Notes sur la possibilité d'une frappe

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Notes sur la possibilité d'une frappe

04 octobre 2018 – Grand émoi après quelques déclarations à l’emporte-pièce, le 2 octobre, de Kay Bailey Hutchison, 75 ans, Texane pure et dure, et ambassadrice US à l’OTAN, à propos des missiles russes sol-sol décrits comme de type-9M729 . En gros, c’est-à-dire assez grossièrement, sa première déclaration nous disait à peu près que les USA frapperaient préventivement ces horreurs qui violent, selon les mêmes USA, le traité INF de décembre 1987 (interdiction de déployer des missiles de théâtre à capacités nucléaires d’une portée de 500 à 5 000 kilomètres), – affirmation contestée par les Russes en l’état actuel des choses.

Aussitôt après, il y a eu quelques nuances... Voici, résumé, le fil de ses déclarations sur ce sujet précis dont on verra qu’elle se déplace dans un ensemble fourni : La réponse de Hutchison à une question précise d’un journaliste : « A ce point, nous devrions considérer la possibilité d’éliminer un missile [russe] qui pourrait atteindre n’importe lequel de nos pays [en Europe].. » Puis encore : « Des contre-mesures seraient prises  [par les USA] pour éliminer les missiles qui sont en développement en Russie en violation du traité... Ils [les Russes] sont avertis. » Cette réponse initiale, telle qu’elle fut rapportée, comportait effectivement l’expression impérative de l’ambassadrice, très texane en l’occurrence : « to take out the missiles »,  qui signifie effectivement et sans aucun doute “éliminer” la chose.

Tout cela fut néanmoins suivi, quelques heures plus tard, par un tweet réparateur selon lequel « Je ne voulais pas parler d’une attaque préventive en Russie. Mon intervention concernait le retour de la Russie dans les obligations du traité INF ou bien nous déploierons nous-mêmes des capacités pour protéger les intérêts des USA et de l’OTAN. La situation actuelle, avec une violation patente du traité par la Russie, est intenable. »

Il n’y a guère eu de réactions particulières au sein du bloc-BAO, de l’OTAN, etc. Quelques déclarations convenues, chargée des habituelles références de simulacre, langue de bois étanche, considérations techniques et exotiques, etc., assorties de la suggestion que les Russes doivent de toutes les façons être coupables. Mais il n’y eut à aucun moment la moindre passion. Bref, tout le monde s’en fiche un peu. Côté russe, c’est différent, on va le voir.

Avant d’y venir, voyons une réaction assez élaborée d’un journaliste britannique, Jonathan Steele, mais suscitée par l’intervention d’un média russe (RT.com... A ce propos et puisque l’occasion se présente, on peut et doit dire que RT.comfait partie, dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, du seul courant de communication officielle intéressant, qui est le courant russe. Cela est dit face à la marée de simulacre inexistant et néantisée, – bien au-delà du “FakeNewsisme” dont se rengorgent ces nullités-zombie, que représente la presseSystème du bloc-BAO.)

Rassurez-nous : l’OTAN veille, n’est-ce pas...

Les déclarations d’Hutchison ont été faites avant une réunion de l’OTAN des ministres de la défense, Jim Mattis, du Pentagone, en tête bien entendu. C’est dans ce cadre, si l’on veut, qu’évolue l’interview de Steeledont nous donnons une adaptation en français. (Il est à remarquer que RT.com demande si Hutchison prend ses consignes du Pentagone seulement avec accord de la Maison-Blanche ou pas, alors qu’Hutchison dépend du département d’État avec supervision de la Maison-Blanche. Mais il y a longtemps que ces nuances, qui constituaient auparavant la stricte hiérarchie de la diplomatie US, n’ont plus cours parce que cette chose nommée “diplomatie US” n’existe plus.)

RT : « La menace de l’Ambassadrice Bailey Hutchison était la première du genre depuis la fin de la guerre froide. Qu'est-ce que cela dit des relations américano-russes en ce moment ? »

Jonathan Steele : « Je pense que cela en dit long, comme une plaidoirie sur la nécessité de maintenir l'OTAN active et de dépenser de plus en plus d'argent dans la défense. Hutchison a fait ses commentaires avant la réunion de l'OTAN à Bruxelles. Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, sera présent. Et je pense qu’elle essaie de susciter l’intérêt et un peu d’alarme en même temps. »

RT : « Pensez-vous que seul le Pentagone a poussé [Hutchison] ou cette déclaration a-t-elle été approuvée par la Maison Blanche ? »

Jonathan Steele : « Je pense qu’il porte probablement le sceau de la Maison Blanche. Ce sont des questions très complexes liées à une gamme de différents missiles qui sont encore en développement et qui ne sont pas encore utilisés. C'est presque un argument théologique parce que nous parlons de choses si abstraites, inconnaissables et invisibles pour les non-initiés, pour la plupart des agences de renseignement et pour l'OTAN elle-même, à l'exception des agences américaines. Vous devez juste les croire en confiance ou au moins les écouter et écouter les dénégations de la part de la Russie qui disent: “Ce que l’on prétend n’est pas vrai.” »

RT : « Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que les responsables américains devraient faire preuve de plus de prudence dans le choix de leurs mots. En termes réalistes, existe-t-il une possibilité d’escalade ici ?»

Jonathan Steele : « C’est pourquoi les Russes ont continué à nier qu'ils développaient ce missile. Il est très difficile de savoir exactement quelle est la portée des différents missiles jusqu'à ce qu'il y ait beaucoup de vols d'essai et que vous puissiez mesurer… s'ils possèdent réellement la portée alléguée. Les Russes le nient jusqu'à présent, ce qui est vraiment une façon de rester calme. Si les Russes essayaient de menacer d'une manière ou d'une autre, nous serions vraiment inquiets. Mais pour le moment, il s’agit d’une accusation unilatérale et d'un déni de l'autre côté. »

RT : « Dans le passé, la Russie a accusé les États-Unis de vouloir démanteler le traité INF sous prétexte de violations présumées de la Russie. Est-ce la manière de Washington de sortir de l’accord ? »

Jonathan Steele : « Un petit peu. D’ailleurs, depuis la signature du traité en 1987, nous avons les missiles de croisière à portée moyenne interdits. Les Américains ont installé des systèmes antimissiles balistiques en Europe, ce qui compromet la capacité de la Russie à contre-attaquer le potentiel de la première frappe américaine. Nous devons adopter les traités anti-missiles ainsi que les traités anti-missiles balistiques, les traités de défense contre l’attaque présumée, aux traités du type INF. Là aussi, encore une fois, cela devient totalement théologique. »

Les réactions russes...

Du côté russe, il y a eu de nombreuses réactions, notamment d’experts des questions stratégiques et des relations avec les USA/le bloc-BAO. Il est significatif que la très grande majorité d’entre elles ne prennent nullement en compte la mise au point de Hutchison qui a suivi, ainsi que d’autres explications annexes. Il est désormais entré dans la perception russe qu’avec les sources officielles américanistes, non seulement si l’on peut dire “le pire est toujours possible” mais plus encore, “le pire” est le plus probable à envisager dans l’interprétation d’un acte de communication américaniste vis-à-vis de la Russie. Ainsi les interprétations concluent en général qu’Hutchison a effectivement dit ce qu’elle prétend n’avoir dit que sous forme symbolique, ou par inadvertance, etc.

Ci-dessous, nous reprenons une transcription/adaptation en français, par Spoutnik-français, d’un article de Vzgliad, quiest un journal économique russe en ligne (et en russe) dont Spoutnik-français reprend régulièrement des articles. Le cas est ici intéressant dans la mesure où il est quasiment fait de citations d’experts, de politologies, d’officiels, etc., avec certains ayant une occupation universitaire aux USA. Ils nous donnent à voir cette unanimité de perception (“Oui, Hutchison a vraiment dit ce qu’elle a dit”), alors que les interprétations peuvent évidemment différer.

On trouve ici ou là des interprétations liées directement à la politique/à la situation intérieure US, dans le sens de la modération, et fort peu convaincante : notamment lorsqu’il est dit que Hutchison a parlé à cause des élections midterm qui impliquent un durcissement des républicains, poursuivant en affirmant que cette rhétorique s’apaisera certainement après les élections. Cela paraît extrêmement improbable, dans la mesure où cette rhétorique antirusse dure depuis le début de 2014 dans ce registre d’intensité, élections ou pas, et que les événements internes n’ont pas déterminé cette rhétorique mais au contraire se sont adaptés à cette rhétorique.

L’article cité ci-dessous a le titre (que nous avons raccourci) de « Première depuis la guerre froide : pourquoi les USA menacent Moscou d'une frappe de missiles… ». Il est du 3 octobre 2018

« Première depuis la guerre froide... »

« Kay Bailey Hutchison, ambassadrice américaine auprès de l'Otan surnommée ‘Mamie’ au siège de l'Alliance, a averti que les USA détruiraient les missiles élaborés par la Russie qui enfreignent le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF) aux yeux de Washington. La Russie doit arrêter d'élaborer secrètement des missiles de croisière interdits, sinon les États-Unis chercheront à les détruire avant qu'ils ne soient fonctionnels, a déclaré mardi Kay Bailey Hutchison au siège de l'Otan.

» La diplomate américaine a laissé entendre que les États-Unis étaient prêts à attaquer si la Russie poursuivait le développement de missiles à moyenne port [selon le quotidienVzgliad]. “Nous étudierons la possibilité de détruire ces missiles capables de frapper n'importe qui de nos alliés”, a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que depuis quelques années, les États-Unis essayaient d'“envoyer à la Russie le message qu'elle enfreint” le traité INF.

» “L'Otan n'a pas conscience de son niveau de responsabilité et du danger de sa rhétorique agressive”, a répondu la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. “On a l'impression que les personnes qui font de telles déclarations n'ont pas conscience du niveau de leur responsabilité et du risque que représente une telle rhétorique agressive. Qui a habilité cette dame à faire de telles déclarations ? Le peuple américain ? Les citoyens américains savent-ils que de prétendus diplomates payés par leurs impôts se comportent de manière agressive et destructive ?”, s'est-elle indignée. Selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, la diplomatie américaine devra beaucoup travailler pour réparer les conséquences de ses erreurs. “Quant au fond de la question, nos experts militaires donneront une réponse détaillée”, a déclaré Maria Zakharova.

» “Dans les conditions actuelles, les représentants américains se conduisent d'une telle manière que les autres n'ont pas besoin d'être paranoïaques: ils savent déjà à qui ils ont affaire. Je ne pense pas qu'il soit problématique pour la Russie de proposer des solutions techniques adéquates, et les militaires américains le savent parfaitement. Apparemment, la conviction qu'une grande guerre est impossible devient un facteur de menace. D'un autre côté, cela montre à quel point l'Otan est aujourd'hui une plateforme peu sérieuse”, déclare Timofeï Bordatchev, directeur du Centre d'études européennes et internationales complexes du Haut collège d'économie.

» Alexeï Arbatov, collaborateur de l'Académie des sciences de Russie, suppose que la diplomate américaine faisait effectivement allusion à une frappe contre la Russie, mais seulement au cas où une grande guerre aurait déjà commencé. “Hutchison a pris beaucoup de temps pour dire: nous essayons de persuader la Russie de ne pas enfreindre le traité, de retirer ses missiles, nous comptons sur nos alliés de l'Otan, nous ne voulons pas sortir du traité INF, et ainsi de suite. C'était toute une tirade. Puis un journaliste lui a demandé ce que signifiait ‘retirer les missiles’ : persuader Moscou de les retirer du service ou de les éliminer par des moyens physiques, ou lancer une frappe? Elle a dit : les retirer du service, bien sûr, sinon nous mettrons au point des systèmes qui, en cas de guerre, seraient capables de détruire ces systèmes», explique Alexeï Arbatov. Enfin, Alexeï Arbatov juge que la tirade de la représentante américaine à l'Otan “est un signal inquiétant en soi”.

» L’expert militaire et colonel à la retraite Viktor Litovkine pense que seuls les Américains sont responsables de la situation: “Par ces déclarations, les USA tentent de dissimuler leurs propres violations du traité INF. Dans leur budget militaire de 2019, ils ont alloué de l'argent à la conception d'un missile de croisière d'une portée de 500 à 5.000 km. C'est l'hôpital qui se moque de la charité. Il faut vraiment être stupide pour dire que les Américains frapperont les missiles russes. De telles personnes doivent être démises de leurs fonctions. Pratiquement les mêmes déclarations sont faites par le secrétaire à l'Intérieur. Ces gens vivent sur une autre planète et n'imaginent pas ce qu'est la Russie. Il ne faut pas réagir à chaque aboiement.”

» Andreï Korobkov, professeur de politologie à l'université du Texas, pense que Kay Bailey Hutchison a effectivement dit ce qu'elle pensait, mais que sa rhétorique est un bluff lié à l'approche des élections de novembre au Congrès. “C'est une période très spécifique: tous les politiciens américains, aussi bien le Président que ses partisans et opposants, montrent par tous les moyens leur détermination et audace”, dit-il. “Tout cela devrait se calmer après les élections. Mais jusque-là, il faut s'attendre à un durcissement de la rhétorique. C'est loin d'être la dernière déclaration de ce genre. Hutchison, âgée de 75 ans, a été sénatrice du Texas. Elle appartient à l'aile conservatrice du parti républicain», précise Andreï Korobkov.

» Korobkov note encore qu'à l'exception de cette phrase concrète, qui a fait du bruit, la rhétorique de Kay Bailey Hutchison correspond dans l'ensemble aux positions de l'élite — qui a fermement l'intention de revoir le traité INF, voire d'y renoncer.

» “Cette phrase donne une impression très étrange. Il a été dit que ce missile serait éliminé avant que son élaboration ne soit terminée et qu'il ne puisse décoller. Autrement dit, il n'est pas question de défense antimissile mais d'une frappe préventive, bien que cette expression n'ait pas été prononcée”, déclare l'edxpert en questions américanistes Dmitri Drobnitski.

» L’expert note que le thème-même de la réunion, consacrée aux questions de routine, ne prévoyait pas de telles menaces criantes. Et dans l'ensemble, les déclarations relatives au traité INF ne relèvent pas de ses compétences. “Soit c'est simplement un nouveau niveau de sabotage du Président en exercice, la volonté de provoquer contre lui une vague d'informations négatives, soit c’est, hélas, le reflet du triste fait qu'on parle aujourd'hui trop facilement de choses impensables jusque-là, par exemple d'une frappe contre une puissance nucléaire», déplore l'expert.’

» “Je suis plus que certain que c'est le point de vue officieux de Hutchison. Trump, Bolton et Pompeo sont ceux qui dirigent la politique étrangère des USA, ils n'auraient jamais rien dit de tel, même si Bolton n'est pas considéré comme un grand ami de notre pays”, dit-il. Cependant, selon lui, Moscou ne peut pas laisser des déclarations aussi graves sans réponse. “Il faut y réagir de manière la plus appropriée et le plus fermement possible. Il faut exiger des excuses. Il faut montrer que les déclarations de ce genre sont inadmissibles et demander d'être informés de la manière dont cette personne a été sanctionnée”. »

Une hypothèse opérationnelle catastrophique

A partir de cet échantillonnage, et même s’il y a des divergences d’interprétation, on voit que la réaction russe est donc dans le sens d’une certaine mobilisation, d’une levée de boucliers ; nous voulons dire par là que cette perception acte dans tous les cas la gravité de la déclaration en elle-même. Le tout est effectivement résumé par le titre : il s’agit d’une “première depuis la Guerre froide”, – et quelle “première” ! Nous dirions même que, durant la Guerre froide, il n’y eut pas de telles déclarations d’intention de frappe d’un certain type d’armement de théâtre, dans des termes qui font juger à certains qu’il peut s’agir d’une frappe préventive, et au pire une frappe préventive par surprise, c’est-à-dire déclenchée en temps de paix, et tout cela “détaillée” opérationnellement.

Il faut tout de même observer, – non pour tempérer le propos d’Hutchison qui reste ce qu’il est, mais pour le placer en perspective, – que Poutine a déjà mis en cause un système US soupçonné d’être basé en Europe en se demandantsi, en cas de conflit, une attaque contre ces bases ne serait pas absolument nécessaire en première priorité pour éviter une menace contre les forces nucléaires stratégiques russes. (Il s’agit des Tomahawk sol-sol ayant une capacité de portée de 5 000 kilomètres, donc violant l’accord INF, qui pourraient être techniquement adaptés et tirés à partir des batteries anti-missiles de Roumanie et de Pologne.) Bien entendu, Poutine parle en théorie et d’un point de vue diplomatique, pour avertir des dangers de conflit, tandis que Hutchison parle quasiment d’une façon opérationnelle, ce qui implique évidemment et inversement une conception absolument brutale, absolument pas diplomatique on le comprend et surtout sans aucune conscience de l’enjeu (la guerre nucléaire, bien entendu). D’une certaine façon, Poutine avertit qu’il faut éviter toute possibilité de conflit parce qu’en ce cas une attaque contre ces batteries US en Roumanie et en Pologne deviendrait une nécessité stratégique pour les Russes, tandis que la pensée que reflètent les propos d’Hutchison implique que la destruction des missiles russes serait la condition pour éviter un conflit.

Vendre la quincaillerie US à en mourir

De toutes les façons, il y a effectivement du côté américaniste une réelle et irrésistible tendance à l’irresponsabilité, c’est-à-dire le désintérêt pour la prise en compte des effets et conséquences de telle et telle prises de position, déclarations, menaces, etc.De ce point de vue, effectivement la déclaration d’Hutchison peut se ramener d’abord à la thèse de Steele : Hutchison dit ce qu’elle a dit pour faciliter la vente et l’exportation d’armement US, dans le cadre de pressions au sein de l’OTAN pour l’augmentation des dépenses de défense. (Ces augmentations de dépense de défense des pays de l’OTAN ne pouvant se concevoir à Washington que comme destinées à acheter encore plus de quincaillerie US.)

De ce point de vue (suite), on peut admettre qu’effectivement Hutchisona reçu le feu vert de la Maison-Blanche en plus de celui du Pentagone(et du département d’État si nécessaire) pour faire cette déclaration, de manière impromptue et inattendue, et ensuite atténuée par un tweet. Ce serait alors une déclaration destinée aux alliés, invités, exhortés, pressés de passer commande de la quincaillerie US, littéralement comme des veaux ou comme des moutons, mais sans les vertus propres de ces nobles animaux. Il est extrêmement possible, si l’on prend en compte les conceptions que Trump introduit en partie dans son administration, que toute la communication, y compris dans l’absence de diplomatie et dans la brutalité guerrière, n’ait pour but immédiat, principal et peut-être même exclusif à l’origineque des effets économiques.

A côté de cela, il existe à “D.C.-la-folle” un War Party qui s’arrange bien entendu de cette stratégie commerciale qui pourrait nous apporter la guerre, et il surtout dans ce cas il s’agit de la possibilité d’un conflit particulièrement en Europe, où la question de la sécurité est fondamentale puisqu’il s’agit d’une poutre-maîtresse du bloc-BAO... On notera aussitôt que l’une des illusions fondamentales de certains, sinon du plus grand nombre des stratèges US est de penserqu’un conflit en Europe, et surtout un conflit nucléaire tactique comme toutes ces déclarations le font envisager, puisse rester confiné à l’Europe. Il ne le serait effectivement que si la Russie l’emportait. Si le conflit ne débouchait pas sur une issue ou si la Russie était menacée, nécessairement par l’apport d’armements US, les USA continentaux seraient aussitôt impliqués dans la guerre, – l'on sait laquelle...

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