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199419 décembre 2017 (05H34) – Nous allons tenter une expérience d’analyse concernant la situation des relations internationales, et particulièrement l’attitude de la Russie comme acteur le plus cohérent mais aussi, par logique contraire, le plus révélateur de cette situation. Il s’agit de deux évènements en quelque sorte géographiquement contigus, parallèles, simultanés, et pourtant extraordinairement différents jusqu’à définir un antagonisme quasiment de l’ordre de l’ontologie. Ces deux évènements permettent d’envisager deux perspectives, deux façons de raisonner et d’exercer son éventuelle intuition, de les comparer indirectement et juger de leurs qualité respectives de vérités-de-situation de cette époque pour contribuer à tenter d’un peu mieux comprendre cette époque ; c’est-à-dire en tentant de mieux l’apprécier telle qu’elle est au fond d’elle-même, mais avec un réalisme éclairé, c’est-à-dire sans aucun espoir d’influer fondamentalement sur son cours.
Ce qui fait la caractéristique extrêmement originale de l’époque justement, c’est que ces deux évènements peuvent avoir lieu simultanément, qu’ils sont liés par tant de fils, et en même temps qu’ils sont si complètement différents qu’ils en apparaissent bientôt complètement incompatibles selon le jugement rationnel courant, – lequel manifeste ainsi son insuffisance et son impuissance. Cela nous renforce évidemment dans notre vision selon laquelle, sans le secours de la métaphysique (métahistoire), et un secours immédiat, quotidien, presque heure après heure et sans aucun doute “en temps réel”, ce qui se passe actuellement est totalement incompréhensible et ennemi définitif de la raison comme nous nous sommes habitués à la subvertir à notre “avantage” (!). (C’est-à-dire la subvertir en lui interdisant en général et pour le fondamental l’hypothèse et l’exploration d’évènements historiques suscités et développés par d’autres causes que les actions humaines).
Par conséquent, les deux évènements considérés comme nous le faisons, en tenant compte de tous les facteurs de proximité et de “parenté”, ne s’expliquent rien d’une façon rationnelle limitée aux capacités et aux actes humains. Ils nous confortent dans l’idée que la démarche de compréhension, voire d’explication de la situation doit nécessairement intégrer des facteurs qui leur sont extérieurs, et principalement cette “force supérieure”, supra-humaine, que nous signalons constamment dans le chef d'une dynamique de surpuissance du Système se transmutant nécessairement en autodestruction.
... D’un côté et pour le premier cas, il y a les aventures de Misha Saakachvili, ancien président géorgien et ennemi juré des Russes, devenu ennemi juré de Porochenko et donc présumé-“agent” des Russes par Porochenko ; Misha qui mange sa cravate, dort dans les rues de Kiev, menace de sauter du toit de l’immeuble où il a son appartement à Kiev, fait la grève de la faim ; en bref, Misha comme un simulacre inverti de Tintin... Les aventures de Saakachvili sont effectivement, au sens très précis du mot, inénarrables et font partie de ce que nous nommons “tragédie-bouffe” lorsqu’elle évolue vers le seul côté bouffe.
Certes, Misha est corrompu ; mais il l’est tellement, et de tant de façons à la fois mais toujours avec un œil sur les billets verts, qu’il ne s’y retrouve sans doute plus et qu’il deviendrait presque vertueux (Tintin) à jouer au SDF subversif qui voudrait faire sauter le régime pourri du “roi du chocolat”, le président Porochenko. Accordons-lui cette vertu paradoxale, qui n’est même plus celle du “fou-du-roi”, mais celle, purement et simplement, de clown et de bouffon de communication mettant en évidence le côté bouffe de l’époque.
Voici donc (un peu plus loin) comment Spoutnik-français nous narre les dernières aventures de Misha qui a un mois de décembre chargé, nous démontrant que même “l’inénarrable” peut être narré dans cette étrange époque dont l’Ukraine et “Kiev-la-folle”, schéma originel d’expérimentation de “D.C.-la-folle”, sont l’une des plus justes illustrations. Le plus fort, le plus beau et le plus grand, c’est qu’après tout le clown-bouffe Saakachvili, puisqu’il a des partisans qui seraient presque des “fans”, pourrait bien détenir par inadvertance la formule d’une cure de désintoxication forcée pour l’Ukraine en faisant chuter, également par inadvertance, toute cette étonnante pourriture surréaliste. Quoi qu’il en soit, Spoutnik-français place cette courte chronique de ce 18 décembre 2017 dans sa rubrique “La Main de Moscou”, section Saakachvili, montrant par là que les Russes, entre FakeNews dont ils ont la spécialité et Russiagate où ils excellent selon la narrative du simulacre, se disent qu’après tout un peu d’ironie et de dérision seraient de mise pour parler d’un reliquat des grandes affaires du monde toujours en activités souterraines, – comme un volcan assoupi qui pourrait se réveiller demain.
Pour mémoire mais une mémoire qui n’est pas indifférente parce qu’elle est révélatrice de l’évolution du climat et de la dissolution accélérée de la substance des événements de la politique, nous signalerons qu’il y a trois ans et demi, nous ne craignions rien de moins que la Troisième Guerre mondiale, avec échanges nucléaires stratégiques, lorsque nous discourions de l’évolution de la crise ukrainienne. Pour mémoire de la même façon, nous signalerons encore qu’il y a neuf ans, les Russes étant face au Géorgien Saakachvili après une agression initiale contre l’Ossétie du Sud du même Saakachvili qui était aux yeux et au su de tous un agent des organisations frontistes de la CIA et de Washington, nous ne craignions rien de moins qu’un ébranlement général sous la forme conflictuelle la plus haute, avec risque nucléaire, du continent européen ...
En parlant de “nous”, nous parlons de tous les commentateurs ayant quelque intérêt pour le “sérieux” de ces situations, – incluant là-dedans et sans la moindre hésitation ni réserve nous-mêmes, à dedefensa.org, – nous croyions absolument et sans réserve à ces alertes épouvantables. A partir de notre seul cas, nous disons que nous n’avons pas le don de double vue, que ces “alertes épouvantables” le furent effectivement, que nul n’échappa à ce jugement. L’essentiel est d’observer ce qu’il en reste aujourd’hui, au travers du destin-bouffe d’un des acteurs centraux, dans l’un des points de fusion majeurs devenu bouffe de cet ensemble crisique. La tragédie-bouffe nous fait danser de la tragédie au bouffe, dans ce sens, sans garantie qu’elle ne bascule pas d’un instant à l’autre dans l’autre sens : c’est un constat qui devrait être plein d’enseignements...
Voici donc un extrait de La Main de Moscou, dans Spoutnik-français : « Les aventures de Mikhaïl Saakachvili, l'ancien Président géorgien et ex-gouverneur de la région d'Odessa devenu apatride, ne cessent de faire la une des médias ukrainiens aussi bien qu'internationaux. Depuis des semaines des milliers de personnes suivent hors d'haleine les péripéties de M. Saakachvili dignes d'un épisode de MacGyver: il évite des tentatives d'attentat, grimpe sur les toits [et menace d’en sauter], échappe aux forces de l'ordre, passe ses nuits dans des tentes en plein centre de Kiev et annonce des grèves de la faim rien que pour restaurer l'ordre en Ukraine et destituer ce “corrompu” de Piotr Porochenko.
» Mais comment cet homme politique pro-américain et pro-Maïdan en est-il arrivé là ? Après avoir fait la guerre contre la Russie en 2008 en tant que Président géorgien, il se reconvertit dans la politique ukrainienne et devient, en 2015, le gouverneur de la région d'Odessa, au sud de l'Ukraine, avant de se transformer en un fervent opposant à Piotr Porochenko.
» Alors, à votre avis, qui pourrait se cacher derrière ces changements d'humeur aussi radicaux qu’imprévisibles ? Les autorités ukrainiennes sont en fait parvenues à découvrir que le Rambo ukraino-géorgien avait été attiré par l’odeur des billets verts (à en croire Kiev, il s’agirait de 500.000 dollars) que lui aurait tendus la vilaine Main du Kremlin.
» C’est ainsi que ce nouvel “agent russe” guidé par l'argent de Moscou, a carrément changé ses opinions politiques et s'est engagé dans la guerre sans merci contre Kiev. Il s'agirait, toujours d'après la partie ukrainienne, de fonds versés par l'entourage de l'ex-Président ukrainien Viktor Ianoukovitch et destinés à financer les manifestations organisées par M. Saakachvili dans le but de destituer M. Porochenko…
» “En commençant par manger une cravate jusqu'à grimper sur le toit, il a fait un certain chemin en politique, la voie était épineuse. Sa situation est compliquée” : [ainsi] le Kremlin [a-t-il] à son tour évoqué son “agent” présumé, en ajoutant néanmoins que Moscou ne réagissait pas “aux propos des personnes qui sont assises sur un toit”. Cependant, la Main du Kremlin suit “avec une grande excitation”, comme l’a précisé le porte-parole du Président russe, l'évolution des déclarations de M. Saakachvili. »
Suivons la même source, la même piste, etc., Spoutnik-français entre FakeNews et Russiagate, célébrant, le même jour exactement, l’enthousiasme de Vladimir Poutine téléphonant à Trump pour le remercier d’avoir orchestré l’aimable coopération de la CIA avec le FSB, et priant le “cher Donald” de transmettre les remerciements fu président russe à la CIA, à son directeur, à ses officiers et ainsi de suite. La collaboration de la CIA fut en effet dit-on extrêmement précieuse sinon décisive pour permettre l’arrestation d’une cellule de Daesh qui s’apprêtait à frapper à Saint-Petersbourg le 18 décembre précisément (et de faire “des milliers de morts”, selon Trump qui n’hésite pas devant l’outrance de l’emphase-bouffe). Très modeste, la CIA vous renvoie à la Maison-Blanche lorsque vous téléphonez à son porte-parole pour avoir plus de précision.
Au fait, lorsqu’il fait cette communication des plus chaleureuses, Poutine y met-il quelque ironie ? Après tout, son ministre des affaires étrangères et lui-même ont déjà déclaré publiquement ce que tout le monde sait, – mille sabord ! Savoir, que Daesh est largement financé, organisé, logistiquement soutenu, parfois encadré ou dans tous les cas entraîné par la CIA dès l’origine. Cela ne signifie pas une seconde que nous puissions soupçonner que la CIA a supervisé la préparation de l’attentat de Saint-Petersbourg pour mieux “donner” la cellule au FSB, comme on tend la colombe de la paix ou comme on voudrait à bon compte se faire valoir auprès d’un adversaire devenu compère. Non, nous jugeons que, dans un pays dirigé par “D.C.-la-folle” où les directions politique et militaire ne savent pas exactement comment on ordonne et déclenche un tir des missiles stratégiques nucléaires, la toute-puissante CIA ne peut être que le cœur grondant et bordélique de cet immense bordel, et que par conséquent, qu’une de ses mains qui fait ceci (organiser Daesh, par exemple) ne soit pas instruite de ce que fait une autre de ses mains (donner la cellule de Daesh au FSB, par exemple) constitue une hypothèse acceptable ; cela, d’autant qu’il s’agit avec la CIA, d’une pieuvre à mille tentacules avec autant de mains que de tentacules bien entendu ; par conséquent, rien pour étonner...
Pourtant, toutes ces réflexions ne sont pas de mise. Lorsque “Spoutnik-français entre FakeNews et Russiagate” nous conte l’affaire du coup de fil de Poutine à Trump, le sérieux est de mise, sinon la gravité. Quelques paragraphes suffiront à montrer cela, et surtout à montrer que l’on sent chez Poutine, pour “nos partenaires” (américanistes), une chaleur toute faite d’un enthousiasme bien contenu par cet homme dont le caractère de fer maîtrise aisément les emportements secrets... Ainsi s’expriment cet homme impassible (Poutine) et ceux qui sont chargés de nous faire ressentir et comprendre son humeur.
« Grâce à une information de la CIA, les forces de l'ordre russes ont pu arrêter des terroristes qui préparaient un attentat à Saint-Pétersbourg. Lors d'une conversation téléphonique, Vladimir Poutine a exprimé sa gratitude à Donald Trump ce dimanche, selon le Kremlin.
» “Le Président russe a remercié son homologue américain pour les données transmises par l'Agence centrale de renseignement (CIA), qui ont permis de suivre la piste, de découvrir et d'arrêter un groupe de terroristes qui préparaient des attentats dans la Cathédrale Notre-Dame-de-Kazan de Saint-Pétersbourg ainsi que dans d'autres lieux publics de la ville », signale une déclaration du Kremlin.
» Le Président russe a en outre demandé à son homologue américain de transmettre ses remerciements au directeur de la CIA et aux agents du service américain de renseignement, qui avaient reçu cette information. Donald Trump a remercié le dirigeant russe pour son appel et a déclaré que lui-même ainsi que les renseignements américains étaient heureux d'avoir aidé à sauver tant de vies humaines. [...]
» “Les contacts entre les services secrets sont sporadiques. Mais vous voyez qu'en l'occurrence, c'était une information assez efficace qui a permis de sauver de nombreuses vies. Il va de soi que cela ne peut pas ne pas susciter la satisfaction et la reconnaissance que notre Président a transmise hier au Président Trump au cours d'un entretien téléphonique. Une telle coopération bilatérale est exemplaire dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, nous devons chercher à parvenir à de tels standards parce qu’ils indiquent la voie à suivre”, a dit le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov. »
Pourquoi mettre en parallèle ces deux évènements ? Simplement, parce qu’ils constituent le reflet de l’époque crisique que nous subissons. Normalement, le premier évènement devrait être un véritable conte, une narrative grotesque, une fiction grandguignolesque, une sorte de satire “énôôôrme” de la corruption, de la manipulation, de la trahison, de la félonie, de l’irresponsabilité, de la dérision complète, du bouffe en un mot, et nécessairement affabulatrice d’une interprétation subversive de la réalité (mais qui éclaire une vérité-de-situation a contrario). Ce n’est pas le cas, c’en est même l’inverse : Saakachvili est depuis près de vingt ans l’archétype du corrompu sérieux et très actif, penchant nécessairement du côté où se trouvent les billets verts, et aujourd’hui nous le voyons alors que la machination dont il est le pilier central est entrée dans le même “tourbillon crisique” de folie qui a saisi tout le Système, donc conforme au Système qui est la chose la plus sérieuse du monde. Saakachvili est une partie d’une réalité, bien entendu subjective et complètement manipulée mais complètement conforme à la narrative dominante.
Le second événement, qui nous ferait penser que là devrait se trouver la vérité-de-situation que nous restitue ce qui serait la réalité, dans des rapports de coopération à l’apparence policée même si les “partenaires” n’en pensent pas moins parce que la coopération est une nécessité vitale face à des menaces chargée d’un fantastique potentiel de déstabilisation, de déstructuration-dissolution, – eh bien non, cet événement est un accident imprévisible, une réalité faussaire qui dit le contraire d’une vérité-de-situation. Ce qui est remarquable, bien entendu, c’est l’espèce d’enthousiasme qui paraîtrait à beaucoup pathétique, chez Poutine (chez les Russes), l’espèce d’appétit vertueux pour saisir ce qu’il (ils) doit (doivent) distinguer avec quasiment une sorte de satisfaction jubilatoire et reconnaissante bien entendu contenue mais néanmoins puissante, comme la possibilité d’un signe puissant et convaincant d’un retour à des pratiques civilisées.
Dans ce cas, Poutine, avec toute sa vista stratégique et toute son intelligence tactique, peut apparaître pathétique parce qu’il est tellement évident et manifeste que son espoir est vain et illusoire. Bien entendu, on le comprend parfaitement, on ne peut l’accuser ou le critiquer, il apparaît clairement que la raison l’encourage irrésistiblement à se saisir de ce qu’il croit être une main secourable sortie d’un chaos pour lui dire : “Voilà, l’ordre pourrait commencer à être rétabli”. Il s’agit à première vue d’une circonstance qui présente tous les avantages de ce qui pourrait être la renaissance de la vertu du compromis politique dans un climat civilisé.
Au contraire, c’est la séquence des aventures de Misha-Tintin en UkraLand, à “Kiev-la-folle”, qui s’impose comme ce qui doit être perçu comme la réalité certes subjective mais dominante, complet simulacre bien entendu mais pourtant et même justement à cause de cela, la plus proche de la vérité-de-situation du Système qui a dégénéré en un immense simulacre où tout est inversion. Les Russes, quasi-officiellement, moquent Saakachvili qui couche dans les rues et menace de sauter d’en-haut de l’immeuble, et saluent chaleureusement Trump et la CIA. Mais Saakachvili, comme Trump et comme la CIA, est un enfant du Système qui en son temps nous fit tous trembler par les conséquences possibles sinon probables de ses actes et devient un clown-bouffe sans pourtant n’avoir rien perdu d’une capacité politique de rassemblement. Son comportement nous dit le vrai à propos de l’évolution du Système et de sa situation actuelle, – comme nous disent le vrai d’ailleurs le comportement habituel de Trump et de la CIA à propos duquel Poutine ne cesse de dire son exaspération.
Il y a chez Poutine une sorte de tradition russe, qui exista même chez les Soviétiques poststaliniens (Krouchtchev et surtout Brejnev), de chercher comme désespérément une stabilité dans les inévitables rapports avec l’Occident, comme si l’on voulait retenir une civilisation perdue, ou revenir à elle. Dans le cas de Poutine, le “désespérément” en se débarrassant du “comme” prend tout son sens à cause de l’évolution de cet “Occident” se transmutant en un monstrueux “bloc-BAO” qui se caractérise ontologiquement et jusqu’à la folie par un extraordinaire déséquilibre psychologique.
A côté de sa rondeur bienvenue (il grossit de façon régulière) qui permet à l’aventurier postmoderne Saakachvili de “rebondir” dans tous les sens et n’importe comment, épousant ainsi parfaitement l’informité de son temps et même la symbolisant, Poutine apparaît de plus en plus à notre sens comme l’homme qui a raté son époque. Certes, il est aisément le plus grand dirigeant politique de son temps lorsqu’on le compare aux gens de l’Ouest, mais comment ne le serait-il pas au milieu de nains habités par la seule vanité et la soif de paraître ?
Pour le reste, il est désespérément seul en un sens, confronté et donc emporté par une folie qu’il ne peut raisonner, qui ne lui permet pas d’utiliser comme elles devraient être toutes les vertus d’apaisement et d’organisation dont il est capable. Avec son compère, le brillant Lavrov, Poutine est condamné à regarder défiler les pantins-clowns type-Saakachvili, à écouter et commenter sarcastiquement les délires de “D.C.-la-folle” tout en consolidant les digues et les abris en prévision des jours sombres. On comprendra donc son enthousiasme à remercier Trump et la CIA dans une transaction qui paraît, qui semble structurante et prometteuse, et même on le lui pardonnera mais on lui conseillera de n’en attendre pas grand’chose ; ce n’est qu’un instant, un accident complètement anachronique... (Que n’aurait-il pu faire, Poutine, se prend-on à rêver, s’il avait eu un Nixon en face de lui, ou bien sûr un de Gaulle ?)
... Au reste, ne lui suffit-il pas de lire la “nouvelle stratégie américaine” pour comprendre, ou plutôt pour être ramené à son jugement plus justifié de la folie de ses “partenaires” ? Une stratégie qui, comme d’habitude mais un peu plus (du Bush + et de l’Obama +), développe un modèle insupportable par son absence de logique du monde mais si caractéristique de “D.C.-la-folle”. Les USA y sont cette fois qualifiés de « puissance sans rival possible », comme si rien ne se passait là où tout se passe selon la façon qu’on sait, mais en plus activée selon la vision d’America First, – c’est-à-dire la fiction insupportable d’une puissance qui se croit encore telle, qui ne tient compte que d’elle-même dans un monde qu’elle écrase de sa puissance-simulacre sans pareille comme si les autres n’existaient pas, mais néanmoins avec tous les autres tenus au garde-à-vous. Le document dit que la Chine et la Russie sont des « puissances révisionnistes » (de cette « puissance sans rival possible ») qui veulent « créer un monde antagoniste des valeurs et des intérêts US ». Un commentateur dit qu’« il est difficile de dire que ce document est cohérent, ni qu’il reflète l’apport des principales agences. Il n’y a pas grand’chose qui vienne du département d’État et de la communauté du renseignement... Il rencontre d’abord la narrative de la communication intérieure »
Autrement dit, la stratégie US est d’abord faite pour refléter les élans et les émois de “D.C.-la-folle”, Trump en tête. Voilà la “vraie” Amérique avec laquelle Poutine doit cohabiter, – quant à coopérer... Cette Amérique-là, qui pourrait bien, grâce à une des mille mains de La-Compagnie, faire en sorte que, demain, Misha-Tintin vire le “roi du chocolat” et annexe “Kiev-la-folle”, nous signifiant que le cas sérieux dans cette époque de folie, c’est bien lui et nul autre.
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