Liquider complètement la CIA et le FBI ?

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Liquider complètement la CIA et le FBI ?

On sait que le site SST (Sic Semper Tyrannis) du colonel Pat Lang, ancien officier de la DIA, est particulièrement influent dans la communauté du renseignement (IC, pourIntelligence Community), dans sa partie non infectée par l’évolution depuis 9/11, contre l’autre partie de l’IC devenue absolument séditieuse et jouant aujourd’hui un rôle stupéfiant d’animatrice d’un “coup d’État permanent” contre le président des États-Unis. On dit même, selon des sources qui stupéfierait et mettrait en ébullition nos organes de censure institués par la liberté de la presse, – type “Decodex” du très-vertueux Le Monde, – que SST est régulièrement consulté par celui qui reste pour l’instant et officiellement le président des États-Unis.

D’où l’importance, de notre point de vue, de ce commentaire du 4 octobre du colonel Lang lui-même, mais parlant en son nom et en celui d’un des principaux animateurs du site, l’anonyme “TTG”. (L’association des deux signale, à leurs yeux, l’importance qu’ils veulent accorder à ce texte.) Le titre lui-même dit tout à cet égard, puisqu’il ne s’agit de rien moins au bout du compte que de proposer de “raser jusqu’aux fondations” la CIA et le FBI, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien : « Burn CIA and FBI to the ground? Start over? » (On comprend que, dans ce cas bien entendu, poser les questions c’est y répondre.)

Si l’on considère le sérieux du site, la qualité de son lectorat, son influence dans l’IC, on comprend que Lang ne pose pas ces questions à la légère. En fait, il n’a jamais envisagé de proposer de telles mesures dans aucun de ses textes, et cela montre l’aspect pressant et gravissime de son analyse, et cela reflétant un climat qui ne cesse de s’aggraver jusqu’à la demande de mesures extrêmes au sein de la partie saine de l’IC, par exemple autour de groupements tels que les VIPS (“Veteran Intelligence Professionals for Sanity”).

Dans le texte référencé, Lang signale quelques-unes des plus énormes erreurs de ces services de renseignement et de contre-espionnage, notamment dans les quelques années avant 9/11 et depuis. Lang ne laisse aucune place aux hypothèses de manipulation, de falseflag, etc., s’en tenant à un raisonnement hors de toute position polémique pour simplement juger des capacités des services, et surtout, depuis quelques années, de leur subversion par rapport au pouvoir légal élu, de leur sédition par rapport à l’ordre public aux États-Unis, de leur forfaiture par rapport à la Constitution ; il va jusqu’à en faire une sorte de “police politique” comme il en existe dans les systèmes totalitaires, au service d’une tendance politique subversive et séditieuse.

(Ce n’est pas pour rien que ce texte offre en illustration la reproduction d’un simple timbre émis par l’URSS au début des années 1920. Les connaisseurs reconnaîtront le visage de Felix Dzerjinski, créateur en 1918 de la Tchéka, premier nom de la police politique soviétique comprenant les administrations du Goulag et de la terreur policière intérieure. Au bout du compte de l’URSS, c’est le KGB qui assura l’héritage de la Tchéka après la période stalinienne.)

Considérant ce qui précède à propos des erreurs nombreuses des services, le dernier point, le point 5, mentionné dans la liste des accusations lancées contre les deux agences mises en cause (CIA et FBI), est bien entendu le point le plus important, celui qui signale la sédition et la forfaiture : « Et puis il y a la situation trouble actuelle concernant les dirigeants de la Communauté du renseignement, Brennan, Clapper, etc. et les dirigeants du FBI. Il est clair que quoi qu’ils aient fait exactement, ils ont pris le parti de combattre le président élu et en fonction Donald Trump, également candidat pour 2020. »

A partir de ces constats soulignés par son sempiternel IMO (“In My Opinion”), Lang s’adresse à ses lecteurs dans son style inimitable qui rappelle certaines complicités entre-soi du temps de la DIA, en les interpellant sous le vocable très Amérique-des-origines de “pilgrims”.

« Dites-moi, pèlerins, pourquoi nous devrions supporter de telles absurdités ? Pourquoi devrions-nous payer les dirigeants de ces organismes pour le privilège de les voir abuser de nous ? Nous sommes des hommes et des femmes libres. Envoyons ces porcs dans les déserts qu’ils méritent, dans un monde où ils devront travailler dur pour gagner de l'argent.
» TTG et moi sommes d'accord que la première chose à faire est de dépouiller la CIA de tout rôle qu'elle joue encore dans le monde de l'action secrète[AC, ou Covert Action]. L’AC comprend toutes les mesures autres que la guerre, mais plus violentes que la diplomatie, qui sont prises pour mettre en œuvre la politique étrangère légale des États-Unis.  La CIA ne devrait pas avoir cette mission, qu'elle partage avec les forces armées depuis le 11 septembre 2001.  La mission actuelle de la CIA est de servir de principal service clandestin américain, soutenu par l'armée.  Dans ce rôle, ils sont censés recruter des étrangers pour espionner pour nous mais aussi pour diriger une grande partie de la CA. Pour tous ceux qui les ont vus essayer de le faire pendant de nombreuses décennies, il est évident qu’ils n’ont tout simplement pas les compétences requises. Les regarder agir, c'est comme regarder un singe essayer de jouer au tennis sans raquette. Dans leurs efforts pour se conformer à cette mission, les dirigeants civils de la CIA embauchent des gens qui ont déjà été soldats et qui cherchent un autre emploi et ils débauchent aussi des jeunes soldats des forces spéciales de l'armée.  Pourquoi ne pas éliminer l’“intermédiaire” dans le processus et faire en sorte que les militaires dirigent l'AC ?
» On peut soutenir que le FBI, qui est à l'origine une création du cerveau pervers de J. Edgar Hoover (il avait amassé des dossiers sur les politiciens américains afin de les contrôler) et la CIA, un artefact de la guerre froide (qui avait TOUJOURS trop de pouvoir), devraient simplement être démantelés en tant qu’institution et remplacés par des organes gouvernementaux plus représentatifs de nos valeurs nationales collectives.
» Le pays a besoin d'un service de police et de contre-espionnage qui obéit à la loi. Le pays a besoin d’un petit organisme pour effectuer des pénétrations stratégiques de menaces étrangères importantes.
» Faut-il confier les missions de la CIA et du FBI à des structures existantes telles que le US Marshal’s Service et/ou la DIA ou faut-il construire de nouveaux groupes avec de meilleurs contrôles qui leur seraient imposés ?
» J'attends avec impatience la discussion. Pl »

La modération très professionnelle du propos énoncé au nom d’un patriotisme américaniste au-dessus de tout soupçon, modération sans aucun doute voulue malgré la sévérité des verdicts rendus sur les actions des services concernés, contraste avec la radicalité extrême de la mesure recommandée. C’est là, sans aucun doute, qu’on voit la gravité de l’affrontement interne aux USA (à “D.C.-la-folle”), du fait que la logique la plus encadrée par le professionnalisme, la plus retenue par un patriotisme strict, – la plus “modérée” dirait-on, – aboutit à la recommandation de mesures qui ne peuvent être objectivement jugée que comme étant d’un extrémisme révolutionnaire. Aujourd’hui, la logique la plus “modérée” conduit, sans se pervertir en aucune façon, à recommander l’“extrémisme révolutionnaire” ; sans jouer sur les mots, on dira que ce cheminement de la logique modérée accouchant l’extrémisme est extrêmement logique puisque nous vivons le temps de l’Inversion parfaite jusqu’à l’entropisation.

Cela étant apprécié de la sorte, – notre “IMO” à nous, pour employer le langage du colonel Lang, – il y a des enseignements politiques plus concrets qu’une certaine intuition, ou une intuition certaine après tout, vous pousserait à proposer. La situation décrite par Lang de la sédition et de la forfaiture, après quatre années agitées où cet activisme subversif des organisations impliquées à fourni toutes les preuves de son existence, a désormais une forme structurelle qui en fait une  vérité-de-situation que nul ne peut plus ignorer tout simplement parce qu’elle est devenue trop grave pour être ignorée. C’est dire qu’on a dépassé les bornes de la seule communication, même si cette évolution est essentiellement due à la puissance de la communication (IC, DeepState, etc.), pour nous retrouver sur le territoire de l’affrontement inévitable. On doit en déduire que cet affrontement peut et devrait prendre des formes de tension révolutionnaire qui s’apparenteront à une lutte sans merci pour le pouvoir.

En d’autres mots, cette sédition et cette forfaiture relèvent désormais d’une insurrection à ciel ouvert des organismes désignés par Lang. Pour prendre la possibilité la plus tragique, nous dirions que la situation ne pourrait plus se dénouer, en prenant l’hypothèse de l’avantage des organes séditieux, par l’élimination physique d’un Trump comme on élimina physiquement Kennedy (et peut-être même qu’il faudrait considérer une acte de destitution comme une forme d’“élimination physique”) ; mais au contraire, que cette “élimination physique” conduirait immanquablement à l’installation d’une situation opérationnelle de guerre civile introduisant à des affrontements de cette sorte, où des organes du gouvernement de sécurité nationale s’affronteraient entre eux. A l’inverse, c’est-à-dire dans le cas où Trump passerait l’obstacle de la destitution et gagnerait sa réélection, notre appréciation est que son second mandat s’ouvrirait sur l’inévitable affrontement déjà en cours avec les organisations séditieuses qui, bien entendu, n’accepteraient jamais la solution que Lang suggère.

Décidément, l’élection USA-2020 se présente bien pour s’imposer comme l’élection de tous les effondrements. Dans cette perspective l’élection USA-2016 de Donald Trump, jugée pourtant comme si extraordinaire, sans précédent ni équivalent, n’apparaît que comme une mise en bouche.

 

Mis en ligne le 5 novembre 2019 à 13H55

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