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Article : Cherche “vérité’... Désespérément, obstinément

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Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain

Denis Monod-Broca

  12/12/2022

L’homélie du jour, dans une église orthodoxe de Paris, etait politique. Le jeune prêtre, ukraino-russe, s’y est autorisé en s’appuyant sur le fait qu’étaient célébrés ce dimanche les Saints Pères du 7e concile œcuménique, Nicée, 787, et en rappelant que les conciles étaient des assemblées autant politiques que religieuses. Ça ne se fait pas habituellement de parler politique dans une homélie. Il l’a fait. Il est courageusement entré dans le vif du sujet : les hiérarques de l’église orthodoxe russe, ont oublié ce qu’étaient la vérité et la paix. Par leur faute les Ukrainiens pleurent, fuient, souffrent et meurent.
Propos admirables. Mais tout est question de point de vue. Lui, Russe, parle pour la Russie. Français, je parle (ou je m’y essaie) pour la France (et l’Europe et l’Occident). Nos hiérarques, eux aussi, le pape en tête, et nos dirigeants politiques, ont oublié ce qu’étaient la vérité et la paix. Comme leurs homologues russes, ils croient dans les vertus de la force et de la guerre. Par notre faute, notre faute à nous aussi, les Ukrainiens pleurent, fuient, souffrent et meurent. Question de point de vue, on ne peut pas être à la place d’autrui, ni agir à sa place. L’accuser ne mène à rien de bon. Nous en avons le résultat sous les yeux.

De la vérité à la Vérité

jc

  13/12/2022

Nous, les humains, n'avons accès qu'à une vérité minusculée, obtenue en soulevant un minuscule pan du voile de l'apocalypse (étymologiquement dévoilement), voile qui nous voile la Vérité majusculée immanente (c-à-d qui contient en elle-même son propre principe), Vérité qui nous transcende infiniment (1).

Je travaille actuellement en groupe restreint (quatre) sur la vérité en logique formelle mathématisée, revenant temporairement à mes premières amours (qui n'en étaient certainement pas , car je ne connais rien de plus aride que cette logique là, logique diamétralement opposée à la logique naturelle, l'embryo-logique de mon gourou Thom). (D'où ma pause dans mes  logorrhées en commentaires sur ce site.)

Je vous livre ce qui suit brut de décoffrage, car je le crois intelligible par ceux qui ne sont pas spécialistes de la chose. Je rappelle néanmoins que la preuve du théorème d'incomplétude de Gödel (cher à Régis Debray) est censée transformer le paradoxe du menteur en un théorème. On n'est donc pas très loin des noces de Cana, où Jésus changea l'eau en vin.

En toile de fond de tout ça il y a le combat (à mort !) entre l'intelligence naturelle (le point de vue de Thom) et l'intelligence artificielle (le point de vue du Système et de ses quincailliers électroniques) (2). Ce qui suit montre qu'il y a aussi un débat de fond au sein de l'intelligence artificielle.

1: Thom  (s'adressant plutôt à des matheux): "Le monde des Idées [platoniciennes] excède infiniment nos possibilités opératoires, et c'est dans l'intuition que réside l'ultima ratio de notre foi en la réalité d'un théorème -un théorème étant avant tout, selon une étymologie aujourd'hui bien oubliée, l'objet d'une vision."; (la référence à l'intuition ne devait pas déplaire à PhG).

2 : Je commence à comprendre -PhG m'ayant ouvert les yeux à ce sujet- pourquoi le Système promeut la philosophie analytique  :

"La philosophie de type analytique est pratiquée majoritairement dans le monde anglophone, et de plus en plus dans les pays germanophones ; elle reste cependant assez peu présente en France et n'a jamais été dominante en Europe en général, au point qu'on oppose encore à la philosophie analytique l'expression philosophie continentale, pour qualifier l'autre grand courant." (Wikipédia).

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@tous les trois.

Il suit de mon rétropédalage que, pour moi, Chomsky = Gödel, et donc que je dois revoir mon casting (you are fired, Noam !).

On en revient donc à un duel entre deux conceptions de la sémantique : celle de Gödel, avec pour nerf la démontrabilité, et celle de Tarski, avec pour nerf la vérité.

D'un côté une propagation du sens dans le corpus des formules closes à partir des axiomes via les règles de déduction (et d'induction, d'abduction?) de la démontrabilité, de l'autre une diffusion du sens dans tous les modèles interprétant ladite théorie, via les règles de diffusion de la vérité à partir de l'interprétation des axiomes, évidemment considérés comme vrais.

Il saute aux yeux dans cette présentation que la vérité est relative à chaque modèle, alors que la démontrabilité peut être vue comme une Vérité majusculée (1), Vérité qui s'affaiblit, se dilue, s'éparpille dans une myriade de modèles de la théorie, chacun disposant de sa vérité minusculée.

Je suis content (2) de cette présentation quasiment physique du problème, car opposant propagation et diffusion, opposition qui a toujours laissé perplexe le présumé matheux que je suis. Car sur ce point j'en reviens toujours à la différence(?) entre la propagande (hitlérienne, par exemple) et la diffusion (Office de Radiodiffusion-Télévision Française, par exemple). La lumière se propagerait-elle alors que le son, quant à lui, diffuserait ?

Je suis curieux et impatient de connaître la position de notre Candide [un physicien] à ce sujet.

Et j'espère que cette présentation fera mieux percevoir à Yu [chinoise, spécialiste en calculabilité] la différence que les occidentaux font entre démontrabilité et vérité .

JC.

1 : La Vérité elle-même est relative, puisque dépendante de la théorie considérée.

2 : À force de travailler dans les abords immédiats de l'auto-référence, il est inéluctable de déraper parfois dans ceux de l'auto-satisfaction.

Vérité et mensonge

jc

  13/12/2022

Dans tous ses articles PhG oppose quasi systématiquement vérité-simulacre (la spécialité du Système) et vérité de situation, en bref vérité et mensonge.

Puisque mon précédent commentaire mentionnait Gödel et le paradoxe du menteur, je remonte ici un commentaire de septembre dernier :

Mon formatage initial étant scientifique, le point de départ est ici le fameux théorème d'incomplétude de Gödel lié-selon l'auteur lui-même- au paradoxe du menteur. Considérons alors les deux phrases auto-référentes suivantes :  je me mens, je ne me mens pas, et tentons de les apparier au mieux à Dieu et à Satan.

L'appariement le plus naturel est évident : Dieu pour "je ne me mens pas",  Satan pour "je me mens".

Ainsi peut-être Gödel,, dont on sait qu'il a passé la fin de sa vie à vouloir prouver l'existence de Dieu, l'a-t-il cherché transcendant (théorème d'incomplétude oblige) et a sombré dans la folie parce que ce qu'il croyait être Dieu était en fait Satan ?

Kurt Gödel est mort mais Emmanuel Macron est vivant. Il est très clair pour moi que notre actuel président ment à tout le monde, et donc en particulier à lui-même : beau spécimen vivant de Satan.

Il n'est peut-être pas inutile de rappeler à cette occasion la signification du prénom Emmanuel : Dieu est parmi nous.