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Article : Avec des amis comme ça…

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Zadig

  14/08/2006

Bonjour, je lis et apprécie vos commentaires, et m’aventure, pour une fois, à y ajouter…
N’y a-t-il pas là un cas très classique d’agression/dissuasion? Les protagonistes étant les Etats-Unis et l’Iran, par proxys interposés, Israël et le Hezbollah; la Syrie n’est qu’un pion supplémentaire, géographiquement nécessaire pour l’approvisionnement en armes du Hezbollah.
Les Etats-Unis ne font pas mystère de leur intention de régler militairement le dossier nucléaire iranien (avec changement de régime comme bakchich si possible): c’est un des points-clés du credo des neocons, les doctrines “préemptives” ont été formulées explicitement, entre autres pour cela, et des plans détaillés sont certainement dans les cartons ou sur les tables de travail du Pentagone. Le scénario le plus “raisonnable” étant vraisemblablement une série de raids aériens de style “Osirak” sur les installations nuléaires iraniennes…
La condition sine qua non de la mise en œuvre d’un tel scénario (ou d’un autre) est l’élimination de la capacité du Hezbollah à frapper sévèrement Israël. C’est la seule dissuasion dont dispose l’Iran et le Hezbollah ne représente une menace sérieuse que dans le cas d’une attaque préemptive des Etats-Unis contre ce pays.
Israël est donc tout autant l’otage que l’exécutant obligé de la politique des Etats-Unis à l’égard de l’Iran.
Dans l’état actuel des choses, sans résultats décisifs après un mois d’une guerre criminelle, on comprend que les “amis” américains s’impatientent, car le temps (le mandat Bush) leur est compté. Si l’ONU, une Finul reforcée et l’Etat libanais viennent mettre le nez là-dedans, même avec mandat explicite de désarmer le Hezbollah, cela deviendra vite interminable, inextricable, et prévisiblement peu efficace.
Il est très vraisemblable que si une intervention unilatérale contre l’Iran n’était pas effectivement sur l’agenda des Etats-Unis, cette guerre n’aurait jamais eu lieu. Toutes les conditions sont donc réunies pour qu’elle reprenne, le texte de la résolution de l’ONU ouvrant la voie, comme d’habitude, à tous les dérapages possibles.