RapSit-USA2022 : Marre de Mister Z.

Brèves de crise

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RapSit-USA2022 : Marre de Mister Z.

Commencez par écouter l’interview du sénateur Lindsay Graham, inspirateur n°1 des neocons tel que le rapporte Alex Christoforou... Rapidement, son programme qui présente l’avenir radieux du monde :

• Reconquête de toute l’Ukraine.

• L’armée russe écrasée, on va jusqu’à Moscou, on liquide Poutine et on annexe le pays.

• On divise la Russie en 5-6 parties (plus peut-être ? On joue l’affaire aux dès ou la marelle.).

• La route est ouverte sur la conquête de la Chine, prise par surprise et par revers. L’affaire est rapidement, rondement menée, sans difficultés.

“Fin de partie”, dit Graham, le monde entier est “néoconisé” ... Sûr ? Peut-être pas à notre avis, il nous semble qu’il a oublié un truc :

• A partir de la Chine, on traverse le Pacifique et on conquiert les États-Unis d’Amérique. C’est alors que le tour est tout complètement joué.

Voilà pour l’état d’esprit des neocons aux USA après la visite de Mister Z. On en pensera ce qu’on a le loisir de penser, avant d’aller voir le dernière version de ‘Terminator’. 

Il y a par contre quelque chose d’intéressant qui s’est passé. Une fronde réelle s’est faite jour, par abstention et refus d’assister à la cérémonie du Congrès, de la part d’un nombre non négligeable de parlementaires républicains. Ainsi, dans  ‘Antiwar.com’, Dave DeCamp signalait-il :

«Plus de la moitié des républicains de la Chambre des représentants n'ont pas assisté au discours prononcé mercredi soir par le président ukrainien Volodymyr Zelenski devant le Congrès, rapporte The Hill jeudi.

» Selon The Hill, 86 des 213 républicains de la Chambre étaient au Capitole pour le discours de Zelenski. Si certaines de ces absences peuvent s'expliquer par le fait que les législateurs ont commencé plus tôt que prévu leur voyage de Noël, puisqu'environ un tiers des membres de la Chambre avaient envoyé des lettres actives pour voter par procuration mercredi, il reste que de plus en plus de  les républicains s'opposent à la politique d'armement de l'Ukraine.

» Avant le discours de Zelenski, le représentant Thomas Massie (R-KY) a écrit sur Twitter qu'il n'assisterait pas au discours d'un "lobbyiste ukrainien". Certains républicains qui ont assisté au discours ont été aperçus assis au moment où le reste du Congrès faisait une ovation à Zelensky, notamment les Reps. Matt Gaetz (R-FL) et Lauren Boebert (R-CO). »

D’autres remarques ont été faites par des parlementaires “rebelles”, particulièrement diserts et critiques des faveurs accordées à Zelenski. On s’aperçoit ainsi que la critique est extrêmement précise, que les adversaires de Zelenski au Congrès  appuient leur opposition sur des arguments et des considérations solides et précises. 

Cela signifie que le dossier de Zelenski et de l’Ukraine s’éloigne de plus en plus du cas de principe sans profondeur répondant aux impulsions impératives de la politiqueSystèmepour devenir un cas détaillé qui peut effectivement figurer dans une campagne électorale sur sa propre valeur et constituer un facteur malléable d’un programme politique. Il peut donc être débattu dans le détail et c’est une situation qui n’est pas favorable pour Zelenski comme pour l’Ukraine dans la mesure où l’engagement pour eux s’appuient au contraire sur des “principes” extrêmement vagues, sinon quasiment inaudibles.

L’Ukraine  fait partie d’une sorte de soutien,-réflexe très puissant, – du type “politiqueSystème” développé par les lobbies, – tant que l’on ne trouve pas des arguments précis, notamment sonnants et trébuchants mais pas seulement tant s’en faut, à lui opposer, et qu’il joue, par exemple, un rôle indirect de soutien pour un projet de loi budgétaire extrêmement contesté. A ce moment, il devient fragile et vulnérable, parce que le soutien qu’on lui apporte est surtout de circonstance et dépendant d’autres facteurs sans  rapport avec la oolitique extérieure.

Enfin les remarques ci-dessous montrent qu’il y a également eu des parlementaires présents qui étaient opposés à Zelenski (et ont été piteusement qualifiée de “traîtres” par une presseSystème qui chaque jour parvient à repousser encore plus loin le record, disons pour l’occasion, de la très-pure et honorable connerie).

« Le discours de Vladimir Zelenski devant le Congrès mercredi soir était un "acte de style Corée du Nord" dans lequel les législateurs américains devaient se lever et applaudir le président ukrainien ou être qualifiés de traîtres, a déclaré le représentant Matt Gaetz.

» Gaetz (Floride) fait partie de plusieurs républicains, dont les représentants Jim Jordan (Ohio) et Lauren Boebert (Colorado), qui ont été interpellés par Newsweek et d'autres médias pour être restés assis alors que d'autres législateurs faisaient de multiples ovations à Zelenski. Le sénateur GOP Josh Hawley du Missouri et d'autres qui n'ont pas assisté à l'appel du leader ukrainien à se procurer des armes pour combattre la Russie ont également été critiqués.

» “Lorsque nous disons que vous ne devriez pas envoyer des quantités infinies d'argent à cet endroit où nous exacerbons la mort et le conflit, c'est comme si nous étions des traîtres au mouvement parce que Lauren Boebert et moi ne nous sommes pas levés dans une sorte de performance de style Corée du Nord”, a déclaré Gaetz jeudi soir dans une interview à Fox News.

» Gaetz a spéculé que les dirigeants du Congrès ont vu la visite de Zelenski à Washington comme une bonne manœuvre pour soutenir un projet de loi de dépenses “indéfendable”. ”Ils se disent ‘je ne ressens aucun scrupule à aller applaudir un dirigeant étranger d'un pays historiquement corrompu qui mendie plus que les 100 milliards de dollars que le Congrès a déjà décidé de lui envoyer’”.

» Hawley a déclaré aux journalistes qu'il n'avait pas assisté au discours “parce que je ne voulais pas faire partie d'une séance de photos, demandant plus d'argent au gouvernement des États-Unis alors qu'il ne nous a pas donné la moindre comptabilité sur tout ce qu'il a dépensé”. »

On ajoutera à ces diverses péripéties un point important : les directions des deux partis au Congrès (surtout celle du Sénat, celle de La Chambre n’étant  pas déterminée) sont extrêmement bellicistes, neocons et politiqueSystème. Ce sont elles qui parlent d’abord et jouent avec des drapeaux ukrainiens, donnant cette impression de soutien unanime. Mais deux remarques s’imposent :

• Comme on l’a vu, il existe dans les rangs des opposants féroces qui prennent la parole durement une fois la fiesta-Zelenski terminée et la nuancent d’autant, faisant platement retomber le soufflet de la communication qui n’a rapporté qu’une batterie de ‘Patriot’ et un petit $millard de ce-ci de-là. Il en faudra plus pour espérer seulement ne pas s’effondrer dans les semaines qui viennent.

• Au Sénat, où la direction (le vieux McConnell, corrompu jusqu’à l’os) est ultra-belliciste, on a pu découvrir qu’il existe une opposition à cette direction. Dix sénateurs républicains (sur 49) ont voté contre le reconduction de McConnell comme leader de la minorité républicaine au Sénat. C’est peu mais c’est beaucoup par rapport aux reconductions habituellement de type soviétique (100% des voix). Cela introduit une fragilité potentielle en n’assurant en rien que le parti républicain suivra à fond les orientations de la direction, surtout sur l’Ukraine. Des défections similaires peuvent se faire jour chez les démocrates. Les événements en Ukraine pourraient conduire à des situations très improbables au Sénat (sans parler de la Chambre, beaucoup plus indisciplinée).

En un mot, et pout faire un contraste du à la communication avec les impressions d’hier, le Congrès US est loin d’être paraysé par la bienpensance et d'être un soutien acquis et au brave et héroïque Zelenski... Sauf, bien entendu si l’on saute dans les bras de Lindsay Graham qui est mûr pour devenir scénariste à Hollywood.

 

Mis le ligne le 24 décembre  2022 à 18H55

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