Un coquin bien adéquat

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Un coquin bien adéquat

• Articles du 9 janvier 2022. • En souvenir de l’intervention tonitruante-antivaxx de Macron, et ce qu’elle révèle de l’homme : un portrait furieux. • Et une hypothèse, en partant de la probabilité assez grande de prendre du Macron-sur-canapé pour 5 ans de plus. • Serait-ce un mal si catastrophique pour les causes de la structuration antiSystème que nous défendons ? • Macron restant au pouvoir, avec un Parlement moins soumis, c’est la garantie de désordres en plus jusqu’à la rupture catastrophique. • Contributions : dedefensa.org et Philippe Mesnard.

On le sait désormais : Macron est l’homme de la situation. Il est parfaitement idoine, assorti, ad hoc, homme de son temps et fidèle à son temps, au point qu’on ne sait s’il est homme, qu’il pourrait être transgenre camouflé et transfiguré pour répondre parfaitement et en même temps aux normes de la police de la moraline et aux exigences d’un Ciel qui s’est drapé de nuées catastrophiques pour mieux nous indiquer la voie à suivre. Tout est, chez lui, mesuré, calculé, bien coupé comme un costume sur mesure.

En un mot et pour aller aussitôt à l’essentiel, nous aurions bien tort de nous en priver pour les années, pour les mois qui viennent parce que cet être, là où il est, posté comme une si parfaite imposture, correspond si parfaitement aux exigences nécessaires pour nous libérer de cette imposture. Malgré tout le respect que nous impose une si complète perfection, il n’en est pas moins une marionnette correspondant à la trame de la catastrophe, – et c’est bien cela, une fois nos esprits libérés d’une juste colère, – c’est bien cela qu’il faut considérer avant toute chose.

Il est l’homme de la situation au point d’en être une vérité-de-situation, comme nous aimons à dire. Il serait extrêmement dommage et tout à fait dommageable à notre destin qu’il ne l’emportât pas dans le tournoi démocratique prévu pour un peu après les Ides de Mars et l’assassinat de Jules César.

Il faut en effet bien apprécier les circonstances qui prévalent : que pourraient faire ses adversaires ? Ils tenteraient de redresser un sort implacable, avec leurs bonnes intentions, leurs conceptions éventuellement élevées, leur conscience des conditions déplorables présentes dont la nature même du monde veut qu’elles s’accentuent, accélèrent, se précipitent pour achever la destruction en cours en en faisant autodestruction ; c’est dire s’“ils tenteraient” sans grand espoir d’accomplir l’essentiel face à la puissance installée.

Macron, lui, sait bien comment il faut faire pour “faire le job”. Il est désigné par le destin pour achever une course dont le caractère même est cette autodestruction dont l’on parle. Il a signé décisivement cet acte nécessaire par son intervention dans le journal qui avait su, comme une prémonition de plus de trente ans du destin en question, passer du ‘Parisien Libéré’ au ‘Parisien’ tout court, enfin débarrassé du qualificatif ignominieux. Tout cela se fait en famille, comme larrons en foire.

Nous ne plaidons pas ici comme par satire. Il y a certes de la satire, mais également un jugement bien tempéré, que l’on tente d’élever au-dessus des réactions bien naturelles à des actes et des paroles si infâmes. Il faut se rendre à l’évidence : nous avons passé le Cap des Tempêtes et il s’agit désormais, comme un capitaine au milieu des éléments déchaînés, de montrer le réalisme du jugement débarrassé des embrasements justifiés mais désormais inutiles. Passé le Cap des Tempêtes, en effet, Macron devient l’homme des tempêtes qui emporteront tout, le capitaine-imposteur pris de boisson, et lui en premier bien entendu nous y précipitant aveuglément et en s’y “emmerdant jusqu’au bout”.

Macron réélu, c’est la France précipitée dans une de ces tourmentes dont elle a le secret, et dont l’issue est nécessairement une rupture furieuse. Macron réélu, dès le lendemain commencera la phase tant attendue de la tempête, le déchaînement par lequel nous ne pouvons faire autrement que passer. Macron réélu dans l’amertume et dans le “quoi faire d’autre ?” pour nombre de votants, il y aurait bien possiblement une revanche lors des législatives de quelques semaines plus tard, qui pourraient accoucher d’un Parlement amer sinon insoumis, et dans tous les cas plus autonome, bien assez pour rendre fou de rage jusqu’aux erreurs tragiques le despote enfantin.

Tous ses actes et toutes ses paroles ne sont à faire que pour déchaîner toutes les colères et les fureurs contre tout ce qu’il représente et dont il fait la promotion forcenée, comme l’incendiaire qui prétend éteindre l’incendie grondant en jetant sur lui le liquide le plus inflammable qui se puisse imaginer. Il représente exactement et parfaitement ce pourquoi grondent nos colères et nos fureurs et s’en priver serait une erreur affreuse qui ferait reculer de plusieurs années de souffrances le dénouement que nous attendons tous, au plus secret de nous-mêmes, le dénouement dont nous avons si affreusement besoin, le dénouement qui constitue la seule voie de survie que la Ciel nous offre.

On comprendra que ce n’est pas par plaisir que nous prêchons une telle circonstance. Il s’agit de faire de cette circonstance inévitable du fait des machinations du diable, une arme contre elle-même. C’est un exercice classique du “faire aïkido” de la vieille sagesse asiatique, et une volonté de caractère, et d’un “caractère héroïque”,  de croire que dans les événements catastrophiques l’empire du Cosmos place un grain de sable, un souffle fécond, qui représente la nécessité de la renaissance, du renouveau, du printemps après l’hiver.

Maintenant et sans doute pour terminer, faisons une analogie, du type « Faisons un rêve » (comme disait Sacha) ; c’est-à-dire une analogie de destins... Le président Biden est, dans un genre différent mais pas tant, au moins tout aussi détestable pour la cause qui est nôtre, que ce Macron. Avec un Macron réélu qui serait relevé sinon défié immédiatement par le poivre et sel d’une Chambre hostile, on peut envisager un Biden héritant, dès novembre, d’un Congrès qui lui serait également inamical.

Nous aurions ainsi, de concert, deux situations constitutionnelles catastrophiques dans un environnement social et psychologique absolument crisique, tout aussi catastrophique. Ainsi se poursuivrait, de concert coordonné, la similarité métahistorique de deux compères, la Grande Nation et la Grande République, qui ont figuré depuis le “déchaînement de la Matière”, à la fois la cause temporairement unificatrice et l’antagonisme irrésistible de ce déchaînement.

Cela dit, nous cédons la plume à l’expression de la juste colère dont nous venons de montrer notre conviction qu’il faut en sortir, – mais certes, non sans l’avoir exprimée dans toute sa force. Cette expression se trouve dans ce texte de Philippe Mesnard, du 5 janvier 2022.

« Selon Philippe Mesnard, rédacteur en chef de Politique magazine, le président de la République veut “emmerder” les non-vaccinés car ceux-ci se refusent à intégrer le “camp de la raison” qu'il entend incarner. »

dedefensa.org

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Celui qui n’aimait pas les Français

Vulgaire et violent, Macron veut que tout le monde sache que sa volonté est l’ultime raison en sa république. Ni sa fonction, ni le bien commun, ni le sens de l’Etat ne peuvent contenir ses élans rageurs.

Or donc, Macron a décidé d’emmerder les mauvais Français, ceux qui ne veulent pas se faire vacciner alors qu’on leur a dit que c’était le seul moyen de revenir à la vie d’avant, où on peut tomber malade mais avec le sentiment du devoir accompli, ce qui est une bien douce consolation.

Comme Macron aime bien jouer les canailles, du genre à boire des coups au bistro avec les anciens de Whirlpool en leur expliquant «On s’est parfois fait prendre pour des imbéciles. On s’est parfois fait avoir collectivement», on ne dira pas qu’il a mal choisi ses mots ou que ceux-ci ont dépassé sa pensée. Non, Manu-le-Prez a choisi d’être grossier parce que c’est un genre qu’il aime bien se donner, ça le titille délicieusement, il dit des choses comme «boire un canon» qu’il a lues dans les fiches rédigées par ses sbires qui ont regardé en boucle les films des années 50 pour lui confectionner un guide de la France ringarde. Et il dit «emmerder» pour flatter la moitié des Français qui aime bien accuser l’autre et parce que ça correspond bien à sa personnalité capricieuse. Il dit «emmerder» comme on pète pour faire rire. Il a l’habitude de lâcher ses mots comme d’autres lâchent des pets, pour jouer de l’effet de surprise.

Il veut emmerder ceux qui ne sont pas vaccinés parce qu’ils lui résistent. Ils résistent au camp de la raison. Ils ne sont pas convaincus par Salomon, Véran, Castex, Attal et Macron, ces valeureux, qui se dévouent corps et âmes pour nous trousser des lois d’exception, des décrets surprises, des règlements éclairs et de la politique publique au kilomètre, à peine si les députés LREM ont le temps de tout comprendre et de tout voter. Les non-vaccinés, ces pelés, ces galeux, osent expliquer qu’il faudrait d’abord traiter les plus faibles et les plus exposés, qui ne sont sans doute pas les adolescents ni les quadragénaires ni même les quinquagénaires mais les malades et les plus vieux – qui constituent d’ailleurs l’immense majorité de ceux qui meurent.

Mais un Français n’a pas à réfléchir, avec Macron. Il doit obéir et se soumettre. Surtout si on lui a dit tout et son contraire depuis le début de l’épidémie et surtout si on lui a promis à chaque fois que ses libertés étaient rognées que c’était vraiment pas plus, vraiment la dernière fois, et pour pas longtemps. Surtout quand on lui ment et qu’il peut le vérifier : non, les patients hospitalisés pour raison de Covid ne sont pas dans leur immense majorité des non-vaccinés… Non, le vaccin n’empêche pas de tomber malade ni de contaminer les autres… Non, le variant omicron n’est pas dévastateur… Dire qu’il y a même des médecins, des scientifiques, des Français et des étrangers, qui disent que porter le masque dehors ne sert à rien et qu’avec Omicron on va atteindre l’immunité collective et que vacciner à tire-larigot empêche en fait le corps de réagir naturellement au virus pile au moment où une forme plus faible se répand…

Mais Macron ne veut pas de ça ! Macron ne veut pas qu’on puisse prétendre un seul instant que ce n’est pas lui, avec ses petits bras, qui a terrassé tout seul l’hydre covidique ! Macron veut qu’on lui donne tout le crédit de cette épidémie mondiale enfin vaincue par lui tout seul en France, avec des vaccins américains et des contrats européens (au fait, j’aimerais bien qu’on me dise ce que les Européens pensent de leur président de six mois et de sa French Touch…). Macron veut que les Français qui n’en peuvent plus des restrictions qu’il leur a imposé voient en lui leur sauveur. Il n’a que cinq millions d’opposants non-vaccinés : c’est un peu plus qu’une «infime minorité», comme le prétend Castex, ça fait un peu plus de 10% des inscrits sur les listes électorales, mais enfin, Macron et Castex ont décidé que c’était des gueux, qu’on peut emmerder : trop bêtes pour se vacciner, trop partisans, trop vieux pour se déplacer, on s’en fout, désignons-les à la vindicte publique, montrons-les du doigt, expliquons qu’ils ne méritent pas d’être des citoyens parce qu’ils sont irresponsables. Avec un peu de chance, leurs amis ne leur parleront plus, les commerçants ne les serviront plus, leurs patrons les vireront et les médecins ne les soigneront pas en expliquant qu’ils ont dû choisir des gens plus responsables.

Déplorables irresponsables

La République, en ses débuts, avait ainsi décidé que ne seraient citoyens que ceux qui adhéraient au nouvel ordre – les autres étaient bon pour la terreur, la prison et la mort. Macron, qui a écrit Révolution, rêve d’un ordre macronien et ne supporte pas qu’on ne veuille pas se ranger sous sa coupe. Mieux vaut être immigré clandestin, trafiquant de drogue ou fraudeur social. Mieux vaut, même, être terroriste puisque Macron, comme le rappelle Eric Ciotti, avait refusé qu’on leur applique la déchéance de nationalité : «En 2016, Emmanuel Macron avait refusé la déchéance de nationalité pour les terroristes islamistes en se basant sur le fait que tout le monde est citoyen. Là, les non-vaccinés seraient peut-être plus dangereux que des terroristes ? C'est un raisonnement extrêmement choquant.»

Oui, c’est un raisonnement macronien. C’est le raisonnement d’un banquier d’affaires qui méprise les Français, la France, les sentiments, les libertés, qui ne songe qu’à lui, à sa gloire, à sa volonté de puissance, qui ne voit la réalité que comme un brouillon sur lequel il peut écrire ce qu’il veut et qui pète sur ses ennemis en riant, sûr de son impunité. Les “élites” qui l’entourent se pâment devant sa mâle vigueur surjouée et ricanent avec excitation en songeant aux obscurs, aux sans-grades, aux désolés, aux navrants, qu’on a insultés une fois de plus et qui, une fois de plus, ne recevront pas de l’Etat ce que l’état est censé apporter aux citoyens : la paix et la justice. Elles aussi Macron les emmerde.

Philippe Mesnard

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