Forum

Article : Charlie et le “retour” de Greenwald

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

L’avenir n’appartient pas aux hommes...Charles De Gaulle

perceval78

  16/01/2015

Pendant que se déploient les forces Anti-Système, le Système marque un joli point avec l’accession à la présidence de la Croatie
de Kolinda Grabar Kitarovic lien rien moins que la secrétaire générale adjointe pour la diplomatie publique de l’OTAN (sa fiche wikipedia lien)

Le site strategic-culture fait un article à ce sujet lien

Elle était en avril à la conférence de l’atlantic-Council : Toward an europe whole and free en compagnie
d’une liste impressionnante de faucons lien

perversion-Charlie

Milsabor

  16/01/2015

La perversion narcissique représente la figure dominante du monde contemporain principalement dans les rapports humains à tous les étages : interindividuels, familiaux, groupaux, sociaux, politiques, géostratégiques.
La perversion narcissique se développe de façon privilégiée dans le schéma des rapports B-V-S : bourreau-victime-sauveur.
L’illustration du phénomène nous est donnée par le jeu politicien dans notre belle République Française. Prenons le cas de l’élection présidentielle.
Nous avions en 2012 un candidat sortant : Nicolas Sarkozy dont la perversion narcissique s’est manifestée dans tant d’occasions qu’il faudrait un livre pour en dresser la liste exhaustive. Nous sélectionnerons deux exemples :
- « Casse-toi pauvre con ! » adressé à un humble producteur qui refusait de lui serrer la main, est un exemple d’agression perverse ciblée et active qui a atteint tous les téléspectateurs qui se sont identifiés à la victime.
- La signature du traité de Lisbonne après le rejet du projet de constitution européenne par referendum en 2005, est un exemple de déni de démocratie particulièrement violent dans sa signification symbolique. 
A la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, l’électorat était très rejetant à son égard, comme l’attestaient les sondages. François Hollande a joué à fond cette carte du rejet de son prédécesseur. En se présentant comme un « président normal », il désignait implicitement son prédécesseur comme un psychopathe agité dont le bon peuple avait été victime. Il se présentait comme sauveur de la France victime du bourreau Sarkozy.
Pour confirmer son intention thérapeutique il a fait cette extraordinaire promesse : « Moi, président, je rétablirai l’élection de l’Assemblée Nationale au scrutin proportionnel ». Cette promesse représentait une intention curative par rapport au traumatisme représenté par le déni démocratique du referendum de 2005. Mais cette promesse comportait l’affirmation implicite qu’une Assemblée Nationale élue au scrutin majoritaire n’est pas représentative, et par conséquent que ses attendus et les lois qu’elle produit sont illégitimes, non démocratiques. En conséquence François Hollande aurait dû réaliser cette promesse comme première action de son quinquennat afin de pouvoir le poursuivre sur une base légitime. Ne l’ayant pas fait, non seulement il se délégitime en ne tenant pas une promesse pré-électorale majeure, mais il gouverne en s’appuyant sur une représentation du peuple qu’il a lui-même disqualifiée comme illégitime, non représentative.
Autre exemple de la perversion narcissique de François Hollande : la très controversée loi sur le mariage pour tous, votée par cette Assemblée Nationale illégitime. Les trois millions de manifestants descendus dans la rue ne réclamaient pas le retrait de ce projet de loi, mais un referendum, pour en décider. En maintenant sa procédure légale, mais illégitime, François Hollande a démontré une fois de plus sa profonde corruption par la PN. Le résultat de cette loi a été de creuser un clivage profond dans la population entre les pros et les antis. Où l’on voit l’application de ce principe élémentaire de la bonne pratique politique perversion narcissique : diviser pour régner. Ce clivage a servi les intérêts de François Hollande pour fabriquer le consentement de sa majorité à l’application d’une politique qui est l’exact inverse des principes et des valeurs qui la constituent depuis des décennies : une politique ultra-libérale au nom du socialisme censé proposer une alternative au capitalisme. Il y a là un chef-d’œuvre de perversion narcissique qui consiste à retourner son Objet en son contraire tout en le déniant.
Pour autant la popularité de François Hollande reste en dessous du niveau qui lui permettrait d’espérer remporter un second mandat. L’opposition se sent assurée de l’emporter au nom du vote négatif qui fait sortir le sortant. Le prochain candidat de l’opposition sauvera la France du bourreau Hollande. Selon cette simple équation, il n’y a pas de place pour Nicolas Sarkozy dont la cote dans les sondages montre toujours une détestation tenace de sa personne dans l’opinion publique. Mais il y a un joker : Marine Le Pen, dont la détestation supposée supérieure à celle envers Nicolas Sarkozy, permet à ce dernier d’espérer pouvoir l’emporter au nom du « pacte républicain ». De deux candidats détestés il faut choisir le moindre. Dans cette configuration le bourreau Marine Le Pen se substitue au bourreau François Hollande et permet à l’ex-bourreau Nicolas Sarkozy de se rétablir dans la position de sauveur. Grâce à cette manipulation, la perversion narcissique franchit un nouveau stade dans le jeu politique antidémocratique français. Dans ce jeu éminemment pervers, il ne s’agit plus de convaincre la majorité de l’électorat du bien-fondé de sa politique mais de s’assurer la position de sauveur dans la configuration B-V-S du front républicain. Et pour atteindre ce but il suffit de s’assurer la deuxième place au premier tour, soit environ 25% des voix. Une fois gagnée la présidence de la République, la majorité absolue obtenue à l’Assemblée Nationale dans la logique du scrutin majoritaire consécutif à l’élection présidentielle, permet de faire absolument n’importe quoi.
En fait de n’importe quoi, ce que nous observons, c’est la continuité politique rectiligne dans le sens qui convient à l’oligarchie capitaliste et au bloc atlantiste-occidentaliste (le Système) quelle que soit la couleur politique du président. C’est cette réalité de la perversion capitaliste qui se cache derrière la perversion démocratique et qui explique la position quasi-sacrificielle de François Hollande : sa défaite en 2017 assure la victoire du candidat de l’opposition « républicaine » et prépare le retour aux affaires du candidat socialiste en 2022. Pendant ce temps la ligne-Système continue.
La discontinuité apparente de « l’alternance » républicaine qui assure la continuité de la ligne-Système, ne peut se maintenir qu’au prix d’un empêchement de la pensée. En effet, le développement d’une pensée lucide sur la perversion du Système permettrait que prospère une opposition authentiquement anti-Système pertinente et compétente jusqu’à devenir un concurrent valide susceptible de l’emporter. Le mécanisme de paralysie de la pensée est garanti par la permanence du Front National comme adversaire désigné (le bourreau utile) et par la rémanence de phénomènes de crises traumatiques clivantes.  Le modèle de la crise clivante est représenté par la loi sur le mariage pour tous dont les effets commençaient juste à s’émousser. Mais c’est aussi à ce modèle qu’il faut confronter la récente crise « Charlie ». Dans cette perspective, le dessin de Charb : « Toujours pas d’attentats en France – Attendez on jusqu’à la fin janvier pour présenter ses vœux » doit être interprété au premier degré comme un appel à l’attentat afin de créer « le choc » efficace par son effet clivant et psychoplégique (paralysie de la pensée).
Le destin sacrificiel involontaire de Charlie démasque sa participation active, continue et prolongée au climat de guerre civile larvée entretenu par « le droit au blasphème » enceint de bonnes crises au service de la « stratégie du choc » (Naomi Klein) qui empêche l’émergence d’une opposition anti-Système valide et garantit la continuité de la ligne-Système.

sémantique

marc gébelin

  16/01/2015

Merci d’abord à Milsabor pour sa convaincante analyse. Je serais plus bref mais vais dans le même sens.
Le texte de Philippe Grasset se termine ainsi : « la crise de cette caste d’influence sera ouverte comme une plaie sanguinolente, et deviendra incontrôlable. Ce sera un réel problème pour le Système parce qu’alors s’imposera le risque qu’à tout moment, par un parti ou l’autre, une voix célèbre ou l’autre, pour tel outil intérêt particulier, l’une ou l’autre de ses narrative (celles du Système) soit dénoncée comme telle d’une façon tonitruante ».

Oui, à la vérité générale qui conclu cet intéressant commentaire sur le texte de Greenwald et qui est conforme au développement probable du système, non en ce qu’un antijudaïsme, quelle que soit la forme qu’il prendrait (caricatures, articles) sera toujours par définition exclu de la « liberté de dire » que revendique le système, qu’il soit français ou yankee. Je dis bien antijudaïsme, et là la sémantique va devoir se clarifier. Si «l’antisémitisme » est un crime puni par la loi, qu’en sera-t-il de « l’anti-judaïsme », mot comparable à anti-catholicisme ou anti-bouddhisme, ou anti chamanisme, tout ce qu’on voudra, qui eux ne tombent pas sous le coup de la loi. En toute logique donc, être « anti-judaïque », devrait rester permis.

On souhaiterait donc pour l’attester, qu’une tentative soit faite pour braver l’énorme « tabou » et que la justice se prononce car elle ne pourra (du moins je l’espère) jouer sur les mots. J’attends donc le courageux ou la courageuse qui aura l’impudence de se montrer ouvertement, sans agressivité, anti-juif, anti-juda, anti hébreux, anti israélite (quel mot employer pour rester sur la longueur d’onde « antireligieuse » que les bouffeurs de curés affectionnent tout particulièrement, qu’ils s’appellent Mélenchon ou qui s’appelait Charb) dans le sens de anti-chrétien, position jusqu’à présent admise par la loi.

Il y a deux jours je pensais que Dieudonné aurait mieux fait de se taire vu les circonstances et l’hystérie sous jacente, mais s’il devait y avoir un procès son « je me sens comme Coulibaly » fera jurisprudence en ce qu’il désigne le fait que, comme le tueur de Hypercasher, Dieudo est, et ce depuis fort longtemps, ostracisé, isolé, dans certains milieux même proposé à la vindicte publique, voire même proposé par un Tesson haineux pur sang pour être fusillé. Si les choses se passent ainsi, Dieudo aura été ce courageux et aura contribué à la défense de la fameuse liberté d’expression. « Je me sens comme Coulibaly » peut-il être traduit par « je défends les actes de Coulibaly ». Sans être académicien grand défenseur de la langue française on peut penser que non.

Charlie ou l'imposture de la "liberté d'expression" occidentale

dominique

  17/01/2015

l’article est sur http://arretsurinfo.ch/charlie-et-le-retour-de-greendwald/ avec les parties en Anglais traduites

le Saker français renaît de ses cendres

dominique

  18/01/2015

Monsieur Grasset,

Cet article est aussi diffusé par le Saker Francophone : http://lesakerfrancophone.net/charlie-et-le-retour-de-greenwald/ avec les parties en Anglais traduites.

J’en profite pour vous informer que le Saker Francophone
(http://lesakerfrancophone.net/) a remplacé le site vineyardsaker.fr qui a été détruit dans des circonstances troubles. Une partie de l’ancienne équipe a décidé de continuer à travailler avec le Saker dans le respect mutuel de nos environnements respectifs (les conditions ne sont las exactement les mêmes, la loi, notamment, sur la liberté d’exression est, comme vous le savez,  plus répressive en France qu’aux USA).

Nous continuerons, si vous le permettez, à traduire et publier vos articles qui sont un phare pour l’humanité en ces temps troublés.

Merci à l'équipe

Olivier Riche

  21/01/2015

Ayant découvert Dedefensa par le biais d’un article diffusé dans les colonnes du site d’information ‘Le Grand Soir’, il a été une libération et une nourriture salvatrice.
Libération de découvrir des articles d’analyse ‘grand angle’ qui rejoignaient l’ intuition que j’avais de notre contre-civilisation.

Il est heureux de voir que votre oeuvre trouve un échos plus grand jour après jour.
Il faut bien avouer que l’accès aux articles demande une concentration un peu différente de celle que nécessite la lecture des ‘journaux classiques’ (qui ont perdus tout intérêt : n’étant plus imprimer, ils ne peuvent même plus être utilisés pour collecter les épluchures de pomme de terre).

Partager votre vision et votre analyse du monde n’est pas simple tant le commun des mortels semble se délecter de l’insipide et abominable soupe, tant les psychologies se sont toutes entières abandonnées au Système, s’ajoutant les unes aux autres et accentuant sa surpuissance.

Merci à l’équipe

L’esprit précède toutes choses
L’esprit est leur souverain, l’esprit est leur créateur.
Si l’on parle ou si l’on agit
Avec un esprit pur intérieurement
Alors le bonheur s’ensuit
Comme une ombre qui jamais ne s’en va.

Les paroles du Bouddha - Dhammapada 1.2