Ukrisis-3 : le colonel (US Army) et la “marionnette”

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Ukrisis-3 : le colonel (US Army) et la “marionnette”

• Textes du 6 mars 2022. • Interviewé par FoxNews, un prestigieux colonel de l'US Army conduit en 2004 à la retraite par la bureaucratie du Pentagone, expose une vision complètement antiSystème et anti-censure de la situation en Ukraine.

On reprend ici un texte présentant une interview du colonel de l’US Army à la retraite Douglas MacGregor. Cet officier a servi notamment durant la première Guerre du Golfe où, à la tête d’une unité composite légère (19 chars et 26 véhicules blindés ‘Bradley’), il réussit une percée décisive parmi les unités de la Garde Républicaine puis au travers d’un champ de mines, lui-même se trouvant à la tête de son unité. Écarté de toute promotion décisive en raison de son audace et de ses conceptions originales, – en raison de ses qualités, si l’on veut, – il servit comme planificateur du SACEUR de l’OTAN, le général Wesley Clark, lors de la guerre du Kosovo ; il fut choisi en 2002 par Rumsfeld pour tenir le rôle d’observateur critique des plans de l’offensive en Irak (2003) conduite par le général ‘Tommy’ Franks. Enfin découragé par les bureaucrates qui nous gouvernent, il prit sa retraite en 2004, fit une carrière civile et écrivit plusieurs livres. L’un d’entre eux, ‘Transformation under Fire’, fut choisi en 2019 par le chef d’état-major des forces armées israéliennes comme lecture imposée à tous les officiers de son armée. En 2020, il fut invité par ce même chef d’état-major pour une série de conversations avec les principaux chefs israéliens concernant les transformation des forces pour le XXIè siècle. Il occupa brièvement des postes de haut-fonctionnaire de la sécurité nationale à la fin de la présidence Trump.

Un extrait de son ‘Wikipédia’, pour cette fois moins orienté-Système, pour mieux saisir la personnalité de MacGregor et l’usage qu’on en fit :

« De nombreux collègues de MacGregor pensaient que sa pensée non conventionnelle avait pu nuire à ses chances de promotion. Alors qu'un responsable du National Training Center (NTC) de l’US Army le qualifiait de “meilleur combattant de l'Armée de terre”, les collègues de MacGregor s’inquiétaient du fait que “l’US Army montre qu'elle préfère les généraux doués pour les jeux bureaucratiques à ceux qui peuvent penser de manière innovante sur le champ de bataille”. “Malgré les excellentes performances de MacGregor au sein du NTC après la guerre du Golfe, sa carrière dans l'armée de terre a été mise gelée. L’été 1997 a marqué le troisième refus de l'armée de terre de lui confier le commandement d'une brigade de combat, “un arrêt de mort virtuel pour sa carrière dans l'armée de terre, le reléguant à des postes d’état-major en tant que colonel pour le reste de son service”. »

La vidéo de Fox.News de vendredi en fin d’après-midi est reprise dans le texte d’‘Infowars’ (de très mauvaise réputation), qui ne fait que reprendre les déclarations de MacGregor. L’intervention de MacGregor est un modèle de pensée indépendante et antiSystème sur la guerre de l’Ukraine. Certes et sans surprise aucune, on n’entend guère de telles interventions, sinon pas du tout, dans les circuits qui font tout de même partie de la presseSystème. A noter que le présentateur Stuart Varney est d’une tendance opposée à celle de MacGregor, et tente sans aucun succès de lui apporter la contradiction.

dde.org

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Un colonel au verbe dévastateur

Le président ukrainien Volodymyr Zelenski est une “marionnette” qui fait courir à son peuple des “risques inutiles” en faisant traîner le conflit avec la Russie, selon le colonel à la retraite Douglas MacGregor.

Interrogé sur Fox Business sur les raisons pour lesquelles le président russe Vladimir Poutine avait pris pour cible la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, le colonel à la retraite MacGregor a expliqué que les Russes n'essayaient pas de détruire la centrale, mais qu’ils visaient les forces ukrainiennes qui se sont retranchées dans les infrastructures civiles pour éviter d'être anéanties.

“Ce que vous voyez, c'est que les Russes ont maintenant chassé ce qui reste des forces ukrainiennes, qui se réfugient dans les centres de population, – les villes – parce qu’elles n’ont aucune mobilité, aucune défense aérienne, aucune couverture aérienne, aucune infrastructure logistique”, a déclaré MacGregor vendredi.

“Ils se mêlent maintenant à la population, un peu comme nous l'avons vu au Moyen-Orient lorsque nous avons chassé les islamistes, ils ont couru dans les villes, utilisé les gens comme boucliers, – la population civile, –- et essayé d’éviter d’être anéantis.”

“Et je pense que c'est essentiellement ce qui se passe aujourd'hui avec la population utilisée par les forces ukrainiennes pour éviter la destruction”, a-t-il ajouté.

Stuart Varney, animateur de Fox Business, a ensuite suggéré que Poutine essayait d’“écraser” l’Ukraine pour en faire des décombres.

“Non. Absolument pas. En fait, il a travaillé dur pour en capturer la majeure partie intacte, étonnamment peu de dégâts franchement, Stuart”, a souligné MacGregor. “Beaucoup moins de dégâts que ceux que nous avons infligés à l’Irak quand nous y sommes allés en 1991 et à nouveau en 2003. Non, je pense qu'ils encerclent les forces ukrainiennes et qu’ils les anéantissent”.

MacGregor poursuit en affirmant que le président ukrainien Zelenski essaie simplement de repousser une défaite “inévitable” dans l'espoir que l'Amérique vienne le “sauver”.

“Nous ne viendrons pas. Le président Biden l’a dit très clairement”, a-t-il déclaré.

“La question est de savoir ce que Zelenski va faire. Les Russes ont fait savoir très clairement que ce qu’ils veulent, c’est une Ukraine neutre. Cela se serait terminé en quelques jours s’il avait accepté, et ensuite l’on aurait pu ajuster les frontières“, a-t-il dit, ajoutant que l'objectif de la Russie n’est pas d’occuper l'Ukraine, mais de “détruire les forces ukrainiennes”.

MacGregor a également suggéré que Zelenski n'est qu'une “marionnette” de l'Occident qui “fait courir des risques inutiles à un nombre énorme de sa propre population” en essayant de faire traîner le conflit avec la Russie en utilisant la propagande.

“Et très franchement, la plupart de ce qui sort d'Ukraine est démenti comme mensonge dans les 24 à 48 heures”, a déclaré MacGregor. “Les notions de prise et de reprise d'aérodromes, tout cela est absurde. Cela ne s'est pas produit”.

Varney a ensuite pris la défense de Zelenski, demandant si MacGregor pense que Zelenski pouvait être considéré comme un “héros” pour son peuple.

“Non, je ne le pense pas”, a gloussé MacGregor. “Je ne vois rien d'héroïque chez cet homme. Et je pense que la chose la plus héroïque qu'il puisse faire en ce moment est d'accepter la réalité. Neutraliser l'Ukraine. Ce n'est pas une mauvaise chose. Une Ukraine neutre serait bonne pour nous comme pour la Russie. Cela créerait le tampon que franchement, les deux parties veulent”.

“Mais on lui dit de s’accrocher et d'essayer de faire traîner les choses, ce qui est tragique pour les gens qui doivent vivre cela”, a-t-il ajouté.

Varney s'est à nouveau défendu, disant qu'il était “enclin à ne pas être d'accord” avec MacGregor, – sans offrir de preuves pour réfuter les déclarations du colonel – avant de mettre fin à la séquence.

Les sobres prédictions et analyses de MacGregor au cours de la semaine dernière se sont jusqu'à présent révélées largement exactes, malgré la propagande à outrance qui prétend que les forces ukrainiennes gagnent facilement le conflit contre la Russie.

Notamment, le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé vendredi que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN n’était plus “sur la table”, une garantie que Poutine avait exigée pendant des années avant d'envahir finalement l’Ukraine fin février, et probablement une concession qui n’aurait pas été faite si la Russie perdait vraiment le conflit.

Jamie White