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1255Le climat actuel de la zone euro est notoirement très tendu du fait des difficultés croissantes de financement public de la Grèce, qui suscitent des doutes accrus sur la pérennité même de la zone euro, laquelle à en effet le fâcheux paradoxe “d’emprisonner” dans une monnaie et des taux directeurs uniques des économies nationales aux fondamentaux totalement différents. Les pays faisant face aux plus graves difficultés économiques, délicieusement dénommés PIGS (Portugal, Ireland, Greece, Spain) par les banquiers de la City qui préfèrent en ce moment parler nettement d’autre chose que de la situation budgétaire britannique, sont sur la sellette.
Voici un article de Marianne 2 qui reprend une note juridique de la BCE de décembre 2009 qui évoque pour la première fois un scénario de rupture d’un pays avec l’euro (sortie de l’Union Economique et Monétaire) et/ou de l’Union Européenne. L’allusion à la Grèce est transparente (l’auteur de la note est dénommé Phoebus Athanassiou).
Morceaux choisis de l’article :
« (…) La note de la banque centrale de Francfort démontre que la dislocation de la zone euro n'est plus seulement virtuelle. Mais elle montre aussi combien l'idéologie est en Europe plus forte que les faits : ce document est un violent condensé de menaces contre les pays qui seraient tentés de retrouver leur liberté monétaire, qui nous laisse penser que la “solidarité européenne” dont se targuent les idéologues de l'UE fonctionne tant qu'on accepte de rester dans les clous du projet européiste.
» Si par malheur un ou plusieurs pays avaient la prétention de s'en écarter, ils devraient subir les foudres d'une superstructure bien décidée à défendre son pré carré ! Ainsi, alors que rien dans les Traités européens ne le prévoient, la BCE précise que la sortie de la zone euro signifierait l'expulsion immédiate de l'Union européenne...
» Elle affirme que “50 ans de construction européenne” ont créé “un nouvel ordre juridique” qui transcende “le concept largement obsolète de souveraineté” et imposent une “limitation permanente du droit des Etats”.
» Oui, vous avez bien lu, la Banque européenne avoue explicitement que le concept de souveraineté, fondement de nos démocraties depuis deux siècles, est “largement obsolète” et que les Etats doivent sans cesse restreindre leur droit (donc leur liberté, au détriment bien évidemment de la démocratie et du libre choix des peuples). (…)
« (…) Ce document est donc intéressant à deux points de vue : il prouve d'abord que l'euro est bien menacé (ce qui représente bien un “risque”, comme on l'entend partout en France, mais d'abord pour les eurocrates qui prospèrent sur ce système...), et il montre le vrai visage de l'Union européenne : une machine de plus en plus ouvertement en rupture avec la démocratie et de plus en plus menaçante avec toutes les tentatives de “dissidence”.
« Cette note n'a pas été publiée au hasard. Elle vise à faire pression sur la Grèce, et les autres pays tentés par la restauration de leurs marges de manœuvre monétaires. Il s'agit d'effrayer ces pays en les stigmatisant, et en faisant planer de lourdes menaces sur leur avenir.
« L'objectif attendu est simple : ces pays devront se soumettre, conserver l'euro, couper à la hache dans leurs dépenses, quitte à sacrifier l'emploi et le social.
« La Grèce prévoit 22% de chômage cette année. Si on lui appliquait les méthodes de calcul américaines, ce taux avoisinerait les 30%...Mais tant qu'elle reste dans l'euro, tout va bien ! »
Lien vers la note de la BCE : http://www.ecb.int/pub/pdf/scplps/ecblwp10.pdf
Plus que jamais, la construction de l’édifice européen actuel, édifié ouvertement contre la volonté des peuples par des élites vivant dans une bulle, apparaît en bon chemin pour s’arrêter définitivement sous les coups de butoir de la réalité et la cacophonie grandissante qu’ils commencent à engendrer.
(http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e1/Brueghel-tower-of-babel.jpg)
“Waccsa”