RapSit-USA2025 : CivilWarII, ­ mais bouffe...

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RapSit-USA2025 : CivilWarII, ­ mais bouffe...

Pour démarrer son texte, par ailleurs remarquablement développé et écrit avec élégance (excellente traduction française chez (‘UNZ.com’), Steve Barrett commence par une citation célèbre qui s’applique effectivement fort bien à la situation américaniste, – cette tragédie-bouffe avec d’inévitables accents hollywoodiens. Certes, écrit-il,

« Karl Marx a dit avec justesse que l'histoire se répète, d'abord sous forme de tragédie, puis de farce. Et si la Première Guerre de Sécession américaine fut tragique, celle qui se prépare actuellement est une farce... »

Il n’empêche, c’est bien une guerre civile qui se prépare, à partir de l’assassinat extraordinairement complexe et insaisissable, même par les complotistes les plus imaginatifs, de Charlie Kirk. Combien en Europe, et dans ces lignes également, ont accordé cette attention presque eschatologique, comme il est ressenti en Amérique, à l’assassinat de cet “influenceur” sans grande envergure et à l’immense influence ? Combien ont mesuré la précipitation presque paniqué de Netanyahou venu nous dire dans les heures qui suivirent, pour nous répéter encore et encore : “Ce n’est pas nous ! Ce n’est pas nous !”.

« Et le dirigeant du pays qui assassine bien plus de journalistes que toutes les autres nations du monde réunies, un certain Benjamin Netanyahou, fut tout aussi bâclé dans ses réactions étranges à la fusillade de Kirk. Quelques minutes seulement après la fusillade, Netanyahou a publié son message de condoléances, apparemment sans prendre le temps de le vérifier comme le sont habituellement les messages officiels, suggérant une connaissance préalable de l'événement. Il a ensuite poursuivi cette apparente erreur par une série de vidéos affirmant avec colère que lui et sa nation n'avaient pas tué Charlie Kirk. Dans ces vidéos, Netanyahou, telle Lady Macbeth dans la pièce de Shakespeare, semble “protester trop”. »

Bennett fait un parallèle entre la Guerre de Sécession et cette ‘CivilWar-II’ qui se prépare ; notamment, il fait un équivalent entre le raid sanglant en 1859 de Harpers Ferry par l’antiesclavagiste John Brown, capturé et exécuté aussitôt après, et l’assassinat de Charlie Kirk. Le raid de John Brown terrifia les Sudistes et leur fit conclure qu’il n’y avait plus qu’une chose à faire : proclamer la sécession qui déclencherait la guerre. L’assassinat De Kirk n’a aucun rapport opérationnel ni socvial avec Harper Ferry, et les circonstances sont aussi bouffes que tragiques quand on réalise le nombre de théories rocambolesques qui ont été développées, mais Barrett parle de l’état d’esprit et de la division de la nation, – et là, il y a la similitude de la haine inexpiable, des deux côtés.

Cette haine atteint aujourd’hui des sommets d’une situation qui était déjà un paroxysme constant. On a pu le constater avec les réactions à la mort de Kirk. Aujourd’hui, c’est le dur chemin vers les législatives dans treize mois et la querelle en plein développement sur la militarisation de la répression contre le crime dans les villes tenues par les démocrates, transformés en un “parti du chaos”. Quelques exemples et signes...

•  La querelle sur les villes acquise à une municipalité démocrate (Los Angeles, New York, Chicago, San Francisco, etc.) s’intensifie. Trump se prépare à envoyer non plus la Garde Nationale mais des unités fédérales et des unités militaires pour lutter contre la criminalité qui profite du chaos de législations laxistes des démocrates. Il menace d’activer le ‘Insurection Act’, qui lui donne le droit d’utiliser la force.

• Diverses villes démocrates prennent des mesures légales contre les forces déployées par Trump, qui par des plaintes, qui plus violemment par des déploiement de forces sous leur juridiction contre les forces fédérales.

• Une dizaine d’États du Nord, très proches du Canada, voient leurs tendances constantes à une sécession et un rattachement au voisin du Nord fortement renforcées.

• Le tourisme s’effondre aux USA (de 30% à 40%). Le spectacle est extraordinaire de quelques-uns des plus grands aéroports des USA complètement déserts !

• Un nouvel attorney général démocrate de Virginie a affirmé en plaisantant un petit peu, pas trop, qu’il mettrait bien deux balles dans la tête de son adversaire républicain.

Bref, lisez l’article de Barrett, long et extrêmement bien documenté. Il vous éclairera sur une situation dont on parle fort peu, et qui est en train de désintégrer l’Amérique.

 

« Kirk, prélude à la guerre civile américaine ?

« Le raid de John Brown à Harpers Ferry, en Virginie, en 1859, puis son arrestation et son exécution préparèrent le terrain pour la Première Guerre de Sécession. Brown, militant chrétien antiesclavagiste, attaqua une armurerie fédérale, s'empara d'armes et tenta d'inciter à une révolte d'esclaves. La violence de son raid (sept morts et dix blessés), suivi de son exécution, choqua et radicalisa les camps pro-esclavagistes et antiesclavagistes. Seize mois après la pendaison de Brown, le Nord et le Sud étaient officiellement en guerre.

La Première Guerre de Sécession américaine a eu une dimension indéniablement tragique. Elle a vu la participation de grands dirigeants comme Abraham Lincoln et Robert E. Lee, et a été menée pour des causes nobles : mettre fin à l’esclavage d’un côté, préserver les droits des États de l’autre, et, en fin de compte, forger l’avenir politique de l’Amérique du Nord – un avenir au potentiel apparemment illimité, un avenir dont la trajectoire semblait promise à une ascension fulgurante.

Karl Marx a dit avec justesse que l'histoire se répète, d'abord sous forme de tragédie, puis de farce. Et si la Première Guerre de Sécession américaine fut tragique, celle qui se prépare actuellement est une farce. Les dirigeants des deux camps – l'imbécile Donald Trump, l'endormi Joe Biden, la loufoque Kamala Harris – sont des clowns génocidaires dépourvus d'un gramme de sérieux. Et le martyr Charlie Kirk, l'animateur et militant républicain dont le martyre rappelle vaguement celui de Brown, était peut-être destiné à ce qui est aujourd'hui considéré comme de la grandeur – il se serait probablement présenté à la présidence, peut-être dès 2028 – mais n'aurait jamais pu dissimuler son trait dominant : la médiocrité.

Le coup de feu qui a abattu Charlie Kirk, quel qu'en soit l'auteur, a déclenché une vague d'émotion cataclysmique au sein de la droite politique pro-Trump. Les dénonciations hystériques de tous ceux qui n'ont pas participé à leurs éloges ont été rapidement suivies d'appels à réduire au silence ceux perçus comme des « ennemis de Charlie ». Des dizaines d'Américains ordinaires ont été licenciés pour avoir publié des commentaires irrévérencieux sur les réseaux sociaux, suite à la chasse aux sorcières numérique lancée par des fanatiques d'extrême droite, tandis que des figures des médias grand public comme Matthew Dowd, Karen Attiah et Jimmy Kimmel ont également été licenciées ou déplatesformées.

Bien que Kirk ne soit pas John Brown et Trump Abe Lincoln, le parallèle Kirk-Brown mérite d'être exploré. Les deux affaires ont radicalisé les Rouges comme les Bleus en créant des martyrs héroïques et des méchants de bande dessinée. Pour les Rouges, les victimes du raid de John Brown à l'époque, et de la fusillade de Charlie Kirk aujourd'hui, sont des martyrs héroïques, tandis que John Brown, « radical fou amoureux des nègres », et Tyler Robinson, « radical fou amoureux des trans », sont des méchants de bande dessinée.

Il faut bien admettre que les Bleus étaient bien plus enflammés par John Brown en 1859 que par Tyler Robinson en 2025. La tentative de Brown de libérer les esclaves était sincèrement soutenue par une minorité substantielle du camp antiesclavagiste, même si la majorité la déplorait. En revanche, rares sont les Blues d'aujourd'hui qui ont exprimé un soutien sans réserve au meurtre présumé de Charlie Kirk par Tyler Robinson.

En effet, l'effet principal des affaires John Brown et Charlie Kirk fut de radicaliser les Rouges, et non les Bleus. En 1859, les dirigeants esclavagistes du Sud furent horrifiés par le carnage provoqué par le raid de Brown, tout aussi horrifiés par la poignée de voix radicales qui le soutenaient, et terrifiés à l'idée que les Bleus les pourchassent et détruisent leur mode de vie. Se sentant poussés à bout, les dirigeants sudistes furent poussés à faire sécession de l'Union.

Les Rouges d'aujourd'hui ont également le sentiment que leur mode de vie est menacé. À l'instar des Blancs du Sud de 1859, effrayés par la population sans cesse croissante de quatre millions de Noirs réduits en esclavage (soit 33% de la population du Sud), les conservateurs blancs racistes d'aujourd'hui craignent que l'immigration ne les réduise bientôt à une minorité dans leur propre pays. De plus, les progrès technologiques, la destruction délibérée des emplois ouvriers et l'effondrement des valeurs familiales fondées sur la religion (et, avec elles, de la famille procréatrice) se sont combinés pour rendre les États-Unis d'aujourd'hui presque méconnaissables pour ceux qui se souviennent de ce qu'était l'Amérique avant la révolution sexuelle, la délocalisation de l'industrie, l'immigration de masse et la prolifération d'idéologies féministes, pro-déviances sexuelles et pro-minorités, les ont transformés en quelque chose d'aussi méconnaissable que déplaisant.

Les Rouges d'aujourd'hui, comme ceux de 1859, se sentent acculés au pied du mur. La violence spectaculaire de l'affaire Charlie Kirk, comme celle de John Brown avant elle, pourrait les pousser à tenter de rompre les liens avec la vieille Union, dominée par les Bleus. Mais plutôt qu'une sécession État par État, on pourrait assister à une démolition de l'intérieur de l'ordre constitutionnel fédéral américain. Puisque les Rouges détiennent actuellement la Maison Blanche et le Congrès, mais qu'ils perdront presque certainement ce dernier aux élections de mi-mandat de 2026 et probablement le premier aux élections présidentielles de 2028, leur seul moyen de conserver le pouvoir et d'accélérer leur tentative désespérée de recréer la « grandeur » américaine des années 1950 serait d'annuler, de reporter ou d'annuler définitivement ces élections. L'assassinat de Charlie Kirk pourrait être le premier d'une série d'événements violents qui serviront à justifier des mesures aussi extrêmes.

Si les « rouges » trumpistes accélèrent leurs violations des normes institutionnelles et se voient proposer de nouveaux incidents, comme la fusillade de Kirk, pour les utiliser comme prétextes afin de détruire ce qui tient lieu d'ordre constitutionnel, leurs adversaires, les « bleus », auront eux aussi de plus en plus le sentiment d'être acculés au pied du mur et que l'action politique non violente n'est plus envisageable. L'annulation des élections pourrait en être le déclencheur. Les soulèvements « bleus » seront alors réprimés par la violence « rouge », Trump déchaînant l'armée (ainsi que des milices privées, des sociétés de sécurité et des mercenaires) contre ses adversaires. La violence d'État se nourrira de la violence anti-étatique et inversement, et le résultat sera probablement un mélange de révolution et de guerre civile.

Si les historiens du futur se penchent sur la fusillade de Charlie Kirk comme catalyseur de la guerre civile et la comparent à l'affaire John Brown, ils souligneront probablement deux différences flagrantes. Premièrement, contrairement à John Brown, le tireur présumé de Charlie Kirk, Tyler Robinson, ne peut en aucun cas être présenté comme un héros. Si la tentative de Brown de libérer les esclaves par la violence vers 1859 était peut-être malavisée, les révoltes d'esclaves ont quelque chose de noble, comme nous le reconnaîtrions tous si nous étions nous-mêmes esclaves. Mais tuer un expert parce que l'on n'est pas d'accord avec ses opinions, aussi néfastes soient-elles, est un acte qu'aucune personne sensée ne cautionnerait.*

Une différence encore plus flagrante et importante entre les affaires Brown et Kirk réside dans la fiabilité de leurs récits officiels mythiques respectifs. John Brown, tout le monde s'accorde à dire, était un véritable combattant antiesclavagiste qui a bel et bien attaqué Harpers Ferry et a été sincèrement pendu pour ses efforts. Tyler Robinson, en revanche, est, comme l'a dit un jour Tommy Lee Jones, « une énigme enveloppée d'un mystère à l'intérieur d'une énigme ». Et la version officielle de la fusillade de Kirk est plus incomplète que le gruyère d'une convention de rats.

Seul un article encyclopédique pourrait répondre pleinement à la longue liste d'absurdités, parmi lesquelles : l'énorme balle à haute vélocité qui a simplement piqué le cou de Kirk puis a disparu, pour être plus tard soi-disant retrouvée dans le cou de Kirk mort après avoir été impossiblement arrêtée parce que Kirk était un « homme d'acier » (le médecin qui aurait fait cette affirmation a qualifié l'arrêt de la balle de « miracle ») ; la non-existence du prétendu fusil sur toutes les photos du suspect ; l'impossibilité pour le fusil de passer du toit où il aurait été utilisé à l'endroit où il a été retrouvé emballé dans les bois ; les vidéos de membres apparents de l'équipe de sécurité de Kirk faisant des signes de la main immédiatement avant la fusillade, puis détruisant des preuves après celle-ci ; les vidéos de sécurité de Robinson mangeant nonchalamment un hamburger peu après avoir soi-disant tué Kirk ; la « confession par SMS » la plus ridiculement fausse qu'on puisse imaginer ; et bien plus encore.

Mais de tous les indices révélateurs de l'assassinat de Kirk, le plus important est peut-être l'annonce prématurée du gouvernement selon laquelle le mobile de la fusillade était le transgendérisme. Quelques heures seulement après la fusillade, les médias grand public ont rapporté que des sources gouvernementales avaient annoncé la découverte de « douilles portant des messages pro-transgenres ». Mais ce n'est qu'au moins 33 heures après la fusillade que Tyler Robinson, qui aurait entretenu une relation avec une personne transgenre, a été identifié comme suspect – et il s'est avéré que les douilles ne faisaient aucune référence au transgendrisme ! Comme le résume Ron Unz : « Ainsi, avant même d'identifier le suspect, le gouvernement avait correctement déterminé le mobile très inhabituel de son crime, en se fondant sur des preuves qui se sont finalement avérées inexistantes. »

Si l'assassinat de Kirk était une opération professionnelle, elle fut bâclée. Et le dirigeant du pays qui assassine bien plus de journalistes que toutes les autres nations du monde réunies, un certain Benjamin Netanyahou, fut tout aussi bâclé dans ses réactions étranges à la fusillade de Kirk. Quelques minutes seulement après la fusillade, Netanyahou a publié son message de condoléances, apparemment sans prendre le temps de le vérifier comme le sont habituellement les messages officiels, suggérant une connaissance préalable de l'événement. Il a ensuite poursuivi cette apparente erreur par une série de vidéos affirmant avec colère que lui et sa nation n'avaient pas tué Charlie Kirk. Dans ces vidéos, Netanyahou, telle Lady Macbeth dans la pièce de Shakespeare, semble « protester trop ».

Ceux qui s'intéressent à la question de savoir qui a réellement tiré sur Charlie Kirk disposent de nombreuses ressources. Les articles de Max Blumenthal pour The Grayzone , ceux de Ron Unz pour The Unz Review , ainsi que les vidéos de Candace Owens , amie de Kirk , de John Mearsheimer , expert en affaires internationales , et des anciens analystes de la CIA Ray McGovern et Larry Johnson, tous pointent du doigt Israël. Kirk, soulignent ces observateurs, s'était rebellé contre les milliardaires sionistes qui l'avaient créé, et était peut-être considéré comme plus précieux mort que vivant.

Ainsi, la version officielle de la fusillade de Charlie Kirk, contrairement à celle de l'affaire John Brown, est une farce totale. Le motif affiché – la vengeance contre un militant qui avait dénigré les droits des personnes transgenres – est tout aussi absurde, contrairement à la tentative noble, quoique malavisée, de Brown de renverser l'esclavage. Enfin, la guerre entre les Rouges et les Bleus qui se profile sera tout aussi absurde, puisque les deux camps sont menés par des clowns maléfiques, et que l'enjeu sera un empire pourri et implosant, et non un empire jeune et émergent. »

Nota Bene

 « Malheureusement, les Américains perdent de plus en plus leur raison : le recours à la force pour museler les opinions politiques de l’autre camp est devenu monnaie courante. D’innombrables voix dissidentes, dont l’auteur de ces lignes, ont subi des menaces de mort, des expulsions d’universités, des bannissements clandestins, des déplateformes et même des débanquements. La grande majorité de ces atteintes à la liberté d’expression ont été commises par des sionistes. »

Kevin Barrett