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3675Ce débat fut donc bien la sensation que l’on sentait venir, dont on se disait qu’il faudrait bien qu’elle se révélât parce que la nature du monde entraînant le vieillissement avec gâtisme sénile est quelque chose d’impitoyable. Ces derniers temps, le comportement de Biden était devenu à la fois d’un irrésistible comique-tragique, comme un théâtre de l’absurde, et authentiquement pathétique-bouffe dans le spectacle d’un vieillard sénile-dément forcé à ces pantalonnades d’homme d’État postmoderne.
Aussi, la farce fut-elle vite accomplie et l’on comprit aussitôt qu’il s’agissait de quelque chose qui, sur le plan intérieur, valait bien Hiroshima que les imprudents ‘Japs’ avaient bien mérité selon les canons de la civilisation américaniste. Notre ami James Howard Kunstler, dit JHK, n’en a pas raté une seule seconde : il était prêt pour sa chronique du 28 juin 2024 :
« Peut-être quatre-vingt-dix secondes après le début du débat-spectacle tant attendu d’hier soir, le consensus a dû s’établir parmi les experts des médias d’information réveillés et brisés sur le fait que leur champion, “Joe Biden”, n’était pas tout à fait en train de l’anéantir [Trump] sur le podium. Les modérateurs de CNN, Jake Tapper et Dana Bash, ont agi comme témoins d’une sorte de sacrifice rituel. Et par la suite, le panel d'autopsie de CNN a semblé véritablement choqué que des mois de jeu de simulation aient dérapé jusqu'à une fin aussi ignominieuse. »
Une fois revenus de l’horrible surprise, les commentateurs zélés, les admirateurs transformés en poètes pour dévider des élégies sans fin à la gloire du président qui sortait de sa coquille d’un âge trompeur pour sauver l’Amérique, le monde civilisé et les élites qui veillent sur la vertu du DeepState, – tous parurent horriblement choqués et se transformèrent en tacticiens de génie pour faire jaillir une de ces manœuvres miracles qui les sauverait tous. D’une façon largement majoritaire, il n’est plus dès lors question que d’une interrogation en forme de conseil pressants, jusqu’au sacro-saint New York ‘Times’ :
« Le New York Times exhorte M. Biden à se retirer
» Les électeurs ne peuvent plus ignorer la détérioration de l'état de santé du président, a averti le comité éditorial du journal américain. »
Bref, le départ de Joe Biden est désormais au programme des élites zombies et du DeepState... Ce qui ne sera pas si simple.
Nous avions décrit le 25 février 2021, avec l’entrée en “action” de Biden, déjà robot zombie-sénile, toutes les manœuvres qui seraient nécessaires pour arriver à éliminer cette marionnette encombrante et la remplacer par quelque choix plus adéquat. Cela nous paraissait être une mesure inévitable qui ne prendrait pas plus de trois mois pour être mise au point par la ‘Speaker’ Pelosi. Eh bien, il n’en a rien été !
JHK : « Ce qui soulève de nombreuses questions, à commencer par : pourquoi diable le Parti démocrate et ses serviteurs médiatiques ont-ils persisté à prétendre mois après mois que “Joe Biden” était un candidat apte à un nouveau mandat de quatre ans ? Hier soir, il ne semblait même pas capable de terminer le mandat en cours. Pourquoi l’ont-ils introduit avec autant de désinvolture dans la nomination ? Et que vont-ils faire maintenant ? Et quelles étaient leurs motivations pour faire semblant ? “Joe Biden” circule chaque jour parmi des dizaines de responsables avisés. Est-ce qu'ils n'ont pas tous remarqué son incapacité ? Ou est-ce que tout cela n’a été qu’une imposture et un mensonge depuis le début ? Était-ce simplement le canular culminant d’une longue série de canulars contre la nation remontant à 2015 ? »
A cette époque, nous fulminions contre les Européens qui suivaient comme un troupeau de moutons zombifiés, bêlant d’admiration éperdue pour le nouveau président dont tout le monde aurait dû savoir qu’il était à la fois une nullité politique, une crapule corrompue jusqu’à la moelle, un vieillard déjà plongé dans la senile dementia. Mais non, à Bruxelles et ailleurs, dans les beaux salons de l’Élysée, on était si content...
« La quatrième remarque est d’ordre plus général et concerne un jugement de complète exaspération : quand donc les bandes de génies-crétinisés qui constituent les élites européennes auront-elles le courage d’oser quitter les jugements qui leur sont impérativement imposés par le politiquement-correct ? Cette manière de continuer à cracher leurs inepties sur la situation américaniste, de ne rien pouvoir ni vouloir comprendre de la crise portée à un nouveau degré avec l’arrivée de Biden, de s’en tenir aux contines qu’ils nous servent sur le bonheur démocratique et retrouvé de Washington D.C. Un tel exercice de crétinerie assumée presque comme une jouissance professionnelle et morale va bien au-delà de la médiocrité qu’on rencontre dans les habituelles servilités rencontrées chez les serviteurs des États-Unis. Il nous épuise autant qu’il nous afflige ; néanmoins, et cela pour ramener un mouvement d’humeur à ce qu’il est, l’“exercice de crétinerie” ne change rien du tout à la force des choses, bien entendu. »
L’essentiel du compte-rendu de Kunstler est, justement, de faire les comptes...
• D’abord, les comptes de ceux (les comptes) qui doivent être réglés si l’élection n’est pas remportée par un démocrate, – Biden ou un autre. La liste est impressionnante de personnalités, – surtout des hauts fonctionnaires ayant dirigé des services sensibles, de la CIA au ministère de la justice, – ayant joué des rôles troubles, sinon de conspirateurs contre Trump lors des deux élections, de 2016 à 2020, lorsqu’il était président et lorsqu’il ne l’était plus. Tout cela est passible d’inculpations et de prisons si le système de justice, pourri jusqu’à l’os, est réformé
• Ensuite, les comptes de ceux qui peuvent remplacer Biden si, – ou quand il se retirera. On trouve des noms divers, un peu comme dans un bazar, comme par exemple le gouverneur de la Californie Newsom, défini par Kunstler, et assez joliment il faut le dire,comme “un crane situé à 1,90m de hauteur et en quête de cerveau” ; ou bien, catastrophe suprême, laisser Harris remplacer Biden et lui trouver un vice-président (une vice-présidente) chargée de la “piloter”. De toutes les façons, le parti démocrate n’en est pas à une manœuvre inconstitutionnelle près, ni à un ratage d’aillerurs...
• Il y a même l’hypothèse, également flottante dans l’air des rumeurs de Washington D.C., de Michelle, la femme de Barack, ce qui ferait un “ticket” fameux auprès des femmes exacerbées et des ‘Blacks’ qui n’ont pas été dégoûtés par Biden. On notera tout de même qu’il nous paraît de toutes les façons difficiles que, dans le meilleur des cas, Michelle O accepte un tel arrangement (elle-même présidente “pour le compte de son mari” comme l’imagine JHK), ne serait-ce qu’à cause de ce que nous ressentons des rapports entre les deux époux Obama
« Qui d'autre est là? Michelle O, bien sûr, qui sera immédiatement considérée comme faux-nez [ou une vraie-oreille ?] pour son mari cherchant un cinquième mandat – comme Barack lui-même l'a affirmé en tant d’occasions : juste traîner en arrière-plan, gérer les choses dans son survêtement. Ce serait pour nous la configuration ultime d’une République bananière et je ne pense pas que les électeurs l’accepteront. Tout se résume au fait que le Parti du Chaos est plongé dans le chaos. Peut-il même survivre à “Joe Biden” ? »
Concernant Michelle O. et ce que JHK dit du rôle que Barack Obama aimerait tenir, il y a de la documentation pas si ancienne qui va dans ce sens. On remonte au 28 janvier 2021, quelques jours après l’entrée en fonction de Biden, dans un développement autour de l’idée de savoir si “Joe Biden” ne serait pas manipulé par Obama, notamment par une de ses fidèles restée dans l’administration, – la coriace Susan Rice, partie depuis. Il y a donc ceci, à partir de quoi l’on vous laisse rêver autour de l’hypothèse agitée par Kunstler :
« On ressort, dans la référence citée à partir de l’article de ‘WhatDoesItMean’, un entretien vieux de plus d’un mois, d’Obama reçu par Stephen Colbert [en décembre 2020] dans ‘The Late Show’. Obama confirme qu’il ne voudrait pas revenir au pouvoir pour un troisième mandat, comme certains lui demandent ou le lui ont suggéré, mais qu’il aimerait avoir (dans le pouvoir qui se mettait en place lorsqu’il parlait) des relais d’influence très directs, – tout cela étant dit sous une forme ironique, très cool, à-la-Obama dans le rôle du comploteur complètement à l’aise :
» “Si je pouvais arriver à un arrangement où j’aurais un relais dans la place, un homme ou une femme de tête, avec une oreillette par où recevoir mes suggestions de proposition ou d’action, et moi dans ma cave, à consulter fiévreusement ma documentation, et que je pourrais en quelque sorte exercer mon influence [comme si j’étais président] tandis que quelqu’un d’autre se chargerait de la conversation et du cérémonial, ce serait parfait pour moi parce que je trouve ce travail à faire absolument fascinant.”
» L’ironie mise à part, mais sachant qu’il s’agit du véhicule dialectique favori d’Obama pour faire ‘passer des messages’, les liens de l’ancien, président avec Rice autorisent à envisager l’hypothèse suggérée ici. On aurait ainsi une assez bonne approche explicative du caractère extrême et radical de la méthode et du contenu des [premiers] décrets signés par Biden. Dans le même entretien, Obama explique, toujours dans son langage allusif et fleuri, qu’il faut “refonder les institutions et changer les vieilles habitudes” ; cela renvoie au caractère révolutionnaire de certaines conceptions d’Obama, exprimées dans sa jeunesse d’activiste social, et dont il jugerait que l’occasion est bonne de les faire avancer. »
Enfin, il semble bien que Kunstler ne prenne pas sérieusement à son compte d’une part le départ volontaire de Biden, d’autre part la possibilité d’une victoire démocrate avec un remplaçant de Biden. Il en vient donc à une victoire de Trump et introduit une hypothèse qui nous paraît notablement optimiste, – même si elle est de bon sens, – compte tenu du caractère fantasque et narcissique de Trump, aussi bien que de la rigueur de Robert Kennedy : faire entrer RFK Jr dans une équipes Trump, pour le charger de nettoyer “les écuries d’Augias” washingtoniennes, au niveau de la communauté de sécurité nationale. Un brin d’optimisme un peu irréaliste, étonnant chez ce commentateur-sarcasmeur qu’est Kunstler, – mais bonne chance tout de même...
« Ensuite, il y a Trump lui-même. Il reste l’objet d’une haine enragée généralisée, et pourtant de plus en plus d’Américains en viennent à apprécier son opposition au chaos marxiste type Woke et à la diffusion d’informations folles et incontrôlables qui se déchaînent dans notre pays. Sa performance d'hier soir comportait ses habituelles locutions nerveuses et ses phrases incomplètes, mais contrairement au président actuel, il n'avait l'air ni sénile ni un agent de forces sinistres vouées à mettre notre pays à genoux. Si Robert F. Kennedy avait été présent, les deux autres auraient été largement surclassés verbalement et intellectuellement. Si Trump survit aux efforts des habituels conspirateurs pour le supprimer avant novembre, je suis sûr que Kennedy jouerait un rôle de premier plan dans une autre administration Trump. Il sait exactement où se trouve la pourriture et comment l'éliminer. »
Le résultat pour l’instant est un extraordinaire champ de ruines marqué d’une part par l’incompétence et la corruption totales du parti démocrate d’une part, d’autre part par l’absence totale de présence du réel dans les diverses directions politiques US, ce qui forme ce conglomérat gazeux et insaisissables qu’on nomme Système, DeepState, ZélitesZombies ou ce qu’il vous plaira. Qu’on ait pu installer Biden à la Maison-Blanche était déjà extraordinaire d’inconséquence et d’irréalisme ; qu’on l’y ait laissé quatre ans est encore plus extraordinaire.
Nos explications sont plus que classiques selon nos analyses habituelles.
• Tout ce triste monde vit dans un simulacre absolu, dans lequel il croit dur comme fer, qu’il ne remet jamais en question et s’emploie chaque jour à renforcer. Au centre de ce simulacre trône l’idée de l’exceptionnalité américaniste et de l’assurance divine que les USA sont effectivement une créature divine dont la supériorité et la Sainte-Hégémonie ne peuvent être mise en cause. C’est une question quasiment religieuse, qui fait partie du dogme fondamental de la religion américaniste.
• Toute la politique défensive de cette force interne a identifié comme son principal ennemi, non pas Poutine la Chine, qui seront de toutes les façons éliminés par décret divin, mais bien Trump. Toute la haine qui est la force vitale principale du Système se concentre contre cette menace intérieure, perçue, selon un processus courant d’inversion et de renversement des valeurs, comme une création du Mal et de Satan, mis en place pour stopper le mouvement vertueux de la globalisation, de la déconstructuration, du transhumanisme capitaliste, etc. Du coup, Biden, mis en place selon les augures divins, devenait une quasi-divinité qu’il était impensable de contester. Le coup d’hier est d’autant plus rude, pauvre d’eux-mêmes...
Le problème, répétons-le, est qu’il y a de gros obstacles pour changer les conditions nécessaires à la poursuite du destin divin de l’Amérique. Par exemple et pour prendre le premier qui se présente, convaincre Biden de s’en aller ne nous apparaît pas être le moindre. Ce vieillard sénile et dément possède la rage furieuse et l’idée fixe et déchaînée qui sont propre à cet état, qui est de se maintenir à tout prix au nom de sa propre exceptionnalité.
D’autre part, on a pu voir à l’occasion de l’un ou l’autre incident hier, que la personne la mieux à même de le convaincre de partir, – sa femme Jill, – le défend au contraire becs et ongles, affirmant qu’il effectue un formidable travail. Elle aussi est dans la bulle du simulacre. Ce que JHK propose à cet égard, – et nul ne peut lui en vouloir puisque nous en sommes tous là, – est assez vague, y compris une intervention en force que Biden peut contrer par l’instauration d’un état d’urgence !
« S’il ne démissionne pas et que le parti ne peut pas le retirer du ticket, le ‘blob’ n’aura d’autre choix que de l’éliminer. J'imagine qu'ils le feraient humainement, par exemple tard le soir, au lit, en utilisant la même méthode que pour abattre un vieux chien qui a fait pipi sur le tapis une fois de trop. Ou, si cela ne peut pas être géré et qu’il s’accroche à son poste, peut-être que le parti pourrait bricoler de nouvelles règles de nomination à l’improviste. »
A partir de tout cela, on peut broder, invoquer bien des hypothèses, écrire bien des articles apparaissant comme des invocations aux dieux Ploutos et Mammon (voir le FT, qui n’en finit pas de nous annoncer des fausses invocations et des prévisions extraites des Alcooliques Anonymes, – et qui, finement, a choisi Gavin Newton). Le fait le plus sûr est que la situation est bien celle d’un champ de ruines où se trouvent cachés un nombre assez important d’autres bombes type-Hiroshima prêtes à exploser comme des mines classiques, si l’on met le pied dessus.
Bref, le fait que le “modèle américain”, ou l’American Dream si vous voulez, est aussi celui de la sortie eschatologique de cette civilisation qui ne tient plus que par quelques sparadraps et cordes usées, – voilà la Bonne Nouvelle d’avant-hier.
Mis en ligne le 29 juin 2024 à 15H20