RapSit-USA2020 : Pas de trêve !

Brèves de crise

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RapSit-USA2020 : Pas de trêve !

Happy New Year, America-First...

La situation aux USA, entre l’élection présidentielle du 3 novembre 2020 et...
soit le 5 janvier 2021 (élections de deux sénateurs en Géorgie, élection du 3 novembre remise) ;
soit le 6 janvier 2021 (réunions des deux Chambres en Congrès pour entendre le vice-président Pence proclamer la victoire de Biden après avoir lui-même décompté les votes des Grands Électeurs... ou bien pour entendre Pence refuser ce décompte ?) ;
soit le 6 janvier 2021 encore (un certain nombre peut-être conséquent de parlementaires républicains ont, malgré les consignes du sénateur McConnell, chef de la majorité républicaine sortante au Sénat et grand arrangeur de compromis, annoncé qu’ils contesteraient le vote du Collège Électoral, si ce vote est proclamé par Pence, déclenchant ainsi un débat et un vote du Congrès : « Jusqu’ici, le Congrès n’a pas agi comme il devrait le faire », dit le sénateur Hawley, républicain du Missouri qui contestera...) ;
soit... Etc...

La situation aux USA semble donc être, comme on l’a deviné avec cette introduction très rythmée, comparable à un feu de bois qui se réduit à ses cendres, mais avec les rougeoiements du feu couvant, et qui soudain redémarre grâce à un apport inattendu de combustible naturel (bio), avant de se réduire à nouveau, “mais avec des rougeoiements du feu couvant...”, – et ainsi de suite. L’incendie qui gronde depuis 2015 et qui a atteint un paroxysme le 3 novembre 2020, dont les foules wokenistes et opportunistes de la presseSystème attendaient qu’il fût le dernier spasme sanctifié par la plus belle Grande Fraude de l’histoire de la démocratie, cet incendie garde le potentiel d’une explosion volcanique. Si elle n’a néanmoins pas lieu en janvier 2021, n’est-ce que partie remise ? Désormais et pouyr le dire encore une fois, nous croyons cette explosion  inéluctable, sans savoir la forme que prendra la chose, si même ce sera une explosion au sens classique.

Notons donc et tentons de documenter quelques dates avec les événements potentiels qui leyur sont liés.

• L’élection du 5 janvier 2021 en Géorgie, remise du 3 novembre devant le constat de l’impossibilité de trancher (alors que le scrutin sur la présidentielle était finalement avalisé après deux décisions remises), s’approche avec en surgissement continu nombre de complications peu ordinaires qui peuvent avoir des effets collatéraux considérables. Citons ZeroHedge.com du 30 décembre 2020, ici sur les conditions objectives du vote sans préjuger des incidents que nous devons juger inévitables dans l’actuel climat de tension :

« Grâce à un nombre impressionnant de votes par correspondance dans un contexte de participation quasi record, l’élection entre les démocrates Jon Ossoff et Raphael Warnock, et les sénateurs sortants du GOP David Perdue et Kelly Loeffler, va probablement s'éterniser pendant des jours, voire des semaines, selon les analyses de Bloomberg.
» “Lors de la compétition du 3 novembre, les résultats étaient si serrés qu'il a fallu dix jours avant que les réseaux de télévision ne prévoient que le démocrate Joe Biden remporte la Géorgie. L’État n'a pas certifié sa victoire avant une semaine, et elle a été certifiée deux fois de plus, la dernière fois le 7 décembre.
» “Le deuxième vote de l’élection des sénateurs devant être tout aussi serré, les résultats risquent d’être à nouveau lents, laissant le contrôle du Sénat américain dans le doute pendant une bonne partie du mois prochain.” [Bloomberg»

L’élection du 5 janvier 2021 en Géorgie est fondamentale parce que, si les démocrates remportent les deux sièges, les deux partis seront à 50-50 au Sénat et les démocrates prévaudront si Biden est confirmé, à cause de la voix de la présidente du Sénat (le VP constitutionnellement, soit la vice-présidente Harris) qui est prépondérante et tranche le vote en cas d’égalité. Dans ce cas, les démocrates pourront très aisément et rapidement appliquer leur programme, avec des propositions révolutionnaires.

• Le 6 janvier 2021 (I), avec la réunion des deux Chambres en Congrès pour entendre le vice-président Pence proclamer la victoire de Biden après avoir lui-même décompté les votes des Grands Électeurs... ou bien pour entendre Pence refuser ce décompte ? Cette possibilité existe selon une interprétation d’une phrase de la Constitution (interprétée en sens contraire, – le VP comme simple lecteur des résultats, – par les démocrates). On ignore quelle est la position de Pence à cet égard, mais l’appréciation quasi-unanime reste qu’il ne fera rien que compter les votes, sans les contester. Si néanmoins il le faisait, les choix du président et du VP seraient renvoyés aux votes des deux assemblées, le président pour la Chambre (mais par États et non par le nombre de parlementaires, ce qui donne l’avantage aux républicains) ; le VP au vote des sénateurs (avec l’incertitude actuelle des sénateurs de Géorgie non encore désignés).

La seconde hypothèse conduirait sûrement, dès l’annonce si improbable de Pence, à une confusion totale du législatif, à une relance furieuse de Trump qui serait dénoncé comme un coup d’État, et à des troubles publics en raison de l’atmosphère de tension considérable, – donc une orientation de guerre civile. Cela paraît certainement une bonne raison pour que Pence ne fasse rien, quoiqu’on ne sache rien de précis sur les positions de l’extraordinairement discret et impavide vice-président.

• Le 6 janvier 2021 (II), avec une contestation probable de parlementaires républicains (décision qualifiée dans le langage constitutionnel d’‘Objection’), du vote du Collège Électoral en faveur de Biden si ce vote est dit à voix haute par Pence. Un certain nombre de parlementaires républicains ont, malgré les consignes du sénateur McConnell, chef de la majorité républicaine sortante au Sénat et grand arrangeur de compromis à tout prix, annoncé qu’ils contesteraient le vote du Collège Électoral, si ce vote est proclamé par Pence selon les normes, déclenchant ainsi dans la foulée un débat et un vote du Congrès. « Jusqu’ici, le Congrès n’a pas agi comme il devrait le faire », dit le sénateur Hawley, républicain du Missouri et le premier sénateur à avoir annoncé qu’il contesterait, déclenchant ainsi la probabilité d’une procédure de débat (il faut au moins un parlementaire de chaque assemblée à prendre cette position pour que le Congrès en débate). Deux autres sénateurs républicains, Tommy Tuberville et Jeff Duncan ont décidé dans le même sens de la contestation

Une intervention paradoxale dans NewsMax.com, par rapport à ce qu’est cette chaîne, – une chaîne que Trump négocierait pour la racheter s’il est finalement éliminé, pour en faire une super-FoxNews (qui entretemps a tourné anti-Trump) pour une éventuelle candidature de 2024. Il s’agit d’une intervention de l’un des rares parlementaires républicains de la Chambre (toujours plus populiste que le Sénat) à avoir constamment rejeté l’accusation de fraude électorale contre Trump pour les présidentielles, Adam Kinzinger de l’Illinois. Kinzinger s’élève bien entendu contre l’initiative de la contestation de ses collègues, mais il juge qu’elle pourrait être massive, au-delà de cent parlementaires :

« “J'espère que je me trompe mais je pense qu’ils seront plus de 100”, a déclaré Kinzinger à Charlie Sykes mercredi lors d'une apparition sur ‘The Bulwark Podcast’.
»“Je pense que vous allez avoir des gens qui vont prendre une position forte, mais j'espère que je me trompe. Je ne serais pas surpris si cela approche les trois chiffres”.
»“Kinzinger, l’un des rares républicains à s’être élevé contre les théories de conspiration auxquelles le président Donald Trump adhère à propos de l’élection, a déclaré à Sykes [que Trump] est “sur le point de saper la démocratie et, franchement, les dégâts qui sont faits avec cela sont énormes”. »

• Pour ce 6 janvier 2021 (II), il faut encore signaler que Marjorie Taylor Greene, députée de la Géorgie élue pour la première fois à la Chambre du Congrès de Washington, dénoncée par la gauche et dans les normes de la délation comme une conspirationniste patentée, a tweeté que les deux leaders des deux assemblées, le républicain McConnell pour le Sénat et la démocrate Pelosi pour la Chambre, tenteraient d’élaborer un texte  pour empêcher le développement de cette procédure d’‘Obstruction’ : On chuchote on Congrès... « Word on the Hill is that Mitch McConnell and Nancy Pelosi could be working together on a rules change ‘deal’ to block our Electoral College Certification objection. » Une telle initiative, bien dans la manière de McConnell décidément complètement conforme au normes du DeepState et archétype du vieux politicien corrompu, déclencherait sans guère de doute de très fortes contestations, bien autant que la procédure de contestation elle-même si ce ‘texte’ Pelosi-McConnell ne se faisait pas.

Dans tous les cas, si cette ‘Objection’ a lieu avec un nombre significatif de parlementaires républicains, elle provoquera sans aucun doute un très profond malaise et peut-être des événements imprévisibles affectant le fonctionnement du Congrès, dans une situation rappelant les pires crises de la démocratie US dans sa composante législative formelle, mais aujourd’hui dans une situation de tension publique absolument sans précédent, peut-être pire qu’en 1861 (Guerre de Sécession) à cet égard. Il s’agirait d’un énorme handicap pour le président qui sortirait de cet épisode pour prêter serment, s’il y en a un (de président-désigné selon l’hypothèse Biden, certes) dans de telles conditions. Il (Biden) verrait sa légitimité extraordinairement affaiblie avant même le début de son mandat, dans la mesure où un tel événement, – encore une fois, s’il y a un nombre significatif d’‘objecteurs’, – constituerait le refus de l’autorité de ce président par une portion significative de la représentation nationale.

(On y ajoutera encore l’affaire de la Géorgie, si le résultat définitif met du temps à être connu : le Sénat devra siéger avec deux sénateurs en moins, avec une majorité républicaine alors que le résultat pourrait renverser cette situation... Nous ignorons ce que prévoit la Constitution dans ce cas, si elle prévoit quelque chose, mais nous ne pouvons ignorer qu’une telle situation constituera un élément de confusion et d’affrontement de plus.)

Le site WMD (World Net Daily), observe à propos de cette affaire, et concernant la position en fait de légitimité d’une administration Biden :

« Au moins un sénateur a annoncé son intention de se joindre aux membres de la Chambre du Congrès des États-Unis pour s’opposer aux votes du Collège Électoral en faveur de Joe Biden, lors d’une session conjointe du Congrès qui pourrait être “très agitée” et qui pourrait finalement assombrir et affaiblir l’administration démocrate [avant même ses débuts].
» Cette menace contre l’administration Biden serait rejointe par une autre, – celle qui ferait que Joe Biden devrait deviendrait président alors qu'une enquête criminelle fédérale vise son fils, Hunter Biden, “créant des défis pratiques et éthiques immédiats”, selon un rapport de Bloomberg. »

• Pour courant janvier 2021, on ajoutera la cerise sur le gâteau d’une éventuelle réélection compromise de Nancy Pelosi comme Speaker de la Chambre. Il faut 218 votes à Pelosi pour l’emporter. Les démocrates ont perdu 10 sièges le 3 novembre, et leur majorité est très faible (222) ; certains membres du parti démocrate commencent à en avoir assez de la vieille dame (82 ans) et envisagent de ne pas voter pour elle ; il y a actuellement plusieurs députés démocrates empêchés de se déplacer parce qu’ils sont malades-Covid19, et bien entendu sous strict confinement. L’affaire est si complexe et les diverses positions si faibles qu’on pourrait, dans certaines circonstances, se retrouver avec un Speaker républicain, une Chambre à majorité démocrate et une Pelosi boudant dans son coin...

The Hill écrit, à propos de cette affaire à l’importance fortement amplifiée par le contexte : « La combinaison de ces facteurs crée la possibilité que les démocrates soient confrontés à un dilemme le 3 janvier, où Pelosi bloquerait le soutien démocrate pour rester Speaker mais où les inquiétudes liées au coronavirus, – maladies, quarantaines ou autres, – empêcheraient un nombre suffisant d’entre eux de se trouver au Capitole pour enregistrer leurs votes.
» Si Pelosi n'obtient pas le soutien de la moitié des membres votants, le processus deviendra complètement chaotique. Dans le pire scénario cauchemardesque des démocrates, les conséquences pourraient pencher tellement en faveur des républicains qu’ils donneraient la fonction de Speaker au GOP.
» “Disons, juste en théorie, que nous avons six ou huit personnes immobilisées par le Covid et que les Républicains n’en ont aucune. Ils pourraient alors probablement faire élire [Kevin] McCarthy”, a déclaré le député démocrate du Kentucky John Yarmuth, se référant au président du GOP de la Chambre. »

D’une façon plus générale et sous le regard hallucinée des élitesSystème européennes qui annoncent depuis le 3 novembre de l’année 2020 que la crise US est réglée grâce au sage et vertueux Biden, et qui n’y comprennent rien, qui n’y entendent rien, qui n’y voient rien, englués dans leur immonde bienpensance et leur bêlement commun de mouton suivant le troupeau (qui se roule délicieusement dans La servilité volontaire ?), on observera l’extraordinaire résilience de cette crise, sa pertinacité comme on devrait s’accoutumer à la qualifier à cause du caractère énigmatique du mot.

En effet, la crise américaniste est une crise absolument énigmatique. Elle l’est également par un autre trait, tout à fait étonnant, qui est l’incapacité des démocrates à se débarrasser de la malédiction que la haine de Trump qu’ils éprouvent fait peser sur eux, et leur hargne à l’exprimer contre lui alors qu’en bonne tactique ils devraient atténuer leur déchaînement au moins jusqu’à l’inauguration de Biden. Cela les conduit à des comportements qui choquent considérablement les conceptions légalistes perdurant dans l’establisment alors que cette sorte de critique était jusqu’alors réservée à Trump. On peut en voir un témoignage dans les plus récents textes du maître du légalisme classique de l’américanisme Jonathan Turley, libéral et progressiste, anti-Trump, mais impeccable opérateur du légalisme américaniste, très écouté et influent. Turley consacre ses dernières chroniques à des critiques virulentes affectant le côté démocrate d’une façon ou l’autre, que ce soit le New York Times ou bien un juge fédéral pro-démocrate traitant Trump de « criminel » (voir notamment le 29 décembre 2020 et le 29 décembre 2020, le 30 décembre 2020 et le 30 décembre 2020)

Alors qu’ils ont eu la victoire grâce à des moyens pour le moins douteux mais que l’essentiel de l’appareil du DeepState s’employait à repeindre en blanc-vertueux (quoique “noir-vertueux” conviendrait-il mieux ?), alors que Trump continuait à se battre sans beaucoup d’espoir semblait-il, qu’il avait perdu à un moment le complet soutien des républicains (notamment avec l’activisme de traître professionnel qu’est McConnell) avec l’affirmation de la tendance à rétablir une situation de corruption normative), cette hargne a finalement obtenu comme résultat paradoxal d’éveiller la combativité de certains républicains qui semblent rompre les rangs et ne plus s’aligner sur McConnell au profit de Trump. D’où ce regain que l’on constate, qui cette fois étend la bataille sur le champ autrement plus important du Congrès, et par conséquent la relance de cette étrange pertinacité de la crise, dans une période dite “de transition”, qui semblerait à nouveau, parfois menacer de se transmuter en un point de rupture. Feuilleton épuisant, mais feuilleton qui semble ne jamais devoir s’épuiser.

 

Mis en ligne le 31 décembre 2020 à 14H00

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