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2256Les médias de la presseSystème sont arrivés, aux USA où ils règnent en maîtres de l’imposture, au terme de leurs capacités de simulacre avec Kamala. Ils ont dissimulé, étouffé complètement, coupé net un peu de-ci de là, passé sous silence, chanté en chœur “On a ga-gné !”, distribué des chewing-gum gratuits à l’effigie de la dentition de Kamala, repeint Trump en Adolf Attila, pensé à autre chose en priant fort, – mais il arrive un moment, à un peu moins d’un mois de l’élection, où cela ne suffit plus.
Désormais, ils fabriquent complètement un nouveau monde-Kamalesque sans aucun soucis de cohérence ni la moindre prudence, où les ‘word’s salads’ de l’évidente-future présidente doivent, par une intervention chirurgicale sur le vif, une frappe nette de guillotine, acquérir une certaine cohérence et un certain sens progressiste-vertueux. Avec l’interview de Kamala dans le ‘Sixty Minuts’ de CBS, bijou référentiel du sérieux et de la mesure impériale de la téléSystème aux USA, on atteint les limites de l’hypersonique.
... Car des petits malins, empêcheurs subversifs de tourner en rond, se sont aperçus que la réponse à une question donnée par Kamala en direct, – évidemment incompréhensible ou catastrophique et partout applaudie comme telle, – était remplacé dans la version en ligne par une réponse, nette, tranchée, – bref, très présidentielle. Une seule question en copié-collé ? Sans doute plusieurs, peut-être tout l’interview : et si on on enquêtait, se disent certains...
Voici ce qu’il est dit, précisément, à partir de la question du présentateur Bill Whitacker :
Bill Whitacker : « Pourquoi semble-t-il que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'écoute pas les Etats-Unis ? »
Kamala Harris : « Eh bien, Bill, le travail que nous avons fait a donné lieu à un certain nombre de mouvements dans cette région par Israël qui ont été en grande partie provoqués par, ou résultant de nombreuses choses, y compris notre plaidoyer pour ce qui doit se passer dans la région. »
Catastrophe ! On pourrait tout aussi bien et encore mieux comprendre, si l’on tient vraiment à y comprendre quelque chose, que Netanyahou fait la plupart de ces choses qu’il ordonne sur la suggestion des États-Unis, y compris et d’abord, – rien n’indique le contraire, – liquider les Palestiniens et maintenant les Libanais, et, surtout, surtout, ne pas ordonner de cessez-le-feu.
CBS est alors devenue une ruche bourdonnante sous la pression des gens de l’équipe Harris. Comment remplacer ce labyrinthe de machicoulis donnant une impression général catastrophique par une perspective simple, nette et propre, du genre qu’affectionne l’esprit anglo-américaniste et soit digne de figurer dans les archives publiques qui sont là pour l’édification du bon peuple. On a récupéré des pièces diverses de ses diverses interventions, et cela a donné ceci suivant une “opération copié-collé” de première grandeur cette nouvelle réponse de Kamala Harris (la transformation visible par comparaison partout sur tweeterX) :
Kamala Harris : « Nous n'allons pas cesser de faire ce qui est nécessaire pour que les États-Unis soient clairs sur leur position quant à la nécessité de mettre fin à cette guerre. »
Parmi les innombrables réactions suscitées par ce double constat (l’incroyable esprit kafkaïesque de Kamala et l’incroyable opération chirurgicale de greffe de la bonne réponse effectuée par CBS), on retient celle de Bill Ackerman, milliardaire et investisseur conservateur, anti-wokeniste avéré et plutôt méchamment antidémocrate :
« Et comment la manipulation de @60Minutes a-t-elle pu se produire sans le consentement de @KamalaHarris ? N’oublions pas qu’elle est la vice-présidente des États-Unis et qu’on lui pose des questions sur notre politique étrangère au Moyen-Orient et sur nos relations avec le dirigeant de notre principal allié dans la région.
» En y réfléchissant davantage, la seule explication plausible est que la vice-présidente elle-même et/ou son administration ont estimé que sa réponse initiale, qui impliquait que les actions d’Israël dans la région étaient le résultat direct de la politique Biden/Harris, nuirait à sa campagne et devrait donc être expurgée des archives publiques.
» Pour exécuter une telle violation de l’éthique journalistique, je m’attendrais à ce que la PDG de CBS News, Wendy McMahon, et peut-être Shari Redstone elle-même [présidente de CBS], aient dû approuver la vidéo manipulée.
» C’est une histoire digne d’un journalisme d’investigation réalisé par de vrais journalistes. Où sont-ils ? Où sont les lanceurs d’alerte ? Ou sont-ils tous si compromis idéologiquement qu’ils sont prêts à sacrifier la vérité et leur intégrité dans un effort pour élire leur candidat préféré ? »
Pendant ce temps, Trump réagissait avec une colère mesurée, estimant cette intervention et cette grossière et grotesque manipulation comme une « violation majeure du financement de la campagne » et une « tâche indélébile sur la réputation de CBS ». Finalement, Trump demande une enquête.
Il est suivi dans cette demande par le même Ackerman qu’on a lu au-dessus, et dont on peut se demander, vu sa fortune et certaines de ses actions passées, s’il ne va pas lancer une action juridique ou/et populaire pour obtenir une suite judiciaire à “l’opération copié-collé”... Donc, encore Bill Ackman après la réaction de Donald Trump :
« @realDonaldTrump a raison. Cela pourrait être la pire violation de l'éthique journalistique jamais commise lors d'une élection présidentielle. @60Minutes a littéralement manipulé la réponse de @KamalaHarris (après le contrecoup public de sa réponse suite à la publication de l'extrait) en coupant, en supprimant et en collant ses mots.
» Cette violation de la confiance du public exige une intervention, une reconnaissance et des excuses de la part du PDG. Et le public doit voir l'interview non éditée et non expurgée afin de ne pas être induit en erreur dans les derniers jours précédant l'élection.
» Toute autre réponse serait un blanchiment et une reconnaissance du fait que la PDG de CBS News, Wendy McMahon, a orchestré la manipulation. Qui d'autre dans l'équipe de CBS aurait le courage de faire ce copié-collé au risque de détruire @60Minutes ? »
On sait qu’une solide tradition de la politique américain est l’‘October Surprise’ (un événement inattendu, provoqué ou non, qui vient bousculer les pronostics et les sondages et les positions des deux adversaires d’une façon imprévisible, cela à quelques semaines ou quelques jours du scrutin). Ces dernières élections (2016 et 2020), le chaos a été si grand qu’il n’y a pas eu d’ ‘October Surprise’ mais une succession chaotique d’événements extraordinaires qui eussent, en d’autres temps, été autant de “surprises”. Cette année, le chaos est toujours aussi grand, sinon plus grand, mais les mesures pour brouiller les communications, qui sont le plus grand de tous les scandales, étouffent le plus souvent l’effet des scandales et des diverses fraudes. C’est ce que la gentille Hillary Clinton nomme “le contrôle total”, qui concerne l’hermétisme de la censure et du simulacre.
Cette fois pourtant, le coup est si grandiose qu’il y aura sans doute de grandes difficultés à en contenir tous les effets, et la pauvre Hillary pourrait être déçue de voir ainsi son “contrôle total” mis en échec. Cette fois pourtant, nous pourrions tenir notre ‘October Surprise’.
Le barrage va certainement être terrible de la part de la presseSystème et de tous les fantassins du parti démocrate. Il y aura sans doute d’autres “opérations copié-collé” pour s’en sortir, et d’autres efforts de dissimulation par un bruyant silence à réveiller un mort. Mais justement, cette mobilisation de la fraude, du silence, du mensonge et du simulacre, cette formidable mobilisation pour gonfler Kamala aux stéroïdes de l’intelligence politique représentent un effort si terrible et si inverti dans le sens moral et de l’équilibre de la raison qu’il pousse à prendre des risques considérables et à faire d’autres opérations du même type, c’est-à-dire autant d’‘October Surprise’ potentielles.
Le problème est certainement que plus personne, dans le camp démocrate, n’a confiance en Kamala pour mener sa campagne, et donc qu’elle est surveillée d’autant et contrainte de toutes les façons. Quant à elle, ces avalanches qui ne cessent de l’accabler doivent accentuer encore sa terreur, sinon sa panique devant les épreuves multiples de contacts avec la presse, multipliant effectivement les risques de faux-pas.
La médecine esthétique peut accomplir bien des miracles de chirurgie mais celui qui consiste à donner à Kamala la clef d’un Q.I. doublé ou triplé par rapport à son score normal représente un miracle dans le sens divin du terme. C’est une autre paire de manches.
Dans tous les cas, le déferlement qui accompagne l’“opération copié-collé” de CBS accroit encore, – si c’était possible et finalement cela nous semble l’être, – la tension et la vigueur de l’affrontement entre les deux camps.
Mis enb ligne le 10 octobre 2024 à 13H05