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• Finalement, il nous faudra donc déposer quelques félicitations admiratives pour la DNI Tulsi Gabbard, pourtant disgraciée et insultée il y a un mois par son président. • Gabbard dévoile depuis vendredi la signification des centaines de documents réunis auprès des 18 agences de renseignement, mettant à nu l’affaire du Russiagate. • Il s’ensuit que Trump, qui est en train de couler et se saisit de n’importe quelle bouée, n’a désormais pas assez de superlatifs pour sa directrice du renseignement national. • Ajoutez donc les autres terribles remous, dont le brandon enflammé de l’affaire Epstein 2.0 qui ne cesse de répandre l’incendie dans toutes les élitesSystème (Trump, démocrates, divers avatars extérieurs). • ... Et vous avez l’ébranlement catastrophiques de l’État profond.
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21 juillet 2025 (18H50) – Qui ne connaît l’aventure de la forêt de mensonges monstrueux au travers de laquelle cette opération de russophobie et de destruction de la Russie nommée Russiagate, d’ailleurs déjà bien préparée, est devenue le pilier de la “politique étrangère” des USA ? C’est le super-cool et archi-classe président Obama, héros décidément de cette fin d’empire, qui inspira et dirigea l’opération avant de recevoir, sourire éclatant fix sur ses lèvres crispés, ce cuistre insupportable de Trump à la Maison-Blanche en janvier 2017.
L’intervention de Tulsi Gabbard, depuis vendredi dernier, avec la déclassification de centaines de documents secrets provenant des 18 agences de renseignement qu’elle chapeaute, justifie à elle seule sa nomination comme Directrice du Renseignement National (DNI). On attendait, depuis la création de ce poste (2002), une personne capable d’une telle audace (vis-à-vis de l’État profond) et d’une telle intégrité. Gabbard s’en est chargée.
Commentant un article bourré d’esbrouffes et de faux-miroirs arrangées en vrai simulacre, de Tim Werner, de ‘Foreign Policy’, Larry Johnson, l’ex-analyste de la CIA observe :
« Cela a mal passé : “ Rakusan [chef du service action de la CIA] a perçu la soi-disant subversion de l’élection présidentielle par le président russe Vladimir Poutine au nom de Trump comme l’équivalent espion du 11 septembre.” La déclassification par Tulsi Gabbard, vendredi, de documents de renseignement et d’e-mails de divers membres de la CIA et d’autres responsables du renseignement, montre que Rakusan avait la tête dans le cul ou participait au complot visant à attaquer Donald Trump avec un mensonge (ou les deux). La note porte sur le sujet suivant : “Suppression par la communauté du renseignement de renseignements montrant que ‘les acteurs russes et criminels n’ont pas eu d’impact’ sur l’élection présidentielle de 2016 via des cyberattaques contre les infrastructures”. Je suis sûr que cela a pris Tim Weiner par surprise. Cela lui coupe certainement les ailes alors qu’il tente de dépeindre la CIA comme une organisation sainte et honnête, minée par un président complice de Poutine. »
Certes, nombre de commentateurs, lorsqu’ils voulaient bien commenter cette affaire qui dément tout ce qu’ils écrivent depuis juillet 2016, ont décrit et décrivent cette action de Gabbard comme une bouée de sauvetage lancée à un Trump, – qui, pour l’occasion, a chaudement félicité Gabbard, comme les choses changent, – entraîné par le boulet Epstein. Ce n’est pas faux mais c’est vraiment l’accessoire d’un essentiel qui constitue un acte historique sans précédent.
Les USA, tout l’Occident-poussif, tous ces démocrates brandissant les grands principes des ‘Founding Fathers’ à nous tous, ont marché au pas cadencé d’un monstrueux montage de la CIA. L’Agence, la “Compagnie’, relayait les pressions des réseaux démocrates de Clinton, tant dame Hillary Macbeth était pressée d’étouffer, en marge de la conventions démocrate de juillet 2016, le torrent Wikileaks de ses emails officiels au nom du département d’État lorsqu’elle en était la ministre (Secrétaire d’État), utilisés pour ses intérêts propres
Johnson poursuit en décrivant l’opération Russiagate telle que l’a décrite et démontée Gabbard ; et, chemin faisant, rapportant une réaction de ce Rakusan qui menait en 2016 les opérations spéciales de la CIA, on apprend que le susdit parle comme si les Russes avaient réellement fait ce qu’eux-mêmes (de la CIA) ont contribué à mettre en place comme une fiction héroïque et terrible. Cette opération elle-même et sa mise à nu, – historique, certes, tant opérationnellement que psychologiquement.
» Je conclurai avec cette révélation étonnante, mais pas surprenante, de Weiner. Il décrit la fureur de Rakusan au lendemain de l'élection de Trump, ainsi que ses actions désespérées et dangereuses :
» “Les Russes ont manipulé nos foutues élections”, leur a-t-il lancé. “Comment faire pour que cela ne se reproduise plus ?” Peu lui importait qu'ils ne parlent pas russe ou n'aient jamais mis les pieds à Moscou. Il leur a ordonné de mettre à profit leur expertise en matière de ciblage et de recrutement de terroristes pour la retourner contre les espions, diplomates et oligarques russes.
» Vous comprenez ? “Recruter des terroristes !” Je ne veux plus jamais entendre parler de la guerre américaine contre le terrorisme, alors que le plus haut responsable des opérations de la CIA a avoué avoir ordonné à ses hommes et femmes de recruter des terroristes, qui seront utilisés pour attaquer la Russie. Je suis sûr que les Russes ont lu l'article de M. Weiner et en ont pris note. Je suppose qu'ils le savaient déjà.
» Grâce à l'article de Weiner, nous savons désormais que les États-Unis ont lancé une guerre du renseignement contre la Russie, entièrement fondée sur un mensonge. Et les hauts dirigeants de la CIA ont suivi leur exemple. À mon avis, la CIA devrait être démantelée et mise aux quatre vents. Nous devons repartir de zéro avec de véritables agents du renseignement. »
On a parlé de l’affaire Epstein en évoquant les trouvailles de Gabbard comme moyen de jeter un peu d’eau sur le feu... Nous passons donc à l’affaire Epstein, seconde de nom depuis la première close avec son suiicide.
Pour ses adversaires, parler de l’affaire Epstein, archi-connue depuis des années, n’est-ce pas attaquer Trump, – enfin trouver un angle d’attaque qui lui fait mal ! Cela, ce n’est pas faux, et certains s’y retrouvent lorsque le récit de ce Epstein 2.0, qui est plus une enquête sur le souvenir qu’une narrative ou une révélation, rend compte d’un Trump d’un comportement assez infâme. Trump, meilleur ami d’Epstein, quoi de mieux !
Toute la presseSystème est pleine de “révélations“ dont 90% n’en sont pas, mais là le point de vue a changé. Au contraire des premiers avatars d’Epstein (Epstein 1.0), y compris son suicide, où les vedettes étaient plutôt le Prince Edward et un nommé Bill Clinton, cette fois c’est Trump qui s’y met, – ou plutôt qui y est mis, précipité, la tête la première. Pour autant, on aura remarqué que les démocrates officiels, d’habitude si prompts à la vindicte, restent assez apaisés. On comprend aussitôt pourquoi : malgré qu’il soit question de la peau de Trump dans cette affaire, c’est toutes les élitesSystème qui sont impliquées puisque l’affaire Epstein les concerne tous, – ou, si vous voulez, toute la crème de l’État-profond si l’on veut revenir au sujet général de cette analyse.
Mais nous serions surtout conduits à penser que l’aspect le plus important de cette affaire Epstein 2.0 se trouve dans les accusations de plus en plus nombreuses contre l’hypothèse d’un Epstein agent du Mossad et fournisseur à ce service de documents filmés de diverses scènes d’“action” impliquant des personnalités jusqu’aux plus hautes de nos élitesSystème. C’est Tucker Carlson qui, au cours d’une conférence, a orienté l’affaire sur cette voie qui implique parce qu’il s’agit d’Israël tant et tant d’actions militaires et de subversion, illégales et cruelles ; soit indirectement soutenues par les USA alimentant Israël en finance et en armements, soit directement lancées par les USA (attaque contre l’Iran).
Sur le site ‘UNZ.com’, Andrew Anglin publie un long article au vitriol sur la thèse d’un Trump manipulé par quelque moyen que de soit, – le chantage par exemple, – par Israël. Certes, Trump est en première ligne, mais à peu près tous les politiciens US du “parti unique” démocrates-républicains suivent la même voie et sont ainsi alignés en rang d’oignons puant de fric.
« Aïe.
» Cela ne se présente pas bien du tout. S'il [Trump] se contente de faire ce que Bibi lui a dit, il semble tout de même impliqué. J'imagine que c'est peut-être les deux, car la principale raison pour laquelle Bibi exerce un tel contrôle est son implication. Le lobby juif a la capacité d'exercer une pression politique pour contraindre Trump à bombarder divers pays et à envoyer gratuitement de l'argent et des armes aux Juifs. Mais forcer Trump à déclarer publiquement qu'Epstein n'a pas existé, que tous ceux qui posent des questions à ce sujet ne sont que des mystificateurs russes, est une affaire d'un autre ordre, beaucoup plus personnelle.
» Rappelez-vous que la première fois que Trump a dit aux médias de se taire à propos d’Epstein, il était assis en face de Netanyahou. »
On comprend bien comment ce soupçon, au moment où Israël se comporte en conquérant à la fois sanglant et impuissant, débouche sur la question brûlante (Ukraine, Iran et tant d’autres) des guerres nihilistes fomentées par les neocon et les groupes de parlementaires corrompus à l’image de Lindsey Graham, – tiens, lequel vient de lâcher Trump dans l’affaire Einstein 2.0 car on cultive la loyauté et la droiture dans ces milieux-là. Veut-on poursuivre la litanie des entreprises totalement imbéciles et cruelles des Etats-Unis et d’Israël depuis le début de ce siècle ?
Plutôt, et pour changer d’orientation, on évoquera les BRICS, que Trump a désigné comme des ennemis qu’il faut briser sous les applaudissements de l’honorable Congrès des États-Unis. Si l’on dit cela, après tout, c’est pour pouvoir préciser que, depuis la réunion de Rio, circulent des rumeurs précisant que le Mexique, qui supporte de plus en plus difficilement la tutelle yankee, avait envoyé son ministre des affaires étrangères à cette réunion, Juan Ramon de la Fuente. C’était pour tester cette idée de l’adhésion de son pays aux BRICS.
Vrai ? Faux ? Nous dirions, nous, que c’est inévitable, irrésistible. La question n’est pas tant celle de la puissance des BRICS face aux États-Unis, mais bien le caractère irrésistible d’un mouvement qui est en train d’emporter et de balayer toutes les positions de force et d’hégémonie obscène exercées par les États-Unis, assistés d’un Israël sanglant et du groupe européen apeuré, divisé, suant de trouille et de haine, aussi mou pourtant qu’un éclair au chocolat (substance de la colonne vertébrale du président McKinley selon son vice-président Theodore Roosevelt, l’un des premiers architectes de cet “empire”).
Ces événements sont considérables. Ce qui est en jeu c’est l’existence même de l’Amérique et il nous faut répéter cette idée qui ne cesse de nous hanter, qui fait du sort de l’Amérique, ou plutôt de la représentation de l’Amérique, le verrou de l’effondrement de cette civilisation qui ne tient plus qu’à coups de simulacres et de narrative, – effondrement dont nous ne savons rien des conséquences et des effets. Nous écrivions ceci le 14 octobre 2009 ,– un texte parmi tant d’autres sur ce thèmes, – et cela vaut encore aujourd’hui, c’est-à-dire plus que jamais, ce que nous appelions désintégration et qui s’exprime aujourd’hui comme un déferlement crisique :
« Nous l'avons déjà écrit et nous le répétons avec force : il ne peut y avoir, aujourd’hui, d’événements plus important pour la situation du monde qu’une dynamique de dislocation des USA. Nous pensons que la crise actuelle est à la fois, et contradictoirement, formidablement amplifiée et formidablement bloquée dans sa compréhension par la puissance de la communication. Ce phénomène ne cesse de dramatiser et d’attiser les conditions de la crise tout en renforçant la pression du conformisme de la pensée dominante pour ne pas mettre en cause les éléments qui sont les fondements de cette crise.
» L’un des fondements est psychologique, avec le phénomène de fascination – à nouveau ce mot – pour l’attraction exercée sur les esprits par le “modèle américaniste”, qui est en fait la représentation à la fois symbolique et onirique de la modernité. C’est cela qui est résumé sous l’expression populaire mais très substantivée de American Dream. Cette représentation donnée comme seule issue possible de notre civilisation (le facteur dit TINA, pour “There Is No Alternative”) infecte la plupart des élites en place; elle représente un verrou d’une puissance inouïe, qui complète d’une façon tragique la “fascination de l’américanisme pour sa propre destinée catastrophique” pour former une situation totalement bloquée empêchant de chercher une autre voie tout en dégringolant vers la catastrophe. La fin de l’American Dream, qui interviendrait avec un processus de parcellisation de l’Amérique, constituerait un facteur décisif pour débloquer notre perception, à la fois des conditions de la crise, de la gravité ontologique de la crise et de la nécessité de tenter de chercher une autre voie pour la civilisation – ou, plus radicalement, une autre civilisation. »
En effet, comment ne pas percevoir que ce déferlement qui se précipite sous les yeux aveugles des élitesSystème corrompues et perdues dans un simulacre sans fin ne ressemble pas à une déstructuration, – ou mieux encore une déconstructuration, – de ce que nous avons appris à désigner avec une crainte remplie de haine en raison du soupçon de la diablerie pestilentielle, l’État profond, le DeepState.
La vitesse, l’emportement de la rapidité, voilà ce qui importe dans ce cas qui concerne l’hégémonie maladive et hystérique des USA, du moteur nihiliste et dévastateur de Washington D.C. Il semble bien que nous approchions du terme de la chevauchée nihiliste et entropiste, lorsque la surpuissance qui s’avère en vérité être devenue les restes d’une surpuissance tournant à vide approche à la vitesse d’un train fou de ce moment de basculement, de cet abîme semblable au Grand Canyon de Thelma & Louise où la surpuissance enfante dans la douleur et dans l’aveuglement sa propre autodestruction.
Alors, il sera temps d’écrire l’oraison funèbre de cet artefact antihistorique qui crut, avec une arrogance confondante, avoir atteint le sommet de l’empire du monde. Et les derniers Américains pleureront le passé perdu et leur isolationnisme vertueux des temps anciens.