Poème sans titre

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Poème sans titre


L’Étranger mesure son exil

Dans l’écart entre nuit et midi ombré du même jour

Quel est-il ?

Il frappe à l’entrée de la phrase

Les jupes de la tente relevées en hommage

A ce jour si incertain pour lui, qui débute

Il en est qui veulent effacer son nom,

Qui piétinent et fracassent de toute dureté

Les pierres en clôture du jardin de l’Étranger

Or il offense le chemin qui porte

du possible au champ de l’infertile.

De l’exilé, les racines sont subtiles

qui arriment fermement le ciel à sa terre

Ni le soc de la ruse aigue ni le tranchant de la haine

ne les rompent.

Elles sont le velours de la nuit qui s’y love.

Elles y veillent.

Voyelle après voyelle, elles portent haut le nom.

Qui dit de l’Étranger qu’il n’est qu’une appartenance

à la chair de sa terre

barrée de voiles de phosphore blanc



L’océan se meut pour offrir ses plis aux caresses du vent levé

Et bat à mesure de pleins et déliés le chiffre de l’Étranger

à l’identité frappée d’interdit.

La plume s’assèche de tremper dans la

déhiscence entre deux murs

Là, l’intervalle entre deux lettres crie.

La porte s’enterre

et suture la bouche de l’aube.

Les doigts qui fourragent la toison de ce temps

L’orificie pour une prière muette.

L’interstice entre moi et le moi absent

s’adosse à l’huis

Et sécrète la consonance brûlante appelée à délimiter

Les feux de l’entre soi.

Lui ?

L’issue vers le soi.



Badia Benjelloun