RapSit-USA2024 : Naufrage dans un égoût

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RapSit-USA2024 : Naufrage dans un égoût

Quelques heures après que Carlson se soit entretenu avec Poutine comme on l’a longuement dit et détaillé dans la presse dissidente (dont un excellent Christoforou-Mercouris), – comparez avec l’océan de platitude sablonneuse constellé de vides et de riens de la presse Système à cet égard, – il y a eu une conférence de presse impromptue et furieuse de Joe Biden à la Maison-Blanche. Ce n’était pas une réponse à Carlson-Poutine, oh non, – quoique certains présentateurs, français notamment et même de réseaux qui se disent ‘dissidents’, aient eu l’indécence de la présenter ainsi ; c’était une conférence de presse d’un vieillard atteint de démence sénile affirmant sa forme parfaite et sa mémoire d’une sorte de Chateaubriand capo di tutti capi revenu de sa tombe.

Décidément, la puissance de simulacre et d’inversion de cette époque parvient chaque jour à se dépasser alors qu’on la croit à son indépassable sommet. Le très calme et très sage Ray McGovern a mis  tout cela en évidence, avec des mots mesurés et sans verser en aucune façon dans l’excès (sur ‘SputnikNews’, la presseSystème étant occupé à construire ses châteaux de sable en Espagne) :

« L'interview de Tucker Carlson a mis en évidence un contraste frappant entre l'analyse factuelle approfondie du président russe Vladimir Poutine et les limites du président américain Joe Biden, a déclaré à Sputnik Raymond McGovern, analyste vétéran de la CIA à la retraite, qui a informé personnellement quatre présidents américains sur l'Union soviétique et la Russie.

» L'interview exclusive de M. Poutine par l'ancien présentateur de Fox News a été publiée jeudi. L'entretien de deux heures a porté sur divers sujets, notamment le conflit en Ukraine, le sabotage du Nord Stream, les relations entre la Russie et l'OTAN, l'intelligence artificielle et d'autres encore.

» “Malheureusement, les dons de Poutine, comparés à ceux du vieux Joe, sont évidents”, a déclaré M. McGovern, membre fondateur du groupe Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS). »

Colère et mémoire de Joe Biden

Pour l’heure, nous nous concentrons sur l’intervention de Biden, parce que, outre son contenu et l’état mental de Biden, elle intervient dans une période de plus en plus tendue et fondamentale, à neuf mois des présidentielles où Biden est candidat à sa réélection et entend bien le rester. Un article de Susan Ferrechio, du Washington ‘Times’, parle d’un rapport dévastateur réalisé sur la situation et l’état de santé de Biden, pour servir à un jugement sur une faute professionnelle grave de ce POTUS-là conservant chez lui des documents classifiés. Le constat est que le président est d’une totale irresponsabilité, qu’il est incapable de manier de tels documents, ignore leur importance, etc., mais tout cela ne devant pas empêcher un jugement concluant que Joe Biden est un brave homme, sympathique quoique déjà vieux (et irresponsable) et qu’à cause de cela (“sympathique”), il est recommandé de ne pas l’inquiéter.

Ferrechio parle aussi de la “panique” qui est en train de saisir tous les pontifes du parti démocrate devant un tel candidat, et devant l’impasse de la solution de bon sens qui serait de lui faire abandonner sa candidature... Qu’importe, il y a même des non-paniqués optimistes qui y croient encore, jugeant qu’avec le temps d’ici novembre l’état de Biden  s’améliorera et nous fera une seconde jeunesse.

« En public et en privé, certains démocrates paniquent face aux perspectives de réélection du président Biden à la suite d'un rapport du conseiller spécial qui décrit M. Biden comme trop vieux et débile d'esprit pour être poursuivi pour avoir dissimulé négligemment et illégalement des documents classifiés dans son domicile et son bureau.

» D'anciens conseillers des ex-présidents Barack Obama et Bill Clinton ont averti depuis longtemps que l'acuité mentale de M. Biden était en train de décliner et qu'il pourrait lui être plus difficile de gagner en novembre, une menace étayée par de nombreux sondages.

» Le rapport du procureur spécial publié jeudi a accumulé ces inquiétudes en décrivant noir sur blanc le déclin mental du président, comme l’incapacité de M. Biden à se rappeler quand il a été vice-président ou quand son fils Beau est décédé.

» “J'ai dormi comme un bébé”, a plaisanté M. Begala sur CNN [en rapportant ses rencontres avec Biden pour rédiger son rapport]. “Je me réveillais toutes les deux heures et je faisais pipi au lit. C'est terrible pour les démocrates. Et quiconque possède un cerveau fonctionnel le sait”.

» Le stratége démocrate Hank Sheinkopf a prédit que M. Biden ne bougerait pas du scrutin.

» “Les démocrates internes se plaignent peut-être parce qu’ils regardent les chiffres des sondages qui montrent que les jeunes s’enfuient”, a déclaré Sheinkopf. “Mais la réalité est qu'ils ne vont pas s'en prendre au président des Etats-Unis : voudriez-vous en payer le prix, politiquement ? Vous affrontez la personne la plus puissante du parti”.

 » “L’argument est que Donald Trump sera une personne et un candidat plus imparfait, et Joe Biden sera une personne moins imparfaite et un meilleur candidat”, a déclaré Sheinkopf. “Je prédis que Biden restera le candidat. Il a une chance de gagner. Il y a une chance de perdre”. »

Un imbroglio avec quelques nœuds gordiens

On va donner ici un article complet qui embrasse fort bien toute la situation. Il est basé sur les confidences de l’ancien président du parti républicain du Missouri, Ed Martin, recueillies à nouveau par ‘SputnikNews’, excellent pour la couverture de la situation US et largement utilisé par des personnalités US pour développer des analyses que la presseSystème aux USA ne voudrait pas prendre dans ses colonnes vertueuses.

Il y est essentiellement question, mais en grands détails révélateurs, du rapport sur Biden et sa santé et, surtout, de la situation du parti démocrate chargé d’une telle catastrophe pour les présidentielles de novembre. Bien que Martin soit républicain, ses constats ne sont pas partisans ; nul n’est besoin de l’être, d’ailleurs, il suffit de rapporter les faits... Ils parlent d’eux-mêmes, les faits, ils hurlent d’eux-mêmes, et font se demander quelle aberration a conduit le parti démocrate à choisi Biden en 2020 et à n’avoir rien fait durant ces quatre années pour l’écarter du pouvoir :
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« Les conséquences de la conférence de presse d’urgence du président américain Joe Biden jeudi soir pourraient être encore pires que le rapport accablant lui-même, a déclaré vendredi Ed Martin, ancien président du Parti républicain du Missouri, au compte à rebours final de Spoutnik. On a ainsi beaucoup plus de détails sur les constats du rapport dont il est question dans toutes ces interventions

» La conférence de presse de Biden a eu lieu en réponse au rapport publié par le conseiller spécial Robert Hur, concluant que le président ne devrait pas être inculpé pour sa manipulation de documents classifiés pendant et après son mandat de vice-président.

» L'une des raisons pour lesquelles Hur a décidé de ne pas engager de poursuites était qu'il pensait que la défense de Biden le présenterait comme “un homme âgé, sympathique, bien intentionné et avec une mauvaise mémoire”, notant que lors de leur entretien, la mémoire du président était “considérablement limitée” et que “il l'a montré. Il ne me souviens pas quand il était vice-président. Le rapport cite le président dans une conversation enregistrée demandant “Si c'était en 2013, quand ai-je arrêté d'être vice-président ?” et “En 2009, suis-je toujours vice-président ?”

» Il note également qu’il ne pouvait pas se souvenir “même après plusieurs années” de la mort de son fils Beau Biden.

» Au cours de la conférence de presse, Biden a critiqué le rapport pour avoir contenu des “commentaires superflus” qui n’ont “pas leur place dans ce rapport”. Cependant, quelques instants plus tôt, il s'était arrêté au milieu d'une phrase expliquant où son fils décédé avait obtenu un chapelet pour lui. “Je porte, depuis le jour de sa mort, chaque jour, le chapelet qu'il a reçu de Notre-Dame de…”, a-t-il déclaré avant de s'arrêter brusquement pendant quelques secondes, puis de changer de sujet pour un service annuel du Memorial Day que lui et sa famille organisent à la mémoire de Beau Biden.

» Biden a également critiqué les journalistes : lorsqu'on lui a demandé à quel point sa mémoire était mauvaise, Biden a répondu : “Ma mémoire est si mauvaise que je vous laisse parler”.

» La décision de tenir une conférence de presse était motivée par la colère, a soutenu Martin : “Il ne pouvait pas la contrôler parce qu'il était tellement en colère [...] qu'il a aggravé la situation infiniment”.

» Bien que Martin ne soit pas d'accord avec les co-animateurs Ted Rall et Angie Wong selon lesquels Biden pourrait démissionner ou être démis de ses fonctions en raison du rapport et de la conférence de presse qui a suivi, il a convenu que cela pourrait l'amener à abandonner sa candidature à la réélection.

» “Je ne vois pas comment il se présentera à sa réélection. Il peut rester en fonction jusqu’à la fin, mais il existe désormais un cas très spécifique pour essayer de dire : ‘C’est fini, Joe’. Mais je ne pense pas qu’il le pense. Je ne pense pas que sa femme [le pense.]

» Wong a demandé si le 25e amendement, qui permet au cabinet d’un président de destituer le président du pouvoir s’il est frappé d’incapacité, pouvait être invoqué dans le cas de Biden. Martin a déclaré qu’il ne croyait pas que cela se produirait, mais que les démocrates savaient à quel point la situation paraissait mauvaise.

» “Je pense que les démocrates pensent qu’ils sont en grande difficulté à cause de cela, mais je ne connais pas le chemin [vers la destitution]”, a-t-il spéculé. “Les deux partis [...] ont mis en place un système dans lequel le président est tellement puissant [...] s'il ne se retire pas, et je ne pense pas qu'il le fera, je pense qu'il va le rester”.

» Martin a ajouté plus tard que c'était une “tragédie” que sa famille lui permette de continuer dans son état actuel.

» Lorsqu’il a été pressé, Martin a proposé un scénario que les démocrates pourraient utiliser pour convaincre Biden d’abandonner la course : son ancien patron.

» Si Obama disait : “J'en ai assez. J'en ai vu assez. Il faut que cela cesse”, alors peut-être. Mais je n'arrive pas à imaginer Obama faire cela...Ou peut-être que si, je ne sais pas. Ce serait peut-être l'Ave Maria”.

» Martin a également émis l'hypothèse que la convention démocrate pourrait être l'occasion d'opérer ce changement. Les démocrates pourraient se rendre à la convention et dire : “‘Vous savez quoi ? » Nous n'avons pas de solution pour l'avenir’. Mais ils n'ont plus le temps”. a déclaré Martin. "Toute mesure qu'ils prendront semblera désespérée, et une partie du problème sera que [Biden] ne s'est pas retrouvé dans cette situation hier, il est dans cette situation depuis [...] deux ans ou trois ans. Comment pouvez-vous faire cela à ce pays ? Et je pense que c'est ce que les électeurs ressentiront”. »

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Indépassables perspectives

Au plus nous progressons vers l’échéance présidentielle, au plus tous les nœuds gordiens se resserrent, et même en enfantent d’autres plus énigmatiques encore. Les états-majors politiques, surtout les démocratures, n’ont cessé de verrouiller et de verrouiller encore la puissance du pouvoir suprême dont ils prétendent se saisir et, par conséquent, se trouvent aujourd’hui pris à leur propre piège. Plus ils tentent de desserrer l’étreinte, plus ils raidissent des effets de verrouillage. Ils ont réussi à mettre face à face deux candidats qui sont, chacun à leur façon, l’antithèse furieux de l’ordre aux consignes du Système que réclame le Système ;

• D’un côté, une sorte d’énorme pachyderme, attaqué de toutes parts par tous les trucs du Système, et qui ne cesse d’être renforcés par ces attaques auprès d’un électorat qui ne cesse de se raidir, de se radicaliser. Lui-même, le pachyderme, a appris quelques règles qu’il ignorait en 2016 et il sait maintenant que le désordre mis au cœur du Système par quelqu’un qui prétend respecter les règles du Système est le meilleur moyen de lui faire craindre (au Système) une explosion intérieure. Le pachyderme agit de façon à ce que les seules façons de le stopper (la prison, l’assassinat) sont de nature, avec l’aide d’éléments extérieurs comme la rébellion de plus en grondante des États républicains (26 en tout) menés par le Texas, à déclencher une guerre civile asymétrique et postmoderne.

• En face un vieillard sénile, méchant comme une teigne, sans mémoire ni intuition, dans un univers en fermé à ses  instincts pathologiques, belliciste et bredouillant, d’une arrogance aveugle et stupide, accroché comme une arapède aux privilèges et aux pouvoirs de sa fonction, attaché aux fruits de sa corruption, et qui croit de plus en plus que les autres (dont bien des démocrates) sont fous et qu’il devient le seul homme capable de sauver la Grande République. On ne le fera pas décrocher aisément, et même pas du tout, et il ira, s’il le faut, voter sur une civière avec en main l’ordre de déclencher le feu n nucléaire que personne n’exécutera.

A cela, ajouter trois électrons libres qui évoluent dans un seul sens : celui d’ajouter au désordre qui assaille le Système :

• La candidature de Kennedy qui, même s’il n’est pas un proche de Trump, soutiendra Trump de toutes ses forces s’il s’agit de frapper le Système, notamment en réclamant la vérité sur l’assassinat de son père et de son oncle, et le démantèlement de la CIA.

• La rébellion du Texas et tout ce qui l’accompagne, qui n’est en fait qu’une manifestation bruyante et pleine de mauvais souvenir de la crise d’un centre littéralement bouffé par la corruption comme font les termites affamées. On fait sécession pour moins que ça.

• La naissance d’une fantastique puissance de communication avec le couple Musk-Carlson, qui d’ores et déjà dépasse très largement et en audience et en audace de contenu et de liens avec un lectorat immensément activiste, le superbe château pourri jusque dans ses fondations de la presseSystème.

Pendant ce temps grouille sur la frontière Sud la plus grande invasion de tous les temps. Allez voir à nouveau Christoforou-Mercouris parlant avec des opérationnels de la frontière Sud des conditions de cette invasion. Comment le Système, démocrates en tête, a-t-il pu concevoir comme une manouvre décisive pour ses buts (on se demande lesquels) une telle bombe à retardement.

Comme disent les stratèges du système de l’américanisme : ‘a perfect storm’ est en formation. Ce n’est pas la première fois que l’on parle d’un phénomène climatonthologique (créons donc gaiement un pléonasme) mais il importe de lui reconnaître que les éléments qui sont destinés à lke former sont tous d’une puissance incomparable et d’une complète adaptabilité qui fait espérer une intégration avec la possibilité qu’elle soit complète, – et donc ‘perfect storm’ pouvant effectivement se déchaîner

 

Mis en ligne le 10 février 2024 à 18H15

 

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