l’Etat
Que Dieu préserve votre lumière
Que Dieu vous accorde la force de la bénédiction
La Russie prie pour vous
Et vous, priez pour la Russie
La belle époque revient
Honneur et courage deviennent réalité
La Patrie à genoux s’est relevée
Elle a gagné le ciel et ses ailes
Votre ministère est un signe de Dieu!
Vous apportez dans le monde la bonne nouvelle
Tout ennemi sera vaincu
Chaque fois que nous sommes avec vous

(Refrain)

(?) et grandir et se développer
Nous pouvons aider notre pays natal
Et toutes les difficultés sur le chemin
Nous les surmonterons, nous vaincrons!
Nous sommes ensemble avec vous, en avant
Au nom de la vérité et de la vie
Notre espoir et notre forteresse
Le grand fils de sa Patrie

(Refrain, ad libitum)

Nous assistons indubitablement à un retour du sacré en Russie.

Bien sûr, des Français cyniques et rigolards pourront persifler dans leur coin en remarquant le lien entre cette forme de sacré et le pouvoir. Ils iront jusqu’à imaginer que le Kremlin favoriserait lourdement ces expressions de ferveur en donnant la parole à longueur de journée sur toutes les chaînes de télévision à tous ceux qui peuvent la créer, l’entretenir et l’augmenter. Laissez ces philistins à leur aveuglement, ils n’ont rien compris !

D’autres Français, catholiques, feront respectueusement remarquer à leurs frères orthodoxes russes que Vladimir Poutine, homme d’Etat remarquable s’il en est, n’est toutefois pas un Apôtre du Seigneur, encore moins Jésus-Christ lui-même, et que certaines expressions de cette ode au président russe sont excessives, “apporter au monde la Bonne Nouvelle”, entre autres. Rien d’étonnant : ces papolâtres détestent les orthodoxes, c’est bien connu.

Sur le plan musical, la chanson n’est pas mal. A titre personnel, je préfère tout de même l’hymne russe du temps des Tsars “Boje Tsaria Khrani”, dans sa simplicité et sa splendeur. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Hymne_des_tsars et pour une version chantée https://www.youtube.com/watch?v=pxCcEp4aAjs

Rien de tel que la version originale, à mon humble avis :-)

Et le petit Français, dans tout ça ?

Alexis Toulet

  21/05/2015

Le petit Français, donc. Qu’est-ce qu’il en pense de cette affaire ?

Le Français qui est dégoûté par la soumission timide du capitaine de pédalo à Washington et à Berlin à la fois, par son suivisme embarrassé et cependant appliqué tout autant envers le NATO et Not’ Bon Maît’ d’outre-Atlantique, ses folies, ses pompes et ses oeuvres, qu’envers l’UE, son aveuglement idéologique, sa morgue et les hauteurs béantes de son anti-démocratisme. Qui a envie de vomir au spectacle de la beuverie satisfaite et narcissique rapportée par Perceval.

Mais qui ne peut que reculer face au spectacle d’en-face, la souveraineté et le sens de l’Etat certes, mais s’appuyant sur la manipulation de sang-froid la plus effrénée des sentiments d’un peuple, la construction de fictions historiques et un matraquage propagandiste interne à faire rougir les pire “bourreurs de crâne” français de la Grande Guerre ? Les mensonges au nom de la Vérité, avec majuscule s’il vous plaît - c’est qu’on fait dans le religieux, Monsieur - et la construction d’un sacré patriotique autour non pas tant de la Patrie, mais de la personne de son président actuel ? Et le nom de Dieu accaparé au bénéfice d’une stratégie de puissance, démontrant par l’exemple inverse la sagesse du principe de laïcité ?

Le petit orphelin de l’indépendance et de la voix de raison que représentait pour la France le gaullisme, détestant la situation dans laquelle ses citoyens ont laissé mettre la France. Mais qui est bien certain que le Général de Gaulle n’a jamais été confondu dans l’esprit public avec le Messie, jamais adulé comme un pseudo-Sauveur, qu’il ne l’aurait jamais laissé faire. Et a aussi la faiblesse de se souvenir que l’intérêt public a toujours été son guide plutôt que son intérêt privé, notamment financier, ce dont le père Vladimir, tout homme d’Etat qu’il soit, ne donne guère l’exemple.

Le petit républicain qui refuse la domination extérieure et les féodalités intérieures - les deux allant main dans la main - mais aussi le cynisme manipulateur ainsi que le dévoiement de la religion en politique, et de la politique en une religion intolérante.

Oh il est peut-être de droite. Mais pas au point d’approuver qu’un tiers du patrimoine d’un pays soit accaparé par ses seuls milliardaires, d’ailleurs des profiteurs éhontés plutôt que des capitaines d’industrie ou des créateurs - proportion la plus élevée parmi tous les pays du monde !

Il est peut-être chrétien. Mais il balancerait entre le fou rire et le scandale si un Jean-Yves Le Drian faisait un signe de croix bien visible et pas du tout prévu d’avance, juste avant un défilé du 14 juillet.

Bref, il n’a aucun saint à qui se vouer, le petit Français ! L’Hégémon certainement pas, le sous-Hégémon européen pas davantage, le Tsar peut sans doute être admiré, mais surtout de loin. Quant à l’aspirant Hégémon qui trouve aujourd’hui utile de mettre le Russe dans son escarcelle en lui parlant de multipolarité, tout en créant un culte de la personnalité autour de lui prenant visiblement son inspiration dans le Grand Timonier de jadis… il le dispute à l’Hégémon actuel pour ce qui est de la dangerosité.

Mais au fond, cela n’est guère surprenant. Car il ne s’agit pas pour la France de se vouer à quiconque, ni de remplacer les illusions débilitantes et dangereuses des uns par celles des autres. Il s’agit que la France retrouve dans l’indépendance choisie pour elle-même le rude chemin qui seul peut la forcer à se hisser au meilleur de ce qu’elle est.

Comme le disait très bien un responsable politique français l’année dernière “Je veux un monde multipolaire dans laquelle la France reprendra sa position en tant qu’exemple pour les nations non-alignées, ni avec les Etats-Unis, ni avec la Russie, ni avec l’Allemagne. Il faut s’attacher à n’être ni un esclave ni un maître”
- je ne donne pas le nom de ce responsable, le site dedefensa.org n’ayant pas vocation de forum politique ;-)