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Le site favori de relais des nouvelles fuitées du gouvernement des États-Unis, ‘Politico’, annonce à partir de sources sûres l’achèvement du projet de la nouvelle “National Defense Strategy” que chaque nouvelle administration élabore après sa prise de pouvoir. Le document est développé par le Pentagone et le cabinet du ministre Pete Hegseth va travailler sur la version définitive. D’ores et déjà, le document disponible annonce des changements radicaux qui seront conservées dans la version définitive. Il s’agit d’un projet qu’on ne peut sans aucun doute qualifier que d’isolationniste.
• Les missions de défense et de protection du territoire national et de l’hémisphères occidental (sorte de “doctrine de Monroe 2.0”) ont la priorité absolue, donnant ainsi au changement de nom du Pentagone (du “Department of Defense” au “Department of War” l’orientation que l’on envisageait hier.
• Les missions habituelles extérieures, d’antagonisme sinon d’affrontement de la Chine (surtout) et de la Russie passent en deuxième position.
« Cette décision marquerait un changement majeur par rapport aux récentes administrations démocrate et républicaine, y compris le premier mandat du président Donald Trump, lorsqu'il qualifiait Pékin de plus grand rival des États-Unis. Et elle risquerait d'enflammer les faucons antichinois des deux partis, qui considèrent le leadership du pays comme un danger pour la sécurité des États-Unis.
» “Ce sera un changement majeur pour les États-Unis et leurs alliés sur plusieurs continents ”, a déclaré l'une des personnes informées du projet de document. “Les promesses américaines, vieilles et bien établies, sont remises en question”.
» A bien des égards, le changement est déjà en cours. Le Pentagone a mobilisé des milliers de soldats de la Garde Nationale pour soutenir les forces de l'ordre à Los Angeles et à Washington, et a dépêché plusieurs navires de guerre et avions de chasse F-35 dans les Caraïbes pour bloquer le trafic de drogue vers les Etats-Unis. »
D’autres mesures vont dans le même sens et mobilisent même des unités de l’US Army (d’un statut différent de la Garde Nationale), avec mission d’intervenir contre des personnes (civiles) non impliquées directement dans un conflit militaire. C’est le cas avec l’attaque et la destruction de cette embarcation qui aurait transporté à partir du Venezuela une cargaison de drogue, – affirmation mise en cause par divers commentateurs indépendants. D’autre part, il existe déjà des unités militaires US déployées le long de la frontière Sud (Mexique), et investies du droit d’arrêter des personnes civiles. Ce genre d’actions qui ont déjà eu lieu à de nombreuses reprises, dans un cadre de quasi-illégalité par rapport aux lois existantes, sont désormais officiellement autorisées.
Un paradoxe bien dans les habitudes d’un pouvoir qui agit désormais dans le désordre le plus complet, en plus au rythme des caprices de Trump qui veut retrouver le soutien de sa base MAGA et rafler un Prix Nobel du même coup (?), se trouve dans la composition de l’équipe chargée d’élaborer cette nouvelle stratégie. Tous ces experts ont jusqu’ici travaillé d’arrache-pied sur une stratégie de confrontation avec la Chine, qu’ils repoussent désormais loin derrière la protection du territoire national de dangers aussi divers qu’hybrides, sinon fantasmés quant à l’identité et à la précision des cibles.
« Ce changement “ne semble pas du tout conforme aux positions bellicistes du président Trump à l'égard de la Chine”, a déclaré un expert républicain en politique étrangère informé du rapport...
» Elbridge Colby, responsable de la politique étrangère du Pentagone, dirige cette stratégie. Il a joué un rôle clé dans la rédaction de la version 2018 pendant le premier mandat de Trump et a été un fervent partisan d'une politique américaine plus isolationniste. Malgré son long passé de faucon face à la Chine, Colby rejoint le vice-président J.D. Vance sur la volonté de désengager les États-Unis de leurs engagements extérieurs.
» L'équipe politique de Colby est également responsable d'une prochaine revue de la posture mondiale, qui décrit le déploiement des forces américaines dans le monde, ainsi que d'une revue de la défense aérienne et antimissile de théâtre, qui dresse le bilan des défenses aériennes des États-Unis et de leurs alliés et formule des recommandations quant à l'implantation des systèmes américains. Le Pentagone devrait publier ces deux revues dès le mois prochain. »
La question de la revue du déploiement des forces à l’étranger (avec les quelques 800 bases militaires), et des aides militaires diverses, est d’ores et déjà traitée par des décisions déjà applicables sinon en cours d’application, et des précisions concernant les volumes des forces engagées (et à désengager).
• L’ “Initiative de sécurité balte” du Pentagone (des centaines de millions de dollars par an donnés à la Lettonie, à la Lituanie et à l'Estonie pour les aider à renforcer leurs défenses et leurs infrastructures militaires) cesse dès cette année. La décision est prise sans le moindre égard pour les craintes largement proclamées, et confirmées par les “experts” du Pentagone d’il y a quelques semaines, d’une menace militaire russe qui fait partie des prospectives-‘Fantasy’ de ces trois petits bays, les plus bellicistes et russophobes de l’OTAN.
• Il est désormais très probable que le contingent des 80 000 soldats US restant déployés en Europe dans divers pays sera très nettement diminué, bien entendu à la très grande pétoche de la plupart des pays européens qui vivent cette nouvelle stratégie comme une affreuse foucade de Trump de plus, – mais, cette fois, largement soutenue sinon imposée par son entourage (Vance notamment) et son électorat. Trump étant lui-même défavorable à ces situations, même s’il exécute régulièrement des guerres extérieures, il est acquis que la nouvelle stratégie ira dans ce sens. On distribuera quelques kleenex pour sécher les larmes, en plus des habituelles promesses de Trump...
« Lors d'une visite du nouveau président polonais à la Maison Blanche mercredi, Trump a déclaré que les États-Unis ne retireraient pas de troupes de Pologne. Il a toutefois reconnu qu'il envisageait des réductions de personnel ailleurs sur le continent.
» “S’il se passe quoi que ce soit, a déclaré Trump, nous enverrons davantage de troupes là-bas.” »
Le président polonais a dû partir extrêmement rassuré, ou bien alors il croit dur comme fer à l’importance stratégique centrale de la Pologne dans l’esprit washingtonien des “experts” trumpistes. Dans tous les cas, c’est une belle démonstration du simulacre de l’esprit de solidarité de l’alliance transatlantique...
“C’est une belle démonstration du simulacre de l’esprit de solidarité de l’alliance transatlantique...”, parce que les américanistes annoncent à leurs alliés fidèles leur départ au moment où la guerre en Ukraine, à laquelle les USA sont tout sauf étrangers, bat son plein et qu’on est à la recherche de “garanties de sécurité” pour l’Ukraine qu’on attend venir des USA. Mais aujourd’hui, les “garanties de sécurité, c’est l’Europe-UE elle-même qui va en avoir besoin ; et elle n’aura rien du tout, puisque les États-Unis sont entrés dans une phase très active d’une sorte de préparation à une sorte de guerre civile de type-postmoderne, en plus de diverses entreprises pour faire respecter la “doctrine de Monroe 2.0”.
Il y a une phrase assez étrange dans l’article de ‘Politico’, alors que l’on sait que ce site est une courroie de transmission directe du gouvernement, et par conséquent que les passages les plus délicats sont composés avec soin, selon la pensée très-profonde des informateurs. Voici le paragraphe complet :
« Cette nouvelle stratégie bouleverserait largement l'orientation de la Stratégie de défense nationale de 2018 de la première administration Trump, qui plaçait la dissuasion contre la Chine au premier plan des efforts du Pentagone. “Il est de plus en plus clair que la Chine et la Russie souhaitent façonner un monde conforme à leur modèle autoritaire”, peut-on lire dans les premiers paragraphes de ce document. »
Qu’est-ce à dire ? On nous informe que les Chinois et les Russes sont en marche pour façonner un monde nouveau, « conforme à leur modèle autoritaire », c’est-à-dire parfaitement illibéral et anti-démocratique selon les penseurs du Potomac, et les USA décampent de leurs positions avancées de défenseurs vertueux de la démocratie pour se replier sur eux-mêmes ? Notre conviction, nous le répétons, est que cette phrase n’est pas là par pur hasard. Elle a un sens à peine dissimulé, –juste quelques jours après la formidable parade militaire de Pékin, quelle coïncidence ! – et cela nous conduit à avancer deux hypothèses complémentaires :
• Le Pentagone a bien compris qu’il ne fait absolument plus le poids devant deux adversaires, – que ce soit en Ukraine (la Russie), que ce soit sur la place Tienanmen (la Chine), – qui ont montré qu’ils occupaient désormais une position militaire de complète domination.
• Il est temps que les archi-faucons antirusses et antichinois, notamment au Congrès, en prennent conscience et n’essaient plus d’intervenir dans la politique étrangère dans le sens du type-“politiqueSystème”. S’ils ne le font pas ils vont laisser les USA à découvert face à ses risques internes d’affrontement et de guerre civile.
• ... Au reste, ce dernier point n’a guère d’importance puisque leur guerre civile type-postmoderne, ils ne l’éviteront pas !
• Quant aux Européens, en fait de “garanties de sécurité”, celles qu’ils réclament à cor et à cri pour l’Ukraine, on veut bien, pour leur sécurité à eux devant le Très-Haut, leur apporter quelques pelles pour qu’ils puissent creuser leur tombe, profond, très-profond. Il est assuré, selon notre perception, que des gens comme Vance, et même Trump lui-même pour une fois stabilisé dans une appréciation, le susurrent aux oreilles des amis qu’ils ont dans l’Europe-UE, – Orban, Fico, voire Meloni elle-même...
Mis en ligne le 8 septembre 2025 à 17H35
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