Notes sur un désarroi civilisationnel

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Notes sur un désarroi civilisationnel

• Alors que les conditions de la formidable tension créée par Ukrisis ne cessent de se détériorer dans un sens menaçant, chaotique et incohérent, on passe ici en revue quelques-uns de ses points saillants. • Il y a d’abord les possibilités catastrophiques de dérive vers des affrontements guerriers terribles, jusqu’au risque de la guerre nucléaire qui ne cesse de peser, selon la description qu’en fait une Tulsi Gabbard. • Il y a les contrecoups politiques et sociaux qui commencent à se faire sentir sous le coup de l’effet-boomerang des sanctions, notamment en Europe où l’on surveille la situation italienne comme la possibilité de devenir un “modèle” entraînant des crises nationales au sein de l’UE. • On s’interroge sur les capacités militaires du bloc-BAO alors que l’armée US subit les contrecoups de la crise du Covid et nourrit des tensions sécessionnistes. • Il y a le mystère de ce bloc-BAO se conduisant d’une façon insensée qui favorise la formation d’un formidable bloc (BRICS/Grand-Sud) en préparant son propre suicide : Pépé Escobar y voit une « profonde maladie de l’âme. »

Un désarroi profond, parcouru d’effets hystériques de proclamations déraisonnables, d’accusations furieuses et d’affirmations triomphantes, est aujourd’hui la marque du “climat” de notre civilisation. Ceux qui en sont les adorateurs et les gestionnaires, tout en affirmant en être les créateurs en constante évolution, les gens des directions des différents composants du bloc-BAO, avec le wokenisme/LGTBQ+ et leurs certitudes néo-libérales/globalisatrices dans leurs sacs à dos sortis de chez Vuitton, sont confrontés à des heurts et à des embardées inattendues, à des hypothèses furieuses, à des perspectives d’apocalypse dont ils ne semblent gère avoir cure, si seulement ils les réalisent et mesurent leur signification et leurs effets.

Il y a deux volets dans ce paysage de tragédie-bouffe aux dimensions planétaires, avec certes des nuances dans la tragédie et des nuances dans le bouffe. Est-il nécessaire de préciser qu’il s’agit d’une époque sans précédent dans notre civilisation, qui défie peut-être même en importance et en effets extraordinaires à attendre sans en rien savoir, le temps de la fin de l’Empire de Rome ? C’est dans tous les cas notre conviction, et cela n’est là qu’une redite de notre part, bien entendu. Plus que jamais, nous disons qu’il est impossible de savoir ce qui nous attend et, s’il nous arrive de lire tel ou tel document décrivant les possibilités de tel ou tel projet, telle ou telle situation pour 2030, voire 2025, nous apprécions que les auteurs de telles projections font montre d’une singulière audace, c’est-à-dire d’une complète inconscience et d’une inconséquence à mesure, – même si sans le vouloir, certes, et sans intentions malignes.

Mais débarrassons-nous d’abord du plus tragique et du plus lourd, le versant sombre de notre impuissance à dominer les événements en croyant les dominer tout à fait, comme tel autre disait « le côté sombre de la Force ». Bien entendu la responsabilité est du côté qu’on sait, ce qui se murmure de plus en plus malgré les tombereaux de propagande que déversent sur nous le Système et ses stupides serviteurs robotisés et lobotimisés (les deux à la fois, c’est fort !). Cela se murmure et cela se sait, et cela commence à s’entendre, – et c’était même dit depuis plusieurs mois, par exemple par Ségolène Royal, citant « les provocations de l’OTAN ».

Les terreurs d’Ukrisis

Laissons ici les événements détaillés et terribles de cette guerre pour nous attacher à deux interventions, sans lien entre elles mais qui se succèdent d’un jour l’autre. Toutes deux rendent un son terrifiant, toutes deux viennent de personnalités très différentes, sans rôle politique majeur qui leur vaudrait l’intérêt de la presseSystème, mais selon notre perception et notre expérience, à la fois très bien informées et très consciente des enjeux militaires et stratégiques immédiats. Les deux nous dépeignent un risque majeur, et il faut les écouter et les entendre, plutôt que perdre son temps avec des nullités du type-charlatan, du type-Biden/Macron.
• La première intervention est celle du président serbe Aleksandar Vucic. Il n’est généralement pas apprécié des indépendants-résistants pour ses marques d’intérêt pour l’UE et la globalisation dans “le temps d’avant”. Mais la Serbie est désormais un pays assiégé au milieu des diverses républiques soviétiques de l’UE, et les Serbes n’entendent pas céder aux pressions terribles qui voudraient faire de la Serbie un pays dans le rang, et donc parfaitement antirusse. Les Serbes sont slaves et frères de culture et de race des Russes. Vucic a lui-même manifesté cette réalité : est-ce pour suivre le courant populaire et être réélu ou bien est-ce sincérité complète ? Les deux sans doute, et la tragédie mettant la sincérité en avant.

Dans une interview à une TV locale mercredi, Vucic a donné son évaluation de la situation actuelle qui n’est rien moins que : “Nous sommes entrés dans la Troisième Guerre mondiale”. Les précisions qu’il donne sur la guerre d’Ukraine et sur les Russes doivent être entendues avec grand intérêt, parce que les relations de Vucic avec les Russes et Poutine se sont considérablement resserrées depuis le 24 février. Le Serbe est certainement informé de première main, et sans doute dans un ordre pressant de priorité, des analyses et des intentions des Russes ; et il est informé de la possibilité d’un ultimatum qui est essentiellement suscité par l’afflux d’armes US avancées et leur emploi délibérée, sur renseignements US, contre les populations civiles du Donbass.

 « “Nous devons comprendre qu'au milieu de la guerre mondiale, – car tous les discours selon lesquels il s’agit d'une guerre régionale ou locale doivent être abandonnés, – l’ensemble du monde occidental se bat contre la Russie via les Ukrainiens. C'est un conflit mondial”, a-t-il déclaré dans une interview accordée à Pink TV.

» Le président a déclaré que la guerre mondiale en cours est ce qui l'inquiète le plus et que, selon lui, elle ne fera qu'empirer.  »

Enfin, cette dernière précision, déjà signalée, et qui constitue sans aucun doute l'aspect le plus important, le plus précis aussi, de son interenention, justement à cause des liens qu'il a établis avec la Russie depuis le 24 février.

« “Je sais ce qui nous attend. Dès que Vladimir Poutine aura fait son travail à Seversk, Bakhmut et Soledar, après avoir atteint la deuxième ligne Slaviansk-Kramatorsk-Avdeevka, il présentera une proposition. Et s'ils [les Occidentaux] ne l'acceptent pas, – et ils ne l'accepteront pas – l’enfer se déchaînera”, a-t-il prédit, sans donner de détails sur cette initiative. »

• La deuxième intervention est celle de Tulsi Gabbard, qu’on connaît bien sur ce site. Bien qu’ayant quitté le Congrès depuis le 31 décembre 2020, Gabbard reste très active et largement consultée sur les matières de politique étrangère. Elle est notamment une des intervenantes favorites de FoxNews, notamment (mais pas seulement) chez son ami Tucker Carlson qui partage complètement ses vues sur la guerre en Ukraine.

Ce dont elle nous parle, c’est d’un sujet qui l’obsède, qui est la possibilité d’une guerre nucléaire dans le cadre de l’actuelle Ukrisis, et cela favorisé par l’incroyable inconscience des dirigeants-Système du bloc-BAO, leur « nonchalance » dit-elle. On la comprend lorsqu’on entend un parlementaire (le député républicain Dan Crenshaw) déclarer avec un complet cynisme souligné d’une stupidité sans bornes, après avoir voté en faveur d’une aide de $40 milliards en armes pour l’Ukraine :

« Investir dans la destruction de l'armée de notre adversaire, sans perdre un seul soldat américain, me semble être une bonne idée. »

L’interview de Gabbard a donc eu lieu hier sur FoxNews et l’on saisit effectivement la proximité de tonalité des déclarations du Serbe Vucic :

 « Gabbard juge que les dirigeants américains font preuve de désinvolture face à la crise, ignorant le risque de déclencher une guerre catastrophique avec la Russie. Elle a donné l’exemple d'un message d'intérêt public diffusé récemment dans la ville de New York, qui conseillait aux habitants de rester à l’intérieur en cas d'attaque nucléaire.

» “Je suis presque tombée de ma chaise quand j'ai vu ce message d'intérêt public parce que c'est insensé”, a déclaré Gabbard. "Ils nous traitent comme si nous étions dans les années 1950 et 1960, lorsque les enseignants disaient aux enfants de se mettre sous leur bureau en cas d’attaque nucléaire et qu'ils seraient protégés [le slogan ‘Take Cover !’]. C’est complètement dément”.

» “La réalité est que le président Biden, les membres du Congrès, les dirigeants de notre pays, les ultra-riches, ils auront tous un endroit sûr où se trouver dans le cas d’une guerre nucléaire dont ils seront à l’origine, alors que le reste d'entre nous, en Amérique et en Russie, les gens du monde entier, seront décimés par cet événement”.

» Gabbard a affirmé que les dirigeants américains traitaient le risque de provoquer une guerre directe avec la Russie “comme si de rien n'était”. Pendant ce temps, a-t-elle ajouté, “ils ont élaboré des plans sur la façon dont ils peuvent continuer à mener cette guerre depuis un bunker souterrain. C'est dire la gravité de la menace à laquelle nous sommes confrontés et à quel point il est fou et inquiétant que le président Biden et les membres de son administration puissent faire preuve d'une telle nonchalance quant au fait que ce sont eux qui continuent à conduisent cette évolution”. »

Gabbard a une sensibilité particulière aux choses de la guerre, parce qu’elle est lieutenant-colonel dans la Garde Nationale de Hawaï, et aux choses de la guerre nucléaire parce qu’elle a vécu une expérience traumatisante où elle joua un rôle important en tant que parlementaire représentant de l’État de Hawaï, alors qu’elle se trouvait sur place, en janvier 2018. Il y eut une fausse alerte à une attaque nucléaire contre l’île, dont on ne sut la fausseté que 33 minutes après l’alerte. Jouant aussitôt un rôle central, d’abord dans l’alerte puis dans le rétablissement de l’ordre, Gabbard put observer les effets terrifiants de panique et de chaos que provoqua une telle alerte, correspondant ainsi à une hantise inconsciente d’une telle attaque dans l’esprit du public.

Ukrisis et la fragilité européenne

On quitte cet aspect glaçant qui existe sans aucun doute dans et autour du conflit, pour aborder un aspect plus immédiat et concret, qu’on trouve dans les effets politiques subis dans le bloc-BAO (UE essentiellement), comme effet à la fois du formidable “effet-boomerang” des sanctions antirusses et la très nette baisse d’enthousiasme pour soutenir l’Ukraine, autour de la circulation de plus en plus grandes de certaines vérité-de-situation sur l’affaire.

Le 12 juillet, le “réseau Voltaire” publiait une nouvelle qu’il intitulait :

« Déstabilisation politique en Occident :

[...] » • Le 8 juillet 2022, l’ancien Premier ministre japonais et homme fort de son parti politique, Shinzo Abe, a été assassiné lors d’un meeting électoral. Son père avait introduit l’Église de l’Unification du révérend Moon au Japon dans les années 50. L’ensemble du clan Abe était très lié à ce groupe militaro-politico-religieux, outil indispensable de la CIA durant la Guerre froide. Shinzo Abe et la secte Moon influaient le Japon pour qu’il s’allie publiquement aux USA contre la Chine.

» • Le 10 juillet 2022, plusieurs jeunes femmes ayant assisté à une soirée d’été du parti social-démocrate allemand ont manifesté des malaises. Un millier de personnes participait à cet événement dont le chancelier Olaf Scholz, les parlementaires du parti et leurs équipes. Il semble qu’au moins neuf jeunes femmes aient été droguées à leur insu et éventuellement violées.

» • Le 11 juillet 2022, le quotidien Le Monde publie en fin de matinée le premier volet d’une étude de documents parvenus à un consortium de médias attestant des méthodes de la société Uber. Le président français Emmanuel Macron y apparait comme ayant contracté un accord secret avec la société états-unienne pour l’implanter en France en modifiant à son profit les lois en vigueur. Cependant, pour le moment, aucun document publié n’autorise à parler de corruption. »

Tout cela était encore contestable, – nous voulons dire de désigner ces quelques événements comme une “déstabilisation politique ». Mais d’autres s’y sont ajoutés.

• L’épisode italien : la promesse de démission du Premier ministre Draghi suite à une mésentente et une rupture avec le partir 5-étoiles (qui était dans la coalition au pouvoir) à propos notamment des fonds de soutien à l’Ukraine qui limitent l’aide à apporter aux plus pauvres en Italie. Refus du président de la république de la démission de Draghi dans le cadre d’une ‘combinazione’ coutumière, mais la situation reste très fragile. L’UE suit cette situation avec attention, et crainte de la voir allumer une série de crises similaires dans les autres pays.

• La défaite sur le “passe sanitaire” pour les enfants du gouvernement français devant l’assemblée nationale durant la nuit du 13 juillet. Elle fragilise la position de Macron et risque d’exacerber les critiques potentielles contre tous les aspects de sa politique (y compris l’Ukraine).

• La démission de la première ministre estonienne Kaya Kallas.

• Pour suivre sur l’épisode allemand, l’affirmation par le ‘Daily Telegraph’ que le chancelier Scholz perdra ses fonctions s’« il ne capitule pas devant Poutine » pour reprendre certains approvisionnements en énergie.

Si l’on parle peu de la Hollande (et du Sri Lanka), – peut-être parce qu’on a l’esprit ailleurs et que les déboires qu’on y relève touchent à des domaines pour lesquels le respect qui implique un “devoir de réserve” est demandé (l’écologie et la transformation écolonomique du type “Grand Tournant”/‘Great Reset’, les questions d’énergie, les consignes de l’UE, etc.), – les événements qui s’y déroulent sont liés au cadre transformationnel de l’époque, avec notamment les problèmes de l’énergie, et est donc en lien avec Ukrisis. D’ailleurs, Ukrisis touche tout et, par conséquent, si l’on a certaines difficultés à faire un lien entre toutes ces fragilités nouvelles des pays européens, on s’entend pour en attribuer la cause directe ou indirecte à cette gigantesque crise qui nous secoue.

L’instabilité européenne contraste avec la stabilité intérieure russe, alors que le projet impliquait que le contraire était attendu sinon assuré. Elle est bien visible depuis le 24 février et alimentée par les sanctions-boomerang, donc bien plus forte, et cette vision alimente encore plus la perception de cause à effet dans l’UE du lien entre cette fragilité et Ukrisis. Penser cette instabilité de cette façon, c’est effectivement l’établir, – et alors conclure : on nous promettait la fragilité russe et nous avons la fragilité européenne.

Ukrisis et les moyens de la guerre

Le désarroi européen/du bloc-BAO passe également par la voie des armes, celles que le bloc donne à Zelenski, celles qu’on prépare au cas où les choses s’envenimeraient encore et élargiraient le champ de la bataille vers des pays de l’OTAN/UE... Mais les premières n’empiètent-elles pas d’une façon catastrophique sur les secondes, par exemple lorsqu’on apprend que la France a déjà donné à l’Ukraine un tiers de son parc d’artillerie à longue portée ?

Heureusement, pense-t-on dans les officines farouchement européistes, il nous reste les USA sur lesquels nous appuyer. Cet encourageante espérance en l’avenir de l’Europe-UE entièrement soumise aux USA invitent à nous pencher sur certains détails d’une nouvelle intéressante, alors que le Pentagone commence à licencier les hommes et femmes qui ne sont pas en conformité, pour raisons personnelles, avec la vaccination covidienne. Cette mesure touche tout de même plus de 13% de l’effectif du Pentagone, ce qui implique quelques problèmes potentiellement fort graves pour le volume des forces armées, confrontées désormais à deux ennemis non prévus par la RAND Corporation : le vaccin Covid et l’armement des forces ukrainiennes, – et un troisième éventuellement : la baisse catastrophique du niveau d’instruction et l’accent mis sur les nécessités du wokenisme qui affecte grandement le recrutement. C’est donc une façon tout à fait intéressante de lier les deux crises qui se sont succédées et de leur assigner une parenté qui est une évidence de la GrandeCrise.

« Les obligations strictes de l'administration Biden en matière de vaccination contre le virus Covid-19 exposent plus de 13 % des forces combattantes américaines à un risque de renvoi, selon les données du ministère de la défense mises à jour mercredi.

» Le site Web du Pentagone fait état de 268 858 personnes ”partiellement vaccinées” dans l'armée de terre, les marines, la marine et l'armée de l'air, auxquelles s'ajoutent 50 710 employés civils. Cependant, ces chiffres n'incluent pas les militaires qui n'ont pas été vaccinés du tout, ce qui signifie que le nombre réel de personnes mises en danger par les mandats de vaccination de l'administration pourrait être beaucoup plus élevé.

» Alors que les soldats non vaccinés dont les demandes d'exemptions médicales et religieuses sont en attente sont censés être exemptés de l'obligation, le réserviste des Marines Mike Berry a déclaré à Breitbart que les exemptions religieuses n'ont été accordées qu'à des personnes déjà sur le point de quitter l'armée.

» Selon des statistiques citées par Breitbart, quelque 6 400 militaires ont déjà été expulsés pour avoir refusé de se faire vacciner, la majorité d'entre eux étant des Marines. Et ce, bien qu'une injonction du tribunal ait interdit à la marine de renvoyer tout marin demandant une exemption religieuse. Si les pressions politiques ont empêché le Pentagone d'infliger aux disparus une décharge déshonorante, même une décharge “générale” peut signifier la perte d'avantages et une marque noire sur le dossier disciplinaire d'un soldat.

» L'armée a commencé à intensifier les procédures administratives à l'encontre des soldats partiellement ou non vaccinés la semaine dernière, expliquant que les non-conformes ne recevraient plus de solde à partir de juillet et ne seraient plus autorisés à participer aux “exercices et entraînements financés par le gouvernement fédéral”. Une déclaration de la branche militaire avertit que ceux qui refusent l'ordre de vaccination obligatoire “peuvent faire l'objet de mesures administratives défavorables supplémentaires, y compris la séparation".

» La date limite de vaccination des réservistes et des gardes nationaux à temps partiel est passée la semaine dernière, ce qui signifie que 12 % des réservistes, soit environ 22 740 personnes, ne sont pas entièrement vaccinés. Quelque 13,1% des membres de la garde nationale de l'armée (44 000 soldats) ne sont pas non plus complètement vaccinés, a déclaré un porte-parole à Army Times.

» Lorsqu'il a été interrogé sur l'effet qu'aurait sur l'état de préparation de l'armée américaine le renvoi potentiel de dizaines de milliers de soldats non vaccinés, le chef d'état-major interarmées Mark Milley a minimisé le problème, insistant sur le fait que “le nombre de ceux qui refusent de se faire vacciner est très faible”, qualifiant le problème de “gérable” et affirmant que les soldats devraient simplement se taire et se faire vacciner.

» Toutefois, une étude récente publiée dans le Journal of the American Medical Association a confirmé que les militaires souffrent d'effets secondaires graves mais rares des vaccins, notamment de myocardite.

» L'armée américaine a eu du mal à attirer de nouveaux soldats, affichant cette année ses chiffres de recrutement les plus bas depuis des décennies. Le mois dernier, le Pentagone a admis qu'il était en retard de 23 % sur ses objectifs de recrutement pour l'année, un problème qui a été imputé à une mauvaise publicité, – en particulier la récente tendance aux annonces ‘Woke’ largement moquées sur les médias sociaux, – et à un système de recrutement négligé et obsolète qui confie trop de responsabilités à des contractants extérieurs. »

Il est à noter, comme il apparaît dans divers commentaires de lecteurs de ce texte, que la question de la Garde Nationale pourrait être traitée différemment. Les soldats de la Garde qui ne répondraient pas aux critères du Pentagone pourraient être conservés par les gouverneurs des État, qui ont prééminence à cet égard, pour les tâches afférentes à l’État, si cet État ne considère pas la vaccination comme obligatoire. On pourrait même envisager qu’ils soient regroupés dans d’autres unité, sans assignation fédérale possible, alors que les critères du Pentagone pourraient conduire ces mêmes États à rechigner jusqu’à un refus devant la perspective d’envoyer des unités de leur Garde dans des conflits extérieurs qui ne les intéressent pas.

Cette situation ambiguë alimente évidemment les tensions sécessionnistes internes, comme produit indirect des engagements extérieurs, y compris en Europe et par rapport à l’Ukraine. Il est intéressant d’entendre l’avis du président de l’association Trump-France Georges Clément. Selon lui, la complexité des situations aux USA, autant que la polarisation des antagonismes politiques, conduisent à la possibilité de la sécession. Cette situation de la Garde Nationale au regard des initiatives fédérales guerrières, et Ukrisis dans ce cas, est un des faits politiques qui poussent dans ce sens et sont concrétisés notamment par le référendum sur la sécession qui a de grandes chances d’être organisé au Texas en 2023.

Commentaire d’un lecteur du texte cité :

« La Garde nationale est prête au premier coup de feu mais elle n’est PAS dans la chaîne de commandement du président jusqu’à ce qu’elle reçoive des ordres fédéraux pour la formation ou le déploiement. Actuellement, la Garde rend compte aux gouverneurs et peut effectuer des missions d’État telles que des émeutes, des inondations, des ouragans... ou des guerres civiles, mais elle ne peut pas être déployée pour des missions fédérales sans mandat explicite. Le déploiement pour le service fédéral doit être permis et autorisé par le gouverneur, et au moins l’Oklahoma, le Texas et la Floride ont dit qu'ils licencieraient pas des gardes parce qu'ils ne veulent pas prendre une chose qui s'est avérée n'avoir aucun impact... Ces trois États prévoient de transférer ces soldats dans des forces relevant d’eux seuls, déjà existantes ou à créer, où ils auraient dû être de toutes les façons. Pourquoi les États enverraient-ils des forces d'urgence locales dans des actions non locales de l'OTAN ? »

Le Grand Suicide d’Ukrisis

Nous allons nous arrêter, pour conclure, au dernier texte de Pépé Escobar (ici en anglais, ici en traduction française), qui commence par une exposition en trois paragraphes de la situation du bloc américaniste-occidentaliste (même si Escobar la fixe sur l’UE d’abord, dont la mise en scène de son suicide est la plus patente et la plus wagnéro-wokeniste). Ensuite, il expose les remèdes (sans grand espoir, à notre sens) que le tandem Russie-Chine, avec le Grand-Sud rassemblé et les BRICS en pleine expansion pour former un bloc alternatif qui bouleversera l’équilibre des forces et des influences, se propose avec plus ou moins d’allant de proposer au patient désespérant qu’est le bloc-BAO.

Nous avons repris ces trois premiers paragraphes, en les adaptant d’une façon à les mettre en bien en place dans la version francophone de la folie en cours. Ce sont d’abord les deux premiers paragraphes qui décrivent la scène du délire en cours, telle que nous sommes invités à la contempler d’une façon imagée qui convient, avec, ici o

« Le Grand Show de l’été-2022 du ‘Suicide en Fanfare’, actuellement à l'affiche dans toute l’Europe-UE, se déroule en grande pompe, sous les yeux et à la stupéfaction extrême de la quasi-totalité des pays du Sud-Global : un remake trash d’un ‘Crépuscule des dieux’-wokeniste, où la grandiose sublimité wagnérienne est remplacée par le sensuel et postmoderne ‘twerk [mixage très agité du twist et du jerk].

» Les empereurs romains décadents faisaient au moins preuve d'un certain degré de pathos. Ici, nous sommes directement confrontés à un mélange toxique d'hybris démesuré, d’abjecte médiocrité, de déflexion par illusion, de concepts idéologiques grossiers, d’irrationalité pathologique vautrée dans une sorte de gadoue raciste/suprémaciste du type ‘fardeau de l’homme blanc’, – bref, tous les symptômes d'une profonde maladie de l'âme. »

On retient de la description qu’elle se termine par le diagnostic d’une pathologie et que cette pathologie touche cette chose si indistincte, à la fois des langages métaphysique, ésotérique, poétique, qu’est “l’âme”. Décidément on ne peut plus s’en tenir, pour la description de la situation de la “civilisation” occidentale dans ses murs en décomposition, aux concepts traditionnels de la politique avec toutes ses branches annexes.

C’est effectivement l’approche que choisit Escobar pour tenter, non pas d’“expliquer l’inexplicable”, mais de donner un sens à cette perception d’une raison impuissante à justement déterminer le sens du phénomène auquel nous sommes confrontés. Il n’est pas pour nous déplaire qu’il choisisse, lui qui est un observateur si fondamentalement attaché à l’opérationnalité active et si humaine de la politique, une voie où l’on trouve la dégénérescence de fonctions aussi essentielles et aussi peu dépendantes de la dite politique que la psychologie ou le sens moral de l’être.

« Il serait trop réducteur d'appeler cela l’Ouest Biden-Leyen-Blinken ou quelque chose comme ça : après tout, il s'agit de minuscules politiciens/fonctionnaires qui ne font que répéter les rengaines de la communication. Il s'agit d'un processus historique : une dégénérescence cognitive physique, psychique et morale qui s'inscrit dans le désespoir manifeste de l’OTAN dans sa tentative de contenir l'Eurasie, ce qui permet de temps à autre des pantomimes tragicomiques tels qu'un sommet de l'OTAN proclamant la guerre-wokeniste contre pratiquement tout le non-Ouest. »

Pratiquement tous les commentateurs que nous désignons comme “indépendants-résistants”, et “antiSystème’ du fait des circonstances, font la même analyse de la situation, et surtout du comportement complètement incohérent du bloc-BAO. Les analyses peuvent être brillantes, audacieuses, plus classiques, voire assez communes pour certaines, le même mystère plane pour l’explication finale : mais enfin, que se passe-t-il ? Pratiquement tous sont obligés d’évoquer des désordres cognitifs, de la perception, des psychologies malades, des pathologies de l’âme et de l’esprit. Il semble ainsi impossible de ne pas effleurer, sinon convoquer directement, des domaines en général proscrits ou considérés avec une extrême méfiance par l’analyse politique, au point que même les ultra-conspirationnistes qui trouvent une explication rationnelle à toutes les intrigues sont conduits à admettre que les “conspirateurs” agissent d’une façon bien étrange d’irrationalité.

On arrive à la conclusion qu’une partie très majoritaire de ce qu’on nomme “les élites” subit une pression psychologique dont nul ne peut déterminer la source sinon qu’elle n’est pas de facture humaine, qui constitue une véritable prison cognitive les conduisant à des jugements et des actes insensés. Le phénomène s’est déjà manifesté depuis le début du siècle notamment, mais de façon épisodique et plus discrète si bien qu’il pouvait être écartée par la raison matérialiste au profit d’explications vagues mais acceptables. Aujourd’hui, il est  absolument massif et porte sur un sujet extraordinairement grave. Les évènements sont en passe d’atteindre leur but.