L’Italie, ou le déshonneur de l’UE

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L’Italie, ou le déshonneur de l’UE

Plongée dans l’extrême crise sanitaire qu’on sait, l’Italie arrive rapidement au constat qu’elle peut compter la Chine parmi ses amis, et certainement pas l’UE. Elle fait l’expérience, d’une autre manière et dans d’autres circonstances, du même traitement dans l’esprit de la chose qu’a subi la Grèce il y a cinq ans. Ainsi est proclamée et saluée la gloire aux mannes de ces Anciens dont, paraît-il, notre civilisation se réclame.

Il est assuré que nombre d’eurolâtres de l’UE suggéreront à mots couverts que l’aide que la Chine envoie à l’Italie, au contraire de l’UE qui a songé le lendemain de l’arrivée de l’aide chinoise à un discours égayé d’une promesse  très ferme de la promesse d’une aide-UE de la part de son Allemande de présidente, est surtout une habile manœuvre pour la remercier d’être entrée dans la participation à la “Nouvelle Route de la Soie” d’obédience chinoise, le 23 mars 2019. (Dieu sait si Bruxelles, et Washington pour faire le compte rond, avaient dénoncé avec la fureur des vertueux cet engagement de trahison.) Charles de Gaulle répondrait (Mémoires de guerre) à ce “nombre d’“eurolâtres” : « Tout peut un jour arriver, même ceci qu’un acte conforme à l’honneur et à l’honnêteté apparaisse, en fin de compte, comme un bon placement politique. »

Certes , honneur et honnêteté sont des “concepts” archaïques qui ne sont ni de l’humeur, ni du glossaire de l’UE. Outre d’être l’antre d’une bureaucratie illégitime adepte d’une idéologie totalitaire, l’UE est une citadelle des simulacres supranationaux des nations décidées à usurper une suprématie sans prendre trop de risques et en se fichant des intérêts et des besoins des autres, – l’Allemagne en tête, cachée derrière l’“idiot utile” français dont la direction suit une politique “conforme au déshonneur et à la malhonnêteté” vis-à-vis de son peuple. Il n’empêche que, dans cette crise Covid-19, l’UE est en train de perdre sa chemise de vertu en nous confirmant sa totale inefficacité et son absence totale de Grande Politique à laquelle il faut un peu d’humanité pour être “Grande”. Aujourd’hui, le gouvernement italien lancé pour démolir les populistes de droite a, vis-à-vis de Bruxelles, le même discours que celui que tenait Salvini il y a un an.

La Chine, elle, fait ce qu’il faut pour parfaire la réussite nationale de l’organisation de sa lutte chez elle contre Covid-19. Elle ajoute donc “l’honneur et l’honnêteté” au capital politique de sa campagne réussie contre l’épidémie, en lançant une aide humanitaire et sanitaire vers un pays appartenant à ce bloc-UE qui ne s’intéressait guère à ce pays en détresse et qui, il y a deux mois, couvrait cette Chine de son mépris éventuellement raciste, de sa haine idéologique, en décomptant presque avec délice le nombre de cas de coronavirus recensé et le nombre de décès qui en résultait. Nous sommes dans une époque où tout, absolument tout est politique de la folie, jusqu’à la parfaite folie du zombie, où la civilisation suprémaciste de la religion du capitalisme ultra-libéral ne semble pouvoir concevoir que les attitudes et les actes les plus cruels, les plus grossiers et les plus stupides, et par conséquent les plus déments.

L’UE développe, sans surprise, la surpuissance de son impuissance comme pour solliciter sa transmutation en autodestruction. Il faut espérer que le Ciel exaucera cette ambition. A ce compte, le virus Covid-19 aura servi à quelque chose d’utile malgré sa mission de désolation et de mort.

Le texte ci-dessous est de Fabien Buzzanca, pour Spoutnik-français le 13 mars 2020. (Le titre original est: « L’Union européenne a “abandonné” l’Italie, la Chine à la rescousse. »)

dde.org

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L’Italie avec la Chine, sans l’UE

Plusieurs tonnes d’aide sanitaire en provenance de Chine sont arrivées le 12 mars à Rome. Alors que la péninsule est violemment frappée par l’épidémie de coronavirus, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’attitude de Bruxelles envers l’Italie, certains parlent même d’une Union européenne qui aurait « abandonné » l’Italie. On fait le point. 

« Nous saurons nous souvenir des pays qui nous ont été proches. » 

Cette phrase prononcée par le chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maio sonne comme une gifle à Bruxelles. Alors que la Botte est frappée par l’une des  plus graves crises sanitaires de son histoire,  avec  plus de 1.000 morts  liées à l’épidémie de coronavirus et 15.000 cas déclarés, les services hospitaliers du pays tirent la sonnette d’alarme.

Le coordinateur des services de thérapies intensives de l'unité de crise en Lombardie  disait toute sa détresse le 11 mars à nos confrères des Echos:

« Ces deux dernières semaines, on a augmenté de 50% le nombre de lits dans les services de réanimation, mais c'est insuffisant. Les patients atteints de coronavirus sont trop nombreux et les autres services hospitaliers sont au bord de la paralysie. Nous sommes allés au bout de nos limites en ce qui concerne le nombre de lits et la mobilisation du personnel médical. On est en train de faire des miracles, mais on ne pourra pas tenir plus de dix jours à ce rythme. »

Une situation catastrophique qui pose la question de l’aide venue de l’étranger. Pays fondateur et pilier de l’Union européenne (UE), l’Italie n’a pourtant pour le moment, été que peu soutenue par ses partenaires européens. L’avocat et porte-parole des Gilets jaunes à Rouen François Boulo a notamment commenté la situation sur Twitter:

« L’Allemagne conserve ses masques pour elle toute seule et la France donne des leçons à l’Italie qui est tellement abandonnée à son sort par l’UE qu’elle en appelle à l’aide de la Chine… »

Le 12 mars, neuf experts chinois du coronavirus ainsi que plusieurs tonnes d'aide sanitaire sont arrivés à Rome. Berceau de l’épidémie et pays le plus touché avec 3.169 morts et plus de 80.000 personnes infectées, la Chine voit aujourd’hui le  nombre de nouveaux cas chuter. Une situation qui permet à Pékin d’envoyer experts et matériel dans plusieurs pays dont l’Italie, deuxième nation la plus frappée par l’épidémie de coronavirus.

 «Le peuple chinois n'oubliera jamais le soutien précieux apporté par l'Italie quand la Chine traversait les moments les plus difficiles dans la lutte contre le virus », a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.

D’après le président de la Croix-Rouge italienne Francesco Rocca, l’avion qui s’est posé le 12 mars à Rome en provenance de Chine contenait notamment « des ventilateurs, du matériel respiratoire, des électrocardiographes, des dizaines de milliers de masques et d'autres matériels de santé ».

« Les neuf experts –six hommes et trois femmes emmenés par le vice-président de la Croix-Rouge chinoise Yang Huichan et par un illustre professeur de réanimation cardio-pulmonaire, Liang Zongan– sont des médecins-réanimateurs, pédiatres et infirmiers qui ont géré la crise du coronavirus en Chine. »

Le 11 mars, le trésorier et responsable national de l’Union populaire républicaine (UPR) Charles-Henri Gallois fustigeait le manque de réactivité de Bruxelles concernant la crise en Italie: « La solidarité de l’UE illustrée : l’Italie a demandé de l’aide auprès des autres pays de l’UE et n’a rien obtenu. Seule la Chine a répondu positivement. Le périmètre de l’UE est artificiel et il n’y a pas de solidarité. Seules les nations comptent . »

Même son de cloche du côté du journaliste et présentateur suisse Darius Rochebin qui a dégainé son clavier pour twitter le 12 mars:

« La Chine a manifesté plus de soutien à l’Italie que l’Union européenne! La Commission européenne n’a même pas été capable d’un geste symbolique fort, faute d’une aide immédiate. Inconscience, médiocrité de sa part? Ou remontée d’un refoulé plus profond? »

Cette solidarité chinoise peut s’expliquer par l’attrait de l’Italie pour le projet des “Nouvelles routes de la soie” porté par le Président chinois Xi Jinping. Le 23 mars 2019, Rome signait un protocole d'accord qui scellait son entrée au sein de ce vaste projet d'infrastructures terrestres et maritimes lancé par Pékin en 2013. Une décision qui avait été très mal accueillie à l’époque par Bruxelles… et Washington.

«Wang Yi, appelant la communauté internationale à faire preuve de solidarité pour lutter contre le virus, a quant à lui déclaré que son pays, en tant qu'ami et partenaire stratégique global de l'Italie, comprenait parfaitement les défis auxquels elle était confrontée et tenait à lui présenter à la fois son soutien et ses condoléances. Cette épidémie ne connaît pas de frontières et est un ennemi commun de l'humanité», a précisé l’agence de presse chinoise Xinhua.

Il semble que l’UE se soit décidée à agir le 13 mars afin d’aider l’Italie. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré que Rome disposerait de toute l’aide nécessaire:

«Nous sommes absolument prêts à aider l'Italie pour tout ce dont elle aura besoin. C'est de la plus haute importance. Ce pays est gravement touché par le coronavirus. Par conséquent [...], nous répondrons à tous leurs besoins. »

Fabien Buzzanca